Nan Wu, venu aux États-Unis pour préparer un doctorat avant de rentrer en Chine enseigner, voit
ses projets bouleversés par la répression de Tian’anmen. Résolu à ce que son fils grandisse loin de
son pays natal et de sa violence endémique, Nan abandonne ses études et fait venir auprès de lui
femme et enfant. À force de sacrifices et d’efforts, il parvient à racheter un restaurant et une
maison, mais cette apparente réussite sociale ne le guérit pas de ses deux blessures fondamentales : l’absence de passion pour son épouse et ses ambitions de poète, qui cèdent régulièrement devant les contraintes professionnelles et sociales qu’il s’impose par peur du lendemain.
Cinquième roman de Ha Jin, La Liberté de vivre est le premier à se dérouler hors de Chine. On y
retrouve sa profonde humanité et son style épuré, qui sert aussi bien les descriptions pastorales
que le récit détaillé des vicissitudes d’une vie à la fois banale dans son quotidien et exceptionnelle
dans son parcours. On y découvre en outre une critique acerbe des deux modèles sociaux entre
lesquels est déchiré le héros et une série de vignettes attachantes qui s’assemblent en une fresque
épique où la nostalgie le dispute à l’énergie créatrice. Cette mosaïque de lieux et de personnages
compose le grand roman qui restait à écrire sur la vie quotidienne des Sino-Américains.
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