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Béatrice Ruffié Lacas

Extraits

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Littérature étrangère

L'arbre

" Il y a six cent cinquante ans à peu près, un écureuil ramassa sur l'herbe une pomme de pin qu'il avait abattue d'un arbre. Remporta ce butin vers une cache, demi-pleine déjà de rôties pareils, mûrs et juteux. En arrivant à son grenier, juste au milieu d'un défilé dans les Montagnes Rocheuses, l'écureuil vit vers sa gauche quelque chose d'intéressant. Rab de ce côté, après avoir posé la pomme de pin, et il oublia de jamais revenir. " Ainsi débute le récit qui constitue l'un des chapitres d'un des ouvrages de Grey Owl : Récits de la cabane abandonnée. Il est ici question, à travers la vie d'un arbre, de nous narrer l'histoire d'une contrée, dans les Montagnes Rocheuses du Canada. Dans ce conte, véritable hymne à la Nature, Grey Owl continue de nous délivrer son inquiétude pour le milieu naturel et les traditions du peuple autochtone, dont il assiste impuissant à la disparition. Un des premiers conservationnistes de son époque au Canada, Grey Owl défend ridée de rétablir le respect de la Nature, pour vivre en harmonie avec elle, A travers ce récit, il souligne l'importance de la défense de l'environnement et de sa sauvegarde contre l'influence négative du développement industriel ; grâce à la préservation, des régions forestières, des lacs et des courants peuvent être épargnés. Il s'agit d'un des textes les plus forts écrits par Grey Owl. Un texte précurseur qui annonce les préoccupations d'aujourd'hui.

11/2010

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Histoire internationale

Le tueur de serpents

" Les demeures de ce monde ne sont qu'un passage et non un lieu où s'éternisent les hommes. Nous avons raconté l'histoire qui illustre les noms des habitants de ce pays. Eh bien ! demandez-les moi : c'est moi qui vous réponds, moi le perceur de secrets de famille, le tonnerre de la foudre qui s'est fait entendre. Myombekere veut dire " fonde une famille ", Bugonoka signifie " le malheur vient sans prévenir ". C'est pourquoi il faut se tenir prêt. Ntulanalwo est mot-à-mot " je vis toujours avec ". Avec quoi ? Il s'agit de la mort. Une telle conscience guérit de toute peur et de toute agressivité dans les situations difficiles. C'est ainsi que fut nommé le fils de Bugonoka ; Bulihwali, la fille de Myombekere, signifie " quand le malheur trouvera-t-il sa fin ? " Ce nom cache l'espoir voire la certitude que le malheur finira un jour. " Deuxième partie de la saga d'une famille de la région des Grands Lacs sur deux générations débutée avec Les Enfants du faiseur de pluie, ce livre décrit avec précision la vie quotidienne de l'ancienne Afrique. A travers les défis du quotidien, l'auteur exprime avec une impressionnante verve les valeurs spirituelles et éthiques de son peuple. Basé sur son vécu sur une île du lac Victoria au début du siècle et sur sa profonde connaissance de la tradition, ce roman traduit du kiswahili constitue un document important du patrimoine mondial et de l'histoire africaine.

07/1999

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Littérature étrangère

The New York Times Explorer. Road, Rail & Trail

Randonnée dans les montagnes enneigées de Jizera, en Bohème, ou croisière dans les Grands Lacs sur un cargo, le voyage devient une destination en soi dans le volume Route, Rail, & Pistes de la collection Explorer de TASCHEN conçue avec le New York Times. Marchez dans les pas de Virginia Woolf en explorant la campagne anglaise et ses jardins avec Francine Prose, admirez les milliers d'oiseaux de l'Inde avec Somini Sengupta, ou installez-vous confortablement dans un train pour regarder défiler, à la lueur de la lune, les forêts de Sibérie et les reliques de l'ère soviétiques avec Finn-Olaf Jones. Les auteurs du Times vous guident au fil de 25 voyages de rêve, et les innombrables photos couleur qui accompagnent leurs textes racontent aussi la beauté et l'âme de ces destinations lointaines ou familières. La collection Explorer vous fait sortir des sentiers battus en imaginant des aventures dans des lieux exotiques et en ouvrant de nouvelles perspectives sur des lieux familiers, autant de périples qui s'appuient sur l'expertise des journalistes du New York Times. Chaque itinéraire, raconté à la première personne, est illustré de photos dignes de cartes postales qui saisissent le caractère unique de chaque destination et contient des informations pratiques qui vous aideront en cours de route. Editée par Barbara Ireland, dont la série 36 Hours également consacrée au voyage figure parmi les meilleures ventes de TASCHEN, la collection Explorer compte 4 volumes : Plages, Iles & Côtes, Montagnes, Déserts & Plaines, Métropoles & Villages et Route, Rail & Piste.

04/2018

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Canada - Québec

L'hiver en action ! Activités et découvertes partout au Québec

Des activités et des conseils pratiques pour apprendre à jouer avec l'hiver. L'hiver est inscrit dans l'ADN des Québécois. Dans plusieurs régions, il dure près de la moitié de l'année. Autant dire que les citoyens de ces contrées doivent composer avec les rigueurs de la saison froide... et en tirer parti. Car l'hiver n'est pas synonyme d'" encabanement " ni de résignation : beaucoup y voient l'occasion de pratiquer des activités qui prennent en pleine nature une dimension ludique et contemplative. Les vastes forêts, les montagnes et les innombrables lacs gelés de la province sont autant de terrains de jeu à découvrir et à explorer, que ce soit en ski de fond, alpin ou de randonnée nordique, en raquette, en traîneau à chiens, en patins, etc. Même à Montréal, il est possible de chausser ses skis et de parcourir des pistes à quelques minutes de chez soi. Ce guide propose de démystifier l'hiver au Québec et d'en évoquer toute la beauté inspirante. Dans chaque région, l'autrice dévoile des activités classiques et des idées pour apprivoiser la saison froide, mais aussi des adresses gourmandes et des attraits culturels (musées, cabanes à sucre, sites de dégustation, lieux patrimoniaux, etc.) qui complètent admirablement une journée ou un séjour dans la nature. Enfin, à l'instar de tout guide qui se respecte, celui-ci est riche en conseils avisés et suggestions pratiques (habillement, nutrition, équipement) qui aideront les néophytes à apprécier les grands froids et les séjours prolongés dans la nature hivernale.

12/2022

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Policier-Espionnage

Atomka

Un journaliste de faits divers retrouvé mort de froid dans son congélateur, des femmes enlevées retrouvées entre la vie et la mort dans un lac gelé, un enfant d'Europe de l'Est errant, malade, avec un tatouage étrange et pour seule destination l'adresse d'une reporter disparue... Hennebelle et Sharko se retrouvent de nouveau face à leurs vieux démons ! Entre le moment où s'arrête la vie et celui où commence la mort il existe une frontière. Certains l'ont explorée... Dernier opus de la Trilogie de la Violence de Franck Thiellez, réunissant de nouveau Lucie Hennebelle et Franck Sharko ! A quelques jours de Noël une affaire d'envergure démarre pour Lucie Hennebelle et Franck Sharko, policiers dans la fameuse section criminelle du 36, quai des Orfèvres. Christophe Gamblin, journaliste de faits divers, est retrouvé mort de froid, enfermé dans son congélateur. Sa collègue est amie a disparu, alors qu'elle enquêtait sur un dossier explosif dont personne ne connaît le contenu. Sa seule trace est son identité griffonnée sur un papier détenu par un enfant errant très malade, aux organes déjà vieillissants. En parallèle, une ancienne affaire de femmes enlevées refait surface : des victimes jetées vivantes mais inconscientes dans des lacs quasi gelés, et secourues in extremis grâce à des coups de fil mystérieux à la police. Tandis que l'enquête s'accélère, Sharko est confronté à de vieux démons. Une ombre évolue dans son sillage, jouant avec lui de manière dangereuse. Un duel secret et cruel s'engage alors, détruisant le flic à petit feu...

09/2022

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Europe

Europe de l'Est. 50 itinéraires de rêve

Laissez-vous inspirer par 50 circuits de rêve aux quatre coins de l'Europe de l'Est. Qu'il s'agisse d'un long périple dans plusieurs contrées, de l'exploration d'un pays en particulier ou d'une escapade dans une métropole ou une ville historique, Europe de l'Est, 50 itinéraires de rêve vous invite à vivre des moments de pur bonheur. Décrit au jour le jour, chaque itinéraire met en lumière les expériences inoubliables à vivre, les fabuleux paysages à contempler et les découvertes étonnantes i faire. Grand tour de la Russie par ses fleuves ou à bord du Transsibérien ; parcours en Pologne sur les traces de Chopin et de Copernic ; expédition au temps de la guerre froide dans l'ex-Allemagne de l'Est ; visite des châteaux de Bohême, de Transylvanie et de Biélorussie ; incursion au coeur de la civilisation thrace en Bulgarie ; tournée des forteresses et monastères médiévaux des Balkans ; excursions dans les bouches de Kotor au Monténégro et dans les décors enchanteurs des Carpates en Slovénie et en Roumanie ; excitantes virées urbaines à Berlin, Moscou, Prague, Budapest et Saint-Pétersbourg ; initiation aux chefs-d'oeuvre baroques et Art nouveau des pays baltes, à la discrète Albanie et aux vignobles méconnus de Moldavie ; équipée au pays des lacs finlandais et croisière sur le Danube : c'est tout cela et bien plus encore que vous propose ce magnifique album. Europe de l'Est, 50 itinéraires de rêve, un livre pour s'évader, une boîte à outils pour imaginer votre prochain voyage !

03/2021

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Croatie

Dubrovnik et la côte Dalmate en quelques jours. 2e édition. Avec 1 Plan détachable

Un guide tout en couleurs, concis et ultrapratique pour découvrir la côte dalmate, de Dubrovnik à Trogir. Un traitement approfondi de Dubrovnik, la " perle de l'Adriatique ", quintessence de la Méditerranée médiévale. Les remparts, les portes et la forteresse sont présentées dans le détail, ainsi que tous les sites majeurs de la ville. De nombreuses adresses où se restaurer, prendre un verre, faire des achats... Des suggestions d'excursions vers le port de Cavtat, les vignobles de Konavle, l'île de Lokrum, les îles Elaphites. Les îles de Korcula, de Hvar et de Brac, hauts lieux du tourisme sur la côte dalmate, font chacune l'objet d'un chapitre, avec une présentation des lieux où se baigner, des sites à visiter et des meilleures adresses pour profiter de son séjour. Un chapitre complet est consacré à Split et à son incontournable palais de Dioclétien (en fait un ensemble de plus de 200 édifices habités par quelque 3 000 personnes). De multiples suggestions de visites tout au long de la côte dalmate entre Dubrovnik et Trogir : la péninsule de Peljesac, les lacs salés du parc national de Mljet, les ruines de la cité romaine de Salone, la forteresse de Klis. Des pages thématiques pour un séjour sur mesure : suggestions pour des vacances avec des enfants, prestataires pour louer un bateau ou faire une croisière, présentation des principaux vignobles, des clés pour trouver la plage de ses rêves... De nombreuses cartes et un plan détachable de Dubrovnik avec les principaux sites et un index des rues pour faciliter les déplacements.

02/2023

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Astronomie - Initiation

Magique cosmos. Des quarks aux quasars, les secrets de l'Univers

Le Big Bang prouve-t-il l'existence de Dieu ? Dans quoi l'Univers se développe-t-il ? La Terre est-elle la seule planète abritant la vie ? Pourquoi le plus grand astronome de l'histoire a-t-il tué son élan de compagnie ? Saviez-vous qu'il neige du métal sur Vénus, qu'il y a des lacs souterrains sur Mars et des rivières de pétrole sur Titan ? L'espace est l'objet le plus grand, le plus ancien, le plus chaud, le plus froid et le plus étrange qu'un humain puisse étudier. Dans Magique Cosmos, Tim James nous emmène faire un tour de l'univers connu (et inconnu), tout en déballant les dernières théories sur ce qui s'y passe réellement. Il nous fait découvrir la science de l'espace dans ce qu'elle a de plus étrange. En nous guidant à travers la relativité d'Einstein, la mécanique quantique et la théorie des cordes, Magique Cosmos explore les recoins les plus déroutants de l'univers et s'attaque aux plus grands mystères auxquels nous sommes confrontés : de la vie extraterrestre au zodiaque ; des trous blancs aux trous de ver ; des quasars aux quarks. Tim James nous emmène aussi au-delà de notre système solaire, vers des exoplanètes qui pourraient abriter la vie et des planètes voyous. Il nous raconte la recherche d'intelligence extraterrestre, notamment la découverte de fossiles martiens dans la météorite Alan Hills, et le tentant "signal Wow" reçu par la Terre en 1973 - encore inexpliqué.

04/2021

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Littérature française

Vincent Van Gogh, sa vie dépeinte

Vincent Van Gogh, l'autre, celui qu'on n'a pas vu, pas cru, pas compris. Autour de lui, quelques personnes, toutes bienveillantes ? Qui était-il ? Etait-il ce fou qu'on nous décrit ? Il eut une vie brutale, épistolaire, romanesque. Rejeté par tous, y compris par lui-même. Vincent Van Gogh, c'est aussi l'éternel enfant, le naïf, le généreux qui nourrissait les souris au lieu de s'alimenter et qui s'extasiait devant un orage, trempé jusqu'aux os. Van Gogh pouvait aussi devenir ce volcan qui gonfle, ronfle, entre en éruption. Poussé au bord du gouffre, celui de la déraison, du mépris de soi, il s'est retrouvé immergé dans le chagrin et le désespoir de ne trouver nulle part où aller, nulle part où il serait aimé, compris. Lui qui, sa vie durant, cherchera un nid où se reposer, terminera ses jours dans une petite bourgade près de Paris, un suicide ? Vincent Van Gogh, c'est surtout ce peintre, cet artiste qui peignait ce qu'il ressentait, non pas que ce qu'il voyait. Il aimait peindre ce dont les autres se détournaient, un ouvrier en plein labeur, un amandier tordu et esseulé, lui-même... Nous connaissons toutes et tous Vincent Van Gogh ! En êtes-vous sûr ? Vincent Vallée, tel un archéologue des âmes, est allé chercher une autre vérité et nous l'expose dans ce roman. En couverture, une oeuvre du peintre canadien Mathieu Laca, représentant Vincent Van Gogh dans toute sa brutalité.

04/2019

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Thèmes photo

Fuyu iro

Cet ouvrage se veut un témoignage de la vie sauvage sur Hokkaido en hiver, île à laquelle le photographe se consacre chaque année depuis un peu plus de 10 ans. Il montre les espèces qui vivent l'hiver sur l'île, présentes toute l'année ou bien migratrices ; mais au-delà, il fait ressentir au lecteur l'atmosphère si particulière qui baigne l'île durant l'hiver ; une ambiance pleine de spiritualité à l'image du peuple premier de l'île, les Aïnous. Accompagnés à la fois de courts poèmes japonais (Haikus), de textes et citations d'auteurs, ainsi que ceux du photographe. Hokkaido la mystérieuse, l'île la plus septentrionale de l'archipel nippon ne se révèle pas aisément, il faut partir à la découverte de la faune de l'est de l'île, la partie la plus sauvage, la plus nature. La partie orientale de l'île, la plus sauvage, recèle des montagnes couvertes de forêts habitées par le plus grand des hiboux, des volcans aux sommets enneigés, des lacs d'altitude fréquentés par les cygnes chanteurs, des bords de mer sauvages peuplés du plus grand aigle, des plaines parcourues par des hardes de cerfs Sika. Hokkaido abrite aussi l'oiseau totem de tout le Japon : la grue du Japon. Les grues d'Hokkaido, qui ont bien failli disparaître au milieu des années 50, sont aujourd'hui le symbole retrouvé de l'harmonie japonaise, objet d'admiration commun et sans pareil, symbole de longévité, de bonheur et de fidélité. Elles font désormais l'objet de toutes les attentions.

11/2023

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Romans historiques

Loin de Sils Maria. La prodigieuse ascension de Johann Josty

Loin de Sils Maria, une histoire vraie, raconte la prodigieuse ascension de Johann Josty, petit gardien de chèvres qui, au début du XIXe siècle, finira par créer à Berlin, autour du célèbre Café Josty, le premier empire de la pâtisserie. Nous sommes dans la république des Grisons, pays aux cent lacs et trois cents glaciers, pays somptueux mais où règne une extrême pauvreté. Un beau jour, craignant la dureté du paysan pour lequel il travaille, un gamin s'enfuit. Pieds nus, il court, il file. Affrontant l'inconnu, la faim, le froid, il parcourt des centaines de kilomètres, traverse en fraude quantité de frontières, et atteint Magdebourg, dans le royaume de Prusse. Là, auprès de son cousin, confiseur en vogue, le jeune Johann Josty apprend l'art de filer le sucre, de fouetter la crème, de dorer la pâte. Dragées, sucres d'orge, pastilles, pralines, massepains, meringues, macarons n'ont bientôt plus de secrets pour lui. Il dort à peine, épargne chaque sou. Puis décide d'aller s'établir à Berlin où il fournira bientôt la Cour en gourmandises suprêmes, rencontrera Napoléon Ier, deviendra célèbre dans l'Europe entière... et trouvera l'amour. Avec ses grands yeux turquoise, Lina lui fait oublier Ladina, la passion de sa jeunesse. Du moins le croit-il. De retour à Sils Maria, ému par ses retrouvailles avec les montagnes de son enfance, Johann s'inventera un nouveau destin, participant à la magie de ce village où ne tarderont pas à accourir les célébrités du monde entier.

05/2018

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Finlande

Finlande. Helsinki, sauna, Laponie... What elfe ?

Helsinki, sauna, Laponie, what elfe ? Vous prévoyez de partir en Finlande ? Excellente nouvelle ! Et re-bonne nouvelle : vous allez pouvoir partir avec un guide Petaouchnok ! Avec cette nouvelle collection de guide, découvrez une nouvelle manière de voyager et de préparer votre voyage ! - Projetez-vous en un coup d'oeil en Finlande avec près de 300 photos - Découvrez des expériences originales, des propositions de séjour et des itinéraires clés en main qui font la part belle aux mobilités douces. - Profitez d'une sélection d'adresses responsables et de conseils concrets pour limiter votre impact - Accédez à une carte digitale pour retrouver toutes les adresses, expériences et autres itinéraires directement sur votre téléphone. Et c'est parti pour une découverte de la Finlande du Nord au Sud, entre petits ports animés de la côte occidentale et étendues sauvages de la Laponie, entre virées paddle sur les lacs scintillants du centre, randonnées dans les parc nationaux et déambulations dans les rues d'Helsinki, la capitale du design. Il ne vous reste plus qu'à choisir votre camp : team hiver avec aurores boréales et traineaux à chien, ou team été avec soleil de minuit et bivouac en canoé. Dans les 2 cas, ça se finira bien... et dans un sauna ! Bon voyage ! PETAOUCHNOK, c'est le compte Instagram créé par Antoine Delaplace et Raphaël de Casabianca (présentateur de Rendez-vous en terre inconnue). Avec ces tout premiers guides, ils souhaitent faire de votre prochain voyage une expérience encore plus responsable et inattendue.

06/2023

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Témoins

Dans les forêts du paradis

Faisant le bilan de trente années de voyages, Tristan Savin découvre le but qu'il a toujours poursuivi : retrouver le paradis perdu. Cette quête spirituelle l'a conduit au Mexique, en Asie du Sud-Est, en Amazonie, à Bornéo, à Madagascar et dans les îles du Pacifique. Chacun de ses périples dans les dernières forêts vierges de la planète lui a permis de retrouver l'émerveillement de l'enfance. Conquis par la beauté d'un monde sauvage où chaque créature a sa place, il a entretenu une passion secrète pour les arbres mais aussi pour les peuples et la faune qu'ils abritent. Ce jardin des premiers temps de l'humanité, le voyageur l'a également cherché dans ses propres racines. Né dans un massif boisé des Vosges, au milieu des lacs et des rivières, il s'est installé en Bretagne pour retrouver cette complicité avec les arbres. Outre une méditation sur nos rapports à la nature, il nous offre ici le récit d'un parcours initiatique de toute une vie, à la recherche d'un paradis à reconquérir. Préface de Jean-Christophe Rufin, de l'Académie française Chemins partagés par Julien Blanc-Gras, Jean Lavoué et Marc Nagels AUTEUR Tristan Savin, grand reporter, chroniqueur littéraire et écrivain, dirige la revue de voyage Long Cours. Ses articles ont été publiés dans L'Express, Géo, Lire, Jeune Afrique. Il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages parmi lesquels Dictionnaire des mots savants (Omnibus), Esprit des lieux (La Table Ronde), Au milieu de nulle part... et d'ailleurs (Arthaud poche).

04/2021

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Théâtre

Les Cenci

Si l’on tente de reconstituer l’état d’esprit d’Artaud avant et pendant la mise en oeuvre des Cenci, il faut se débarrasser de deux images : de celle du poète foudroyé, abruti par les électrochocs qu’on lui administrera pendant la guerre à Rodez ; de celle du rêveur inconscient qui se croit en mesure de réinventer le théâtre et qui subit, lors de la représentation de sa pièce aux Folies-Wagram, en mai 1935, un échec cuisant et définitif. Un retour en arrière s’impose : en 1934, Artaud est tout sauf un perdant. Librement inspirés de Shelley et de Stendhal, Les Cenci ne sont pas une pièce psychologique. Les personnages n’intéressent Artaud que dans la mesure où ils sont les supports de forces qui les dépassent, reconnaissables néanmoins comme nos semblables par quelques traits d’humanité commune. Ce qui frappe dans l’aventure de Béatrice Cenci est la démesure qui peut facilement basculer du tragique dans le grand-guignol : drame de viol et d’inceste mâtiné de touches politiques et antireligieuses, où le vieux Cenci règle ses comptes à la fois avec Dieu, le pape, ses pairs, sa famille et lui-même. Le crime est suivi d’une vengeance. Les Cenci, tels que la pièce a été reçue par Artaud de Shelley et de Stendhal et telle qu’il l’a récrite, est à la fois un drame romantique avec son héros du mal, sorte de Faust luciférien ; une pièce d’intrigue avec son complot, ses séides, ses comparses et ses coups de théâtre ; un mélodrame où viendrait pleurer Margot ; une oeuvre sentimentale où s’exhale la plainte des enfants et de la belle-mère contre la méchanceté du père et du mari. Artaud concevait cet ensemble comme un compromis équilibré entre des tensions conciliables : « J’ai essayé de faire parler, non des hommes, mais des êtres ; des êtres qui sont chacun comme de grandes forces qui s’incarnent et à qui il reste de l’homme juste ce qu’il faut pour les rendre plausibles au point de vue de la psychologie ». Aujourd’hui l’on dira que Les Cenci ne sont pas une oeuvre à percevoir comme un spectacle à voir et à entendre, avec les yeux de l’esprit et les oreilles de l’imagination, dans toutes ses dimensions non écrites et relevant de la seule initiative du metteur en scène-maître d’oeuvre : tension des silences, rythme des violences, bruitage et broyage des mots, musique des lumières et des mouvements, métamorphose des affects en gestes symboliques ; en somme, interpénétration constante et imprévisible de tous les possibles d’un spectacle, cette interpénétration étant sensible, à la lecture, par le nombre et l’importance des indications scéniques.

07/2011

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Littérature française

Profanes

Ancien chirurgien du coeur, il y a longtemps qu'Octave Lassalle n'opère plus, qu'il ne sauve plus de vies. A quatre-vingt-dix ans, bien qu'il n'ait encore besoin de personne, Octave anticipe : il se compose une "équipe". Comme avant autour de la table d'opération, mais cette fois-ci, c'est sa propre peau qu'il sauve. C'est sur ses "derniers temps " qu'il veut faire donner la lumière. Après petite annonce et casting en bonne et due forme, comme un ballet, s'organise bientôt autour de lui, dans sa grande et belle et vide demeure, le découpage des journées, chaque tranche confiée à un "accompagnateur" soigneusement choisi. A Marc Mazetti au silencieux passé, le matin pour la toilette et à l'entretien du jardin. Hélène Avèle, qui prend le relais après le déjeuner, lui lira les nouvelles du monde. A elle, artiste peintre, Octave réserve une commande bien précise. Vient ensuite l'heure de préparer le dîner : c'est celle de Yolande Grange, ses pieds sur terre et sa précieuse vigueur. La nuit est confiée à la jeune Béatrice Benoît, impressionnable et gracieuse élève infirmière. Au service d'Octave et de son mystérieux projet, chacun trimbale pourtant ses ombres et ses blessures, et chaque blessure est un écho. Mais en chacun, Octave a "flairé le terreau d'une histoire", et chacun, aussi, va faire une place à l'autre, ouvrant ainsi le champ des possibles, dans une simplicité nue et invincible. Dans l'indépassable absence de Claire, la fille disparue trop jeune, fauchée par un accident, que son père aux doigts d'or ne sut pas sauver ; dans l'effacement du couple qu'Octave forma avec Anna, repartie au Canada trouver un nouveau cadre à sa foi mise en joue par le destin ; dans la progressive invasion de sa vie par d'autres vies, aussi bancales que bientôt indispensables, l'ex-docteur Lassalle va trouver un chemin. A travers l'apprivoisement d'une inextinguible soif, le mot deuil, jamais, ne sera prononcé, dans le geste follement ambitieux d'ouvrir le temps ("il s'agit d'ouvrir le temps, pas d'abolir la mort"), cette improbable communauté tissée d'invisibles liens autour d'une indicible perte acquiert, dans l'être ensemble, l'élan qu'il faut pour continuer. A la seule force des mots, par la justesse du regard, Jeanne Benameur bâtit un édifice à la vie à la mort, un roman qui affirme un engagement farouche. Dans un monde où la complexité perd du terrain au bénéfice du manichéisme, elle investit l'inépuisable et passionnant territoire du doute. Contre une galopante toute-puissance du dogme, Profanes fait le choix déterminé de la seule foi qui vaille : celle de l'homme en l'homme.

01/2013

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Théâtre

Vu du pont. Suivi de Je me souviens de deux lundis

Vu du pont : Depuis la mort de sa mère, Catherine vit chez son oncle et sa tante, Eddie et Béatrice Carbone, à Brooklyn, non loin du pont. Elle va sur ses dix-huit ans, se coiffe les cheveux différemment, porte des jupes de plus en plus courtes et elle ne marche pas, elle ondule. Autant dire qu'elle n'est plus une petite fille. Eddie s'en est rendu compte. Et cela le perturbe, à bien des égards. Mais comment faire alors qu'elle se promène dans la maison en combinaison, qu'elle s'assoit sur le bord de la baignoire à bavarder pendant qu'il se rase, en caleçon, qu'elle lui saute au cou quand il rentre comme quand elle avait douze ans ? Et, surtout, il ne supporte pas que des hommes lui tournent autour. Lorsque le cousin sicilien, Rodolpho, débarque illégalement en Amérique avec son frère Marco, qu'il s'installe chez lui, et se met à flirter avec Catherine, il a l'impression qu'il la lui vole et éprouve de plus en plus de mal à contenir sa colère. Comme Eddie, Rodolpho est débardeur sur les docks. Les collègues se moquent de lui et l'ont surnommé d'abord la "cocotte en papier", le "canari", puis le "blondinet". A la grande consternation d'Eddie, il chante, il coud, il cuisine. Son désir d'épouser Catherine est-il sincère ? Cette dernière l'aime et est convaincue que la réciproque est vraie. Eddie n'a pas du tout confiance en lui et, petit à petit, dans la maison près du pont, la tension monte. Avec une efficacité féroce, Arthur Miller met en scène la désillusion tragique d'un homme ordinaire qui n'avait jamais soupçonné qu'il eût un destin. Une pièce brûlante sur l'obsession, la culpabilité et la trahison. Je me souviens de deux lundis : Cette pièce compte parmi les plus autobiographiques d'Arthur Miller. Elle met en scène Bert, le double du dramaturge quand il avait dix-huit ans, au début des années 1930. Bert travaille dans un entrepôt d'accessoires automobiles pour payer son inscription à l'université. Il partage son quotidien avec de nombreux collègues qui essaient tous, comme lui, de s'en sortir d'une façon ou d'une autre. A la différence qu'eux, travailleront dans cet entrepôt toute leur vie. Lorsqu'il s'en va enfin, Bert laisse derrière lui un souvenir qu'il sait éphémère. Cette pièce croque avec cynisme la vie quotidienne du New York des années 1930, c'est aussi une formidable réflexion philosophique sur les relations humaines et sur les choix importants que l'on prend ou pas, dans la vie.

09/2015

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Théâtre

Ecrits sur le théâtre. Tome 2, Edition revue et augmentée

L'aventure de Vsevolod Meyerhold des années 20, c'est celle d'un artiste qui s'engage résolument et rapidement aux côtés de la Révolution, parce qu'il ne peut séparer révolution politique et révolution théâtrale. Son " Octobre théâtral " ouvre la scène à la rue, au travail corporel (biomécanique) et à l'analyse politique. L'étude des grandes traditions commencées dans les années dix s'approfondit. Le plateau devient un laboratoire, esthétique et politique, où l'on expérimente et élabore des techniques complexes, où l'on prend tous les risques. On verra, dans ce volume fortement augmenté, les incroyables obstacles rencontrés dès 1918 à Moscou par Meyerhold pourtant membre du parti communiste, les fermetures ou menaces de fermeture de son théâtre, ses polémiques violentes avec ses disciples, les liens tissés avec E. Vakhtangov... On comprendra mieux l'intérêt pointu porté par le metteur en scène aux " neurosciences " de son époque et son approche scientifique et musicale du jeu d'un acteur-poète. Meyerhold remet en cause, radicalement, tout le théâtre. Il dénude la scène en y installant la machine à jouer constructiviste, il utilise les techniques de cirque, de cinéma, et toute son immense culture plastique et musicale. Il pratique collage et montage dans un travail dramaturgique poussé sur le grand répertoire classique russe - ce qui lui permet de regrouper autour de lui de nouveaux auteurs (N. Erdman). 1917-1930, c' est aussi la période de collaboration avec V. Maïakovski, " l'ami bien-aimé ". Avec le suicide du poète, Meyerhold perd un de ses grands soutiens. Une corde se brise et l'on parle déjà de cette chose suspecte que serait le " meyerholdisme "... Cet ouvrage dont la construction nouvelle cherche à rendre toute l'effervescence créatrice de l'artiste-chercheur, curieux de tout et présent sur tous les fronts, se termine sur cette date tragique. Quatorze spectacles dont pas un ne répète l'autre en quatorze ans à peine - sans compter les travaux de laboratoire, les projets avortés (neuf au théâtre et au cinéma), la participation à des spectacles réalisés par d'autres. Des textes de critiques ou de collaborateurs ont été introduits dans ce livre pour que le lecteur puisse se faire une meilleure idée des spectacles et des débats passionnés qu'ils soulevèrent. Ce corpus " étranger " complète le corpus meyerholdien - proclamations, manifestes, interventions, exposés, entretiens, cours, conférences, programmes de travail, articles - produit dans le feu de l'action. Meyerhold crée et parle beaucoup en ces années-là, d'où les guillemets qu'il faudrait sans doute mettre à " Ecrits " sur le théâtre pour ce tome 2. " Le trésor " disait S. Eisenstein en parlant des archives de son Maître qu'il eut par la suite le courage de cacher. Pour nous aussi, sans aucun doute, encore un trésor... Béatrice Picon-Vallin.

09/2009

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Télévision, radio

La Cinq. L'histoire secrète

Pressions médiatiques, audaces, trahisons... l'histoire de la châine télévisée La Cinq est un véritable roman ! Par Jean-Claude Bourret, qui y a été rédacteur en chef. L'histoire de La Cinq, première chaîne de télévision commerciale, privée et gratuite du Paysage Audiovisuel Français est un véritable roman, où se mêlent intrigues, coups bas, manipulations, promesses non tenues et trahisons. Sa mort en direct le 12 avril 1992 laisse un goût amer car la mobilisation des téléspectateurs-citoyens n'aura pas suffi... " En 1987, le paysage audiovisuel français explose... La Cinq, née sous Berlusconi l'année précédente, va devenir une grande chaîne à part entière, avec journaux télé, reportages, retransmissions sportives, grands débats... Une chaîne qui a marqué toute une génération : ses séries américaines et ses dessins animés faisaient la joie des adolescents lorsqu'ils rentraient de l'école... Et ses Duels sur La Cinq - (le dernier, le 12 avril 1992, opposait Nicolas Sarkozy à Julien Dray) sont restés dans les mémoires, comme des grands moments de télévision... Comme tous les grands débats animés par Guillaume Durand, Paul Lefèvre, Béatrice Schoenberg ou Christian Prudhomme devenu directeur du Tour de France... Et tant d'autres... J'ai eu l'honneur d'être rédacteur en chef de cinq grandes rédactions : France-Inter, FR 3, TF 1, La Cinq, RMC... J'y ai rencontré nombre de surdoués... Mais La Cinq, c'était une pépinière étonnante... Un enthousiasme juvénile... Un terreau de créativité et de talents... Et un investissement absolu. Pressions médiatiques, coups fumants, audaces, engueulades, salaires déments, voici l'extraordinaire histoire d'une chaîne, tellement aimée que des millions d'entre vous ont signé pour son sauvetage en 1992... Mais l'association de Défense de la Cinq n'a rien pu faire, face à la volonté politique de tuer cette chaîne, parce que ses journalistes avaient pris le pouvoir, pour vous informer librement, et que son dynamisme créatif menaçait de déséquilibrer le marché publicitaire. Je ne voulais pas écrire ce livre. Le côté " venez braves gens, lire mes extraordinaires aventures à la télé... ! " Oui, ce côté-là, m'insupporte totalement... Mais finalement, après le remarquable travail de documentation et de reconstitution des coulisses inconnues de cette époque, réalisé par Bérangère Danigo, j'ai compris. Ce n'était pas mon histoire, mais la vôtre. Celle de tout un Peuple, confronté aux appétits féroces des capitalistes et des gouvernements, souvent unis dans un combat commun : manipuler le Peuple de France, afin d'utiliser son " temps de cerveau libre ", pour bien consommer (la Pub) et bien voter (pour ceux qui nous gouvernent, et au-dessus : ceux qui nous dirigent.) Vous ne verrez plus tout exactement de la même façon, en refermant ce livre : une certaine vérité aura balayé vos croyances, avec la force du vent de l'Histoire. " JC Bourret

11/2023

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Littérature française

Mon après-guerre à Paris. Chronique des années retrouvées

"Dans le Paris d'après-1945, un étranger était considéré comme un être potentiellement suspect. J'avais choisi la France, mais la France, elle, ne m'avait pas choisi et s'occuper d'un réfugié de l'Est qui venait de recevoir six millions de morts en héritage n'était alors l'affaire de personne. Il est dit : "A la sueur de ton front, tu gagneras ton pain" : J'ai travaillé jusqu'en 1950 dans la confection et la chaussure. Misérable condition. Aujourd'hui, les gens trouvent ces débuts presque amusants : la vie d'hôtel en garnis, les ateliers du Marais, le froid pire que la faim, la pauvreté, le prolétariat des cantines, le statut de "métèque"... Ils ne mesurent plus combien notre confiance dans le monde était ébranlée. Un exil se terminait, un autre commençait Mais l'exil est un art qui s'apprend." Après sa superbe Chronique des années égarées (1997), qui relatait son adolescence roumaine marquée par la Shoah, le grand psychosociologue Serge Moscovici, arrivé à Paris en 1948 à 22 ans, nous offre ici la suite française de ses Mémoires, reconstituée de façon posthume par Alexandra Laignel-Lavastine à partir de ses fragments manuscrits. Avec ses compagnons d'exil - Paul Celan, Isac Chiva ou André Schwarz-Bart - ils forment une petite troupe de sans-patrie issue de toute l'Europe. Au fil de souvenirs très vivants et souvent drôles, d'anecdotes et de portraits, ce témoignage offre une plongée inédite dans l'univers de ces jeunes intellectuels juifs à leurs débuts. On mesure ici à quel prix a pu éclore - au contact des Daniel Làgache, Alexandre Koyré, Lacan, Lévi-Strauss - une des plus éblouissantes générations de la seconde moitié du XXe siècle. Un livre rare et merveilleux.

10/2019

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Psychologie, psychanalyse

Oedipe aux îles Borromées. "Absalon, Absalon !" de William Faulkner

Serge Sabinus, avec Oedipe le Salon, poursuit son exploration psychanalytique des grands textes. Après "Don Quichotte", "La Divine Comédie" et "Moby-Dick", ce collectif de psychanalystes s'est approché de "Absalon, Absalon ! " de William Faulkner. Faulkner, maître d'oeuvre de la traversée des origines sudistes par la Civil War, trouve avec son héros, Thomas Sutpen, les accents terribles et destructeurs de l'Histoire. " Absalon, Absalon ! ", grand titre biblique, fait vibrer dans le texte analytique la violence, la haine, la passion qui dévorent jusqu'à la folie chacun des personnages : Thomas Sutpen qui bâtit son Sutpen' Hundred en un château de cartes flamboyant et écroulé, Rosa Coldfield, confite dans sa haine et ses regrets, et puis Henry, Quentin, Judith et Charles Bon, jusqu'au final dans les froides contrées du Nord qui ne trouve comme ressource que le cri du désespoir : "Non le Sud, je ne le hais point". Chacun des personnages, au grand ton faulknérien, est traversé de part en part par la négritude de Clytie, magique esclave silencieuse et puissante qui représente l'ultime reste. Reste sublime et infect, comme l'est l'enfant perdu – Jim Bond – qui hurle la fin du monde en un cri où chacun se reconnaîtra. Ainsi va le monde du Sud. Thomas Sutpen n'aura pas de filiation pure, blanche. Tout est perverti, faussé, jusqu'à l'infâme normalité qui envahit la fin du roman. A Baveno, des psychanalystes sont à l'oeuvre. Il faut lire leurs interventions brillantes et captivantes. Que disent-ils de ces pages tragiques ? Comment trouver avec Lacan, armé des noeuds borroméens, une lecture différente, d'une autre complexité ? C'est le pari lancé dans ces pages : Ca nous parle !

07/2019

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Histoire internationale

L'épopée des Tibétains. Entre mythe et réalité

C'est le combat de David contre Goliath. Petit peuple épris de spiritualité et menacé d'extermination par la puissance matérialiste chinoise, le Tibet tient une place très particulière sur la scène mondiale : son importance médiatique en Occident est sans commune mesure avec son poids démographique ou économique. Cet intérêt des Occidentaux pour le Pays des neiges, ne date pas d'aujourd'hui. Depuis des siècles, des intellectuels, des missionnaires, des voyageurs, des romanciers, des aventuriers se sont passionnés pour le Tibet et ont tenté, le plus souvent en vain et au péril de leur vie, d'y pénétrer. Des échecs de ces expéditions va naître un mythe puissant : celui du Tibet comme dernière terre sacrée de l'humanité. Du père Huc à Hergé, en passant par Alexandra David-Neel et James Hilton, ce mythe du Tibet va s'amplifier au cours du XXe siècle, prenant une tonalité tragique avec l'invasion brutale par la Chine en 1950. Vivant aujourd'hui en diaspora, les lamas tibétains répandent leur sagesse spirituelle à des millions d'Occidentaux en quête de spiritualité, mais aussi profondément marqués par le mythe. Pour la première fois, ce livre raconte une double histoire : celle du Tibet réel, véritable société féodale, marquée par une culture religieuse unique, et celle du Tibet mythique tel qu'il est rêvé et fantasmé. En démêlant les fils enchevêtrés du réel et de l'imaginaire, il permet de comprendre les ressorts profonds de l'engouement pour ce pays et montre le vrai visage d'un peuple d'autant plus attachant qu'il est décrit avec son courage, mais aussi avec ses contradictions, ses parts d'ombre et ses doutes. Un ouvrage à la hauteur de son sujet : le Toit du monde.

04/2002

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Spécialités médicales

L'éclipse du symptôme. L'observation clinique en psychiatrie 1800-1950

Qu'appelle-t-on "symptôme" en psychiatrie ? Et de quel talent d'observateur faut-il créditer le clinicien qui essaie de regrouper les symptômes en syndromes, voire en maladies mentales ? Steeves Demazeux, après son enquête sur les classifications contemporaines (Qu'est-ce que le DSM ? , Ithaque, 2013), continue ici sa remontée dans le temps, en examinant l'émergence de la clinique psychiatrique, de ses origines chez Pinel à la crise qui la secoue au tournant des années 1950. A cette fin, il fouille le sol de la relation clinique, en amont du diagnostic, quand, au plus proche du patient, le psychiatre se met en quête des "signes" de la maladie. Les aliénistes ont longtemps cherché à constituer une "sémiologie" de la folie aussi respectable que celle des autres branches de la médecine. Très vite, cependant, ils ont hésité. Fallait-il voir dans ces signes et ces symptômes les éléments formels d'un tableau, les indices d'un trouble sous-jacent qui en serait la cause, ou les lettres d'un texte dont le sens nous échappe ? Une sémiologie psychiatrique n'est-elle pas au fond une chimère ? La psychanalyse n'a-t-elle pas hérité de ses impasses ? Et si c'était à des auteurs méconnus, voire méprisés, "numéristes" et modestes statisticiens d'asile, qu'il fallait enfin accorder la palme de l'objectivité ? L'histoire et la philosophie des sciences croisent ici des personnages inattendus, et pourtant tous nécessaires : Edgar Poe et Jacques Lacan, Carlo Ginzburg et Michel Foucault, les habitants de Manhattan, un photographe victorien spécialisé dans les gouttelettes, et plusieurs neurologues le marteau à la main. Au terme de ce parcours, Steeves Demazeux propose une refondation vigoureuse de notre épistémologie de la psychiatrie, qui doit changer et d'objet et de but

10/2019

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Critique littéraire

Au regard des visages. Essai sur la littérature française du XXe siècle

Nombreux sont les ouvrages de médecine, de philosophie et d'esthétique ou de sciences humaines (histoire, sociologie, psychanalyse) qui ont traité du visage ; manquait cependant un essai qui, tout en étant informé de ces savoirs, rende compte du visage du point de vue propre à la littérature. C'est chose faite avec cette somme, qui ne cesse d'entrecroiser les discours des disciplines en question avec les oeuvres littéraires contemporaines (XXe et XXIe siècles), tout en questionnant, dans ces oeuvres mêmes, les différents arts auxquels elles se sont intéressées (arts plastiques : peinture et photographie ; arts du spectacle : théâtre et cinéma). Quoique objet privilégié de multiples interrogations savantes, le visage échappe à toute conceptualisation (Yves Bonnefoy) tout en concentrant en lui l'impératif éthique du rapport à autrui (Levinas), d'une façon d'autant plus cruciale que le double traumatisme des deux guerres mondiales (" gueules cassées " de la première et horreur des " camps " de la seconde) a opéré un tournant dans la prise de conscience qui en a été faite. La littérature est là pour nous le rappeler : au-delà (ou en deçà) de toute théologie, il y a un mystère du visage, qui est d'abord celui de chaque être pour lui-même (de l'amour imaginaire à la haine de soi ou dysmorphophophie) avant d'être celui de tous les êtres les uns pour les autres (qui se dévisagent, s'envisagent, se figurent et se défigurent sans cesse). De Narcisse et Méduse à Lacan, de Levinas à Sartre et Deleuze, de Sarraute à Michaux ou de Barthes à Duras, et jusqu'à Yves Bonnefoy, cet essai montre qu'en dépit des attaques dont il est l'objet (en littérature comme en art), menées au nom d'une modernité de la défiguration, le visage résiste : on pourrait dire de lui qu'il est la résistance même.

09/2011

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Psychologie, psychanalyse

Psychanalyse de l'hypocondrie

Hypocondrie : ce mot ancien désigne la crainte — maladive - de contracter des maladies. Le malade imaginaire vit dans un univers d'appréhension morbide, qui va de la préoccupation anxieuse à "l'inquiétude mortelle". Alors mime que l'imagerie médicale ne lui découvre aucune lésion, il souffle réellement en son corps. Aucun diagnostic médical ne le rassure pour de bon, le sujet hypocondriaque étant chroniquement défiant envers ses propres organes. Cet ouvrage s'emploie donc à dégager en trois temps cette maladie de l'imaginaire, moment de vérité du rapport du sujet à son corps propre qui se révèle foncièrement étranger. D'abord quant à la signification inconsciente de l'hypocondrie : l'examen précis de la théorie freudienne de l'hypocondrie montre qu'il y a bien des changements dans le corps, qui ne se comprennent que par recours au narcissisme et au " langage d'organe n, ce qui mène aux effets physiques de la pulsion de mort. Ensuite, sur le plan psychopathologique, le symptôme hypocondriaque s'avère un index majeur de la structure inconsciente. De la névrose d'angoisse, où la frustration pulsionnelle produit une macération interne, au moment hypocondriaque dans l'hystérie, la névrose obsessionnelle et la phobie. Surtout l'hypocondrie grave s'avère régulièrement l'élément précurseur de la psychose, de la paranoïa à la schizophrénie, de la mélancolie au syndrome de Cotard — les "maladies factices" interrogeant la dimension de perversion. Enfin, c'est l'occasion de saisir le lien entre le corps organique, celui de la médecine et le corps pulsionnel. Cela requiert une lecture anthropologique, l'hypocondrie étant en quelque sorte une forme de "possession" au coeur de la modernité scientifique, ce qui permet d'entendre concrètement, avec les ressources de la théorie analytique, le propos de Lacan, que l'homme s'angoisse foncièrement de son corps.

10/2019

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Philosophie

Derrida

Ecrire la vie de Jacques Derrida (1930-2004), c'est raconter l'histoire d'un petit Juif d'Alger, exclu de l'école à douze ans, qui devint le philosophe français le plus traduit dans le monde, l'histoire d'un homme fragile et tourmenté qui, jusqu'au bout, continua de se percevoir comme un " mal aimé " de l'université française, c'est faire revivre des mondes aussi différents que l'Algérie d'avant l'Indépendance, le microcosme de l'Ecole normale supérieure, la nébuleuse structuraliste, les turbulences de l'après-68, c'est évoquer une exceptionnelle série d'amitiés avec des écrivains et philosophes de premier plan, de Louis Althusser à Maurice Blanchot, de Jean Genet à Hélène Cixous, en passant par Emmanuel Levinas et Jean-Luc Nancy. ('est reconstituer une non moins longue série de polémiques, riches en enjeux mais souvent brutales, avec des penseurs comme Claude Lévi-Strauss, Michel Foucault, Jacques Lacan, John R. Searle ou Jürgen Habermas, ainsi que plusieurs affaires qui débordèrent largement les cercles académiques, dont les plus fameuses concernèrent Heidegger et Paul de Man. ('est retracer une série d'engagements politiques courageux, en faveur de Nelson Mandela, des sans-papiers ou du mariage gay. C'est relater la fortune d'un concept - la déconstruction - et son extraordinaire influence, bien au-delà du monde philosophique, sur les études littéraires, l'architecture, le droit, la théologie, le féminisme, les queer ou les postcolonial studies. Pour écrire cette biographie passionnante et riche en surprises, Benoît Peeters a interrogé plus d'une centaine de témoins. Il est aussi le premier à avoir pris connaissance de l'immense archive personnelle accumulée par Jacques Derrida tout au long de sa vie ainsi que de nombreuses correspondances. Son livre renouvelle en profondeur notre vision de celui qui restera sans doute comme le philosophe majeur de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2010

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Psychologie, psychanalyse

Un mystère plus lointain que l'inconscient

Qu'y a-t-il dans le regard étonné que le nouveau-né pose sur le monde? dans le "pourquoi" insistant de l'enfant? dans la sidération de l'adulte à l'écoute d'une note, d'un rythme, d'un trait d'esprit inouïs? dans le vol suspendu du danseur? Le surgissement d'un nouveau radical qui va bien au-delà du renouveau lié à la remémoration d'un signifiant refoulé, tel que Freud l'avait formulé. Il est la clé d'un lieu auquel le mot ne donne pas accès et que Lacan situait " plus loin" que l'inconscient. Mais comment s'approcher d'un tel lieu? L'acte de création semble y mener lorsqu'il offre à notre perception de quoi appréhender l'invisible, l'inouï. Et n'y a-t-il qu'une réponse à cet étonnement? Quelles instances psychiques met-il en jeu? Pour répondre à ces questions, la religion offre une piste intéressante: le choix inconscient que provoque le nouveau radical sera celui de l'hérétique (qui veut que l'étonnement subsiste) ou celui de l'inquisiteur (qui veut le voir abdiquer). C'est ainsi que certains philosophes contemporains -tel Alain Badiou - sont conduits, au nom du dogme chrétien inventé par saint Paul, à ne voir qu'une imposture dans l'étonnante universalité des lois de la Parole données par Moïse. L'étonnement est ce qui cesse avec le dogme: lorsqu'il est la voie par laquelle le sujet entre en résonance avec la loi et l'outrepasse; lorsqu'il rend le complexe d'OEdipe plus complexe en le renvoyant à son ancêtre Dionysos, dieu de ce qui sonne et résonne; lorsqu'il donne accès au nouveau absolu délivrable par le réel.

04/2010

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Littérature française

I love NY

"En fait, je me souviens, on n'a pas fait d'endroits ou de clubs branchés, on n'est pas sorti en boîte, on n'a pas mangé une fois des sushis, on n'a pas ouvert un guide, on n'a pas regardé de carte, on ne s'est pas fait les musées, on n'est rentré dans aucune galerie, on n'a pas fait de shopping, on n'a pas été voir un spectacle sur Broadway, on s'est simplement promené et on a regardé. On a mangé dans des restos inconnus. On s'est fait un pique-nique à Central Park. On n'a jamais allumé la télévision, on n'est pas allé au cinéma. On n'a pas branché une fois notre ordinateur, on n'a pas checké une seule fois nos mails. On n'a croisé aucun de mes potes. On n'a pas mis une fois les pieds dans East Village. On ne s'est pas rendu une fois au Wonderbar. On n'a jamais pris le métro, on était tout le temps dehors. Ça nous est arrivé de marcher toute la nuit. On se baladait à vélo ou en taxi. Lucas, il adore le taxi new-yorkais. Il était comme un gosse. On se faisait des tours, sans avoir de destination en tête. On s'est tiré à Coney Island, on a bu de la vodka, on a mangé du caviar sur la plage. C'était easy. On n'est pas rentré dans une boutique, tout ce qu'on s'est acheté, c'étaient deux sacs de voyage. On est parti avec rien, on n'avait pas de téléphone portable, pas d'ordinateur, pas de matos, le strict minimum."

01/2009

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Sociologie

Marché au sexe

Aucun amateur de cuisine épicée ne se verra privé de liberté ou victime d'ostracisme pour avoir satisfait ses papilles gustatives. En revanche, on peut être jeté en prison pour trop aimer les chaussures en cuir. De même, l'homosexualité, le sida, la pornographie, le transsexualisme, et aujourd'hui la pédophilie, donnent-ils lieu à ce que Gayle Rubin appelle une " panique sexuelle ". Chaque panique désigne une minorité sexuelle, généralement inoffensive, comme population-cible. Au terme du processus, celle-ci se trouve décimée, et la société tout entière, juridiquement et socialement, réorganisée. Gayle Rubin a jeté les bases d'un champ autonome d'études sur le sexe où désir, jouissance et diversité érotique, pourraient trouver leur raison théorique et politique. Les trois textes publiés ici s'inscrivent dans une filiation politique (le féminisme, la nouvelle gauche, les luttes antiracistes, les luttes pour les droits civiques) et théorique (les sexologues, Freud, Lacan, Marx, Foucault, Derrida). Les paradigmes ne valent rien sans l'enquête de terrain, et rien non plus s'ils ne s'actualisent en choix de stratégie et de tactique politiques. L'ensemble s'éclaire du partiel, le partiel de l'ensemble. Nous sommes loin ici du communautarisme béat qu'on prête parfois en France aux intellectuels américains. Qu'on lise les critiques acerbes de Judith Butler sur les replis identitaires : les lesbiennes n'ont rien d'autre en commun que leur expérience du sexisme et de l'homophobie. Ou ses réserves sur le coming out : " La sexualité reste-t-elle sexualité quand elle est soumise à un critère de transparence et de révélation ? Une quelconque sexualité serait-elle possible sans cette opacité qui a pour nom inconscient ? " Gayle Rubin et Judith Butler soulignent constamment la nécessité de ne pas troquer une violence contre une autre, une démonologie religieuse contre une démonologie laïque, laissant ainsi sa chance à l'érotologie moderne.

04/2002

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Généralités médicales

Patients zéro. Histoires inversées de la médecine

L'histoire célèbre les victoires que les médecins ont remportées sur les maladies. Mais elle néglige leurs patients dont les troubles, les souffrances ou les plaintes ont inauguré de nouveaux diagnostics, remis en cause certaines théories médicales ou ouvert des perspectives thérapeutiques inédites. Ciselés comme des nouvelles, ces récits de patients zéro racontent une autre histoire de la médecine : une histoire "par en bas", dans laquelle des malades qui parfois s'ignorent et des patients comptés trop souvent pour zéro prennent la place des mandarins et des héros. Parmi ces "cas", certains sont célèbres, comme le petit Joseph Meister, qui permit au vaccin antirabique de Pasteur de franchir le cap de l'expérimentation humaine, ou Phineas Gage, dont le crâne perforé par une barre à mine révéla les fonctions du lobe frontal. La plupart sont oubliés ou méconnus, comme Auguste Deter, qui fit la renommée d'Aloïs Alzheimer, Mary Mallon, la plus saine des porteurs sains, qui ne souffrit jamais de la typhoïde qu'elle dissémina autour d'elle, ou Henrietta Lacks, atteinte d'un cancer foudroyant, dont les cellules dotées d'un pouvoir de prolifération exceptionnel éveillèrent la quête du gène de l'immortalité en voyageant autour du monde. A travers eux, ce livre interroge les errements, les excès et les dérives de la médecine d'hier à aujourd'hui. Des origines foraines de l'anesthésie générale aux recherches génétiques ou neurobiologiques les plus actuelles en passant par les premières expériences de réassignation sexuelle, il tente de rendre justice aux miraculés, aux cobayes ou aux martyrs dont la contribution au progrès de la connaissance et du soin a été aussi importante que celle de leurs médecins, illustres ou non.

03/2020

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Psychologie, psychanalyse

Le psychanalyste dans la cité

Nous communiquons, souvent follement, par la plainte, la justification, la démonstration, la provocation et la séduction (avoir raison ! ). Nous adhérons sans réflexion à ce qui nous plait dans les propos, les objets, tout ce qui nous attire et nous devient plus-value affichable. La gratification fugace masque les peurs ancestrales, l'héritage des redoutables secrets de famille et le sentiment commun de culpabilité et d'impuissance face à l'étrangeté du monde. Face à l'angoisse de nos limites et de notre finitude il faut cristalliser notre pensée entre espoir et menace sur nos " objets " phobiques ou fétiches. Comme les primitifs qui nous précédèrent, il nous faut alors sacraliser un espace totémique idéalisé et rituel borné de tabous protecteurs. Mais voici la psychanalyse autorisant les jeux du rêve. L'imaginaire peut errer, tracer et énoncer à sa guise combinant à l'infini les idées, les signes et les mots jusqu'à échapper aux normes et aux emprises.Voici naître l'esthétique, l'humour, l'élégance et même le panache. Le mythe infantile de chacun prend sens, s'énonce, peut s'écrire et chasse les vieux fantômes des héritages bornés. Les défenses répétitives s'effacent dans cette liberté d'énonciation comme dans les retraites spirituelles, les voyages aventureux et les longues incarcérations politiques... L'aliénation aux idéalismes sociaux et les hypothèques intimes se dissipent. La liberté de dire, l'audace de faire et même la tolérance à l'étrangeté d'autrui, nous font surprise. On n'en devient pas moins fou ou souffrant, mais moins sot et moins anxieux de la confrontation à une réalité rarement complaisante. Le peintre Dali et le psychanalyste Lacan nous suggèrent cette libération de l'emprise, toujours perverse, des systèmes quels qu'ils soient. L'assujettissement aux pouvoirs quotidiens, domestiques ou sociaux devient alors plus léger.

03/2019