Sounkalo Djibo

Ce travail se base sur le présupposé théorique selon lequel, certaines tâches réelles complexes (par exemple travailler dans une centrale nucléaire) impliquent la mise en oeuvre conjointe de connaissances déclaratives et procédurales pour raisonner sur des informations nombreuses et variées, pour produire en temps limité, une solution fiable. D'un point de vue cognitif, il s'agit alors de saisir et de rendre compte de la complexité du processus interactif qui aboutit ou qui échoue à trouver une solution adaptée à la demande. La réactivité cognitive décrit un tel processus à savoir "la manière dont un opérateur sollicite de façon satisfaisante l'ensemble de ses fonctions psychologiques et cognitives nécessaires à l'exécution correcte de sa tâche" . Ce concept est mis à l'épreuve à travers la Météorologie, afin d'identifier la nature des activités exécutées par les opérateurs et la dimension cognitive de ces activités. D'un point de vue ergonomique, il s'agissait de voir leur impact sur l'organisation du travail des opérateurs, afin de proposer des préconisations concernant la relation avec la clientèle(entreprises de travaux publics, agriculteurs)et le grand public.

Fatou Djibo née Fadima Hassane Diallo à Téra au Niger a pour père le chef de canton et pour mère une femme célébrée pour sa ferveur et ses connaissances religieuses. C'est l'une des premières Nigériennes sur les bancs de l'Ecole française, fortement encouragée par le chef de famille. Une cellule familiale atypique où la tolérance et l'ouverture aux autres étaient le maître mot et où les préjugés n'avaient pas leur place. Tout au long de son existence, une existence d'engagements sur tous les fronts, Fatou Djibo agira en fonction de cette vision. Disparue en 2016, elle laisse le souvenir d'un personnage emblématique. Cet ouvrage est le récit de sa vie racontée par une de ses enfants.

Pour Soungalo Traoré, la structure-même de l'économie d'un pays est indicatrice de sa capacité de production. Il faut de grands groupes industriels, des champions, pour générer l'essentiel du PIB, en raison des économies d'échelle permises par le gigantisme. Il faut aussi en amont et en aval des sous-traitants, des fournisseurs, des distributeurs et des prestataires de services, constitutifs d'autant de PME créatrices d'emplois qualifiés et rémunérateurs. Seule une fiscalité soucieuse de développement davantage que de recettes budgétaires immédiates peut instaurer les protections indispensables à l'édification de groupes industriels nationaux et au différé temporaire d'imposition, nécessaire à l'intégration des PME informelles dans le secteur structuré. Les PME notamment, n'ont besoin que d'une " période franche " de TVA, de durée limitée, pour devenir des entreprises citoyennes, en lieu et place des simples objets de survie qu'elles sont pour la plupart, en Afrique subsaharienne. Une fiscalité en priorité soucieuse de développement, c'est ce que l'auteur détaille et défend dans cet ouvrage.

En ce jour de retrouvailles maman prenait joyeusement des nouvelles fraîches de papi Edmond qui conduisait. Je devinais plus tard ce rôle interprèté parfaitement par ma mère rieuse et pleine d'entrain. Ce camouflage lyrique dont mon grand-père s'était masqué tout aussi bien. La dissimulation de la gêne provoqué par l'échec de notre aventure africaine était ici faite avec une jovialité presque sincère. Mais aussi en des manières pudiques si fréquemment employées afin qu'illusoirement on ne montre rien de ses vrais sentiments. Et effectivement j'étais dupe de cette forme de politesse. Du haut de ses dix ans, mon grand frère quand à lui savait déjà aussi travestir les pensées qu'il donnait à voir. Daouda assis sagement près de moi était à demi plongé dans sa bande-dessinée superman. Un soleil levant projetait une lumière de feu créant une aube vaporeuse, ouate et fraîche. Devant la lumière perçante, au travers de la vitre de la Peugeot 504 bleu métalisé, mon regard d'enfant curieux et tout aussi innocent de cinq ans se noyait dans des étendues de verdures champêtres.

Dans Escale au Sahel, Gbadagli et AD son compagnon partent pour un voyage d'enseignement à Zinder à 1000 km de Niamey, la capitale du Niger. Sur le campus, Aicha, fille d'un richissime homme d'affaires mais intégriste tombe éperdument amoureuse de Gbadagli non sans susciter des inquiétudes chez son compagnon. Mais Aicha les rassure et organise avec leur complicité une évasion vers Lomé sa ville de rêve. Cependant, le terrorisme ambiant du Sahel se fera inviter au dernier moment. Le rêve se métamorphosera-t-il en réalité ou mirage ? Les coups de la vie raconte la rencontre entre Bernard et la belle Seyram tous deux élèves ; ils décident de former un couple après les études. Mais l'affectation d'un jeune douanier avec son arsenal financier chamboule tout. Bernard est en touche. Quelques années plus tard, d'autres affectations vont ouvrir le pot-aux-roses. Seyram découvre la vraie nature de son mari qui l'abandonne au moment où Bernard devient un riche homme d'affaires. Peut-on rattraper le temps perdu ?

"Des spectres hantent l'Europe." Telles sont ces silhouettes errantes bloquées aux frontières, là où le capitalisme triomphant poursuit son expansion, levant toutes les barrières. Ces corps étrangers, racialisés, fantômes d'autres oppressions passées, s'entassent dans des zones-frontières devenues lignes de front, antichambres d'Etats-nations de plus en plus fermés. Confrontés à la violence du refus de l'asile et de l'accueil, les exilés élaborent des contre-conduites pour résister à leur déshumanisation programmée, à la politique qui vise à les faire disparaître. Ici et là, des mouvements citoyens essaiment et défendent de nouvelles formes d'hospitalité militante, dessinant les contours d'une contre-Europe de l'accueil. Le livre entreprend de redonner un nom et une histoire à ces figures spectrales. Derrière ces ombres, il y a Abiy, jeune Ethiopien de 20 ans, ou encore Hamada, Erythréen à peine plus âgé. Comment ont-ils survécu à la "jungle" de Calais ? Pourquoi ont-ils transité par La Chapelle ? Qu'est-ce qui les a conduits en Belgique et dans quelles conditions ont-ils vécu là-bas ? Que pensent-ils de leur nouvelle vie en Angleterre ? En suivant un petit groupe d'exilés de Calais à Londres, le livre nous fait éprouver les conditions de vie que le gouvernement impose aux migrants sans statut, les effets concrets des politiques européennes de non-accueil, la façon dont les exilés s'y adaptent et résistent, leurs relations avec les bénévoles,les citoyens, leurs motifs, leurs craintes et leurs rêves.