L’enfant aux yeux clairs

Phoolan Devî est née en 1963 en Inde. Issue d'une basse caste, mariée de force à 16 ans, elle commet l'impensable : quitter le domicile conjuguale. Révoltée par la situation sociale en Inde, elle prendra les armes, devenant ainsi "Reine des bandits" puis avec le concours d'Indira Gandhi, elle se repentira et continuera la lutte en tant que députée avant d'être assassinée en 2001. Voici une partie de son histoire ...

en adaptant le récit de la vie de Phoolan Devî et de ses jeunes années, rend cette histoire singulière accessible au jeune public. Ainsi, elle s'attache à la personnalité de cette adolescente en proie à la révolte et à l'incompréhension face à la situation des basses castes en Inde. Humiliations, pauvreté extrême, craintes permanentes du pouvoir des puissants, travail épuisant constituent le quotidien de sa famille. Elle se fera donc bandit et vengera les siens ! Touchante de naîveté mais aussi de détermination, Devî prend corps sous la plume de l'auteur et nous passionne tout au long de ce qui s'avère être une sorte de parcours initiatique.

Document sur l'Histoire de l'Inde qui ne manquera pas d'éveiller la curiosité des plus jeunes, Devî, bandit aux yeux de filles est aussi un roman d'aventure où s'enchainent cambriolages, kidnapping et jeu de cache-cache entre la police et les bandits.

Une héroïne atypique au centre d'un roman qui mêlent émotion, action et documentaire : le pari est réussit.

Il est là, né des sommets et de la neige, et il rit comme un enfant devant ma chute, un rire sans méchanceté, un rire pour dire le spectaculaire de la scène que j’ai offerte, avec mon choc et mon cri. J’essaierai plus tard de me souvenir de lui avant que je ne sache que c’était lui, avant qu’il ne devienne tout, mon souffle, mon désir, avant que son corps ne se confonde avec le mien, avant que je ne me noie entièrement en lui.

– Marion Roucheux

Après une second grossesse, quelques mois après son accouchement, notre protagoniste s’éloigne de sa vie familiale, envoyée dans une maison de repos. Nichée dans les montagnes, une vue plongeante sur un lac qui l’hypnotise, elle laisse les jours défiler. Sa famille ne lui manque pas. Ce silence et cette solitude deviennent son quotidien, et elle sait que le retour à la réalité sera violent.

Puis, elle rencontre un homme.

Une chute dans la neige, alors qu’elle se surprenait à vouloir skier. La voilà ensorcelée par cet être qui n’a connu que la montagne et qui réveille en elle un désir qu’elle n’avait jusqu’ici jamais connu. Commence alors une union interdite, dévorante, qui bouscule toute la normalité morne d’une vie.

Un premier roman qui déstabilise, explorant un désir féminin en éveil, à travers une plume à la fois crue et sensible – à fleur de peau.

Vincent Cuvellier et Charles Dutertre n'en sont pas à leur coup d'essai. Nous les avons découvert dans Tu parles Charles paru en 2002 aux éditions du Rouergue. Ils ont renouvelé l'expérience en 2006 avec La première fois que je suis née chez Gallimard et nous les retrouvons aujourd'hui dans cet album : . Une histoire d'amitié, de différence et de relativisme !
Josef est né tout petit, « un rien du tout de bébé », mais après un mystérieux voyage loin de son village de Mitidescu, le petit Josef ne va plus jamais cesser de grandir, grandir, grandir…
Si, dans un premier temps, ce phénomène inexpliqué lui permet d'aller à l'école puis de travailler, très vite, cette taille devient insupportable et le grand Josef s'éloigne du monde et s'emprisonne dans la maison de sa mère.
Heureusement, son meilleur ami, Karel, va le faire voyager et, face à la mer, face à la montagne, l'humain, quel qu'il soit, est toujours tout petit !
Les illustrations de Charles Dutertre sont ici plus complexes avec des tampons, des collages, des jeux d'ombres ainsi qu'un petit côté retro qui convient particulièrement bien au récit.

Alors que sa mère lui a lu la veille l'histoire de l'enfant chasseur, un jeune garçon, très impressionné par l'histoire de cet enfant qui vit seul dans la forêt parmi les animaux, décide de partir à la recherche du petit chasseur. Pendant son périple, il va croiser un écureuil, une carpe, un oiseau, un renard… jusqu'à ce que l'enfant qu'il recherchait vienne à lui…

Avec , nous raconte une histoire toute simple, celle d'un enfant qui rêve d'aventure et de nature, et qui trouve l'amitié. Mais l'intérêt principal de ce livre n'est pas l'histoire. Ce ne sont pas non plus les illustrations, toutes simples elles aussi, en bichromie : beaucoup de vert et quelques touches de doré.

Non, l'originalité de cet album vient du calque joint au livre. Y figure le profil rose du visage du petit garçon et quatre repères qu'on retrouve sur toutes les illustrations. Il suffit de poser le calque au bon endroit, en s'aidant des repères, pour voir apparaître les êtres que le petit héros croise pendant sa quête de l'enfant chasseur.

Un album original et ludique qui parle de nature, d'amitié et de liberté.

Voici l'histoire de Simon, qui découvre lors de l'enterrement de son grand-père l'existence d'un oncle dont il n'avait jamais entendu parler auparavant. Cet oncle, né d'une relation entre son grand-père et une femme allemande pendant la guerre, a été caché à la famille et est devenu un secret bien gardé. Malgré les réticences de sa grand-mère, Simon décide de mener sa propre enquête pour découvrir la vérité sur cet oncle et sur les circonstances de sa naissance.

Le récit de Simon est à la fois une quête personnelle et une réflexion sur les liens du sang, les conséquences à long terme de la guerre, la difficulté de la quête des origines et les souffrances causées par le silence et l'omerta. L'écriture de Sylvain Prudhomme est élégante et subtile, mêlant habilement fiction et histoire personnelle.

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Au cours de son enquête, Simon se rend en Allemagne, près du lac de Constance, où il pense avoir trouvé la ville et la rue où vit son grand-oncle. Il entre également en contact avec ce dernier, qui lui raconte son histoire et les circonstances de sa naissance. Simon découvre ainsi que son grand-père a eu une relation avec une femme allemande alors qu'il était prisonnier de guerre, et que leur fils est né de cette relation.

Le récit de Simon est à la fois touchant et poignant, mettant en lumière les conséquences des secrets de famille et l'importance de la vérité. Il montre également que la quête des origines peut être difficile et douloureuse, mais qu'elle peut aussi apporter une certaine paix et une compréhension plus profonde de soi-même et de sa famille.

« Je suis une force du Passé. Tout mon amour va à la tradition. Je viens des ruines, des églises, des retables d'autel, des villages oubliés des Apennins et des Préalpes où mes frères ont vécu. » Pier Paolo Pasolini

Pier Paolo Pasolini, c'est beaucoup de choses, parfois en même temps : poète, essayiste engagé (et non un intellectuel, dieu merci), romancier, journaliste, dramaturge, acteur, scénariste, et même grand cinéaste. C'est ce dernier office qui intéresse en particulier l'exposition du Nouveau Musée nationale de Monaco, Pasolini en clair-obscur (29 mars - 29 septembre).

Bien qu'il aimait à s'identifier en premier lieu comme « écrivain », c'est par ses films qu'il a captivé le grand public, et finalement les autres aussi. Le cinéma a porté ses idées politiques et ses intuitions spirituelles, jusqu'à devenir le cœur de son œuvre esthétique. Le beau livre qui accompagne l'exposition, publié chez Flammarion, se penche spécifiquement sur l'influence de l'art classique, mais aussi de ses contemporains, sur le visage de ses films.

Quels peintres ont inspiré le maître italien, de Caravage à Francis Bacon en passant par Pontormo, Pieter Claesz, Giorgio Morandi, Fernand Léger... Comment il a inspiré ses suivants aussi, ses années d'apprentissage à l'ombre du père, les débuts romains, le sacré dans son oeuvre, Accattone, Théorème, Salò... La postérité enfin, et la mort sordide.

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Visionnaires et provocateurs, à l'opposé de l'arrogance, ses films sont des fresques qui racontent les fractures sociales, culturelles et sexuelles de l'Italie d'après-guerre. Cinéaste qui plonge la dague dans la plaie, Pasolini sait que le diable est le jumeau de dieu. Il mêle le sacré et le profane, le mythologique et le moderne, pour peindre des tableaux vivants de la condition humaine. Un de ces artistes-médecins.

Ce beau livre met en exergue toutes les facettes de cet homme perdu qui a décidé d'avancer, avec une riche iconographie et des textes savants.

Sa nostalgie pour l'Italie préindustrielle ne coupe pas Pasolini du présent. Ainsi porte-t-il sur l'avènement de la société consumériste un regard d'une lucidité douloureuse. Elle lui inspire son ultime film, le plus politique, Salò ou les 120 Journées de Sodome.

Par sa radicalité, Salò déborde le champ du cinéma et empiète sur celui de l'art contemporain. Plus qu'un cinéaste, Pasolini a été un expérimentateur, un créateur de formes nouvelles - c'est sans doute ce qui explique la multiplication des hommages que les artistes lui ont rendus et lui rendent encore.

- Le commissaire de l'exposition, Guillaume de Sardes

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L’enfant des Lucioles est une bande dessinée en forme de quête initiatique. On y suit Fifrèle et sa famille de lutins, les Trotte-Source, alors que les constructions des humains ont asséché leur douce vallée.

C’est dans ce contexte de déréglement climatique que la jeune lutine va découvrir avec stupeur ses premiers pouvoirs magiques. Il y a peut être une autre solution pour le petit peuple…

Un récit tout en douceur qui s’atèle à traiter d’importants sujets d’actualité comme la cohabitation avec la nature et l’écologie mais aussi des réflexion sur la famille et le passage à l’âge adulte. Ce premier tome d’une tétralogie est une belle découverte à partager d’urgence.

Le résumé de ce conte est tellement simple qu'il tient en peu de mots. Nous dirons juste qu'il s'agit là de l'histoire d'un petit garçon dont la plus grande joie dans la vie est de regarder passer le train tous les soirs devant sa maison. Mais le petit garçon tombe très malade. Il va mourir. C'est injuste mais l'on n'y peut rien. Un seul espoir demeure dans son coeur : pouvoir un jour, monter dans le train.
est un conte, une histoire que l'on raconte à son enfant pour l'aider à trouver le sommeil. Mais un conte d'une force narrative et d'une poésie étourdissante. On en ressort, hagard, une larme au coin de l'oeil et l'on se dit, oui c'est ça la Littérature.
Jean d'Ormesson, avec cette petit récit triste et joyeux à la fois, nous emporte littéralement dans un monde d'une extraordinaire simplicité. Ici, pas de grands sentiments ni de phrases complexes, juste une belle histoire racontée avec pudeur et poésie. Les mots s'enchaînent, se bousculent, chantent et nous donnent à voir une famille, un enfant, un ami parfois, dans leur quotidien douloureux mais aussi dans leurs espoirs et leurs petits instants de bonheur.
Petits et grands, découvrez L'histoire de L'enfant qui attendait un train et laissez-vous portez par les mots, vous les garderez longtemps quelque part au fond de votre coeur.

Leïla Pelfresne