Bourse étudiante : conséquence funeste du nouveau calcul
Alors que Laura D. raconte dans Mes chères études qu'elle a eu recours à la prostitution pour financer son cursus universitaire, un lecteur de Libération a fait parvenir un courrier au journal pour témoigner de son indignation au sujet des bourses universitaires.
« Nous avons les mêmes revenus modestes et les mêmes charges, pourtant la bourse que percevra mon fils pour l’année 2008-2009 sera de 2 100 euros, contre 3 600 euros cette année. Handicapé à 80 %, il n’est pas question pour moi de trouver un boulot pour l’aider. »
En effet, explique notre confrère, la nouvelle façon de planter des choux, à la mode de chez nous et de calculer le montant des bourses est certes plus simple, mais surtout moins avantageuse. L'Unef met en avant que 2.000 étudiants boursiers sur 700.000 constateront une baisse de leur bourse universitaire à la rentrée prochaine. Et 2.000 de plus se verront simplement sucrer ladite bourse. On s'étonnera encore plus en mettant cette nouvelle en parallèle avec les récents chiffres des souhaits que les lycéens ont exprimé, sur leurs intentions post-baccalauréat.
La modification de critères, comme le cas du parent isolé ou du handicap, désormais plus pris en compte entraînerait des injustices notables. Mais le gouvernement considère que l'Unef voit très large. Trop, même. La « ministre des étudiants », Valérie Pécresse reconnaît qu'il y aura des pertes (quantité négligeable ou dommages collatéraux ?) mais a assuré de se montrer « vigilante sur toutes les situations nées de la transformation du système ».
En janvier dernier, 100.000 étudiants parmi les plus défavorisés avaient vu une augmentation de 7,2 % de leur bourse, rappelle-t-elle. De quoi leur permettre de garder le sourire ?
10/04/2008 - 08:32