C'est l'automne, avec sa petite pluie agaçante et sa difficulté à comprendre comment s'habiller le matin. C'est l'automne, et on aimerait revenir quelques semaines en arrière, quand c'était les vacances, qu'il faisait beau et que l'on pouvait se prélasser au bord de l'eau.
Sur le chemin du retour, Jules et toute sa famille ont encore «la tête en vacances », garnie de souvenirs de vagues, de poissons et de coquillages. Hélas, dès le lendemain matin, retour aux cruelles réalités : il faut se lever et aller à l'école, car c'est le jour de la rentrée. Un petit détour par l'étang va quelque peu changer les plans. Quelle surprise de trouver allongée sur l'herbe la maîtresse en maillot de bain ! Et puis il y a aussi Ugo qui fait un château de sable avec Lilas, il y a les dames de la cantine qui dégustent une glace, et même le chauffeur de bus est là, en plein barbecue. C'est la rentrée, et toute la ville vit encore au rythme des vacances. Récit d'une école buissonière ou simple fantasme d'écolier? C'est précisément cette hésitation, ce sentiment de rêve éveillé, qui fait la singularité de l'album.
apporte sa verve enlevée, son sens de la formule courte et animée, dans un texte sensuel qui fait ressentir le souffle du vent et le moelleux de l'herbe verte sous les pieds. Ce plaisir des sens n'oublie pas le plaisir visuel grâce aux très belles illustrations d', où la nature reprend progressivement ses droits au point d'occuper tout l'espace sur ce format à l'italienne.
La tête en vacances est une parenthèse qui porte très bien son titre. On décolle un petit moment dans ses pensées, on survole un ailleurs, le temps semble s'arrêter et l'on oublie un peu ce qui se trame autour de nous. C'est tout à fait l'effet produit. L'album a ce petit quelque chose de planant, qui laisse s'esquisser un sourire au moment de le refermer.