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Nancy Marchant

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Littérature étrangère

Les aventures de Chu Liuxiang Tome 2 : Aventures dans le désert de Gobi

Rénovateur du roman d'arts martiaux (Wuxia xiaoshuo), ce talent éclectique commence sa carrière à Taiwan au début des années 1960. La série des "Chu Liuxiang", qu'il entreprend en 1967-1968, lui apportera une popularité universelle. Le style de Gu Long est marqué par la formation classique de son auteur, son interprétation personnelle du bouddhisme chan ainsi que des influences occidentales allant du roman gothique anglais au cartoon. Son univers imaginaire se caractérise par sa gaîté, sa légèreté bondissante, la luminosité d'une écriture visuelle aux couleurs transparentes et la volonté délibérée de sortir de tous les cadres littéraires connus. C'est en compagnie de deux vieux amis que Chu Littxiang émerge du vent et de la poussière du terrible désert du Taklamakan. Hu Tiehua, le Papillon de fer, toujours en proie aux vapeurs du vin et Ji Bingyan, " ce bon vieux coq mort " qui est devenu un riche marchand un peu paranoiaque. Ensemble ils vont se retrouver sous la tente multicolore du roi de l'oasis de Qiuci (Koutcha) et faire connaissance avec les populations tokhariennes qui habitaient les oasis du Gobi plus de mille ans avant l'arrivée des Ouighours. Mais cette fois-ci les méthodes de légèreté et les techniques de combat de Chu Liuxiang ne lui seront que d'un faible secours. Contre la terrible Guanyin de pierre, reine des fleurs et des mirages, il va devoir recourir à une arme encore plus redoutable : la psychologie. Une Seule Goutte de Sang Sur La Plaine Centrale a lui aussi fort à faire avec la petite fille en rouge qui l'admire tant. Et Hei Zhenzhu la Perle noire ne peut les aider. Il vient de changer de sexe.

12/2010

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Régionalisme

J'aime pas la polente... Les chants du coeur de Grand Louis sous le ciel de Savoie

Les années ont passé grand train. P'tit Louis n'est pas devenu " le grand moutardier du pape ". (Est-il seulement devenu grand ?) Aujourd'hui, c'est un homme mûr. Mais à cet âge où le poids des ans vous entraîne en douceur vers un demi-sommeil, il laisse Joséphine entrer dans sa vie et dans son cœur. Elle entend bien s'y pelotonner tout à sa guise, au sortir d'une séparation tumultueuse, pour y laper amour et considération. Hélas ! comme disait Mémé, " il y a un hic " : leur très grande différence d'âge. Il n'en faut pas plus pour aviver les rancœurs de familles aux courtes vues, les jalousies de collègues de travail que le bonheur dérange, les commérages au vitriol du voisinage. Le temps n'est pas si loin des charivaris braillards où l'on malmenait les amoureux qui s'en allaient au mariage par des sentiers nouveaux. P'tit Louis se remémore avec une once de nostalgie la Savoie traditionnelle, les ruelles en terre battue de son vieux village où l'on accueillait les veufs qui avaient le culot de se remarier avec une belle jeunesse en faisant barricade à grand tintamarre, avec force pétards, crécelles et autres boîtes. Mais Grand Louis est envoûté. Il n'a jamais vraiment quitté P'tit Louis, ni perdu de vue les rêves, les espoirs, les audaces de l'enfance. Il nous entraîne, avec Joséphine, dans une quête éperdue et épuisante du bonheur, à travers les paysages magiques des terres de Savoie, de la Chartreuse, de la vallée de l'Ain ou du Vieux Lyon. Est-ce Joséphine qui grandit ? Est-ce le vieil ours mal léché qui laisse P'tit Louis éclairer son chemin ? Qu'importe ! Ils marchent main dans la main. On verra bien !

09/2008

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Littérature étrangère

La porte dorée

Igor Sevken, le protagoniste de La Porte dorée, est un écrivain slovène de soixante-cinq ans qui a connu, durant la Seconde Guerre mondiale, les camps d'extermination du régime nazi. Depuis, dans ses écrits, il témoigne pour ceux qui n'en sont pas revenus de " leur fin injuste ". Quand il reçoit la première lettre de Lucie Huet, il est en train de rédiger un essai sur le traitement narratif de la guerre dans la littérature. Une correspondance s'engage entre l'homme mûr et la jeune femme de trente ans. Lucie fait parfois allusion, dans ses lettres, à une expérience douloureuse, indicible, qui l'a marquée à jamais. A l'occasion d'un séjour à Paris, Igor et Lucie se rencontrent. Ils marchent dans la ville et parlent longuement : quels maux est-il possible de comparer aux camps d'extermination ? Bientôt, ils deviendront amants et Lucie se confiera : fillette, elle a été victime de la passion incestueuse de son père, " autre forme du mal absolu ". Le thème qu'aborde ce roman est grave : le " mal absolu " que subit un individu dans sa vie personnelle est-il comparable au " mal absolu " historique que subit un peuple ? C'est également une magnifique rencontre amoureuse puisque, comme le dit Igor Sevken, seul l'amour, cette harmonie parfaite des esprits et des corps, permet de ne jamais s'écarter trop du chemin des hommes. A ce titre, La Porte dorée, tout de dialogues et de promenades, est un des grands romans d'amour de ce début de siècle, un amour entre deux adultes responsables, sensibles et conscients des ravages que le temps, qu'il soit historique ou individuel, exerce sur chacun de nous.

10/2002

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Histoire internationale

Jean Monnet. 1888-1979

Pour John Kennedy, il était " l'homme d'Etat du monde " ; de Gaulle voyait en lui " l'inspirateur " du processus d'intégration européenne ; selon Henry Kissinger, personne n'a plus fortement marqué notre temps. La personnalité comme le rôle exact de l'un des géants du siècle, Jean Monnet, restent pourtant mal connus. Tour à tour marchand de Cognac, promoteur de l'effort de coordination allié durant la Grande Guerre, secrétaire général adjoint de la SDN, banquier en Amérique et en Chine dans les années 30, maître d'œuvre du Victory Program aux Etats-Unis en 1941, premier commissaire général du Plan (1947-1952), initiateur en 1950 du plan Schuman qui posa la première pierre de l'Europe des Six, président de la Haute Autorité de la CECA, animateur jusqu'en 1975 du Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe, cet homme d'influence au rayonnement universel échappe aux classifications politiques et idéologiques habituelles. Afin de reconstituer son étonnant parcours, Eric Roussel a interrogé de très nombreux témoins, dépouillé les archives françaises et étrangères et exploité pour la première fois les fameuses " notes roses ", journal inédit où le père de l'Europe consignait ses réflexions et relatait ses entretiens avec des interlocuteurs tels que Roosevelt, Adenauer, Churchill, Brandt, Pompidou, Heath, Henry Kissinger, Valéry Giscard d'Estaing et tant d'autres. Plus de soixante années d'histoire européenne et française sont ainsi évoquées, et certains épisodes cruciaux - comme les événements qui se déroulèrent à Alger en 1943 - apparaissent sous une lumière nouvelle. Surtout, surgit le vrai profil d'un homme à la fois visionnaire et pragmatique, dont les vues non conformistes ont bouleversé la vie des Européens et dont les méthodes demeurent d'une surprenante actualité au moment où l'on s'efforce d'imaginer l'après-Maastricht.

06/2000

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Actualité et médias

Nous, peuples d'Europe

Nous avons été témoins en France, dans les mois qui ont précédé le référendum du 29 mai, d'un des plus formidables débats qu'il nous ait jamais été donné de connaître. Passion, raison, connaissances, interprétation, énergie, engagement - tout y était. Mais dans bien d'autres endroits en Europe le débat ne semble même pas nécessaire tant la règle du jeu européen paraît sinon claire, du moins acceptée par tous sans examen critique. Aujourd'hui, il faut expliquer les raisons du Non français pour contribuer à la construction d'une citoyenneté européenne. Comment, pourquoi se doter d'une Constitution, émanation du peuple, si le peuple fait défaut ? Que proposer si ce peuple n'existe pas ou, pire, n'a aucune envie d'exister ? Comment faire si nous n'arrivons pas à construire une citoyenneté et une opinion publique proprement européennes ? Ce serait alors la victoire du marché. Si nous laissons faire, il y aura bien sûr d'autres batailles dans l'avenir, mais toutes auront les mêmes enjeux : essayer d'empêcher que de nouveaux secteurs ne tombent entre les griffes du secteur marchand, empêcher la protection sociale de se dégrader encore davantage, les services publics d'être privatisés, les inégalités de se creuser... Citoyenne française, Européenne convaincue, Susan George a fait campagne pour le Non dans le cadre d'Attac et des " collectifs ". Dans ce texte court et incisif, elle démontre que l'Europe a besoin d'une orientation radicalement différente, rompant avec la vision néolibérale incarnée par la Constitution, mais explique aussi pourquoi l'effort pour faire émerger une autre Europe dans un autre monde, loin de s'arrêter avec la victoire du Non en France et aux Pays-Bas, ne fait que commencer.

09/2005

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Beaux arts

Canaletto à Venise

Canaletto est le plus célèbre des vedutisti vénitiens du XVIIIe siècle. Giovanni Antonio Canal (1697-1768) n’a jamais connu, au fil du temps, de revers de fortune. Ses œuvres ont toujours été avidement recherchées par les collectionneurs du monde entier. Grâce au marchand et collectionneur anglais Joseph Smith, il est très populaire en Angleterre, où il séjourna de 1746 à 1751. Des collections anglaises, tant publiques que privées, conservent plusieurs chefs-d'oeuvre de l'artiste. Ses vedute semblent posséder un charme éternel, insensible aux modes. Canaletto c’est la clarté limpide d’un homme fidèle à l’esprit des Lumières, avec une vision très personnelle du réel. Sa peinture réussit à capter l’essence même de la lumière, et transmet une vibration si sensible et si singulière. Le musée Maillol rend hommage à l'artiste avec une exposition exclusivement consacrée, pour la première fois, à Canaletto à Venise. Une cinquantaine d'oeuvres du peintre, sélectionnées avec rigueur, provenant des plus grands musées et des collections souvent historiques, seront présentées à Paris. En plus des peintures, un choix de dessins enrichira l'exposition, et son célèbre cahier conservé au Cabinet des dessins et des estampes des Gallerie dell’Accademia de Venise, sera présenté aux visiteurs qui pourront non seulement l'admirer mais aussi le feuilleter « virtuellement ». Grâce à à des spécialistes et à d’habiles maîtres artisans vénitiens, le musée Maillol, en collaboration avec la Soprintendenza al Polo Museale de Venise, a pu reconstituer la chambre optique utilisée par Canaletto pour ses dessins. Cet instrument, dérivé de celui de Caravage, avec un jeu de loupes savamment orientées, offrait un champ de vision et une précision de transcription unique à l’époque. Les visiteurs de l’exposition pourront en apprécier eux-mêmes l’efficacité.

09/2012

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Sociologie

Ce qui circule entre nous. Donner, recevoir, rendre

La pensée dominante assure que ce qui circule entre les hommes se définit essentiellement par l'échange marchand. Or le lien social n'est pas seulement fait de calculs et d'intérêts réciproques. Fondateur de la pensée libérale, Adam Smith l'avait pressenti il y a deux siècles, et avançait le concept de sympathie, puissant ressort de l'action humaine que les neurosciences mettent aujourd'hui en évidence. Plus tard, c'est Marcel Mauss qui posera les bases théoriques d'une véritable pensée du don. Sur le bénévolat, le don d'organes, certes; mais aussi sur la famille, l'art, la justice et même, pourquoi pas, la rationalité instrumentale; sur la théorie des jeux et l'analyse stratégique, que nous apprend aujourd'hui ce modèle du don ? Pourquoi le don est-il toujours et partout présent ? Même quand, apparemment, il n'a plus de raison d'être, nous constaterons qu'il est là, malgré tout. Car le don ne se réduit pas à la bienveillance qui fonde la morale, ni à la pitié ou la compassion de Schopenhauer décriée par Nietzsche. Le don est dangereux, comme le rappelle ce mot de Confucius: "Pourquoi m'en veux-tu autant? Je ne t'ai pourtant rien donné." Le don fait appel à une multitude de "passions": honneur, prestige, image de soi... En se bornant à étudier la seule circulation marchande, les théoriciens du libéralisme occultent tout un pan de la réalité sociale et contribuent, sans le vouloir, à la désespérance générale. Fruit de dix années de recherches, cet ouvrage, en s'intéressant aux échanges humains qui ne passent pas par le marché ou la redistribution publique, veut nous aider à mesurer les limites de la mondialisation marchande.

04/2007

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Beaux arts

André Derain, le titan foudroyé

André Derain (1880-1954) est l'une des figures les plus fascinantes et les plus méconnues de l'histoire de l'art moderne. A Collioure, en 1905, il déclenche avec Matisse la première révolution picturale du XXe siècle : le fauvisme. A Londres, où Vollard l'envoie rivaliser avec Monet, il découvre l'art nègre qu'il fait connaître à Montmartre. Eternel insatisfait, Derain participe avec Braque et Picasso à l'invention du cubisme. En 1910, il décide de partir "à la recherche des secrets perdus de la peinture". Sa démarche préfigure le retour au classicisme de l'entre-deux-guerres. Après les épreuves de la Grande Guerre qu'il subit stoïquement, il connaît la gloire. Sacré "plus grand peintre français vivant", Derain devient à Paris l'un des princes des Années folles. Géant mélancolique, il mène grand train au volant de ses Bugatti, entouré de ses conquêtes féminines. Débonnaire et dédaigneux, gamin et grave, jouisseur et mystique, Derain avance masqué dans la vie, dévoré par le doute. En 1935, après la mort de son marchand Paul Guillaume, il se retranche dans sa maison de Chambourcy où il peint encore quelques-uns des plus beaux tableaux de son temps. Après 1945, l'homme comme son oeuvre sont décriés. Sa vie personnelle devient un enfer. Il meurt presque oublié. Ce récit alerte, accompagné d'une riche iconographie, conduit le lecteur à se poser en même temps que l'artiste les problèmes esthétiques rencontrés par les tenants de l'art moderne. Rigoureusement documenté, bénéficiant d'archives et de témoignages inédits, Derain, le Titan foudroyé est l'ouvrage de référence qu'on attandait depuis longtemps. Il permet de redécouvrir l'un des artistes les plus audacieus et les plus controversés de son époque.

09/2015

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Littérature française

Le bon coupable

Un beau dimanche d’été. Un village désert à l’heure de la messe. Une fillette de dix ans en chemin pour rejoindre son père à son atelier. Un homme en état d’ébriété qui traverse le village au volant de sa jeep avant de finir sa course dans un étang, à quelques encablures de là. Un second véhicule, une Jaguar rutilante, qui emprunte à vive allure le même trajet. Le choc, un accident sans témoin. Une fillette de dix ans tuée sur le coup. Un coupable tout désigné. Un suspect potentiel – au-dessus de tout soupçon. Volage et noceur, Carlo Mazure est un marchand de bestiaux qui mène une vie de patachon assez misérable. L’exact opposé de Régis Lagerman, procureur de son état et, à ce titre, incarnation supposée de l’intégrité et de la droiture. Deux hommes et deux destins que tout oppose : l’un, la soixantaine débonnaire et philosophe, qui sait que sa vie est derrière lui ; l’autre, jeune et brillant fonctionnaire, promis à un bel avenir et que les scrupules n’étouffent pas au moment d’éviter les obstacles, de quelque nature soient-ils, qui se dressent sur sa route. Qu’adviendrait-il si leurs routes venaient à se croiser ? Délits de fuite porte le sceau inimitable de ces contes philosophiques aussi légers que profonds dont Armel Job s’est fait une spécialité. Le récit – scandé par un dilemme moral : un représentant de la loi peut-il se dérober à la justice ? – obéit à une mécanique précise et implacable. Inspiré par la parabole évangélique du pharisien et du publicain (Luc 18, 9-14), qui invite en substance à ne pas juger selon les apparences, Délits de fuite scrute le cœur et sonde les reins des hommes avec une rare intelligence.

02/2013

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Critique littéraire

Romans abandonnés. Edition revue et augmentée

Ce volume d'essais romanesques de Stendhal propose aux amoureux de son oeuvre des textes peu connus et qui sont tous des ébauches inachevées et datant des longues années d'ennui de l'exil consulaire. Ces manuscrits nous permettent de le surprendre en plein travail ; ils confirment que sa création se fait en deux temps qui ne s'accordent pas trop bien : d'abord les personnages, la définition des caractères, puis viennent, ou ne viennent pas, les événements du récit, la trame de l'histoire. Alors, ici, que de personnages sans aventures et sans destin dont l'histoire tourne court, mais dont le lecteur pourra admirer le grand nombre, l'originalité et la diversité. Il y a Dominique lui-même qui sous le nom de Roizand eût été l'amant de l'ambassadrice de France à Rome. Il y a une empoisonneuse redoutable surgie de La Gazette des Tribunaux, il y a force bourgeois aussi épais qu'il convient ; le Chevalier de Saint-Ismier, une sorte de Mousquetaire aussi mal vu de Richelieu que le héros de Dumas ; il y a des personnages relevant de la tradition picaresque à laquelle Stendhal est fidèle : ainsi F Ebreo, le marchand vivandier juif qui vit comme il peut de son petit commerce au milieu des armées en guerre, don Pardo le moine mendiant des Etats pontificaux, ou un jeune Robert Macaire original et propre à Stendhal, il se nomme, A-Imagination et il promet d'être capable de tout. Il y a enfin Féder, le vrai héros du recueil, mauvais peintre égaré d'abord dans le réalisme absolu (il ne fait que des portraits de bourgeois dans leur uniforme de la garde nationale), puis, soutenu par la charmante Valentine, il est peut-être voué à découvrir enfin l'art de peindre en même temps que le bonheur d'aimer.

06/2018

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Littérature française

Les portes de bonheur. Souvenirs d'enfance

Suite au décès prématuré de sa soeur M, Simon Atlan entreprend un voyage dans ses souvenirs d’enfance en Algérie, histoire de retenir le temps avant qu’il ne s’enfuie. Issu d’une famille israélite, il vit le jour à M’Sila et vécut sa petite enfance aux bons soins de sa soeur Odette (disparue à 14 ans) et dans l’atmosphère chaleureuse de la ville où les différentes communautés vivaient en paix et en harmonie. Il se souvint de ces petits instants inoubliables, la piqûre d’un scorpion, son école, ses amis, son vélo. Il revoit les gens de son quartier, les enseignants, son appartement, autant de figures mémorables, piliers d’un paradis perdu. Dans les années 50, sa famille déménage à Saint Arnaud, et là encore, le jeune garçon vit des années calmes, bercé par le cinéma, les fêtes religieuses, les marchés et le marchand de bonbons. C’est là qu’il vit ses premiers émois, ses premiers traumatismes, et sa première révélation artistique, la Tempête de Shakespeare. Il se souvient encore de la prison, des «terres rouges», de ses amis. Dans la deuxième partie, l’auteur narre son arrivée à Paris en 1956, suite aux «événements d’Algérie». Il raconte ses craintes, ses regrets et bien sûr son incompréhension face au déracinement forcé. Il s’intègre tant bien que mal, voyage en Israël, découvre la littérature et fait son service militaire. Il devint enseignant et perd son père en 1963, un drame dont il ne se remettra jamais. Sept ans plus tard, c’est sa mère qui disparait. Il se voit contraint de commencer sa vie d’adulte, sans jamais oublier les racines de son enfance en Algérie.

01/2016

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Littérature française

Conversations avec Rainer Maria Rilke. Suivi de De Paris à Strasbourg et Colmar avec Rainer Maria Rilke

Rilke comme si on était avec lui, comme si on l'écoutait : "Rilke arrivait chez moi, raconte Betz, d'ordinaire un peu après dix heures. Lorsque son coup de sonnette ne résonnait qu'à onze heures, c'était que, profitant du beau temps, il avait traversé le Luxembourg". De l'Hôtel Foyot, rue de Tournon, où habitait Rilke, au 1 rue Médicis où était l'appartement de Betz, dominant les jardins, il n'y avait que quelques pas. Rilke et Betz travaillaient à la traduction des Cahiers de Malte Laurids Brigge : "Avec quelques interruptions, notre collaboration se prolongea ainsi pendant plusieurs mois. Je ne suis pas loin de soupçonner Rilke d'avoir mis une secrète complaisance à faire durer ces conversations". Elles portent sur les sujets les plus variés : de la poésie et la traduction aux paysages de France et à la Russie, mais aussi bien aux chiens et aux chats. Betz n'a pas 30 ans, il est ébloui. Mais il consigne ces propos et nous pouvons les partager aujourd'hui. Un de ces jours où Betz travaille avec Rilke, le jeune Camille Schneider rend visite à son compatriote Betz. "Vous avez dû croiser Rilke dans l'escalier, lui dit Betz. Si vous voulez le voir de près, allez au jardin du Luxembourg. Vous le trouverez sur l'un des premiers bancs, au milieu des pigeons". Schneider s'y précipite : "Venez, lui dit Rilke, je voudrais voir le Luxembourg avec vous". Ils marchent, et au moment de se séparer : "J'aimerais revoir Strasbourg avec vous, et Colmar". Car c'est à Strasbourg que Rilke a publié son premier recueil, en 1897. Le départ se fait le soir-même. Et là encore le détail de ce voyage étonnant avec Rilke nous a été conservé. Comme si nous y étions...

03/2022

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Littérature anglo-saxonne

Edgar Allan Poe. L'intégrale illustrée

La Bibliothèque des Classiques réédite, dans une superbe édition reliée et illustrée, idéale pour les fêtes de fin d'année, l'intégrale illustrée des romans, nouvelles, essais et poèmes du père de la littérature fantastique et policière : Edgar Allan Poe. L'intégrale illustrée de Edgar Allan Poe, le père de la littérature policière Le nom d'Edgar Poe évoque l'énigme et le mystère. Le plus obscur reste celui de sa mort, suite à une crise de délire dans une taverne de Baltimore, en octobre 1849. Fin pathétique d'un homme de 40 ans, après " une vie semblable à une tempête sans accalmie ", digne de celui qui fut le père de la littérature policière. Né en 1809 à Boston, orphelin à deux ans, adopté par un marchand de tabac, l'enfant prodige publie son premier recueil poétique à 18 ans, puis embrasse la carrière militaire. Renvoyé de West Point, il rédige ses premiers contes, ainsi qu'un roman maritime, les Aventures d'Arthur Gordon Pym. Le Scarabée d'or, en 1843, restera son plus grand succès public. Regroupées de 1856 à 1864 par Baudelaire, les Histoires extraordinaires, suivies des Nouvelles Histoires extraordinaires, des Histoires grotesques et sérieuses et des Contes grotesques, déploient les thèmes favoris de Poe : la déduction comme un des beaux-arts, le romantisme noir, le fantastique scientifique et la femme fatale. Sans ces cauchemars somptueux, Lovecraft, Borges ou Cortázar seraient-ils devenus des maîtres de l'étrange ? Ce volume relié l'ensemble de son oeuvre en prose, son théâtre, sa poésie et ses essais, tels qu'Eurêka (1847), fascinante réflexion sur l'univers matériel et spirituel qui préfigure la théorie du Big Bang. Il reproduit, entre autres, les illustrations d'Arthur McCormick pour les Aventures d'Arthur Gordon Pym et de Harry Clarke pour les contes et nouvelles.

10/2022

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Bourgogne

Vignes et vins de Talant. 800 ans d'histoire en Bourgogne

A partir de documents d'archives inédits mais aussi des traces sur le terrain (meurgers, murets, pieds de vignes sauvages, toponymie...), cet ouvrage propose de partir à la découverte du passé viticole de Talant, une ville nouvelle et fortifiée fondée sur les hauteurs de Dijon en 1208 par le duc de Bourgogne Eudes III. Avec 26 hectares de vignes, le domaine de Talant constitue au Moyen Age l'un des quatre grands vignobles ducaux produisant les vins bus à la cour de Bourgogne et offerts en cadeaux diplomatiques aux grands personnages du royaume. Outre les vins rouges et les vins blancs, la production talantaise se distingue par le "galant de Madame" , un vin cuit probablement aromatisé à la gentiane particulièrement apprécié de la duchesse Marguerite de Flandres. Si Talant a connu ses plus belles heures sous la dynastie des ducs Valois (1367-1477), c'est au XIXe siècle que le vignoble talantais atteint sa plus grande extension, avec près de 190 hectares plantés en gamay en 1830 et 75 % des ménages qui se déclarent vignerons. Alors qu'ils auraient pu prétendre à devenir de grands climats - le Clos du Duc devenu Clos du Roy en 1477 avec le rattachement de la Bourgogne au royaume de France -, le Clos Meunier, le Clos Marosse ou encore le Clos Marchand ont été morcelés et délaissés pour finalement disparaître sous les habitations. Néanmoins, la redécouverte du cellier ducal dans les années 1980, la plantation d'une première parcelle sur le coteau de la Combe aux Fées à la fin des années 1990 et la remise en vignes des Epoutières en 2015 révèlent que le vignoble talantais est en plein renouveau, à l'image des nombreux autres vignobles urbains.

04/2021

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Littérature érotique

Oeuvres complètes d'Esparbec. Tome 4, Les malheurs de Rosamond ; Darling et les cousins pervers ; Une adorable cochonne ; Le dortoir des grandes ; Le cabinet noir ; La leçon de musique ; Les oies blanches

Le tome 4 des Ouvres complètes d'Esparbec comprend sept romans de la série " Darling " publiés dans la période 1991-1992. Si l'action se situe encore dans une ville de l'Amérique profonde, le personnage de Darling s'efface doucement pour laisser place à une galerie de pervers hauts en couleur. Qu'on en juge sur pièces : Sigmund de Pigalle est marchand de lingerie fine et obsédé sexuel quand il croise Margie l'institutrice, ancienne dévergondée, qui vient de se marier avec Harry le Scieur, une force de la nature. Le pasteur Bergman, homme austère et vertueux, ne tardera pas à succomber au plaisir de la chair fraîche pendant que sa femme tripote Pollo, le jardinier légèrement idiot ; tout cela sous le regard de Cécilia Harding qui adore punir ses élèves, les filles du pasteur. Schmoelbrek est un avocat marron, pervers sexuel, collectionneur de timbres ; sa nièce, Linda, fausse ingénue vicieuse et vénale le seconde pour obtenir les timbres rares qui manquent à sa collection. Mac Manus est également un riche avocat pervers et cérébral, sadique distingué, père de Martha qui domine Mary Prentiss, lesbienne à ses heures et fille du shérif de la ville. . . Quelle famille de dégénérés ! Et encore, tout cela ne constitue qu'un faible échantillon de ce qui vous attend. . . Esparbec, auteur érotique le plus lu en France, a été qualifié par Jean-Jacques Pauvert de " dernier des pornographes ". Une bonne partie de son oeuvre reste totalement inconnue, même de ses plus fidèles lecteurs. Il manquait pour cet auteur hors norme une édition à sa démesure : tous les textes, même les plus scandaleux, une édition de qualité, où biographie, analyses, préfaces, témoignages, archives inédites nous font entrer dans l'univers de cet écrivain inclassable. C'est le projet de ces Ouvres complètes : 12 volumes d'environ 1 000 pages chacun, qui paraîtront sur plusieurs années.

05/2022

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Romans d'espionnage

G.S.R Tome 1 : As de pique

Le Capitaine Gabriel Saint Régent, alias Gabriel Sunny, officier / confirmé du B.S.I. (Bureau Secret d'Intervention) se voit récompensé après la réussite de la mission "Hippocrate" par sa nomination au grade supérieur de Commandant. Il est habilité au plus haut niveau d'accréditation pour se voir confier la réouverture du dossier "Shankar C." en lien avec un chantage fait auprès du gouvernement français. Après avoir retrouvé sa condition physique et mentale, il peut entamer la mission "As de Pique" à l'aide d'une équipe restreinte et triée sur le volet. Le B.S.I a été choisi par le Ministre de la Défense en personne faisant suite à la demande du cabinet du Premier Ministre pour infiltrer le duo formé par Cléon Renessia et Adei Palmer, intermédiaires auprès de différents gouvernements internationaux lors de contrats commerciaux. La légende mise en place par le Commandant Gabriel Sunny l'amène à revêtir le rôle d'un marchand d'armes international pour infiltrer l'organisation rodée des intermédiaires, tout en cherchant à identifier les assassins de son frère d'armes en 2005, Shankar C. Lilie tente de vouloir séduire à nouveau Gabriel qui lui-même ne reste pas insensible à ses appels. Comment leur couple va pouvoir évoluer dans ce contexte ? De Paris à Istanbul, de Istanbul à Port-Fouad en rejoignant l'Emirat d'Abu Dhabi pour se rendre à Dubaï, une escale à Los Angeles amènera l'équipe du Commandant à terminer son périple dans Paris. Véritable roman d'espionnage, mêlant suspense, trafics, sensualité, spiritualité et compromissions planétaires, digne des références en la matière, vous serez captivés par de dernier volet de cette trilogie. As de Pique est la suite de 23ème // Nord. troisième volet de la célèbre trilogie de romans d'espionnage entamée par Laurent le Baube.

11/2021

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Romans historiques

La tulipe d'or

A travers l'histoire de la belle Francesca Visser et de ses soeurs, c'est toute la Hollande du XVIIe siècle qui revit. Intrigues, mêlées diplomatiques, passions dévastatrices... Un roman d'amour et aventures, placé sous le signe de l'art de Vermeer. Une histoire d'amour dans l'univers du peintre Vermeer Le père de Francesca est un peintre connu d'Amsterdam... ainsi qu'un joueur invétéré. Ses paris inconsidérés plongent la famille dans la crise. Par chance, grâce à l'enseignement qu'elle a reçu dans l'atelier de son père, Francesca peut partir étudier auprès de Johannes Vermeer, le maître de Delft. Mais, une fois arrivée auprès du célèbre peintre, elle découvre les règles instaurées par son père : elle doit notamment renoncer à son amitié avec Pieter van Doorne, un marchand de tulipes ! Alors que le talent de Francesca éclot, la " folie de la tulipe " gagne le pays et, bientôt, des fortunes considérables se construisent sur cette culture. Ce qui aurait dû être une bénédiction pour Pieter révèle l'ampleur de la trahison du père de Francesca. Alors que les deux amants comprennent l'origine des obstacles semés sur leur route, le père de la jeune femme est déterminé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour qu'elle se soumette à l'avenir que sa famille a tracé pour elle. A travers l'histoire de la belle Francesca Visser et de ses soeurs, c'est toute la Hollande du XVIIe siècle qui revit. Intrigues, mêlées diplomatiques, passions dévastatrices... Un roman d'amour et aventures, placé sous le signe de l'art. Première édition, Presses de la Cité, 1993. " Une narration riche et d'une grande profondeur. " Goodreads

09/2023

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Littérature française

Les cordes à l'âme

"Quelques feuilles d'eucalyptus balayées par une dernière rafale de vent d'est craquaient sous ses pieds. Les réverbères venaient de s'allumer et il hâta le pas. Au détour de deux rues, il se heurta à une femme qui était aussi dans la précipitation. Elle n'était pas très grande, mince, avait de longs cheveux blonds et était élégamment habillée avec une robe noire. Leurs regards se croisèrent avec la même surprise. Il remarqua qu'elle marchait pieds nus, ses escarpins à la main. Il s'excusa de cette bousculade impromptue, elle s'excusa d'être pieds nus car elle avait perdu un talon. Une réflexion cocasse qui ne manqua pas de faire sourire Zucchero" . "L'amour n'est ni au masculin ni au féminin, il se conjugue au son des âmes qui se rencontrent à l'unisson. Comme un Stradivarius, il traverse le temps pour vibrer éternellement au-delà de l'ombre et la lumière" . Pour donner un sens à leur vie, ils avaient cherché partout. Rien ne laissait présager ce qui allait arriver. Il suffisait que le destin s'en mêle pour que la vie de deux êtres bascule dans un bonheur infini. Un soir d'été en Provence, la musique réunit Ludivine et Zucchero pour l'éternité. La lutherie au coeur d'un roman d'amour et d'âmes. Une tonalité nietzschéenne sur le thème de l'éternel retour. Didier Colomès a fait toute sa carrière dans le domaine de la communication (publicité, design, événementiel). Loin de cette approche purement commerciale, c'est une sensibilité à fleur de peau qu'il exprime d'une manière éclectique par l'écriture, mais aussi la peinture et la musique.

01/2022

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Poésie

La chasse au snark

Le nonsense délirant de Lewis Carroll et le surréalisme rêveur d'Aragon : un classique d'hier réédité aujourd'hui pour la première fois en bilingue. Depuis sa parution en mars 1876, La Chasse au Snark, l'une des oeuvres capitales et incontestablement la meilleure réussite en vers de son auteur, n'a cessé de fasciner petits et grands. Traduit en français par Aragon en 1929, ce titre compte aujourd'hui parmi les références du fonds Seghers, qu'il était essentiel d'ajouter aux rééditions de poésie étrangère bilingue de la maison. (Une version illustrée sur le mode du roman graphique par Mahendra Singh est parue chez Seghers en 2012.) Les huit épisodes ou " crises " qui composent ce récit en 141 quatrains racontent les aventures d'un équipage de quelques hurluberlus (dont L'Homme à la cloche, un avocat, un banquier, un marchand de bonnets, un agent de change, un castor et Machinchouette) partis en mer à la recherche d'une créature chimérique : le Snark, mot-valise contractant les mots anglais de shark (requin) et de snail (escargot). Débarqués dans l'île du Jabberwock pour capturer la bête, ils la " traqueront avec des gobelets ", la " poursuivront avec des fourches et de l'espoir ", la " menaceront avec une action de chemin de fer ", et la " charmeront avec des sourires et du savon ". L'Avocat rêvera une parodie de procès, le Banquier mourra croqué par un Bandersnatch, et Machinchouette s'évanouira au moment de découvrir que le Snark qu'il avait fièrement dépisté se trouvait être un Boojum. Espèce autrement dangereuse, " voyez-vous ". Au cours de cette épopée, le lecteur est engagé dans quantités de jeux de mots et de sonorités, dont la traduction d'Aragon, extrêmement ludique et accessible, offre de miraculeuses équivalences. Sans doute parce qu'il voyait une " nécessité à traduire même le non-sens "...

11/2023

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Criminalité

Les Reclus de Monflanquin. Une famille sous emprise

Dix ans sous l'emprise mentale d'un manipulateur complotiste : c'est le calvaire qu'ont traversé onze membres d'une même famille de 1999 à 2009. Après L'Affaire Rambla ou le Fantôme de Ranucci, et L'Affaire Kulik ou le Combat d'un père, une nouvelle grande enquête criminelle dans la collection Intime Conviction. Au plus près des faits, ce récit relate comment une famille soudée et saine d'esprit a pu tomber dans la dérive sectaire d'un gourou, Thierry Tilly. Pendant plus de dix ans, onze membres d'une même famille, les Védrines, ont vécu sous le joug d'un Raspoutine des temps modernes, sombrant chaque jour un peu plus dans la folie, l'isolement et la paranoïa. C'est une famille nantie, cultivée, de confession protestante, possédant le château de Martel au coeur du Lot-et-Garonne et bientôt atomisée par un simple petit escroc. Tissant un lien de confiance avec chacun - excepté avec Jean Marchand qui sera vite banni du clan -, percevant leurs failles, Tilly est d'abord serviable, disponible jusqu'à se rendre indispensable. Il fait croire qu'il est agent secret, qu'il connaît leurs secrets (pour mieux les diviser), s'immisce dans leurs finances, assure qu'il avait prédit la tragédie du 11 septembre... Début d'une longue descente aux enfers, les Védrines se coupent du reste du monde et ce, jusqu'en Angleterre où Tilly les a conduits pour "les protéger". Des années de terreur, de destruction psychologique, de lente déchéance (les Védrines sont ruinés : Tilly leur a dérobés plus de 4, 5 millions d'euros ainsi le château familial...) jusqu'au réveil brutal, violent, douloureux. Une " délivrance " qui s'achève (mais peut-on seulement revivre normalement après un tel traumatisme ? ), par le procès en 2013, au terme duquel Tilly est condamné à dix ans de prison.

10/2023

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Chimie organique 1er cycle

Mémo visuel de chimie organique. 4e édition

Cet aide-mémoire en couleurs présente sous une forme visuelle l'essentiel des réactions et des concepts clés de la chimie organique à connaître en vue des examens et des concours. Dans cette nouvelle édition actualisée et enrichie de nouvelles fiches sur les équipements usuels en laboratoire et la photochimie, plus de 600 schémas et photos commentés, regroupés par thème et sous forme de fiches, sont commentés pour réviser d'un seul coup d'oeil ! Les exemples traités sont issus des nombreux domaines d'application de la chimie organique : médecine, agroalimentaire, cosmétique, pharmacie, biotechnologies...

03/2024

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Ecrits sur l'art

Singuliers

Ce livre accompagne l'exposition présentée à l'abbaye d'Ardenne à l'été 2022. Conçue par Thierry Davila et réalisée en partenariat avec la Fondation Martin Bodmer et le musée d'Art moderne et contemporain de Genève, elle est consacrée aux carnets, cahiers et manuscrits d'écrivains, d'artistes, de philosophes... qui n'ont jamais fait l'objet d'une publication. Objets uniques, tous ont une présence matérielle et une expressivité visuelle exceptionnelles, que ce soit par leur graphie, leur beauté plastique ou leur facture particulière. Souvent exempts de corrections, ils fonctionnent comme des individus esthétiques achevés et autonomes, sans précédents : des oeuvres en soi. Richement illustré, cet ouvrage offre ainsi une constellation de singularités remarquables, dont certaines sont montrées pour la première fois en France. On y découvre notamment un traité polémique d'Isaac Newton sur l'Eglise, un premier essai de Jean-Jacques Rousseau sur l'éducation, les ajouts manuscrits proliférants d'Artur Schopenhauer entre les pages de son oeuvre inachevable, les audaces de Laurence Sterne dans l'édition originale de Tristram Shandy... A leur côté sont également présentées des pièces d'archives inédites d'auteurs et artistes majeurs du XXe siècle, parmi lesquels William S. Burroughs, Robert Filliou, Gisèle Freund, Philippe Lacoue-Labarthe, Henri Michaux, Wajdi Mouawad, Jean-Luc Nancy ou encore Antoine Vitez. Les documents réunis dans Singuliers sont pour les plupart des manuscrits qui tendent vers le livre, dont ils miment l'apparence et la structure, comme si l'idée du livre hantait l'activité créatrice dès son commencement. D'autres, imprimés retouchés à la main, se situent plutôt au-delà du livre, l'oeuvre se poursuivant dans les marges et les blancs du texte publié, l'auteur par son intervention rendant l'exemplaire imprimé unique, incomparable. Historien de l'art et philosophe de formation, Thierry Davila est conservateur chargé des éditions au Mamco de Genève. Il a organisé un certain nombre d'expositions, dont plusieurs ont mis en rapport l'art moderne et l'art le plus actuel, et a publié une dizaine d'ouvrages d'histoire et de théorie de l'art, parmi lesquels L'Art médecine (RMN, 1999) , Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle (Editions du Regard, 2002 et 2010), In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960 (La lettre volée, 2009), De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours (Editions du Regard, 2010 et 2019), Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (Flammarion, 2018). Il est aussi l'éditeur, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.

06/2022

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Littérature française

Renaissance

Renaissance

Êtes-vous heureux ? Qui sont vos guides ? Et, surtout, que pèse ce bonheur lorsque l’adversité vient jouer les trouble-fêtes ?

Voilà le fil rouge du troisième tome « Renaissance » que vient d’achever Alexis Wetzel.

Pour notre plus grand plaisir, le globe-trotter nous emmène au bout du monde et continue de décortiquer le cœur des hommes. On le suit dans le désert namibien, au Sénégal, auprès des lépreux de Kolda ou sous les ors de la présidence du Nicaragua. 

Chaque voyage et chaque rencontre amorcent un enseignement puissant, une leçon de vie.

L’auteur brosse d’abord le portrait de ses mentors déchus (Carlos Ghosn ou le Père Marie Dominique Philippe) avec un humour sans pareil et une acuité saisissante.

C’est aussi l’occasion de passer en revue un monde en crise, ses nouveaux prophètes   ainsi que notre rapport biaisé à la réalité, donc au bonheur.

Mais la critique est aisée ! Et maintenant que notre château de cartes est à terre que faudrait-il faire ?

Débutant un second chapitre, justement, par la célèbre antienne de Bécaud, Alexis Wetzel nous donne les clefs d’une seconde vie, libre et heureuse ; à la recherche moins du temps perdu que du sens des choses. Il suggère une renaissance à soi, assumant à la fois notre fragilité humaine et une liberté ultime : celle d’aimer et de croire.

C’est un livre qui fait du bien et qui tombe à pic dans ces temps de crise ! 

 


« Ce livre est un manuel de bonheur ! Il y a eu comme un déclic en moi. À lire et à relire à l’infini… » Alice F.

« J’ai ri, beaucoup aimé ; mon plus beau compliment, c’est qu’à 68 ans, cette lecture va, je l’espère, changer ma façon de voir la vie et de la vivre ! » Roselyne L.N

***

Alexis Wetzel est né en 1975 à Mulhouse. Marié et papa de deux enfants, il vit en Allemagne depuis une dizaine d’années.

Diplômé des Mines de Nancy, il a fait sa carrière dans l'industrie automobile et a voyagé dans le monde entier.

Alexis est aussi le co-fondateur de l'association caritative Amatis-France. Depuis plus de vingt ans, il multiplie les projets de développement en Afrique et en Asie.

 


En 2015, on lui diagnostique un cancer ; il décide alors de publier ses carnets de voyages et de tenir son journal de bord. « C’est un travail d’entrailles » avouera-t-il dans son premier Tome coup de poing : « Les Lumières qui dansent sur les eaux du port » (paru aux EDN en 2018). Il est également l’auteur de « Sous les nuages, les blés d’or » (paru en 2019).

Site internet de l’association : https://www.amatis-france.com/

Site internet de l’auteur : https://www.facebook.com/wetzelbook/

03/2022

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Grec ancien - Littérature

Médecine et tragédie en Grèce antique. Scripta minora 1961-2023

Ce volume de Scripta minora réunit l'ensemble des articles scientifiques de Jacques Jouanna (Nancy, 27 mai 1935), membre de l'Institut (AIBL) et professeur émérite de littérature et de civilisation grecques à la Sorbonne, à savoir près de 250 contributions écrites essentiellement en français, mais aussi en anglais et en italien, parues en plus de soixante années de carrière (1961-2023). Il met à la portée du public lettré comme des spécialistes cette oeuvre immense et magistrale, caractérisée par une profonde unité organique, autour de deux genres littéraires principaux, la médecine et la tragédie, qui illustrent tous deux la période de naissance et d'épanouissement de la pensée et des arts grecs qu'a été le siècle de Périclès. D'une part, l'oeuvre attribuée à Hippocrate de Cos, constituée d'une soixantaine de traités médicaux, demeure, par son art de l'observation et la profondeur de son humanisme, un modèle pour le médecin ; elle est aussi l'un des monuments les plus riches et les plus impressionnants de l'éveil de l'esprit scientifique en Grèce et dans le monde occidental. Un nombre élevé d'articles traitent de la paternité, transmission, structure, langue, style ou encore doctrine, des écrits mis sous le nom de celui qui passe pour être le père de la médecine, ainsi que de la postérité de l'hippocratisme, à laquelle Jacques Jouanna a toujours été très attentif. D'autre part, les contributions de l'académicien français permettent de lire d'un oeil neuf, de pénétrer et d'analyser avec une finesse inégalée, la production théâtrale, d'une richesse inépuisable, des trois Tragiques majeurs Eschyle, Sophocle et Euripide, tout en affrontant les problèmes cruciaux, notamment de représentation, qu'elle pose. A côté de ces deux genres, un petit groupe de textes est relatif à l'hellénisme en France du XIXe siècle à nos jours. Afin de faciliter la consultation et l'utilisation du volume, il a été choisi non seulement d'insérer la pagination originelle dans la marge de droite de tous les articles qui sont classés par ordre chronologique, et, pour les renvois internes, d'ajouter systématiquement le renvoi à la nouvelle pagination, mais aussi de le compléter d'un précieux index des mots grecs qui sont discutés. Mêlant idéalement des articles de spécialisation aux travaux de synthèse, ce volume forme le complément indispensable des éditions critiques de Jacques Jouanna, ainsi que de ses biographies monumentales d'Hippocrate (éd. mise à jour, 2017) et de Sophocle (2007). Aboutissement d'une vie d'enseignement et de recherche, il constitue aussi une excellente introduction à l'histoire de la médecine et de la tragédie anciennes, et, plus généralement, à la philologie et à l'histoire de la langue grecque, par l'un des meilleurs hellénistes de notre temps.

05/2024

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Histoire de la peinture

Quand les Impressionnistes s'exposaient

En 1874, un groupe de peintres dissidents expose ses oeuvres en marge des circuits officiels. Un critique invente par dérision le mot "? impressionnisme ? ". Cet événement est considéré, à juste titre, comme l'une des étapes initiatrices de l'art moderne. Avec ces expositions, l'écosystème de l'art contemporain se met alors en place ? : recherche du scandale, intervention monopolistique d'un marchand, union opportuniste des plasticiens et des écrivains d'avant-garde. Cinquante-huit artistes ont participé aux huit expositions qui ont eu lieu entre 1874 et 1886. Parmi les plus connus des impressionnistes, seul Pissarro est présent à la totalité des expositions. Monet n'apparaît qu'à cinq, Renoir et Sisley à la moitié seulement. Manet, Whistler, Van Gogh ou Lautrec, dont les noms sont souvent associés à ce mouvement, n'ont jamais exposé avec les impressionnistes, contrairement à Forain, Seurat, Gauguin ou au symboliste Redon. L'accent est systématiquement mis sur la rupture picturale que constituent ces expositions. Pourtant, ces expositions présentent un large échantillon de techniques et de supports ? : estampes, sculptures, projets de céramiques, éventails, dessins... Dans tous ces domaines, les impressionnistes expérimentent et se montrent novateurs. Quelques décennies avant le triomphe de l'Art nouveau, ils gomment les frontières entre beaux-arts et arts décoratifs. Degas sculpteur ouvre la voie à l'hyperréalisme. Les impressionnistes remettent aussi en question l'organisation du marché de l'art, cherchant à se promouvoir et à vendre directement leurs oeuvres. Ils lancent des campagnes de communication agressives, dont les méthodes "? de Barnum ? " étaient jusqu'alors réservées aux spectacles populaires ? : mâts publicitaires, drapeaux, affiches voyantes... Dans les salles d'exposition, tout est soigneusement organisé, du tissu qui couvre les murs, aux encadrements, sans oublier les banquettes et l'éclairage. Durand-Ruel, qui s'imposera comme le marchand des impressionnistes, développe, lui aussi, et non sans mal, une stratégie commerciale inédite. Pariant sur l'avenir, il tente de se réserver l'exclusivité de la production de ces artistes. Il part à la conquête d'un marché nord-américain ouvert à de nouvelles formes d'art. Lorsque Durand-Ruel meurt, en 1922, l'impressionnisme est mondialement consacré. Ces expositions se déroulent alors que la grande déflation frappe le marché de l'art. Les acheteurs devenant rares, les peintres officiels cherchent à éliminer toute concurrence. Ils bénéficient de l'appui d'une presse en pleine expansion. Tous les arguments sont bons pour discréditer les impressionnistes ? : escrocs, aliénés mentaux, secte... Les rebelles bénéficient du soutien de quelques plumes ? : Zola, Huysmans, Laforgue, Mallarmé, Fénéon... Mais ces voix n'ont alors que peu ou pas de prestige. Lorsque Zola connaît enfin le succès, il publie L'Ouvre, qui est ressenti par les impressionnistes à la manière d'une trahison. Plus que les attaques de la presse, ce sont l'opportunisme de certains membres et les rivalités internes qui minent le groupe. Le scandale a contribué à faire connaître les impressionnistes. De jeunes artistes de formation académique s'approprient leurs recettes. Profitant de cette évolution, Renoir, puis Sisley et Monet rejoignent le très officiel Salon. Au fil des expositions, deux tendances s'opposent chez les insurgés ? : volonté de cohérence esthétique d'une part, ouverture à de nouvelles formes d'expression, d'autre part. Caillebotte, qui cherche à muséifier l'impressionnisme, incarne la première tendance. Degas et Pissarro, au contraire, invitent de jeunes artistes dont les expressions et les aspirations sont parfois différentes de celles des impressionnistes. Hétérogène, mais riche d'avenir, l'ultime exposition de 1886 ouvre la voie aux formes nouvelles d'expression (néo-impressionnisme, symbolisme) qui, jusqu'au début du vingtième siècle, se succéderont avec une extrême rapidité. Cet ouvrage s'appuie sur une documentation de première importance et met en avant propos et témoignages de "? premières mains ? " qui révèlent pour la première fois la stratégie des artistes. Les échos avec notre époque contemporaine sont multiples et pour le moins surprenants... Aucune étude de ce type sur l'impressionnisme n'avait été réalisé, et ce livre constitue un apport de grande importance pour l'histoire de l'art et de sa médiation à l'aube du modernisme.

04/2024

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Beaux arts

We

Les We vivent dans les forêts de la frontière occidentale de la Côte d'Ivoire. Leur nom signifie "les hommes qui pardonnent facilement" . Dans la vie sociale de ce peuple, la cellule familiale joue un rôle important. Chaque famille est conduite par un patriarche, révéré pour sa sagesse et sa richesse, à qui incombe de superviser la vie du clan. Il organise les mariages, règle les conflits et influence la vie religieuse. Longtemps désignés sous d'autres appellations (Guere, Wobe, Kran), les We vivent de part et d'autre de la frontière entre le Liberia et la Côte d'Ivoire - et sont de ce fait considérés, dans les deux pays, comme une population "périphérique" . Il s'agit d'une civilisation de masques, aux antipodes d'autres sociétés qui en sont dépourvues (tels les Ashanti, au Ghana). Leurs masques, pourtant, par leur hardiesse plastique, furent parmi les premiers à subjuguer les artistes cubistes en Occident. Kahnweiler, le célèbre marchand d'art de Picasso, racontait que l'artiste possédait un masque wobe et que c'est justement son étude qui poussa Picasso vers des évolutions si innovantes. Insolites, exubérants, fantasmagoriques, leurs masques surprirent par leur diversité et leur éblouissante inventivité formelle. Ils ont également influencé les oeuvres de peuples voisins. Au point que leur art, loin d'être isolé, à l'écart, perdu dans la forêt, apparaît comme une clé de voûte, un pivot - si l'on cesse de croire que la création obéit aux découpages coloniaux. Avec ce constat majeur : il s'agit bien d'une civilisation de masques, tant ils sont abondants dans chaque village. Régissant tous les domaines (juridique, mystique, agricole), ils participent aux multiples phases de la vie. Cet art évolutif, mobile, implique une différence capitale par rapport aux créations d'autres peuples, chez lesquels la morphologie détermine aisément le sens, la portée, le type de cérémonies : chez les We, la forme ne permet jamais vraiment d'inscrire l'oeuvre dans une catégorie.

01/2020

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Romans historiques

La vengeance du harem

Nous faut-il juger les autres civilisations à l'aune de nos propres critères ? Si l'Occident prône volontiers le pardon comme acte d'humanité, l'Orient le considère toujours comme un signe de faiblesse. Grande maîtresse du harem du sultan et femme la plus puissante de l'Empire Ottoman, la kadine Gülnus Sultane ne supporte pas les affronts faits à Marika, sa plus proche amie. S'en prendre à celle-ci est comme s'en prendre à elle-même et la sultane ne peut se permettre de pratiquer le pardon. A la fin du XVIIe siècle, l'Empire ottoman a atteint l'apogée de son expansion, avec l'achèvement de la conquête de la Crête. Mais une guerre de trente ans avec les nations chrétiennes épuise ses ressources financières et la vitalité de ses armées. La perte de plusieurs territoires illustre l'affaiblissement de l'Etat et laisse entrevoir un avenir moins serein. C'est souvent dans de tels contextes perturbés que se révèlent les tempéraments d'exception, pour le bien comme dans le mal. Pour le bien, c'est le cas de la brillante et jolie Crétoise Marika Manos, héroïne de ce livre, ainsi que de son ami Amable d'Enval, novice chez les Chevaliers de Malte. Du côté du mal, beaucoup moins fréquentables sont le dignitaire ottoman Hassan Bey devenu un infâme pirate, le juif Samuel Nasi qui a fait fortune comme marchand d'esclaves et le patricien Silvio Morosini, indélicat neveu du doge de Venise. Tous trois ont agi de façon éhontée envers Marika, obligeant Gülnus Sultane à venger son amie par des moyens "discrets". Ainsi doit être exécutée la vengeance du harem. De Candie à Constantinople, de la Mer Egée à Venise, sur un fond de rigoureuse vérité historique, la Mer Méditerranée est, une fois de plus, le cruel et magnifique théâtre où s'entrecroisent les aventures et où s'affrontent les sentiments.

05/2019

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Littérature française

Heliotrope

Ils marchent silencieusement vers la jetée. Cette digue en bois sur pilotis, s'avance sur plus de trois cents mètres dans les hautes eaux lagunaires. Elle a été édifiée dans les années vingt sur le modèle du pont promenade anglais. A l'entrée, un restaurant de fruits de mer fermé à cette heure jouit d'un excellent point de vue. A mi chemin sur le pont, des marchands glaciers offrent aux heures chaudes de la journée, une halte rafraîchissante sous leurs grands parasols de couleurs. Ils croisent quelques noctambules. Tout est silence, merveilleusement liquide. La lune est une goutte de miel dans les eaux violines. Au bout de la jetée encorbeillée, des bancs sont prêts à appareiller vers la haute mer. "Allons-nous asseoir et rêver un peu, propose la jeune-femme. Vers quelle contrée mystérieuse, m'emmènes-tu ? - Ferme les yeux. Ecoute. Entre la mer Noire et la mer Marmara...C'est l'heure où le Bosphore... Viennent les longues caravanes... Rouge, les vents du désert, sur sa corne d'alezane éparpillent les parfums de l'enfer. Peut-être, qui peut le dire. Les hommes ont soif simplement. Des montagnes de lait coulent, dans leur rêve et au couchant, voici la mer bleue, Istanbul. Les éthers pâment les ivraies de roses. Près des souks au grain bleu, les femmes spolient les murs, de la cité, déjà le feu, de la nuit monte l'aventure. Corsaires ivres du monastère des voiles, équarris au port, rouge felouque, le flot vapeur tisse et tremblent les oranges métissées du souk, déjà sirop d'orgeat ce me semble. L'orbe agrandit sa fatigue, couché soleil rouge à minuit, dans l'huile sulfatée que sont les eaux. On entend le battement des rames qui essuie la liquidité bleue des oiseaux effleurant de l'aile la nuit. Seul sur les pontons de marbre, dans la secrète nuit mineure, sa corne d'or retroussée, le Bosphore, je vois, s'accoupler la mer Noire avec sa soeur Marmara. Et toi, où m'emmènes-tu ?

05/2019

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Littérature française

Les taches du léopard

Denis Sérignac est un jeune homme heureux comme on peut l'être à vingt ans. Il aime la vie et la croque à belles dents. Un soir, quelque chose se fane dans son univers, il apprend qu'il est un enfant adopté : un enfant de l'Assistance publique, né sous X, c'est-à-dire que le nom de sa mère naturelle est inconnu et qu'il est interdit de chercher à percer cet anonymat. Ses parents adoptifs ont été parfaits, il les aime et en est aimé, mais il supporte mal l'idée qu'il y a quelque part une femme qui est sa mère et qu'il ne peut la connaître. Il la retrouve naturellement et là, il fait une nouvelle découverte : c'est qu'elle est juive. Dès lors, il l'est aussi. Ce n'est plus une tragédie d'être juif, et d'ailleurs il ne le prend pas comme ça. Ce sera une péripétie dans sa vie, mais qui suppose d'assumer une nouvelle identité. En fait, la sienne sera toujours double, parce qu'on ne change pas de souvenirs, de culture, d'attachements en changeant de paroisse. C'est à la fois lourd et fécond. Des femmes -Marie, Sarah, Bess- l'aideront à porter cette croix dans une vie par ailleurs fort agréable, parce qu'il est un marchand d'art de bonne réputation. Un illuminé antisémite le tue d'un coup de poignard. Peut-être sa mère, avait-elle raison de penser qu'il n'y a pas de place sur la Terre pour un juif heureux ? Denis exigera d'être enterré dans le caveau de sa famille adoptive, avec une bénédiction du curé. Dans la mort, il rentre chez lui. Après de nombreuses années consacrées à son journal et à des biographies de femmes (dont le savoureux Lou Andreas-Salomé), Françoise Giroud renoue avec un roman bouleversant, mais aussi plein d'humour et on ne peut plus contemporain.

01/2003

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Sciences historiques

Les chiffonniers de Paris

Les chiffonniers de Paris au XIXe siècle : un sujet original et inattendu. Un sujet d'une grande richesse, entre histoire, économie, urbanisme, littérature et art. Morceau de vieux linge, le chiffon sert à la fabrication du papier. Or la demande explose après la révolution Industrielle, avec l'essor de l'instruction et l'abondance de la presse. Le chiffonnier est à la fois l'inquiétant rôdeur des nuits de la capitale et l'agent indispensable des progrès de la société. Sa figure hante l'oeuvre des écrivains et des peintres, d'Hugo à Baudelaire et Théophile Gautier, de Daumier à Gavarni. Dans son Tableau de Paris, Louis-Séhastlen Mercier repérait en 1781 sa montée en puissance : "Le voyez-vous, cet homme qui, à l'aide de son croc, ramasse ce qu'il trouve dans la fange et le jette dans sa hotte ?... Ce vil chiffon est la matière première qui deviendra l'ornement de nos bibliothèques, le trésor précieux de l'esprit humain. Le chiffonnier précède Montesquieu, Buffon et Rousseau." On voit les dimensions que prend le sujet. Antoine Compagnon les explore avec une érudition inépuisable, De l'hygiène des rues de Paris à l'administration des déchets ; de la prostitution, dont le monde recoupe celui des chiffonniers, à leur recrutement et aux mythes qui les entourent. C'est à une plongée toujours surprenante dans le Paris nocturne que nous convie l'auteur, le Paris des bas-fonds et celui de l'imaginaire collectif. Qui croirait que le premier dessin cité dans le Grand dictionnaire universel de Pierre Larousse à l'article "Caricature" montre un chiffonnier ? Le crépuscule du chiffonnage parisien date de la fin du Second Empire : on fabrique maintenant le papier avec la fibre de bois et, en 1883, le préfet Eugène Poubelle décrète que les ordures seront déposées dans des récipients, lesquels prendront son nom. Mais le malfaisant marchand d'habits des Enfants du paradis, le film de Carné, suffit à illustrer la survivance du chiffonnier dans les représentation de Paris.

10/2017