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Céphalophores

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Littérature française

Céphalophores

"Tous ceux et celles que l'amour a saisis, et qui s'en vont transis de la pensée de l'autre, ardés par le regard de l'autre, marchent ainsi en somnanbules. Ils ont la tête ailleurs, comme on dit. Leur front est resté lové dans la chaleur et dans l'odeur du cou de l'autre, appuyé contre son épaule. Ils, elles, portent leur tête en offrande à l'aimée, à l'élu, à moins que ce ne soit la tête de l'autre qu'ils, elles, portent ainsi en très secrète et tendre procession.
Oui, on a vraiment la tête ailleurs lorsqu'on est amoureux, - alors, quand c'est pour l'Eternel que l'on s'est enflammé, on a la tête infiniment ailleurs. On est un funambule, avec, en guise de balancier, son coeur en bandoulière et sa tête épanouie tel un bouquet de fleurs de mai. Tous ceux et celles que l'amour a ravis sont des céphalophores, des êtres en proie à une miraculeuse catastrophe". Sylvie Germain.

12/1996

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Littérature française

La légende de sainte Valérie

Selon la légende, sainte Valérie était une jeune fille de Limoges, convertie au christianisme par la prédication de saint Martial, premier évêque de la ville. Décapitée sur ordre de son fiancé resté païen, elle devint une martyre céphalophore, c'est-à-dire qu'elle porta sa tête dans ses mains après son violent trépas. Cette mort spectaculaire lui valut d'être la sainte la plus représentée sur les fameux émaux limousins du Moyen Age. Mais Valérie ne fut pas oubliée par la suite. Au XIXe siècle, les Vies des saints s'imposèrent comme un enjeu mémoriel car, avec le développement de la science historique, des chercheurs se mirent à contester la véracité des faits mais également la chronologie de ces légendes du passé. C'est dans ce contexte que Jules de Douhet, littérateur ayant des velléités historiques, publia en 1841 son roman-feuilleton La légende de sainte Valérie où il fait revivre l'Aquitaine et particulièrement le Limousin entre fantasmes et réalités d'une Antiquité tardive et d'un patrimoine oublié. Cette oeuvre qui célébrait les racines de l'Aquitaine chrétienne à travers ses premiers saints, Valérie et Martial, garde toute son actualité à présent que les habitants d'un grand Sud-Ouest s'inscrivent dans une "Nouvelle-Aquitaine".

03/2018

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