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Gérard Macé

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Gérard Macé la "pensée littéraire"

Fondée par Michel Minard en 1954, "La Revue des Lettres modernes" est une collection de séries monographiques et thématiques consacrées aux écrivains modernes et contemporains.

03/2022

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Critique

Les mondes de Gérard Macé

Gérard Macé ne cesse de manifester un amour lucide pour la littérature, qui ne sombre ni dans les coquetteries du nihilisme, ni dans le déni de la responsabilité. Il ne cède jamais à l'orgueil qui fait du style un bain lustral et de l'écrivain un éternel innocent (les pages sur Céline sont éclairantes sur ce sujet) ; mais il se refuse tout autant au pessimisme, préférant inventer par les mots l'avenir que plus rien ne semble désigner. Moderne selon ses propres voies, Gérard Macé refuse tout autant d'opposer la mimèsis et la sémiosis, la dimension référentielle de la littérature à sa dimension rhétorique et formelle. Quand de nombreux écrivains font mine de rompre les liens entre les mots et les choses, de rêver une oeuvre qui ne tiendrait que par la force de son style, Gérard Macé tient les deux bouts de la chaîne, conjugue deux réalités indispensables à toute vie et à toute création : la matérialité du monde et les signes qui lui donnent sens. Actes du colloque qui s'est tenu en novembre 2017 à l'Université de Grenoble réunissant un grand nombre de spécialistes, français et étrangers (américain, anglais, chinois, japonais) et proposant une approche aussi large que possible de la totalité de l'oeuvre, des premiers volumes recueillis dans Bois dormant jusqu'aux ouvrages illustrés sur l'Italie, le Japon ou l'Afrique.

10/2018

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Le dernier des Egyptiens

"De Champollion, j'ai d'abord su qu'il n'était pas en Egypte avec Bonaparte ; que de la pierre de Rosette il n'a jamais vu que des copies plus ou moins fautives ; qu'il souffrait de la goutte et de ses pieds enflés comme ceux d'Odipe ; qu'il entendait rugir un lion dans le nom de Cléopâtre, et qu'il s'évanouit devant son frère quand il eut trouvé le secret des hiéroglyphes... Puis j'ai su que pendant l'hiver 1827 on lui fit la lecture des romans de Fenimore Cooper, en particulier Le dernier des Mohicans. Je l'ai suivi sur cette piste romanesque, à travers une forêt qu'il cherchait peut-être à déchiffrer en même temps qu'il s'intéressait aux moeurs et aux coutumes "des nations sauvages de l'Amérique"". Gérard Macé.

01/1989

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Littérature française

Bibliothèque tournante

"Rassembler en un volume des entretiens, c'est transformer des mots de circonstance en livre pour dessiner rétrospectivement un parcours : les entretiens cessent alors d'escorter la parution d'un livre pour esquisser une trajectoire, donner à lire des inflexions et des continuités, apprécier une oeuvre en mouvement, avec ses accords et ses basses continues. Et par leur juxtaposition, les entretiens deviennent un livre supplémentaire qui s'ajoute aux précédents, mais sans les surplomber : s'invente là un autre régime de la parole littéraire, entre la spontanéité de la conversation et la recherche de l'écrit, entre la réponse vive aux injonctions du présent et le temps de la réflexion. Les livres de Gérard Macé sont déjà tout entiers dans cette alliance entre la souplesse de l'oralité et l'érudition livresque, les souvenirs des patois de l'enfance et la conquête de la bibliothèque." - Laurent Demanze

01/2024

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Ici on consulte le destin

Le mot "destin" que Gérard Macé fait figurer dans le titre énigmatique de son livre appartient tout autant à la mythologie qu'à la cartomancie, et par conséquent définit la double inquiétude d'un poète qui de longue date, entre fatalité et prédication, s'est enjoint d'ausculter par bribes l'enchaînement des scènes de l'enfance en même temps que leur inexorable déformation dans la boule, plus ou moins magique, du rêve. Ce faisant, il nous fait mieux comprendre aussi que l'écriture de soi ne peut être pour le poète qu'une projection fantasmée de la mémoire du monde, de ses rites et de ses fables. Au seuil du livre, Macé s'impose de parler "comme on répond au sphinx" et publie quarante "mots de passe" . En les disposant chacun en quatrain de façon à associer en miroir des images présentant entre elles le plus grand écart, le poète semble avoir cherché, dans le sillage du surréalisme, à résoudre poétiquement les contradictions du réel. Et cela l'a conduit à établir comme poreuse la frontière entre les deux pans cardinaux de la vie humaine, l'éveil et le songe. Il s'est agi ensuite pour lui d'essayer de formuler "ici" la clé de l'énigme, qui tout en neutralisant la sentinelle du Temps lui permettrait de rouvrir un accès harmonieux vers le royaume des morts : "Une porte à tambour /pour entrer dans les rêves /L'esprit toujours léger /mais l'inquiétude au coeur". L'un des charmes de ce recueil tient à la reprise de certains vers d'un poème à l'autre : des bribes de souvenirs, modulées discrètement comme autant de mirages, circulent des premières pages du livre vers les poèmes plus longs des deux dernières parties : "Images de la caverne" et "Sous les nuages de Magellan" . Signe de l'intense et mystérieuse combinatoire entre les éléments du réel, cette dernière section est la transcription d'un rêve quasi-nervalien que fit l'auteur "au cours d'une nuit d'octobre" , et dans lequel il a justement rêvé avoir mis en vers un de ses propres livres paru chez Gallimard en 1995, L'autre hémisphère du temps. Mais à la différence des grands Voyants de la fin du dix-neuvième siècle, la poésie ne tombe pas dans la prose, c'est au contraire une certaine prose qui revient chanter là, apurée, dans le poème.

04/2021

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Littérature française

Vies antérieures suivi de Les trois coffrets

"C'est grâce à un nom de femme, aussi mystérieux que les lettres effacées d'un alphabet ancien, aussi difficile à retenir qu'une langue apprise et jamais parlée, que m'est revenu non le souvenir d'un rêve, mais le souvenir d'avoir rêvé". Gérard Macé réunit ici deux de ses ouvrages et compose ainsi un bel autoportrait, vu à travers mille vies. Le premier livre, Vies antérieures, nous porte à la rencontre de personnages célèbres et d'inconnus. L'occasion de s'arrêter un moment avec le scribe égyptien, le vitrier de Baudelaire, le poète persan Tarafa, Clérambault le maître déçu de Lacan, un Henri Michaux fantômatique ou Clelia Marchi qui écrivait sa vie sur un linceul... Les trois coffrets, ensuite, nous invite dans l'intimité de l'auteur. On y suit, entre prose et poésie, le destin d'une jeune femme morte à Rome et de Crepereia Tryphaena, la poupée sculptée retrouvée dans son sarcophage. Une aventure "archéologique" qui nous conduit à l'histoire d'un traumatisme, lié au père de "l'écrivain colporteur".

10/2022

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