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Faranirina Rajaonah

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Histoire internationale

Cultures citadines dans l'océan Indien occidental (XVIIIe-XXIe siècles). Pluralisme, échanges, inventivité

Le caractère cosmopolite des villes en fait des points d'observation privilégiée des sociétés pluriculturelles du carrefour de l'océan Indien occidental. De différentes disciplines, les auteurs étudient ici, sur le temps long (XVIIIe-XXIe siècles) et à partir de sources variées (écrites, orales et matérielles), les rencontres qui ont contribué à la formation de "cultures des franges" aux Mascareignes, à Madagascar, dans l'archipel des Comores, au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique. Ainsi, l'aménagement des espaces de vie renvoie à des métissages entre des ressources de l'ici et de l'ailleurs : l'Occident ou d'autres horizons du monde indianocéanique. Des processus comparables d'hybridation sont encore perceptibles dans les domaines de la langue, de la musique, de la danse ou du politique dans des cités mieux connectées que les campagnes à l'étranger, volontiers associé à la modernité. Dans cet entrecroisement des cultures, la circulation ne se fait jamais dans un seul sens, même en situation coloniale. A l'occasion de ces échanges, certains individus et groupes sociaux, étrangers ou du cru, jouent le rôle de passeurs et contribuent au dynamisme de leurs cités. A côté des élites, des jeunes de divers milieux diffusent également les innovations. L'inventivité de la jeunesse peut d'ailleurs infléchir le cours de la politique. Grâce à ces intermédiaires, les cités renforcent leur statut de lieux de pouvoir. Mais, autres médiateurs, des gens de lettres dénoncent, à travers des romans et des poèmes, les dangers de la ville et la précarité des citadins les plus démunis. En effet, malgré des moments sous le signe de l'interculturalité ou du partage, ainsi lors de fêtes, les sociétés urbaines, traversées de multiples clivages, connaissent des tensions. En témoignent des conflits autour du contrôle des informations et de l'occupation des lieux de culte ou la concurrence entre les défenseurs des croyances du terroir et les prédicateurs des nouvelles Eglises. Mais les nouveautés sont aussi utilisées dans les stratégies personnelles comme ressources pour renégocier sa place au sein de la communauté et faire son chemin dans la complexité des mondes urbains.

04/2011

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Religion

Lettres de Tananarive. Jean Beigbeder à son père, 1924-1927

De Tananarive, où il dirige, de 1924 à 1927, le "Foyer", une section des Unions chrétiennes de jeunes gens, Jean Beigbeder écrit à son père en France. Docteur en droit, protestant aux racines béarnaises, il est convaincu des vertus du scoutisme dans la formation du citoyen. Tout comme lui, sa femme Odette Meyer a une solide expérience des mouvements de jeunesse. Beigbeder parle de son travail, des premières troupes d'éclaireurs ou des réunions protestantes, évoque sa vie quotidienne en même temps qu'il prête attention aux nouvelles de France. Ses lettres rendent également compte du fonctionnement des réseaux protestants en France et à l'étranger. Voilà qui fait toute la richesse d'une correspondance, conservée dans son intégralité (132 lettres), à la croisée de l'individuel et du social. L'intérêt des lettres vient également de ce qu'elles disent du moment colonial dans une capitale où les Vazaha, les Européens, doivent prendre leurs marques, alors même que les Malgaches subissent la discrimination. Les années 1924-1926 d'embellie économique sont aussi celles de la montée de la contestation anticoloniale, s'exprimant d'abord dans la revendication de l'égalité. Dans ce contexte, l'expérience du Foyer paraît exceptionnelle. De fait, Jean Beigbeder, alias Rabegy ou encore Z'oeil de chouette, son totem de scout, est un médiateur culturel. Il cherche à faire du Foyer un "espace franco-malgache", avec la possibilité pour des "jeunes" de différents âges, bridés dans leurs aspirations, d'accéder à la culture européenne, tout en participant à la valorisation de la leur propre. Il ne remet pas en cause la colonisation, mais son intérêt pour Madagascar est manifeste.

07/2019

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Ethnologie

Jeunesses et dynamiques générationnelles XIXe-XXIe siècles (Madagascar, Mozambique, Afrique du Sud). Cahiers Afrique n° 29

"Continent jeune" : l'Afrique l'est indéniablement. En effet, par leur poids démographique, mais aussi par leurs façons d'intervenir dans le cours des évènements, les jeunes apparaissent comme des acteurs sociaux majeurs. Ils sont bien souvent les médiateurs entre leurs sociétés et l'ailleurs, s'inscrivant ainsi parfois en rupture avec leurs aînés. Cependant, la place des aînés comme modèle demeure. Aussi se pose la question des rapports entre les générations, susceptibles d'inversion, de confrontation ou bien encore de conformité au rôle qu'on attend de jeunes. Ce numéro étudie les jeunesses, sous ces différents angles, en en soulignant la polysémie ainsi que les contours flous de la catégorie de " jeunes ". L'Afrique du Sud, le Mozambique et surtout Madagascar sont les terrains privilégiés des contributions de ce Cahiers qui s'emploie à mettre en avant une grande variété de sources : des archives officielles, bien sûr, mais aussi l'iconographie, la littérature et des enquêtes orales. L'ouvrage témoigne de la diversité des interventions présentées dans le cadre du séminaire de master "Sociétés de l'océan Indien occidental aux XIXe-XXe siècles" de l'Université Paris Diderot. De 2008 à 2012, ce dernier avait pour thème "les Jeunesses dans l'espace indianocéanique". Cette publication donne un aperçu de sa richesse. Elle est enfin la concrétisation de la convention liant l'Université d'Antananarivo et celle de Paris Diderot puisque des anthropologues, historiens et professeur de lettres appartenant à ces deux institutions y ont participé.

01/2017

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Sciences historiques

L'arbre de la vie. Le passé recomposé du colonel Rakotonirainy Alphonse

En 1960, Madagascar venait d'avoir son indépendance et devait se doter d'une nouvelle armée. Le lieutenant Alphonse Rakotonirainy, saint-cyrien de la promotion du maréchal Bugeaud, fut invité à rentrer à Madagascar pour rejoindre cette nouvelle armée, alors qu'il était au front à la frontière algéro-tunisienne avec l'armée française. Avec d'autres saint-cyriens, ils définiront les bases et les objectifs de cette armée malgache. Quinze ans plus tard, le 30 juillet 1976, sur les ondes de la radiotélévision malgache, par la voix de Didier Ratsiraka, président de la République démocratique de Madagascar, les Malgaches apprenaient stupéfaits le "crash" d'un hélicoptère Alouette III dans lequel périrent ses sept passagers : le colonel Joël Rakotomalala, Premier ministre, Pierre Rajaonah, ministre du Développement rural et de la Réforme agraire, le lieutenant-colonel Alphonse Rakotonirainy, chef de l'Etat-Major général de la Défense nationale et des Forces armées populaires, le commandant Martin Rampanana, directeur de cabinet militaire du Premier ministre, le sous-lieutenant Todisoa Angelson-Marie, pilote de l'hélicoptère, l'adjudant-chef Fernand Ndriamananto, mécanicien de l'hélicoptère, et monsieur Victor Raymond Randriantsoa, caméraman de la Télévision malagasy. Les "accidents ", décès et disparitions suspects de personnalités sont nombreux durant cette période. Trop nombreux tout d'un coup pour qu'on ne pense plus à des hasards, les rumeurs circulant alors sans jamais être démenties ou dénoncées. Les causes de cet "accident" n'ont jamais été élucidées : aucun rapport publié. Et c'est d'ailleurs ce qui est le plus troublant, ce silence...

09/2019