Si j'avais des ailes, je volerai jusqu'à toi, mon cher père pour tenter de te ramener dans notre « maison en dure », celle avec des murs et un toit. Celle que tu n'as jamais supportée et que maman a pourtant choisie, pour moi, mon avenir, notre avenir, Papa.
Mais si toi tu ne veux revenir, quel sera mon avenir ?
Même si tu as peur des mots que j'aime tant, tu as d'autres richesses, tu as tous ces souvenirs de voyages et de « vie d'avant » à me raconter. Et puis ces mots, ces phrases, ces livres, je pourrai te les apprendre. Tu pourrais les comprendre, j'en suis certain comme tu as su apprendre et comprendre l'univers de ce cinéaste, Tony Gatlif. Lui qui a su dompter à travers sa caméra, les tziganes que nous sommes restés, libres et fiers. Libres et fiers, Papa !
À travers ce court récit intimiste, un jeune tzigane, vivant désormais dans une « maison en dure », allant à l'école et aimant lire, s'adresse à son père, parti sans laissé de nouvelles depuis plus de quinze jours. Et à travers cette parole adressée à son père, résonne l'histoire encore vibrante de tous les tziganes, comme un chant, une plainte à écouter.
, auteur de nombreux ouvrages poétiques, nous offre dans Si j'avais des ailes, une vision de la vie et de la différence qui et peut parfois s'installer entre générations d'un même peuple. Ici un passé fait d'aventures plus ou moins heureuses face à un présent ou la nouvelle génération, semble vouloir vivre autrement sans pour autant renier ses traditions.