Tifenn écrit son journal, avec un stylo et ses 17 ans. Mais il n'y est pas seulement question d'amourettes au doux parfum de sébum, de son rôle d'entremetteuse foireuse ou de la pelle qu'elle a malencontreusement roulé à une bonne copine durant sa dernière cuite. Non. C'est surtout le déballage d'une fille complexe, orpheline depuis ses 3 ans puis adoptée.
Tifenn souffre d'une maladie encombrante, qui reste un mystère pour tous à l'exception de ses parents. Mais désormais, elle ressent le besoin d'en discuter avec son grand frère, Geoffrey. Le hic, c'est que lui s'est barré voilà une petite décennie, pour cause de conflits permanents avec les adultes en présence. Mais grâce à ce merveilleux outil de communication qu'est Facebook, Tifenn va retrouver sa trace. Elle découvre que son aîné joue dans un groupe punk. Ni une ni deux, la voilà qui part en tournée, pour le retrouver lui et se retrouver elle surtout.
Avec , nous plante un décorum plutôt atypique et assez dépaysant, peu ou prou exploité en littérature jeunesse (des punks incuriques, de la bière à gogo, Katy Perry en citation, Rennes...) La plume est cash, fluide et réellement propre au langage usité par une ado (ce qui nous change déjà de la plupart des journaux intimes romancés sur le marché.)
Les dialogues tapent juste, le rythme est rafraichissant et les personnages, parfois caricaturaux, n'en sont pas moins fichtrement attachants. Autrement dit, voilà un bouquin auquel on ne s'attend pas et la surprise est plutôt bonne. La fin n'est peut-être pas celle que certains souhaiteront lire mais elle a le mérite de détonner...