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Jimjilbang

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BD tout public

Jimjilbang

Elève aux Arts déco de Strasbourg, Jérôme doit partir en voyage d'études au Japon, qu'il a toujours rêvé de visiter. Les circonstances en décident autrement. Avec ses camarades, il se retrouve en Corée, pays dont il ne sait rien. Aussi aimable que soit l'accueil des Coréens, le séjour se passe mal. Revenu en France, Jérôme tente de se purger d'un malaise profond en dessinant une histoire basée sur son expérience. Loin de l'humanisme et de la curiosité de rigueur dans un récit de voyage, le héros de Jimjilbang (nom du sauna coréen) affiche peur et dégoût à travers une Corée lavée de ses couleurs. Affublé d'une tête de cachet d'aspirine, cet avatar ingrat d'Alice traverse le miroir et se perd dans un monde où tout est trop grand ou trop petit, trop propre ou trop sale, trop minéral ou trop charnel. Fatigue et isolement engendrent chez lui la peur, la paranoïa et l'aliénation. La foule, la nourriture ou l'architecture, tout lui semble étrange, donc effrayant. La ville est un labyrinthe menaçant. Le petit Français cite Voltaire, se plaint de la nourriture, ronchonne que personne ne parle sa langue et gémit qu'il aurait dû écouter maman. Quand la beauté du pays lui apparaît, il est trop tard, il faut rentrer. Son départ n'a pas plus de sens que son arrivée. La Corée aura joué le rôle d'un révélateur : aussi loin qu'il aille, l'homme emporte dans ses bagages sa solitude et sa peur.

04/2014

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BD tout public

Bien normal

Compressé dans le métro parisien, coincé entre un enfant qui hurle et une grand-mère qui sent l'urine, Jérôme Dubois procède à un exercice de résistance mentale pour échapper à la pression de la foule blanchie par la lumière blafarde des néons. Quatre cases s'alignent dans son cerveau ; la grand-mère est rapidement mise sous terre et l'enfant abandonné sur une aire d'autoroute. Cet exercice de survie en milieu humain est pratiqué en secret par un grand nombre d'inconnus épuisés par les injonctions positives de l'époque. Mais il faut être un styliste émérite pour transformer de telles scories mentales en guillotines prêtes à officier pour le bien-être de l'humanité. La candeur de l'enfance, les miracles de la technologie, l'émancipation par le travail et la fugacité de l'existence, autant de poncifs qui sont ici consciencieusement décapités à la plus grande satisfaction du lecteur. Car, disons-le, c'est avec un peu moins de bons sentiments et un peu plus de misanthropie que le monde sera sauvé. Bien normal est le troisième livre de Jérôme Dubois. Dans cet ouvrage, il fait le choix de la couleur, et compose chaque histoire avec deux teintes différentes. Après Jimjilbang et Tes yeux ont vu, ce recueil présente une nouvelle facette du travail de Jérôme Dubois et témoigne de son inventivité à toutes épreuves.

08/2018

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