Le choix de la déchirure

« Marion Robert n’a pas toujours voulu être dentiste » ! En revanche, à l’inverse de sa sœur Emmanuelle, elle n’a jamais voulu se mettre en situation de conflit avec leurs parents. Aussi, s’est-elle laissé porter par ses études pour finir dans la même clinique dentaire que son père, à ses côtés puis finalement à sa place à Montréal, alors que sa sœur vivait avec son amie en Abitibi.

Gérard Grucker et son neveu Bruno forment un duo hors du temps. Relieurs de profession, ils donnent une seconde vie aux ouvrages ayant souffert des affres du temps. Depuis leur atelier de Goxwiller, dans le Bas-Rhin, grâce à des techniques ancestrales, ils prennent soin avec la même attention des anciens ouvrages précieux comme des textes déchirés à valeur affective.

« Sans doute que ça a commencé comme ça. Dans une commune qui décline lentement, au début des années 1980. Des gosses qu’on retrouve évanouis en pleine journée dans la rue. [...] Ces enfants endormis avaient les yeux révulsés, une manche relevée, une seringue plantée au creux du bras. » Parmi ces âmes égarées, celle de Désiré — cet oncle dont personne ne parle vraiment, sauf pour dire que c’est tout de même un beau gâchis, cette histoire.

La médiathèque de Haguenau (Alsace) a créé une exposition itinérante visant à promouvoir sa collection patrimoniale et le métier de relieur. Dans une vitrine en forme de malle de voyage, une lettre manuscrite de Diebold Lauber, imprimeur Haguenovien est mise en valeur dans un cartonnage d’exception, réalisé par notre relieur. Des photographies expliquant la fabrication du cartonnage et des outils du relieur sont également présentés.

Le Prix Jan Michalski 2019 a été décerné à Zeruya Shalev pour son roman Douleur (Gallimard, 2017), traduit de l’hébreu par Laurence Sendrowicz. Traduite en plus de vingt langues, l'oeuvre de Shalev a été récompensée par des prix prestigieux, dont le Prix Corine 2001, le Prix Wizo du livre 2007 et le Prix de littérature mondiale du magazine Die Welt 2012.

ROMAN FRANCOPHONE - Amélie Cordonnier nous plonge dans la violence intime d'un couple. Non non, pas la violence de tous les jours, un peu banale : une violence d'une intensité irrespirable. Un roman infernal et subjuguant. Explosion en plein vol assurée.

C’est, comme la tradition l’exige, à l’hôtel de Massa que Cécile Boyer-Runge, PDG du groupe, accompagnée des éditeurs de la maison, accueillait les libraires pour une présentation de la future rentrée littéraire, pour les maisons Laffont, NIL et Julliard. « Riche, variée, subtile, intelligente », assure-t-on, une rentrée qui a pour point commun une « exploration de l’intime profondément ancrée dans le réel ».

Il y a un peu plus de vingt ans, le 18 novembre 1995, Mohammed Khaïr-Eddine s’éteint dans un hôpital à Rabat. « L’enfant terrible » de la littérature marocaine francophone laisse derrière lui des textes de révolte et d’amertume, des témoignages déchirants et déchirés entre la douleur de l’exil et l’amour du pays, des pages subversives où le mot devient cri, où le langage devient lutte, où le poète se transforme en éclaireur révolté, en marginal engagé, prenant tous les risques et brisant toutes les conventions. 

Voilà maintenant plus d'une semaine que les troupes sont divisées, au sein des auteurs membres du PEN America : d'un côté, ceux qui récompenseront Charlie Hebdo, pour leur combat dans la liberté d'expression, de l'autre ceux qui s'interrogent quant à la nécessité de couronner ces gus, certes joyeux, mais provocateurs, et arrogants. Deux visions du monde, et un véritable cas d'école pour tout professeur de philosophie.

Le phénomène de l'auto-édition révolutionne l'industrie du livre, tandis que n'importe qui peut désormais publier un ouvrage, voire un best-seller pour les solitaires qui rencontrent le succès commercial. Et ce choix peut rapporter gros, si bien que même des auteurs de notoriété établie finiraient par délaisser leurs éditeurs traditionnels, avec lesquels ils ont entretenu parfois des relations de longue date, pour rejoindre les rangs des autoédités.

Quand ils sont en ville, ils ont des noms à coucher dehors, sont respectables et ne disent rien, sinon oui d’un signe de tête pour repartir plus vite d’où ils viennent.

. « Sur le trottoir d’en face, c’est Montrouge », commente, presque avec effroi, un éditeur du groupe qui, comme d’autres intervenants au fil de cet article, optera pour l’anonymat.