#Essais

La musique dans les pays tchèques

Guy Erismann

Qui a dit qu'avant Smetna il v avait des musiciens tchèques mais pas de musique tchèque ? L'auteur de la Vltava (Moldau) qui fut le " réveilleur " de la musique tchèque au XIXe siècle s'inscrit en vérité dans une généalogie riche de toute l'histoire de son pays. Ce cœur de l'Europe centrale, carrefour des christianisations d'Orient et d'Occident, fut écartelé entre les guerres, les religions, les dynasties, les langues. Son passé, si bien inscrit dans l'architecture et la sculpture de Prague, irrigue la musique depuis le Moyen Age, quand les liturgies orientales coexistaient avec l'Ars nova ; terre de Réforme et de Contre-Réforme, la Bohême connut, après la grandeur de Charles IV et la révolution hussite, après les fastes de la cour de Rodolphe II, des années de " ténèbres " d'où se dégage un baroque tchèque, avec son cortège d'artistes populaires et savants. C'est Prague qui accueillit Mozart et lui fournit le bonheur de ses plus beaux triomphes. Au XIXe siècle, celui de Verdi et de Wagner, de Liszt et de Berlioz, dans une Europe en refondation, la musique fut associée à la conquête de l'identité culturelle et langagière. Smetana, compositeur de La Fiancée vendue, de Dalibor et de Libuse, en sera le premier artisan et l'étendard. Le temps de Dvorak et de Fibich, celui de Janacek et de Martinu, et de bien d'autres, prolonge cette épopée jusqu'à nos jours, à travers une histoire cahotique, et des événements politiques majeurs. La musique aussi " prend la parole ", elle témoigne et elle agit. La musique est l'histoire.

Par Guy Erismann
Chez Fayard

0 Réactions |

Editeur

Fayard

Genre

Musique, danse

Commenter ce livre

 

14/11/2001 605 pages 32,00 €
Scannez le code barre 9782213592053
9782213592053
© Notice établie par ORB
plus d'informations