Presque un mélo, Maria Efstathiadi
L’histoire commence lentement… Place à la situation… Une agence de voyages... Une ambiance hellénique... Des collègues qui échangent leurs problèmes quotidiens. Dans ce lot, une jeune femme devient le centre de toutes les conversations.
Le narrateur ici est omniscient, il s’agit d’un salarié de l’agence. Qui ? On ne le sait pas exactement, un homme, une femme… qui sait ? Toujours est-il que la jeune femme en question vient de quitter son petit ami avec bonheur. Quelle joie de vivre de nouveau célibataire ! Jusqu’au jour où elle reçoit des coups de fil d’un homme inconnu, une étrange relation va alors les lier.
Maria Efstathiadi dépeint ici une chronique qui pourrait se retranscrire dans n’importe quel pays. Celle de la vie amoureuse d’une jeune femme. Ces coups de fil sont perturbants et énigmatiques. Qui se cache derrière cette voix suave ?
S’agit-il du jeune acteur rencontré dans la salle de sport ? Est-ce un pervers ? Peu à peu ces conversations deviennent un jeu et rendent l’atmosphère difficile et orageuse. L’héroïne se perd dans la mélancolie et dans la dépendance… jusqu’où ? L’imagination l’entraîne dans les méandres de la torture. Derrière cette dépendance se cache une tout autre réalité…
La place du narrateur tient une place essentielle dans la narration. C’est lui ou elle qui ponctue ces tribulations téléphoniques et les réactions qui s’ensuivent. Globalement très bien écrit, l’auteur s’attache à décrire particulièrement les différentes phases de la relation amoureuse fut-elle extrême. Passant d’un état langoureux à un état psychotique, Maria Efstathiadi nous plonge dans la psychologie d’une jeune femme et de son mystérieux interlocuteur qui ne demandent qu’à être aimés. Un livre passionnant dont le dénouement est aussi magnifique que renversant.
Saluons la qualité du support et de l’éditeur, un véritable effort de présentation rend le livre beaucoup plus attrayant avec un format tout en hauteur très agréable.
18/04/2008 - 11:00