Au rang des martyrs prénommés Valentin, on compte Saint Valentin de Rome, martyr sous l'empereur Claude II le Gothique, fêté le 14 février, qui séduisit en paroles l’Empereur Claude, rendit la vue à la fille d’un magistrat, convertit son foyer au christianisme et fut décapité pour cela. Saint Valentin de Terni, mort vers 273, fêté aussi le 14 février, qui donnait des conseils aux amoureux ; mis aux arrêts par Claude II le Gothique, pour refus de se soumettre, rencontra Julia, la fille aveugle de son geôlier. Il lui rendit aussi la vue, et fut décapité pour cela.
Est-ce à dire que, quoique l’amour rende aveugle, et que Saint Valentin rendît la vue, un amoureux n’en verra pas plus clair ? Cette position est indéfendable et pour être moi-même amoureux d’une seule femme à la fois, mais de plusieurs dans la semaine, voire dans la journée, je me refuse à l’accepter.
Toutefois, le petit ouvrage publié par les Éditions Pascal Petiot (non pas en référence au tristement célèbre médecin) entend contester non seulement la légitimité de cette célébration, mais surtout la mettre à bas, la fouler aux pieds, et plus si affinités…
Réunissant une somme conséquente de documents, témoignages, citations, archives, caricatures, statistiques, histoires (pas toujours très) drôles, devinettes et autre épitaphe, Anti Saint Valentin entend vous démontrer qu’il est inutile de croire au grand amour ailleurs qua dans le journal de Bridget Jones, ou dans les contes fallacieux de Walt Disney.
Cœurs brisés, amants délaissés, maîtresses bafouées, couples gâchés et autres joyeusetés attendent ceux qui tourneront les pages du livre, qui compte plus de 580 pages de bonnes raisons de ne pas se mettre en couple.
Un florilège permettrait de se faire une idée au plus juste de ce qui se trame entre les lignes. Nous préférons avertir notre lectorat qu’un tel ouvrage, contestataire au second degré n’est l’apanage que des comploteurs, bonimenteurs et engeances spécieuses de cet acabit.
Car en vérité je vous le dis, même s’il était homosexuel et hypocrite, Aragon l’avait bien dit, « la femme est l’avenir de l’homme », et inversement, si tant est que l’un comme l’autre arrêtent de vouloir constamment mettre l’autre à quatre pattes.
Ou alors dans le cadre d’une intimité qui ne regarde qu’eux.