Recherche

²wilde

Extraits

ActuaLitté

Ile-de-France

La Vie secrète d'un cimetière

Chaque ville et chaque village a son cimetière. Mais avec ses 43 hectares, le Père-Lachaise, à Paris, est le site de tous les superlatifs. C'est le plus grand espace vert intra-muros et le cimetière le plus visité du monde. Parmi ses quelque 70 000 sépultures figurent celles de Molière, de Jean de La Fontaine, d'Edith Piaf, d'Oscar Wilde, de Jim Morrison, et de tant d'autres célébrités. Conservateur du lieu, Benoît Gallot vit au Père-Lachaise avec sa femme et ses enfants. Il arpente sans relâche ses allées aux 4 000 arbres de 80 essences différentes. Il apprend à reconnaître la soixantaine d'espèces d'oiseaux qui y nichent. Un soir d'avril 2020, en pleine pandémie, il fait une rencontre insolite : une boule de poils rousse s'échappe d'un buisson. Des renards au coeur de la capitale ! Il commence à prendre des photos de la faune et de la flore. Son compte Instagram s'envole. Les messages se multiplient, les questions aussi. Alors Benoît Gallot décide d'écrire ce livre, pour raconter la vie secrète d'un cimetière, son quotidien tour à tour insolite, poignant ou étonnant. Il rend hommage aux gardiens, fossoyeurs, cantonniers et autres travailleurs de l'ombre qui s'activent pour que, à la Toussaint, les usagers n'aient plus qu'à changer l'eau des fleurs... "Benoît Gallot veille sur une société miniature, où se croisent morts et vivants, animaux et humains, familles endeuillées et touristes en tongs". Libération

10/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Études anglaises - N°1/2015

Agnès DERAIL-IMBERT Eros et Arès : les enfants de la guerre dans Billy Budd, Sailor de Melville Cette étude se propose de lire Billy Budd, Sailor comme une fable juridique qui dramatise, dans un double contexte de guerre et de mutinerie, le conflit entre la violence d'une innocence exceptionnelle (Billy) et celle du mal absolu (Claggart). L'une et l'autre, hors la loi, recèle une menace insurrectionnelle que la souveraineté politique (celle du capitaine Vere), pour se maintenir, doit réprimer. Le jugement de Vere - l'exécution de Budd -, s'exerçant au nom de la violence légale, met en oeuvre une stratégie qui enrôle la puissance cohésive d'Eros au service de la loi mar- tiale, dans une opération qui vise à naturaliser et à sublimer la violence arbitraire de l'état d'exception. Against a backdrop of war and mutiny, Billy Budd, Sailor can be read as a juridical drama staging the conflict between the exceptional violence of utmost innocence (Billy's) and that of absolute evil (Claggart's). Both infringe the law and both are pregnant with a threat of insurrection which political sovereignty (captain Vere's) must eradicate for the sake of its own integrity. Vere's sentence condemning Budd to death in the name of legal violence partakes of a complex strategy whose aim is to summon Eros's cohesive power in order to buttress martial law and to naturalize and sublimate the arbitrary violence of the state of exception. Michael GILLESPIE The Picture of Dorian Gray as a Postmodern Work Despite the wide range of interpretative approaches to The Picture of Dorian Gray that have appeared since its publication, all seem to assume that a particular set of values or beliefs-traditional Judeo-Christian morality, cultural attitudes, nationa- list dispositions, or queer inclinations-is integral to Wilde's narrative. This essay challenges the value of any metaphysical reading by asserting that the world of The Picture of Dorian Gray is delineated in strictly physical terms and so is best as a Post-Modern work. Through close reading, this essay shows key points in the narrative that highlight the absence of all values and that underscore the view that characters behave according to strictly material considerations. In the end the essay concludes that Wilde presents a world as grim and bleak as anything found in the works of Samuel Beckett. Malgré les nombreuses interprétations dont a fait l'objet The Picture of Dorian Gray depuis sa publication, tous les critiques semblent penser qu'un ensemble de valeurs ou de croyances-qu'il s'agisse de la morale judéo-chrétienne, de positions culturelles, de dispositions nationalistes ou de l'homosexualité-fait partie inté- grante du roman de Wilde. Cet essai remet en question la pertinence de toute lec- ture métaphysique en affirmant que le monde de The Picture of Dorian Gray est délimité en termes strictement physiques et que l'on ici affaire plutôt à une oeuvre post-moderne. En se fondant sur une lecture détaillée, cet essai montre que des points-clés dans le récit mettent en évidence l'absence de toute valeur et soulignent l'idée que les personnages se comportent en fonction de considérations purement matérielles. En conclusion, cet article souligne que Wilde donne à voir un monde aussi sombre que celui de Samuel Beckett. Christopher S. NASSAAR Hidden Meanings and the Failure of Art : Wilde's A Woman of No Importance Complexity is the hallmark of Oscar Wilde's mature works. From "Lord Arthur Savile's Crime" through The Picture of Dorian Gray and Salome, there is an incre- dible amount of complexity wherever we look. When we reach A Woman of No Importance, however, the complexity apparently disappears, and the play is usually read as a conventional Victorian melodrama. A deeper look at the play reveals veiled references to Farquhar, Hawthorne, Arbuthnot and Baudelaire. The refe- rences point to a deep hidden meaning in the play. Traced carefully, they reveal Mrs. Arbuthnot as a deeply corrupt woman who is unaware of the dark recesses of evil within herself. Unfortunately, this suppressed undercurrent of meaning is too dee- ply buried and very difficult to detect, which has led people in general to accept the surface meaning as the true one. The play is thus a stylistic failure, although its veiled thematic content is quite profound. La complexité caractérise les oeuvres d'Oscar Wilde, de "Lord Arthur Savile's Crime" jusqu'à The Picture of Dorian Gray et Salome, alors que, dans A Woman of No Importance, celle-ci paraît moins évidente, la pièce étant le plus souvent lue comme un mélodrame victorien conventionnel. Cependant, si on analyse la pièce de plus près, on y décèle des références voilées à Farquhar, Hawthorne, Arbuthnot et Baudelaire. Celles-ci soulignent qu'il y a dans la pièce un sens caché, et une analyse détaillée révèle que Mrs Arbuthnot est en fait une femme corrompue et inconsciente du mal tapi en elle. Malheureusement, parce que celui-ci est profondément enfoui, on s'en est souvent tenu à une lecture superficielle de la pièce. Celle-ci est donc, en un sens, un échec stylistique en dépit de sa profondeur thématique. Nathalie SAUDO-WELBY Narratorial authority in Sarah Grand's Beth Book (1897) The Beth Book, a partly autobiographical narrative, is a feminist Bildungsroman told in the third person. Historical, religious and scientifc discourses combine to give authority to the narrator's vision of Beth, so that the narrator is fnally in a position to award Beth the title of female genius. Yet, very little is said of the con- tent of Beth's "art for man's sake ;" the title and the content of her non-fction book are not described ; and the novel's last words are the name of her "Knight, " a writer who believes in woman's genius to reveal man's own. Avoiding the most direct form of didacticism, Sarah Grand has shifted the emphasis away from Beth's message to women to the narrator's work of authorizing Beth to progress to her position of public speaker. In the process, this narrator is given a historical consciousness and a sex. The Beth Book est un roman d'apprentissage féministe au contenu en partie auto- biographique. Fondant son autorité sur une analyse historique et un discours reli- gieux et scientifque, l'instance narrative fnit par octroyer à Beth le titre de génie féminin. Pourtant, un vide entoure le contenu de "l'art pour l'homme" de Beth ; de son ouvrage, on ne sait ni le titre ni le contenu mais seulement qu'il ne s'agit pas de fction ; les derniers mots du roman sont le nom de son "Chevalier" , un écri- vain qui croit que le génie des femmes consiste à susciter celui des hommes. Tout en évitant les formes de didactisme les plus directes, Sarah Grand a placé au centre de son roman engagé la tâche de la narratrice omnisciente qui va faire progresser Beth en position d'orateur de génie. Au cours de ce processus, la narratrice acquiert une conscience historique et un sexe. Pierre LONGUENESSE Yeats et le mélange des genres : du texte à la scène Dans le projet de "théâtre de l'imagination" formulé par Yeats dès 1890, le Verbe poétique est porteur d'un pouvoir visionnaire, par la performativité de son énoncia- tion concrète portée par le corps de ce que l'on n'appelle pas encore, avec Georges Banu, un "acteur-poète" . Ce projet fait de l'écriture dramatique un objet multi- forme, où le drame n'a de sens que mis en tension par ce qui le "menace" dans sa pureté générique : la narration, le chant, la danse. ll conduit le dramaturge vers des collaborations audacieuses sur les scènes de ses créations, entre musiciens, compo- siteurs, et danseurs. En somme, loin de "menacer" son théâtre, ces figures d'un "hors-champ" artistique sont ce qui en constitue l'expression par excellence, puisque, par le théâtre, est dévolu au verbe le pouvoir extra-ordinaire de faire sur- gir, par sa physicalité propre, aussi bien le souffle du chant que le rythme du corps dansant. In the "Theatre of Imagination" conceived by Yeats in the 1890s, the poetic Verb is given the power to create visions through the concrete physicality of its uttering by the performing body of what Georges Banu will later call an "acteur-poète". This project transforms dramatic writing process into the creation of a multiform object, in which the issue of the drama is brought out by the tension between oppo- site mediums : theatre on the one hand, singing, dance, tale on the other hand... This exploration involves Yeats in original collaborations on stage with composers, musicians, and dancers. In short, these manifestations of an artistic "hors-champ, " far from threatening the drama, become on the contrary the core of its expression, as a new power is, on stage, devoted to the Verb : the extra-ordinary power to arise the pneuma of singing as well as the rhythm of the dancing body. Anne MOUNIC "To tell and be told" : war poetry as the "transmission of sympathy" War poetry raises a paradox : the destructive collective imposition which weighed upon each soldier during the Great War triggered off new individual awareness and led to a questioning of the values that had prevailed until then, and notably idealis- tic philosophy. Discussing the paradox, we shall oppose tragedy and the individual epic, catharsis and empathy, the choice of death and the choice of life. The Great War writings will be placed in their literary and philosophical context, before and after. La poésie de guerre soulève un paradoxe : la contrainte collective de destruction qui pesa sur chaque soldat durant la Grande Guerre suscita une nouvelle conscience singulière, menant à un questionnement des valeurs et, notamment, de la philoso- phie idéaliste. Discutant ce paradoxe, nous opposerons la tragédie à l'épopée indi- viduelle, la catharsis à l'empathie, le choix de la mort à celui de la vie. Les écrits de la Grande Guerre seront placés dans leur contexte littéraire et philosophique, avant et après. Olivier HERCEND Cinema, the mind and the reader in Virginia Woolf's The Mark On the Wall Taking up David Trotter's Cinema and Modernism, this article emphasises the strong links that exist between Virginia Woolf's thoughts on cinema and the new techniques and notions that she develops in "The Mark on the Wall. " Indeed, her depiction of the mind's process fosters the image of a fragmented world, a succes- sion of images that come under no authoritative order or meaning : a mere mon- tage. But cinema also contains the promise of an artistic answer to the fragmentation of the modern condition. Through a renewal of textual co-operation, Woolf opens her reader to the possibilities of what I choose to call an "aesthetics of juxtaposi- tion. " Reprenant les idées exprimées dans Cinema and Modernism, de David Trotter, cet article relie la pensée de Virginia Woolf sur le cinéma aux techniques et aux notions nouvelles qu'elle développe dans "The Mark on the Wall" . De fait, en tentant de décrire le fonctionnement de l'esprit, elle fait naître l'image d'un monde fragmenté, une succession d'images qui ne tombent sous l'autorité d'aucun ordre ni d'aucune signification essentiels : en un mot, un montage. Mais le cinéma est également la source d'une réponse artistique à la fragmentation de la condition moderne. En renouvelant les modalités de la coopération textuelle, Woolf ouvre son lecteur aux possibilités d'une "esthétique de la juxtaposition" . Antonia RIGAUD Les Europeras de John Cage : de l'opéra au cirque Cet article interroge le rapport ambigu qu'entretint John Cage avec le théâtre tout au long de sa carrière. Influencé très tôt par Artaud et Stein, il ne cesse de faire référence au théâtre et conçoit son art comme une réflexion sur la théâtralité et la notion de performance. Ses Europeras, à la fin de sa carrière, permettent de mettre en avant la manière dont il a cherché à la fois à inscrire ses expérimentations artis- tiques dans le champ théâtral tout en faisant sortir le théâtre des codes mêmes de la scène. La place centrale que Cage donne au théâtre, bien qu'il ne produise que de très rares oeuvres théâtrales, témoigne de son désir de penser le théâtre non pas en tant que médium mais en tant que lieu d'expérimentation. This article addresses John Cage's ambiguous relationship with theatre throughout his career. Influenced early by Artaud and Stein, he often referred to theatre and understood his own art project as a reflection on theatricality and performance. The Europeras, written late in his career, testify to his attempt to associate his artistic experimentation with theater while pushing on the limits of theatre. The prominent position Cage gave to the theatre in contrast to the rarity of his theatrical work pieces is emblematic of his ambition to re-think the theatre as a locus of experimentation.

09/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Revue de littérature comparée N° 355, 3/2015

Salvatore COSTANZA, "Les oreilles ont dû vous tinter" . Fortune littéraire d'un thème folklorique de Lucien à Proust, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 257-268. On examine ici la fortune littéraire d'un thème folklorique tel que le tintement des oreilles censé être un mouvement fatidique, d'où l'on pouvait tirer des pronostics sur l'avenir des individus. Il faut remarquer que ce motif est toujours employé chez les Grecs, Lucien, Aristhénète et dans la Recherche avec la même fonction. Au coeur d'une affaire amoureuse une femme en tant que médiatrice "révèle" à l'amant tourmenté par la jalousie que sa bien-aimée lui est toujours fidèle, qu'elle a sans cesse parlé de lui, donc les oreilles ont dû lui tinter. Il est intéressant de voir cet argument tiré de la superstition des tintements des oreilles, c'est-à-dire de l'otomancie, chez M. Proust, qui l'emploie toujours pour apaiser les troubles d'un amant abusé. C'est encore une fois le canevas déjà écrit par ses anciens prédécesseurs. Caroline BELOT GONDAUD, La Figure du couple machiavélique. A propos des "couples scélérats" de Shakespeare, Laclos, Barbey d'Aurevilly, Zola, Henry James, James M. Cain, Boileau-Narcejac, Ian McEwan et Ron Rash, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 269-280. La figure du couple machiavélique est présente dans des oeuvres aussi diverses que Macbeth, Les Liaisons dangereuses, Les Diaboliques, The Portrait of A Lady et dans bon nombre de romans policiers. La façon dont la figure est mise en scène, mise en récit, crée une véritable dramaturgie du mal. Le couple machiavélique apparaît bien comme une figure de l'amour et du mal : dans sa version shakespearienne, elle est une réécriture du scénario biblique de la Chute et, dans sa version laclosienne, le marqueur d'une profonde dégradation de l'idéal courtois de l'amour. Mario ZANUCCHI, La Crise du symbolisme. La réception de Baudelaire et Verlaine dans la poésie de Walter Wenghöfer, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 281-298. Le but de cet article est d'étudier la réception de Charles Baudelaire et de Paul Verlaine dans l'oeuvre d'un poète du cercle de Stefan George, qui jusqu'à maintenant a été ignoré par l'historiographie littéraire allemande : Walter Wenghöfer. L'étude de reception est étayée et précisée par l'analyse intertextuelle et intermédiale de poèmes exemplaires. De cette manière, la contribution reconstruit la crise de la poétique symboliste dans la poésie allemande de la "fin du siècle" . En outre, il montre comment Wenghöfer - à travers la dépotentialisation esthétique des figures d'autorité symbolistes - anticipe la critique que l'expressionnisme allemand adresse au symbolisme. Christine QUEFFELLEC, "La vie imite rarement l'Art" : Gemma Bovery, entre Flaubert et Wilde, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 299-308. Gemma Bovery, roman graphique de Posy Simmonds se veut une parodie du roman de Flaubert, Madame Bovary, transposé à la fin du XXe siècle. Le narrateur, séduit par Emma Bovary dont il partage les aspirations romantiques, imagine que le destin de ses voisins, Charlie et Gemma Bovery, va se calquer sur celui des personnages flaubertiens et que la vie va imiter l'art, comme le souhaitait Oscar Wilde. Il s'apercevra qu'il s'est trompé. Ce roman invite à une réflexion sur la lecture et sur les rapports entre la littérature et la vie. L'adaptation cinématographique d'Anne Fontaine infléchit quelque peu le sens de l'oeuvre en conférant au film une unité de ton et de style que l'écrivaine avait voulu briser et en se rapprochant du roman français. Salvatore COSTANZA, "Les oreilles ont dû vous tinter" : the literary fortune of a folkloric theme, from Lucien to Proust, RLC LXXXIX (in French), no. 3, julysept. 2015, p. 257-268. We examine the survival of a folklore theme centered around the observation of buzzing in one's ears. Ringing was considered as a fateful movement and was comprised among the observations for divinatory ends. The relationship between the buzzing in one's ears and the belief that one subsequently became the object of other people's speech appears in Lucian of Samosata (second century A. D.) and in his later revival given by sixth century's epistolographer Aristaenetus. In this respect, a striking parallel is provided in modern French literature by Proust's Recherche. In every case a woman acting as mediator "reveals" someone that his beloved is always true to him and she was endless speaking of him. Consequently, something should have buzzed in his ears. It is interesting to remark, that such an argument drawn from superstition about buzzing in one's ears, that is, otomancy, still recurs in M. Proust with respect to abused lover's troubles. It is clearly the same plot, as his Greek antecedents have already used. Caroline BELOT GONDAUD, The Figure of the Machiavellian Couple, RLC LXXXIX (in French), no. 3, july-sept. 2015, p. 269-280. The figure of the machiavellian couple appears in Macbeth and Les Liaisons dangereuses, Les Diaboliques, The Portrait of A Lady as well as in various detective novels. The way it is told and staged creates a dramaturgy of evil. The Machiavellian couple can be interpreted as a mere figure of love and evil which rewrites, in its Shakespearean version, the biblical narrative of the Fall while the couple of Laclos signals the deep deterioration of the ideal of love in a courtly meaning. Mario ZANUCCHI, The crisis of Symbolism. The reception of Baudelaire and Verlaine in the poetry of Walter Wenghöfer, RLC LXXXIX (in French), no. 3, julysept. 2015, p. 281-298. The aim of this article is to study the reception of Charles Baudelaire and Paul Verlaine in the work of a poet from Stefan George's circle, who has been ignored by the German literary historiography until now : Walter Wenghöfer. The reception study is supported and clarified by the intertextual and intermedial analysis of exemplary poems. In this way, the contribution reconstructs the crisis of symbolist poetics in the German poetry of the < fin du siècle >. Furthermore it shows how through the aesthetic depotentialization of symbolist authorities Wenghofer anticipates expressionist criticism of the symbolist poetics. Christine QUEFFELLEC, "Life rarely imitates Art" : Gemma Bovery between Flaubert and Wilde, RLC LXXXIX (in French), no. 3, july-sept. 2015, p. 299-308. Gemma Bovery, Posy Simonds's graphic novel, is a parody of Flaubert's Madame Bovary, transposed into the end of the 20th century. The narrator, seduced by Emma Bovary, whose romantic aspirations he shares, imagines that his neighbours, Charlie and Gemma Bovery, will experience the same fate as Flaubert's characters and that life will imitate art, in accordance with Oscar Wilde's hopes. He will realize that he was wrong. This novel induces us to reflect on reading and the relationship between literature and life. The film adaptation by Anne Fontaine distorts somewhat the book's meaning, giving a unity of style and tone that the English writer had wanted to break down in order to draw closer to Flaubert's novel.

12/2015

ActuaLitté

Littérature française

Congrès d'humoristes congratulés de 1800 à 20

Réunir tous ces célèbres humoristes en un congrès était une gageure ; les mettre sous la coupole d'un livre exemplaire est une grande satisfaction. Congrès d'humoristes congratulés de 1800 à 2012 et grenusalés est un hommage à ces humoristes pleins d'esprit - «qui avaient la tête à ça» - et une sauvegarde supplémentaire de leur alchimie cérébrale. Francis Mauras ajoute aussi son grain de sel, en rehaussant le goût, en ajoutant de l'humour à l'humour - tout en restant dans la même inspiration. Dans ce pêle-mêle de pensées subtiles, drôles et pertinentes, caustiques et cocasses, où la subversion du langage tient à un frêle équilibre entre réel et subjectif, l'humoriste jongle avec les polysémies et l'assemblage des mots. Tout est dans la vitesse de penser et dans la virtuosité de l'expression. Après Humourragie intime paru en 2012, Francis Mauras réitère l'expérience en nous offrant un «congrès d'humoristes», où se croisent les plus grands écrivains. Ainsi, l'auteur se joint à Albert Camus, Boris Vian, Oscar Wilde et Montesquieu - entre autres - pour nous offrir un condensé de leurs meilleures citations, sans omettre d'y ajouter son «grain de sel». Tout le talent de Francis Mauras réside dans sa capacité à détourner les mots de manière inattendue et de rebondir sur des maximes tantôt cocasses, tantôt cyniques... Mais toujours hilarantes ! Choisis avec soin, ses aphorismes sont un bon remède à l'humeur maussade. Bourré d'humour, le Congrès d'humoristes congratulés de 1800 à 2012 et grenusalés en fera (sou)rire plus d'un ! Et deviendra le remède indispensable pour avoir sa dose d'humour quotidienne.

04/2014

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Le siècle des grandes aventures Tome 2 : Les Dandys de Manningham

Tandis que Les Ingénieurs du bout du monde partait à la découverte des innovations techniques du début du siècle, Les Dandys de Manningham pénètre dans le monde des beaux-arts, un monde lui-même également influencé par l'idée que le XXe siècle serait le grand siècle de la paix. Les Dandys de Manningham s'articule autour du destin de Sverre, le troisième fils de pêcheur norvégien qui s'est enfui en Angleterre à l'issue de ses études en génie civil, dans le premier volume de la saga. Avec son jeune amant, lord Albert Manningham, il quitte d'abord Dresde pour le Wiltshire natal d'Albert, dans le sud du pays. Après le décès prématuré de son père, Albert hérite du titre de comte de Manningham. Alors que les milieux homosexuels de Londres sont encore touchés par les poursuites à l'encontre d'Oscar Wilde, Sverre et Albert sympathisent avec les artistes bohèmes londoniens, notamment le Bloomsbury Group. Encouragé par son entourage, le talent artistique de Sverre s'épanouit. Mais personne ne semble prévoir les gros nuages menaçants qui obscurcissent déjà l'horizon. Le monde candide d'art et de beauté des deux amants ne tarde pas à basculer dans le chaos de la Grande Guerre. On retrouve dans Les Dandys de Manningham le goût exquis de Jan Guillou pour la reconstitution historique. C'est avec une grande habileté et beaucoup de finesse qu'il dresse le portrait d'une époque passionnante et décisive de notre histoire, n'hésitant pas au passage à nuancer considérablement le rôle héroïque joué par l'Angleterre pendant la Première Guerre mondiale...

10/2014

ActuaLitté

Littérature étrangère

Divines amours

Ancré dans l'Angleterre des années 1970, ce roman satirique de Michael Bracewell ne met pas en scène des hippies libertaires, mais des adolescents de la banlieue chic londonienne, seulement préoccupés par leurs sentiments. Ancien de la prestigieuse école Eton, Miles Harrier est aussi beau que snob - et plus bourreau des coeurs que foudre de guerre. Après avoir fait perdre la tête à la fragile et artiste Kelly, il hésite entre les deux amies d'enfance qu'il vient juste de retrouver. D'un côté il y a Lucinda, charmante publicitaire ; de l'autre Stella, mannequin inaccessible. Les deux sont colocataires, ce qui n'arrange en rien les affaires de Mr Harrier. Mais il est loin de se douter que le destin va s'en mêler et que ce marivaudage se révèlera funeste. Àu cours d'une soirée branchée réunissant l'ensemble des protagonistes, Kelly, en pleine performance artistique, va entraîner Lucinda dans une chute fatale - au sens propre du terme. Miles et Stella réussiront-ils à s'aimer ? Rien n'est moins sûr... AUTEUR : Michael Bracewell est né à Londres en 1958. Il a étudié à l'université de Nottingham, puis travaillé un temps pour le British Council. Romancier (trois de ses romans ont paru en France où ils ont été très remarqués : Une époque formidable, Le Dilettante, 2002 ; Saint Rachel, Le Dilettante, 2004 ; Un éternel jeune homme, Phébus, 2007), Michael Bracewell a également publié des essais (sur l'histoire culturelle de son pays, sur l'art contemporain, sur le groupe Roxy Music...) et réalisé un documentaire sur Oscar Wilde pour la BBC.

09/2010

ActuaLitté

Beaux arts

Armand Point. De l'orientalisme au symbolisme 1861-1932

Successivement orientaliste, puis symboliste, Armand Point est un artiste épris de beauté. Né à Alger, en 1861, il est durant une décennie en Afrique du Nord un peintre de genre et un luministe, qui se fait un nom dans l'école algérienne. Son talent de portraitiste témoigne de sa technique et de sa sensibilité. Son installation à Paris, en 1888, marque un tournant dans sa vie et dans son oeuvre. Il fréquente alors les célébrités du mouvement symboliste, dont Stéphane Mallarmé est la figure tutélaire. Sous l'influence idéaliste et mystique du " Sâr " Josephin Péladan, l'art d'Armand Point se transforme. La découverte en Italie des maîtres toscans et vénitiens complète cette transition. Idéal et tradition s'unissent désormais dans son oeuvre. En 1892, il s'installe à Marlotte, une commune située à la lisière de la forêt de Fontainebleau. Le domaine de Haute-Claire voué à l'art devient le siège d'un cénacle auquel se joignent, entre autres, Oscar Wilde, Odilon Redon, Jean Moréas, Stuart Merrill, Pierre Loups, Paul Fort, les frères Margueritte ou encore Elémir Bourges. Avec ses émailleurs, ses peintres, ses sculpteurs et ses doreurs, la colonie d'artistes-artisans de Haute-Claire, héritière de celle des préraphaélites et du mouvement Arts and Crafts, est un temple de l'art idéaliste à la charnière des XIXe et XXe siècles. Ce livre, qui retrace l'itinéraire artistique et intellectuel de celui qui fut le maître de ce lieu, Armand Point, reproduit pour la première fois plus de cent oeuvres importantes de l'artiste conservées dans les musées et dans des collections particulières.

11/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Le Roman de la bibliothèque

Depuis longtemps, la critique s'intéresse aux lieux les plus fréquentés par les personnages de roman : salons, salles à manger, boudoirs, alcôves. Elle a oublié les bibliothèques que de riches particuliers ont la chance de posséder. C'est là pourtant que, du XVIIIe au XXe siècle, les romanciers nous conduisent très souvent. Mais ce n'est pas seulement pour nous convaincre du bienfait des retraites studieuses. Les "librairies", comme disait encore Montaigne, sont aussi des lieux de beauté, décorés avec goût par les esthètes (Oscar Wilde, Henry James). Elles sont aussi des aimants du désir, car chacun sait bien qu'elles contiennent des secrets, des livres interdits, convoités par les enfants. Plus surprenant, de Stendhal à Musil ou à Nabokov, elles offrent un refuge aux amants qui vivent entre leurs murs des expériences singulières. Elles abritent toutes sortes d'initiations (Cendrars, Green, Sartre, Murakami). Apparemment éloignées de l'histoire, elles entendent près de leurs murs le grondement de ses vagues, comme le disent en des termes variés Pirandello, Drieu La Rochelle, ou encore Heimito von Doderer. Autre enjeu : celui de l'ordre, vocation philosophique de toute bibliothèque qui se respecte. Chez Stifter, les tribulations de l'individu s'arrêtent à ses portes. Mais le désordre a souvent le dernier mot, même chez Anatole France. Pourquoi ne pas l'accepter, et chercher un art de vivre au milieu des livres et des choses, ce qu'ont tenté, d'une façon burlesque, Bouvard et Pécuchet, mais aussi, sur un mode poétique, Nodier ou Nerval ? Autant de thèmes dont se nourrit la rêverie savante que l'auteur, lui-même amateur de belles reliures, nous livre au cours de six chapitres étincelants.

09/2014

ActuaLitté

Science-fiction

Demain, les Révolutions ! Utopies & Anticipations révolutionnaires

Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas. - Oscar Wilde 1830, 1848, 1871, 1905, 1917... les révolutions et révoltes populaires se sont succédées pendant un siècle. Portés par une volonté de conquêtes sociales, d'une transformation profonde de la société et par l'espoir de voir leurs idées triompher, des auteurs engagés dans différents courants progressistes ont imaginé l'avenir des révolutions qu'ils vivaient ou qu'ils souhaitaient : à partir de théories ils projettent les lecteurs dans une ère nouvelle, un âge d'or à venir. Les sept textes réunis dans Demain, les Révolutions ! témoignent de la diversité des points de vue, des courants et des moyens de réaliser la révolution annoncée. Ces disciples de Saint-Simon et de Charles Fourier, socialistes et anarchistes, communards et anarcho-syndicalistes rêvent de voir le monde changer de base. Dans ces utopies et anticipations révolutionnaires, une nouvelle société se dessine : plus juste, plus fraternelle, plus égalitaire. Si ces espérances ne se sont pas toutes réalisées, elles contiennent des buts à atteindre qui sont toujours d'actualité, elles portent en germe l'émancipation du genre humain et le désir d'un avenir radieux. L'utopie n'est pas une illusion, elle est un idéal ; elle n'est pas une chimère, elle est un projet. Si, comme l'écrivait Victor Hugo, "l'utopie est la vérité de demain" , hier comme aujourd'hui, avec tous les Jean Misère, continuons de bâtir des cités idéales, de chanter le temps des cerises et, demain, le soleil brillera toujours ! Présentation de Philippe Ethuin.

05/2018

ActuaLitté

Littérature française

La corde et le vent

Ça commence par un coup de foudre entre une Anglaise au parfum de thé et un danseur de corde raide, grand reporter, puis vendeur d'orviétan, prisonnier des femmes, de la guerre d'Espagne, de la guerre tout court, guérisseur de chevaux, maître-queue et infirmier. Ça continue comme une famille ; l'Anglaise est mélancolique et belle à en mourir ; ils ont beaucoup d'enfants. De qui sont-ils ? Des raccommodages, des fuites, des veilles de guerre, des retours d'amour, de l'étincelle, du court-circuit ? D'autres pères sortent de l'ombre au fur et à mesure que les enfants grandissent. Suppliants ou résignés, riches ou pauvres, pas bien dans leur peau. Comment adopter ses parents quand on devient vieux ? Trouver ça beau ? Raturer dans le vif ? "Une famille, disait Wilde, ce n'est qu'une masse de gens assommants qui ne savent pas le moins du monde comment vivre, et ne sentent absolument pas quand il est temps de mourir". Voici chose faite avec La corde et le vent. Tour à tour enchanteur et impitoyable, enjoué et mélancolique, ce roman va à l'allure d'une écurie de courses. A l'heure des grandes mutations génétiques et familiales, la vie n'est-elle toujours qu'une "ombre en marche ?". Pendant la moitié de sa vie, on se demande qui on est, pendant l'autre qui on aurait dû être. Au dernier moment, la ligature du noeud retient les uns, la fureur du souffle emporte les autres. Qu'est-ce donc qu'une existence si ce n'est "l'action contrariée du vent et de la corde?".

01/2014

ActuaLitté

Philosophie

L'esthétisme britannique (1860-1900). Peinture, littérature et critique d'art

Corps sensuels et alanguis, harmonie des formes et des couleurs, culte de la beauté et de la sensation : c'est au Royaume-Uni, au cours du dernier tiers du règne de Victoria (1837-1901), que naît l'esthétisme, sur lequel cet ouvrage a l'ambition d'offrir un éclairage pour un public francophone. Courant artistique et littéraire multiple et contradictoire, associé à des peintres tels que Burne-Jones, Leighton, ou Whistler, à des écrivains comme Pater, Ruskin, Swinburne ou Wilde, l'esthétisme est à la fois intrinsèquement britannique - fondé sur un prolongement de l'art préraphaélite et le rejet d'une industrialisation qui a radicalement transformé les paysages et les modes de vie du Royaume-Uni au fil du xixe siècle - et résolument européen, puisant ses sources dans la philosophie allemande et chez des écrivains français comme Baudelaire ou Gautier. Le mouvement esthétique est également trans-artistique et ne saurait se saisir qu'à travers la mise en regard du texte et de l'image - l'étude de l'influence réciproque de la peinture et de la littérature et l'examen d'une critique d'art subjective et créatrice. Ce volume se propose de cerner les contours de ce mouvement polymorphe, qui trouble les genres et les catégories, à travers la traduction richement annotée de quelques-uns des écrits critiques clefs qui en définissent ou en illustrent les principes. La seconde partie de l'ouvrage réunit quatre études rédigées par des spécialistes du champ. Elles portent sur les motifs fondateurs de l'esthétisme et interrogent les rapports inter-artistiques au coeur d'un mouvement qui se situe au seuil de la modernité et dont l'influence excède les frontières strictes du Royaume-Uni.

01/2021

ActuaLitté

Musique, danse

Frictions. Ce que la littérature a fait à la musique et ce que la musique en a fait

Quel est le rapport entre Adamo, Momus, Bauhaus, A Certain Ratio, Current 93 et le rappeur La Canaille ? Ce sont tous des musiciens mais ce sont aussi tous des admirateurs des Chants de Maldoror ! A travers une dizaine d'écrivains abondamment cités dans la musique depuis les années 1970, cet essai en 9 chapitres plonge dans l'imaginaire littéraire des musiciens et Yann Courtiau traque ainsi les références musicales à Albert Camus, Sylvia Plath, Oscar Wilde, Aldous Huxley, Lautréamont, Jean Genet, Franz Kafka, Sebald et divers écrivains russes. Loin d'être un recueil exhaustif de tous les groupes qui ont parlé de ces écrivains, cet écrit serpente entre des groupes soigneusement choisis en étudiant l'appropriation de ces auteurs, l'effet des citations, en un mot la contagion de cette littérature sur la musique. Chaque chapitre propose ainsi une vibrante et vivante lecture de ces auteurs, hors des sentiers de l'académisme et loin d'une lecture analytique. Le cheminement d'un groupe à l'autre est bien étayé grâce aux pertinentes remarques et aux délicieuses anecdotes de Yann Courtiau. Les rencontres entre littérature et musique au XXe siècle ont fait l'objet de très peu d'études en français et jamais de cette ambition. De ces frictions est née une belle partie de l'imaginaire de notre époque. " Don Quichotte cherchait dans les fictions qu'il avait lues une sorte de modèle de ce qu'il voulait vivre - c'est bien ce que j'ai fait avec la musique, et ce que je fais encore avec la lecture littéraire, qui m'a permis, livre après livre, année après année, de construire ma propre éthique personnelle. Et comme ma bibliothèque est à côté de ma discothèque, il ne m'a pas fallu très longtemps pour percevoir les liens, déceler les traces, ces frictions qui existent entre littérature et musique. "

04/2019

ActuaLitté

Littérature française

Revue générale n° 2022/2. Dossier : Occident-Russie, la fracture

Depuis sa création en 1865, La Revue générale ne s'est jamais soumise à l'impératif de l'actualité immédiate. Il n'en reste pas moins que son souci d'offrir, sur des sujets contemporains, des mises en perspective plus larges s'est trouvé ravivé par le conflit qui s'est ouvert au début de l'année 2022 entre la Russie et l'Ukraine. La guerre est de retour aux portes du Vieux Continent, avec son cortège de faits tragiques, de déplacements de population, d'images frappées du sceau d'une inhumanité que l'on ne pensait plus revoir de sitôt, de nouvelles incertaines, tour à tour vérifiées et contredites à la vitesse du flux médiatique, de menaces globales. Avec sa sémantique aussi, et ses références lointaines, puisées dans des guerres passées, mais qui font encore aujourd'hui leur lot de victimes. Notre dossier rassemble des analyses et des réflexions portant sur les implications géopolitiques, diplomatiques, économiques ou encore culturelles d'événements qui redéfinissent pour longtemps les rapports entre d'une part la Russie et d'autre part l'OTAN, l'Europe, l'Occident. La fracture serait-elle consommée entre ces deux aires civilisationnelles ? Et tenter de la penser ne serait-il pas l'un des plus humbles moyens de la dépasser ? Attendre et espérer... Avec les contributions de Paul Ariès, Jeanne Augier, Nina Bachkatov, Jean-Baptiste Baronian, Alexandre Borisov, Bruno Colmant, Marc Danval, Raoul Delcorde, Guy Delhasse, Charles Delhez, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Renaud Denuit, Mark Eyskens, Christopher Gérard, Jean-Paul Glorieux, Pierre Guérande, Estelle Hoorickx, Jean-Claude Juncker, Theodoros Koutroubas, Père Georges Kovalenko, Jean Lacroix, Serge Model, Louis Morès, Silvana Panciera, Edouard Philippe, Gabriel Ringlet, Frédéric Saenen, Frédéric Vinclair, Tanguy de Wilde d'Estmael

06/2022

ActuaLitté

Linguistique

Revue générale n° 2021/3. Dossier / Vingt ans après

Avec les contributions de Jean-Baptiste Baronian, Annick Cizel, Bruno Colmant, Marc Danval, Jean-François Delahaut, Guy Delhasse, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Renaud Denuit, Jean De Ruyt, Simon Desplanque, Christopher Gérard, Marion Jacques, Jean Lacroix, Alexandre Lansmans, Philippe Leuckx, Michel Liégeois, Sylvie Lindeperg, Jean-Pol Masson, Christophe Meurée, Kimberly Orinx, Frédéric Saenen, Laetitia Spetschinsky, Tanguy Struye de Swielande, Aymeric Terlinden, Louise Van Brabant, Dorothée Vandamme, Tanguy de Wilde d'Estmael Avec des pages inédites du journal de Philippe Muray Le 11 septembre 2001, toutes les heures locales du globe se sont alignées sur le méridien de New York. La "ville debout" que décrivait jadis Céline devenait le terminus du voyage au bout de la nuit entamé par une poignée de fanatiques obnubilés par la haine. Les tours s'effondrent, la poussière envahit les avenues environnantes, entre l'Hudson et l'Atlantique. Soixante minutes qui ébranlent l'Occident, une onde de choc planétaire. Les images déferlent, ressassées à l'infini, puis c'est la sidération. Les valeurs, boursières et plus encore morales, accusent le coup. La mise à bas du mur de Berlin avait sonné la fin de la Guerre froide ; celle du World Trade Center amorce le tracé d'un nouvel Axe du Bien et du Mal. Notre dossier pose la question : que reste-t-il aujourd'hui du Nine-Eleven, comme on dit là-bas ? Quels ont été ses effets à long terme, dans des domaines tels que la géopolitique, l'économie, les arts, mais aussi sur nos destinées particulières, nos consciences, notre vision de l'existence, notre sens de la civilisation ? Si à l'époque l'expression Ground Zero a pu être la traduction de tabula rasa, elle était peut-être aussi synonyme de "refondation" . Qu'en est-il vingt ans après ?

09/2021

ActuaLitté

Humour

Gravé dans mon coeur

Cet homme est connu pour aimer la vie, la musique et les autres. Mais ici, attention, il fait son coming out littéraire : monsieur adore également les mots. Alain Morisod collectionne depuis longtemps citations, proverbes et diverses pensées. Ses petits carnets en regorgent. Ces petites leçons de philosophie et de drôlerie lui ont appris au fil du temps plein de choses. Il sait par exemple qu'un ami, "c'est quelqu'un qui vous connaît très bien et vous aime quand même". Il n'ignore pas que "l'argent est préférable à la pauvreté, ne serait-ce que pour des raisons financières". Et il a même retenu que "si la matière grise était rose, on n'aurait plus d'idée noire". Ces phrases qui donnent à réfléchir ou à sourire, il en met partout. Elles ajoutent encore à sa bonne humeur. Et quelle audace, avec ça ! Le saltimbanque ne se refuse rien. Citer Voltaire, Woody Allen, Sacha Guitry, Pierre Desproges, José Artur ou Oscar Wilde ne lui fait pas peur. Certains mots sont gravés dans son coeur. Il vous les fait partager dans ce livre en vous racontant comment certaines pensées ont éclairé tel ou tel épisode de son existence. De son passage en prison à son égarement dans un "village englouti", ses aventures ne sont pas tristes. Il évoque ses amours de parents et ses amours de chiens. Parle de ses rendez-vous heureux ou parfois manqués avec Céline Dion, Eddie Barclay, Jerry Lewis, Danièle Gilbert, Mireille Mathieu et notamment... Jean-Pascal Delamuraz. L'homme des "Coups de coeur" y va aussi de quelques coups de gueule. A la lumière de ses petites histoires agrémentées de grandes pensées, voici un Morisod qui risque de surprendre son monde : toujours super sympa, certes, mais plein d'autodérision, offensif, enjoué et volontiers canaille...

11/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

Corydon citoyen. Essai sur André Gide et l'homosexualité

Il y a un paradoxe Corydon. André Gide estimait qu'il n'avait jamais été plus utile au progrès de l'humanité qu'en écrivant ces dialogues socratiques sur la pédérastie. Mais, à ne considérer que ce texte, se risquerait-on aujourd'hui à accompagner le " contemporain capital " dans un tel jugement ? Et pourtant, qui peut nier l'importance de ce geste trop oublié : publier Corydon ? L'essai de Monique Nemer explore la portée et les enjeux de la prise de parole gidienne sur l'homosexualité, non au seul plan de l'histoire littéraire mais à celui, plus large, de l'histoire des mentalités. Quels en furent le contexte, les motivations et les prolongements, publics et privés... et partant, quelle en fut la radicale singularité ? Avec la publication, en 1924, de Corydon et, en 1926, de Si le grain ne meurt, ses Mémoires, Gide fut bien le premier grand écrivain européen à faire ce qu'il est convenu d'appeler désormais son coming out. Ce que n'ont fait ni Wilde ni Proust, ni Cocteau ni Montherlant. Car Gide, lui, a choisi de dire et de se dire, à la première personne. Et de mettre en jeu sa notoriété et son autorité dans ce qui, plutôt qu'un aveu, était l'énoncé d'un fait qu'il voulait indéniable, au revers de toutes les coalitions assujettissant les homosexuels à une triple obligation de mutisme, d'invisibilité et de négation d'eux-mêmes. Pourquoi a-t-on gardé si peu de mémoire de ce combat intellectuel, moral et finalement politique ? Il faut rendre justice à la cause comme à la constance de celui qui la défend : le " droit de cité " pour l'homosexualité, et de citoyenneté pour l'homosexuel.

10/2006

ActuaLitté

XIXe siècle

L'extravagant Monsieur Blerman - Mémoires picaresques d'un dandy de grand chemin

Dans la lignée de Bel-Ami et d'Arsène Lupin, Nicolas Blerman traverse la Belle Epoque avec un appétit de vivre et un culot hors du commun. Ses mémoires - ; retrouvés dans une malle - ; nous embarquent dans de folles aventures, depuis son ascension dans la Ville Lumière jusqu'à la découverte de l'exotisme oriental, en passant par la dolce vita italienne ou New York ! En 1888, Nicolas quitte sa province. Avec la complicité de bourgeoises acquises à son charme, le jeune dandy ambitieux devient l'intime de Toulouse-Lautrec, Alphonse Allais, Marcel Proust, Oscar Wilde, Emile Zola, Alberto Santos-Dumont... et de celui qui deviendra son frère de coeur, l'aviateur Léon Delagrange. Notre héros semble avoir participé à tous les grands événements du XXe siècle naissant : les Expositions universelles, la construction de la tour Eiffel, du Moulin Rouge, les films des frères Lumière, l'affaire Dreyfus, la construction du Métropolitain, les Jeux Olympiques, l'agitation des " Apaches ", le premier Tour de France, la course automobile Paris-Pékin, une exécution capitale à la Roquette ou une chasse à l'homme dans les égouts de Paris... La disparition brutale de Delagrange le précipite cependant dans le monde impitoyable de " la cloche " ; en y sombrant corps et biens, il va découvrir des relations plus précieuses que celles des salons du faubourg Saint-Honoré. Certains prétendent qu'il aurait eu partie liée avec de redoutables gentilshommes-cambrioleurs et l'enlèvement de la Joconde au Louvre. D'autres encore l'auraient aperçu sur le Titanic... Avec virtuosité et truculence, la vie romanesque de Blerman nous transforme en spectateur privilégié des grandes heures de la Belle Epoque. Très documenté et annoté, cet ouvrage est aussi une occasion exceptionnelle de redécouvrir l'effervescence de cette période.

10/2022

ActuaLitté

Variété internationale

Un garçon charmant

Les mémoires du leader de The Libertines et The Babyshambles, l'un des derniers héros romantiques et littéraires du rock. Début des années 2000. The Libertines ravivent soudain la flamme du rock le plus pur, celui qui puise à la source des années 1960 et du punk, celui qui mise sur l'énergie vitale sans jamais négliger les mélodies. Un art dont peu connaissent la véritable valeur mais qui a le pouvoir de bouleverser des existences. Le groupe fondé par Peter Doherty et Carl Barât impose un style unique : grands morceaux, élégance britannique et frasques en tous genres. Les concerts s'enchaînent, tous imprévisibles et improbables. Le public renoue avec l'urgence de cette musique immortelle et sort vêtu de redingotes de soldats de l'Empire ou de blousons de cuir trop courts. En 2000, la vie redeviendrait donc supportable ? Mais l'appel du gouffre se fait parfois plus insistant que celui du talent. Drogues, brouilles, chaos, arrestations... The Libertines se séparent. Peter Doherty fonde alors The Babyshambles puis enregistre des albums solos et joue avec The Puta Madres. Dans Un garçon charmant, il retrace ce parcours fulgurant avec une exquise franchise : l'occasion d'une confession, notamment sur son enfance marquée par une discipline de fer. Le livre dessine aussi l'univers esthétique d'un artiste hors du temps : Peter Doherty connaît certes le rock, mais il nourrit aussi une passion pour la poésie de Baudelaire, Rimbaud et Keats ainsi que pour la littérature décadente de Huysmans ou le dandysme d'Oscar Wilde. Francophile passionné, le musicien vit aujourd'hui près de Paris. Drôle, franc, érudit mais sans prétention, Un garçon charmant rappelle quelques leçons essentielles : un grand artiste survit à toutes les modes et, parfois... le talent sauve.

02/2024

ActuaLitté

Religion

Le Cantique des cantiques. J'ai descendu dans mon jardin

Il est à la mode d'affirmer que le Cantique ne contient rien que de profane - c'est lui imputer un statut excessivement révolutionnaire. Les dieux ou le Dieu qu'il met (ou ne met pas) en scène ne sont pas ou n'est pas nommé - c'est déjà fort inédit. Il ne nous est en toute occurrence parvenu que parce qu'on y a vu la célébration des amours de Dieu et de l'humanité, celle-ci revêtant les espèces du Peuple élu, de la communauté monacale, de l'Église, de l'âme individuelle en quête de dépassement, de Marie... Il met aussi en scène deux jouvenceaux à qui il est agréable de s'identifier. Même les rabbins et les Pères l'ont aimé pour ces deux-là, de qui le texte nous dit une seule chose : ils sont beaux. D'une beauté qui reflète celle des choses créées par Dieu... et par l'homme. Quant aux vertus qu'elle est réputée symboliser - libre cours est laissé aux imaginations... Elles ont beaucoup travaillé ; nous verrons cela. Il faut qu'il y ait dans le Cantique quelque chose (mais quoi ?) qui explique que, s'il a inspiré à ses pieux exégètes des commentaires édifiants, parfois échevelés, toujours optimistes (Rachi, St Bernard, Bossuet) et à ses compositeurs spirituels une musique somptueuse (Palestrina) ou émouvante (Buxtehude), il ait donné à ses utilisateurs profanes d'autres idées : ses illustrateurs y ont trouvé des images de solitude, d'angoisse, d'ennui (Moreau, Moore, Rossetti), Theodorakis les spectres d' Auschwitz ; les écrivains en ont tiré des pages burlesques (Chaucer), creuses (Giraudoux), attristantes (Lulle, Balzac, Morrison), macabres (Gautier), cruelles (Wilde, Dölin) ou franchement désespérées (Mauriac). Le traducteur (grécisant) du Siracide estimait que la force de l'hébreu ne résiste à aucune traduction. Il a donc paru utile d'offrir au lecteur, en partant du texte hébreu, une perception directe de ce qu'est le Cantique.

05/2004

ActuaLitté

Sociologie

George Brummell, dandy, saint et martyr

George Brummell, prince des dandys, ne doit pas être confondu avec tous les épigones qui ont usurpé et dévalué ce titre. L'envers des élégants qui rivalisent entre eux par la coupe ou la richesse de leurs parures, le dandysme selon Brummell est un art du dépouillement, déjà illustré, en d'autres temps, par la peinture et la sagesse orientales. A ce titre, il s'oppose radicalement à toutes les formes d'excentricité, incarnées par Barbey d'Aurevilly, biographe de Brummell, et, à l'occasion, par Baudelaire. Il introduit ainsi une forme inédite d'harmonie fondée sur la négativité, par où il rejoint l'esthétique des troubadours ou de Mallarmé. Par là, il présente dans le monde le modèle d'un homme sans qualités, bien fait pour déstabiliser les lords et les ladies de la cour du régent. Il parachève son personnage par la pratique d'un humour assassin dont chaque trait détient une perle de la pensée, pour peu que soit dégagée la "substantifique moëlle" qu'il recèle, à quoi échouèrent jusqu'ici ses différents critiques. Si Brummell a exercé pendant vingt ans une souveraineté absolue dans tous les salons d'Europe, c'est qu'il introduisait, à travers son déni de la mode, une subversion de tous les idéaux et de toutes les valeurs de l'ancien monde, pour quoi il fut plusieurs fois comparé à Napoléon par ses contemporains. Un point toutefois est resté ignoré des historiens, c'est que cette action destructrice impliquait la propre disparition de son auteur, ce qu'il accomplit lui-même par sa ruine financière préméditée, sa disgrâce provoquée auprès du régent, son exil en France enfin où il va connaître la misère, la prison pour dettes, la folie et la mort, annonçant par là le destin d'un autre personnage, Oscar Wilde, son seul héritier, qui, après avoir connu une gloire pareille à la sienne, parcourra le même chemin de croix, au terme duquel il éprouvera, comme Brummell, une même apothéose.

02/2023

ActuaLitté

Romance et érotique LGBT

King

Falcon : Il y a trois ans, je suis arrivé sur les lieux d'un vol d'oeuvres d'art pour trouver Kingston Wilde attaché à un radiateur, prétendant être un innocent qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Ce n'est que plus tard que j'ai appris qu'il était en fait l'insaisissable voleur d'oeuvres d'art que je traquais depuis des années. Et je suis celui qui l'a laissé partir en me faisant avoir par ses belles paroles. Depuis, je me suis donné pour mission de remettre la main sur lui, et cette fois, je ne compte pas me laisser faire. Malheureusement, le destin a d'autres plans. Un artefact d'une valeur inestimable a disparu, et King est le seul à pouvoir aider à le retrouver. Je pensais qu'il n'y aurait rien de pire que d'être obligé de travailler avec ce salaud égoïste, mais je me trompais. Tomber sous le charme du charmant voleur d'art au beau milieu d'une opération est bien, bien pire. King : Le secret d'un bon voleur d'oeuvres d'art est de savoir quand il faut arrêter. Après avoir frôlé la catastrophe une fois de trop, je décide qu'il est temps de rentrer chez moi à Hobie, au Texas, avec l'intention de raccrocher mes crochets à serrure pour de bon. Malheureusement, le FBI a d'autres projets. L'agent Dirk Falcon me fait une offre que je ne peux pas refuser : une immunité totale pour mes crimes passés en échange d'un dernier coup de main. Le problème ? Il s'agit de voler l'homme qui m'a tout appris. Le même homme qui m'a doublé il y a des années. Pour réussir, je dois faire confiance à Falcon et à son équipe, mais comment faire confiance à l'agent sexy alors qu'il a mis sa carrière en jeu pour me faire tomber ?

10/2023

ActuaLitté

Divers

Sur les ailes de l’absinthe - Voyage en 24 dimensions

Symbole de l'absinthe, la Fée verte raconte en 24 étapes l'histoire de la plante absinthe (l'Artemisia absinthium) puis de l'apéritif auquel celle-ci a donné son nom. La Fée verte vous mène en Grèce à la rencontre d'Artémise, la farouche protectrice de l'absinthe, plante médicinale d'exception. Dans le sillage de cette fée reporter, vous surprenez, en Suisse, entre 1783 et 1797, le docteur Pierre Ordinaire et l'herboriste Suzanne-Marguerite Henriod affairés à transformer l'extrait d'absinthe médicinal en apéritif tonique. Vous n'ignorez rien des "casse-poitrine" décriés par Emile Zola dans L'Assommoir et du monde à l'envers décelé par Edgar Degas au café de la Nouvelle-Athènes. Précédant vos questions, notre muse magnétique révèle comment Van Gogh noie les ordres paternels dans Madame Espérance, Paul Verlaine piégé par Notre-Dame de l'oubli ou le verre sans fin de Toulouse-Lautrec. Vous découvrez au petit matin Oscar Wilde vanter le troisième oeil de l'absinthe. Accusée de mener à l'épilepsie, de rendre aveugle ou d'être un agent de la tuberculose, l'absinthe est prohibée en Suisse en 1910 et en France en 1915. Puis, la communauté scientifique revenue de son jugement négatif sur la thuyone, le principe actif de l'Artemisia absinthium, l'absinthe est réautorisée en terre helvète en 2005 et dans l'hexagone en 2011. Pour autant, l'absinthe n'est toujours pas réhabilitée dans l'inconscient collectif. Ernest Hemingway s'inquiétait déjà des effets pervers d'un sérum de vérité au goût de ver à bois. Selon le Dracula de Francis Ford Coppola, l'absinthe est baume de l'âme, fluide visionnaire et philtre amoureux. Karen & Hank Moody rêvent dans la série Californication de l'Isla Verde. Dans l'ombre d'une éternelle Fée des feintes, vous revenez autre de ce sidérant voyage dans l'espace-temps.

11/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Histoire naturelle de la traduction

Qu'est-ce que la traduction ? A cette question fondamentale, Charles Le Blanc répond : son histoire. Et pour nous "raconter" la traduction telle qu'elle s'est incarnée au fil des âges, il fait ici appel à cinq contes et récits bien connus. Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, La Reine des neiges d'Andersen, L'Apprenti sorcier de Goethe, La Barbe-bleue de Perrault et Hansel et Grethel de Grimm lui servent à décrire cinq grandes caractéristiques de la traduction mais aussi cinq étapes de l'art de traduire, de l'Antiquité au romantisme. Comme le portrait de Dorian Gray, les traductions vieillissent alors que l'original conserve une éternelle jeunesse. Comme dans les morceaux du miroir magique brisé du conte d'Andersen, c'est le regard du lecteur-traducteur sur le texte qui en reconstruit le sens. Comme dans la ballade de Goethe, la multiplication des traductions rappelle celle des balais déchaînée par l'apprenti sorcier qu'est le traducteur : celui-ci doit pourtant reconnaître que l'auteur reste le seul maître. Comme dans le conte de Perrault, une oeuvre littéraire est un château dont l'auteur, tel Barbe-bleue, tend le trousseau de clés au lecteur ; ce que le texte deviendra une fois traduit dépend en grande partie de la clé que le traducteur utilisera. Enfin, tout traducteur part à la recherche du sens de l'oeuvre, et comme Hansel et Grethel chez les frères Grimm, il espère bien revenir à la maison paternelle, c'est-à-dire à l'original. Mais s'il arrive qu'il s'égare, il peut aussi parvenir à des richesses insoupçonnées, comme les deux enfants découvrant la maison de pain d'épice. Dans cette Histoire naturelle de la traduction, pour la première fois, c'est la figure du lecteur qui passe au premier plan. En tant que lecture, la traduction, comme la pensée, est d'abord un parcours. Elle est une maïeutique du sens et une pratique ancrée dans l'Histoire : c'est ce que démontre cet essai magistral.

05/2019

ActuaLitté

Thèmes picturaux

Univers imaginaires. Fantasy, fantastique et science-fiction

LE LIVRE Cre ation e ditoriale hors du commun, cette anthologie illustre e rassemble les genres du fantastique, de la fantasy, de la science- fiction. Autant d'oeuvres ayant pour point commun la volonte de s'affranchir du monde re el pour explorer les contre es de l'imaginaire, que cet imaginaire soit lie au surnaturel ou non, qu'il fasse intervenir la magie ou la super-science. Ces genres tre s populaires aujourd'hui ont une riche histoire, parfois fort ancienne - certaines oeuvres de l'Antiquite classique peuvent e tre rattache es au genre fantastique, la fantasy puise aux sources du merveilleux me die val et du conte populaire, et la science-fiction a pre s de deux sie cles d'existence. Au-dela de la classification par genre, le parti pris est ici celui d'une re partition des textes et des images par the mes, renvoyant au contenu des oeuvres pluto t qu'a leur identite litte raire. Des cre atures extraordinaires aux voyages a travers l'espace et le temps en passant par une plane te peuple e d'androi des, les antres des dieux et de mons, croisant la route de he ros surpuissants, sans omettre de parcourir de fabuleuses cite s, les douze chapitres enchai nent les re cits par association d'histoires, toutes relevant de la loi commune d'une imagination re solue a de clore l'ordre familier du monde. Des auteurs "historiques" (Shelley, Baudelaire, Carroll, Wilde, Stoker, Wells, Verne, Kafka, Borges...) aux incontournables (Orwell, Huxley, Bradbury, Ray, Asimov, Tolkien, Lovecraft, Barjavel, Dick, Le Guin...), sans oublier une myriade de contemporains (Martin, Damiaso, Brussolo, Bacigalupi, Ken Liu, Gaiman, Niogret...), ce livre-univers de ploie une constellation d'imaginaires, tanto t teinte s de subversion, tanto t pe tris d'humour, et toujours dote s d'une force narrative singulie re. Les cre ations visuelles de Goya, Blake, Siudmak, Giancola, Druillet, Nenezic... font e cho a la magie du verbe dans sa teneur la plus te ne breuse a ses sommets les plus fe eriques.

10/2022

ActuaLitté

Beaux arts

Dante Gabriel Rossetti

Fils d'un carbonaro italien réfugié en Angleterre, Dante Gabriel Rossetti étudie la peinture à la Royal Academy de Londres lorsqu'il rencontre ceux qui, avec lui, vont former la Confrérie préraphaélite : William Holman Hunt et John Everett Millais. Grâce à Coventry Patmore, ces "jeunes gens en colère", en rébellion contre les valeurs établies, reçoivent le soutien inattendu de John Ruskin qui, à trente-deux ans, est déjà le plus grand critique d'art de son époque. Au fil des ans, le groupe ne cessera de se renouveler, accueillant de nouveaux membres (Edward Burne-Jones, William Morris), des sympathisants (Swinburne, Meredith, Whistler), suscitant des admirations (Lewis Carroll, Oscar Wilde). Au centre de ce groupe dont il est le "patron" incontesté, Rossetti apparaît comme un être tourmenté, animé par une fièvre créatrice intense et fasciné par la mort. Le pur amour qui l'unit à sa compagne, Elizabeth Siddal, ne l'empêche pas de goûter à des passions plus chamelles : avec Fanny Cornforth et Jane Morris, ses modèles ; mais aussi avec les prostituées de l'East End. Lorsqu'il se résout à épouser "Lizzie " Siddal, il est déjà trop tard. Minée par les soucis matériels du couple, rongée par la tuberculose, l'alcool et le laudanum, la jeune femme se suicide. Rossetti ne se remettra jamais de ce suicide dont il s'attribue la responsabilité. Les excès de toutes sortes ruinent sa santé. En 1870, la publication de ses poèmes lui vaut les plus vifs éloges, en même temps que les attaques féroces d'un establishment victorien qui lui reproche sa vie scandaleuse. Mais son déclin a déjà commencé. Lorsqu'il meurt, à cinquante-quatre ans, en pleine gloire, il n'est plus qu'une ombre à qui le chloral apporte un bref réconfort. Sa vie durant, il n'aura cessé d'osciller entre les tentations les plus extrêmes : le goût de l'absolu et l'attrait des bas-fonds, l'amour platonique et la déchéance sexuelle, le culte de l'amitié et la solitude la plus hautaine. Un siècle après sa mort, les troublants visages de femmes qu'il peignait et les transports mystiques qu'il confiait à l'écriture n'ont rien perdu de leur mystère.

12/1985

ActuaLitté

Fantastique

Les Cœurs des rois

La légende veut que le peintre Martin Drölling, né en Alsace en 1752, venu à Paris vers 1779, soit entré en possession en 1793, lors de la profanation des tombes royales de Saint-Denis, de la chapelle Sainte-Anne du Val-de-Grâce et de l'église Saint-Louis des Jésuites de la rue Saint-Antoine, de quelques-uns des coeurs des rois de France, dans le but de les utiliser comme "? momie ? ", coûteuse substance alors fort prisée des artistes, car permettant d'obtenir un rendu des couleurs incomparable. D'aucuns s'accordent à croire, sans preuve, que L'intérieur d'une cuisine, qu'on peut voir au Louvre, fut peint par Martin Drölling en 1815 en usant de ladite royale "? momie ? ". Cette invraisemblable affaire, très sujette à caution, tout à la fois sulfureuse, inquiétante et propre à stimuler l'imagination, sera reprise et sublimée en 1907 par l'écrivain allemand Hanns Heinz Ewers, traducteur de Poe, d'Oscar Wilde et de Villiers de l'Isle-Adam, considéré comme un des maîtres du fantastique au tournant du siècle, dans une nouvelle intitulée Die Herzen der Könige, dont la version française paraîtra dès 1911 sous le titre Les coeurs des rois. On y retrouvera le personnage de Martin Drölling, sous les traits d'un peintre torturé par la mission qu'il crut être sienne, de montrer dans ses tableaux la déchéance des rois de France, en y mêlant pour moitié leurs coeurs momifiés, l'autre étant destinée, non sans ironie, à devenir du tabac à priser. Le peintre se débarrassera d'une forme de malédiction en vendant ses toiles à Ferdinand-Philippe, duc d'Orléans, petit-fils de Philippe Egalité, faisant ainsi s'entrechoquer l'Histoire. La nouvelle fut rééditée à Vienne en 1922, accompagnée de six magistrales gravures, ici reproduites, de la main de Stefan Eggeler, étonnant artiste autrichien, familier d'Arthur Schnitzler, dont il réalisa les planches qui illustrent La Ronde en 1921, ou Le Voile de Pierrette en 1922. A côté du texte allemand, une nouvelle traduction française est proposée, enrichie des créatures de Denis Pouppeville, qui ne craignent pas de se mesurer au monde fantastique de Hanns Heinz Ewers.

11/2022

ActuaLitté

Romance et érotique LGBT

Weston

Nico J'ai quitté ma famille et ma petite ville natale du Texas il y a quinze ans pour échapper aux commérages et pour permettre à ma mère et à ma soeur d'avoir une vie meilleure. Mais lorsqu'un avocat m'appelle pour m'informer que ma soeur est décédée, me laissant la garde de son nouveau-né, je suis forcé de quitter ma vie paisible de propriétaire de salon de tatouage à San Francisco. Le fait est que je ne suis pas trop bébés. Ni petites villes. Ni engagement. Et surtout pas trop famille. Mon plan est de retourner à Hobie juste assez longtemps pour signer les papiers d'adoption, offrant à ma nièce un avenir dans une famille stable et aimante, le genre que je ne pourrais jamais lui fournir. Mais dès que je la vois dans les bras de Weston Wilde, le meilleur ami de ma soeur et le beau médecin de la ville, mes projets commencent à changer. Parce que soudain, je vois un avenir différent. Un avenir avec ce que je pensais ne jamais mériter : une famille. Si seulement je pouvais convaincre West que je ne suis pas le même bon à rien prêt à m'enfuir lorsque les choses deviennent difficiles. Weston Il y a une chose dont je suis sûr au sujet de Nico Salerno : c'était un bon à rien quand il était enfant et à en juger par le punk tatoué aux cheveux violets qui se présente à l'enterrement de sa soeur, il n'a pas changé. Il n'y a aucune chance que je le laisse obtenir la garde du bébé de ma meilleure amie. Mais plus je passe du temps avec lui, plus je me rends compte que son extérieur brut n'est qu'une protection et que sous tous ses tatouages se cache un homme effrayé et peu sûr de lui, à la recherche d'un endroit où s'intégrer. Et très vite, je sais exactement où est sa place : dans mon lit et à mes côtés. Le problème, c'est qu'il a déjà abandonné sa famille une fois, comment puis-je savoir que si nous devenons une famille, il ne le fera pas à nouveau ?

04/2021

ActuaLitté

Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Mystère Monk

Un livre illustré de photos et de dessins originaux qui propose une approche collective, multiple, textet et image, pour percer le fameux mystère Monk. Dans l'histoire du jazz, il a une place unique. C'est un génie, et un musicien inclassable qui dépasse le genre où il s'est illustré. C'est aussi un personnage énigmatique dont on n'a jamais fini de faire le tour... Il y a quarante ans, le 17 février 1982, disparaissait l'une des figures essentielles du jazz : Thelonious Sphere Monk. Poète de l'essentiel, il a écrit quelques unes de plus belles pages du jazz moderne avec Charlie Parker, Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane. Le pianiste est singulier, le compositeur, auteur du célèbre standard " Around Midnight ", est l'un des plus prolifiques de l'histoire du jazz. L'homme est fantasque, mutique, mystérieux. Dans Mystère Monk, Franck Médioni a rassemblé plus de cent-vingt contributions de par le monde. Ils sont musiciens (Sonny Rollins, Herbie Hancock, Chick Corea, Martial Solal, Archie Shepp, Bill Frisell, Joe Lovano, John McLaughlin, Laurent de Wilde, Yaron Herman, Henri Texier, Bernard Lubat, Jean-Claude Vannier, Alain Planès, Pascal Dusapin...), journalistes (Michel Contat, François-René Simon, Guy Darol, Edouard Launet...), musicologues (Leila Olivesi, Lewis Porter, Philippe Baudoin), écrivains (Jacques Réda, Yannick Haenel, Philippe Sollers, Jean Echenoz, Yves Buin, Zéno Bianu, Allen Ginsberg, Christian Bobin, Sylvie Kandé, Jack Kerouac, Thomas Vinau, Esther Tellermann, John Edgar Wideman, Julio Cortázar, Roberto Bolano, Nimrod, Eric Sarner, Marcuse Malte, Pacôme Thiellement...), photographes (Jean-Pierre Leloir, Guy Le Querrec, Bob Parent, Roberto Polillo, Marcel Fleiss, Christian Rose...), dessinateurs (Enki Bilal, José Munoz, Cabu, Serguei, Willem, Blutch, Youssef Daoudi, Edmond Baudoin, Louis Joos, Jacques Loustal, Jacques Ferrandez, Serge Bloch, Jochen Gerner, Charles Berberian, Christophe Chapouté, Albin de la Simone...), peintres (Victor Brauner, Willem de Kooning, Miquel Barceló, Ben Vautier, Ernest Pignon-Ernest, Charlélie Couture...) ou réalisateurs (Bertrand Tavernier, Clint Eastwood). Cet ouvrage collectif est kaléidoscopique. Il multiplie les angles (témoignages, analyses, récits, fictions, poésies, photographies, dessins, peintures). Un livre polyphonique qui est à la fois chronologique et thématique. Ecritures variées, rythmes éclatés, images et couleurs démultipliées, un portrait saisissant de Monk s'esquisse.

10/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Mille lettres inédites à Georges Louis. 1890-1917

L'immense correspondance inédite adressée pendant près de trente ans (1890-1917) par Pierre Louÿs à son frère le diplomate Georges Louis (1847-1917) est une œuvre capitale de l'auteur d'Aphrodite, peut-être la plus riche et la plus variée, en tout cas celle où il exprime avec le plus de liberté sa personnalité complexe et parfois contradictoire. Grand commis de l'Etat, Georges Louis fut en poste au Caire, de 1893 à 1902, puis à Paris, et enfin ambassadeur de France en Russie (1909-1913). Demi-frère de Louÿs, qu'il avait élevé à la mort de leur père en 1889, il constitua très vite pour l'écrivain un second père, et un confident très intime. Très tôt, Louÿs prit l'habitude de lui adresser de longues lettres, pour lui conter en détail sa vie, ses occupations, ses rencontres, ses projets littéraires, ses lectures, ses réflexions, et aussi ses amours. On pourrait même parler de journal intime, tant Louÿs éprouve le besoin constant d'écrire à son frère, pour lui adresser le compte rendu détaillé de ses journées. Ces lettres nous montrent d'abord Louÿs dans sa vie quotidienne : un écrivain exigeant et raffiné, mais éprouvant des difficultés croissantes à s'adapter aux temps modernes et à la " littérature industrielle ". Sa création littéraire se trouve éclairée par des lettres constituant un commentaire particulièrement aigu de la genèse d'œuvres comme Les Chansons de Bilitis, Aphrodite, Poëtique et Pervigilium Mortis. La politique tient aussi ici une place très importante : grandes crises internationales (Fachoda, Agadir), fréquents commentaires sur l'actualité française ou européenne, l'expansion coloniale, la guerre de 1914-1918. Bien d'autres sujets sont abordés au fil des lettres : l'histoire littéraire, les voyages, la musique, le Tout-Paris de l'époque, et naturellement les amis de Louÿs : Gide, Valéry, Wilde, Mallarmé, Heredia, Debussy, Farrère, Tinan, etc. On y trouvera aussi des confidences, souvent très détaillées, sur ses maîtresses Zohra bent Brahim et surtout Marie de Régnier. Tout cela dessine l'image d'un Louÿs étonnamment divers, et qui vécut surtout pour l'art et les livres. Foisonnante, extrêmement variée, écrite dans un style soutenu, qui évite aussi bien le solennel que le négligé, cette correspondance prend figure d'œuvre littéraire à part entière, en même temps qu'elle constitue un document de premier ordre sur Louÿs comme sur son époque.

05/2002

ActuaLitté

Littérature russe

La sonate à Kreutzer ; A qui la faute ? ; Romance sans paroles ; Le prélude de Chopin

La Sonate à Kreutzer : une affaire de famille ? Dès sa parution, en 1891, le roman de Léon Tolstoï a déchaîné les passions, et les réponses littéraires de sa femme et de son fils, publiées pour la première fois en français, révèlent, de manière éclatante, les conséquences profondes de la crise morale et spirituelle de l'auteur, au coeur même de sa famille. De tous les ouvrages de Tolstoï, La Sonate à Kreutzer est sans doute celui qui dévoile, de la façon la plus remarquable, les paradoxes de son oeuvre et de sa personnalité. Jusqu'à la dernière ligne transparaissent le dégoût pour le mariage qui n'est que de la " prostitution légalisée ", la haine des femmes " qui se vengent de nous en agissant sur nos sens ", sa conviction que, pour obéir à la volonté de Dieu, l'homme doit s'abstenir de procréer. Sa femme, Sofia Andreïevna, qui copie le manuscrit, éprouve, en le lisant, autant de fascination que d'horreur. Sa vengeance restera cachée. Peu connu, même en Russie, À qui la faute ? révèle un talent littéraire nourri par un besoin d'expression personnelle et de justification. Écrit entre 1895 et 1898, Romance sans paroles répond également à une blessure : la mort à l'âge de sept ans de son dernier enfant. Il reflète par ailleurs sa passion pour la musique, incarnée par le compositeur Sergueï Taneïev, qui devient pour elle l'unique moyen de reprendre goût à la vie. Quelques années plus tard, Léon Tolstoï fils prend lui aussi la plume pour exprimer sa vision du couple. Désormais, La Sonate à Kreutzer devient une affaire de famille. Dans Le Prélude de Chopin, le fils développe l'idée qu'un mariage précoce et pur, où les deux époux ne font qu'un seul être, est un bien qu'il ne faut surtout pas fuir. Que l'aspiration à la chasteté absolue de l'humanité démontrée dans La Sonate à Kreutzer n'a aucun sens, car elle mène à l'extinction du genre humain. " Le lien conjugal toujours puissant [...] illustre le fameux paradoxe d'Oscar Wilde : loin de s'inspirer de la réalité des relations conjugales entre Léon et Sofia Tolstoï, la fiction de La Sonate à Kreutzer a fini par les influencer ", conclut Michel Aucouturier, auteur de la préface.

10/2023