Marcellin Caillou

Un lutin explore l'univers et est confronté aux éléments qui le composent: pierre, pluie, plume, maison, étoiles, nuit ... S'ouvre alors un dialogue étonnant et passionnant. joue ici avec les situations, les formes, les matières et les couleurs. Une boule se transforme en mouton, en nid douillet puis en cailloux et ainsi de suite au fil des pages et au gré de son imagination. Les lignes courbes deviennent droites, les droites se courbent. Elles forment, se transforment, se déforment. Le trait est fin, léger. C'est donc avec beaucoup de bonheur que le lecteur se plonge dans les pages du . Un album très bien construit dans lequel les techniques d'illustrations se mêlent et se croisent avec beaucoup d'harmonie, de douceur et de sens.

C'est un peu comme si Indiana Jones avait eu une fille qui, en plus d'être fasciné par l'Egypte et ses mystères, possédait le pouvoir de ressentir et briser les anciens maléfices. C'est très pratique ! Je vous assure…
Quand Théodosia voit sa mère, égyptologue, revenir avec le produit de ses fouilles, elle commence au déballage à ressentir de drôle de choses… Il y a anguille sous roche, baleine sous caillou, hippopotame sous pyramide ! Il y a un objet possédé d'une force incroyable et cet objet s'appelle Le Cœur de l'Egypte !
Manque de chance, Le Cœur de l'Egypte est volé !
Théodosia, avec la confirmation d'une société secrète que ce symbole égyptien est chargé d'une énergie dévastatrice, va devoir le récupérer coûte que coûte et le faire repartir en Egypte…
Heureusement elle est aidée d'Henry son jeune frère et de Sticky Will, un jeune gamin des rues et pickpocket à ses heures…

est un très bon roman d'aventures qui démarre d'une façon agréable les futures péripéties de Théodosia. Les personnages sont attachants. Bien que l'on se demande comment l'héroïne a emmagasiné autant de savoir pour son jeune âge, nous sommes rapidement emporté avec plaisir dans la sorcellerie égyptienne qu'elle pratique avec parfois quelques petits ratés… demandez à sa chatte Isis. Egalement, on peut ajouter un +1 à la superbe couverture de Maly Siri qui donne tout de suite envie d'entrer dans l'histoire...

« Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux [...] »

J'ignore pourquoi, mais la lecture de la critique que nous vous présentons aujourd'hui m'a donné envie de retrouver un peu de Baudelaire ; et tout particulièrement la Charogne.

Vraiment, je ne me l'explique pas.

Le livre de Théo Hakola, Le sang des âmes n'a pourtant pas grand-chose de baudelairien. À moins que l'on extrapole depuis le Spleen à l'Idéal, en passant par les Fleurs et le Mal. Mais, là encore, le doute m'assaille, comme les guerriers homonymes.

Excellente lecture.

Cette critique est également publiée dans le cadre du prix Ligne d'Horizons.

L'an dernier, le récompensait l'excellent de Silène Edgard et Paul Béorn (Éd. Castlemore). Cette année, rebelote, la chaine jeunesse – qui, au passage, n'a toujours pas, ou plutôt qui n'a plus, d'émission consacrée à la littérature jeunesse – va distinguer à nouveau un ouvrage pour les 8-14 ans, écrit en langue française, et paru entre janvier et septembre 2015.

Cinq romans ont donc été choisis, dont voici la liste :

Blue Bird par Tristan Koëgel (Didier Jeunesse)
Dans les yeux d'Anouch par Roland Godel (Gallimard Jeunesse)
Max et les poissons par Sophie Adriansen (Nathan)
Memor : le monde d'après par Kinga Wyrzykowska (Bayard Jeunesse)
Un caillou sur le toit par Colin Thibert (Thierry Magnier)

Comme l'an dernier, c'est un jury « composé de personnalités d'horizons divers »  qui va attribuer à l'heureux élu, le désormais fameux Prix Gulli. Le jury autour de Michelle Reiser est donc composé de :

Antoine de Caunes, animateur, scénariste, réalisateur
Timothée de Fombelle, auteur jeunesse
​Jiann-Yuh Wang, philosophe-traducteur
Caroline Eliacheff, pédopsychiatre
Adélaïde de Clermont-Tonnerre, directrice de magazine
​Caroline Cochaux, Directrice générale des programmes et des antennes du Pôle TV de Lagardère Active
Natacha Polony, journaliste
Joyce Jonathan, chanteuse

Bien entendu nous serons présents lors de la remise du prix. C'est la 4e année que Gulli remet un prix littéraire, les deux premières années le jury était composé d'un ou d'une président(e) accompagné(e) d'une dizaine de famille qui votaient pour le meilleur livre.
Mais c'est vrai que là, c'est nettement plus classe, non ?

Charles est un petit dragon. Soit, cela n'est pas un problème. Charles n'a que 8 doigts. Ah! C'est un peu compliqué pour compter jusqu'à 10! Mais aucun souci car entre les cailloux, les papillons et autres nuages, les petits lecteurs humains vont bien l'aider à compter jusqu'à 10!

n'est pas tout à fait un livre … il y a des pages, une couverture, un titre et un auteur. Mais ce n'est pas tout à fait un livre quand même. Soulevez la couverture, dépliez les pages cartonnées (résistantes aux dents des touts petits et aux doigts des un peu plus grands) et vous obtiendrez une jolie frise. Là, le jeune lecteur pourra compter jusqu'à 10 avec son nouvel ami Charles. Retournez la frise et les règles du jeu changent. Il s'agit maintenant de trouver un certains nombre d'objet (les mêmes que ceux comptés précédemment) cachés dans un paysage.

Vous l'aurez compris, le petit livre-frise de Philippe-Henri Turin est réjouissant et mignon à souhait. Apprendre à compter devient ainsi un jeu d'enfant!

L'île d'Angrisey, perdue entre les côtes Anglaise et Française, caillou sauvage battu par les vents dissimule un lycée-pensionnat et le village en ruine de Gondal. C'est sur cette terre du bout du monde que Charlotte part étudier. La raison officielle ? Elle s'est fait renvoyer de son précédent établissement. La vérité ? Elle part sur les traces de Catherine, sa meilleure amie, mystérieusement évaporée du lycée un an auparavant. Accueillie par la sévère Mme Bell, héritière et proviseure du pensionnat, Charlotte comprend rapidement que pour retrouver la trace de la disparue, il lui faudra pousser la porte interdite de la chambre 12.

emporte avec brio le lecteur de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, dans l'Histoire et les histoires de famille des héritiers du pensionnat. Si la première partie du roman s'attache à résoudre le mystère de la disparition de Catherine, la seconde moitié captive et s'intéresse au passé de l'île, son village et ses habitants tourmentés par des querelles d'amour et de jalousie. Espionnée par l'intrigante colocataire de Catherine, surveillée par la proviseure et déconcertée par un étrange cavalier, Charlotte devra choisir ses alliés pour résoudre le mystère.

Même si la guerre est présente en toile de fond, ce n'est pas le sujet central du roman. Tour à tour drôle, émouvant et intriguant, La disparue de Linton Hill est avant tout une histoire d'amitié, de courage et de choix qu'on a du mal à lâcher avant la fin.

À noter que ce texte a été développé avec 250 lycéens à l'occasion du feuilleton des Incorruptibles. Pendant plus de douze semaines, chapitre par chapitre, Jean Michel Payet a soumis son texte aux jugements décomplexés des lecteurs et entretenu avec eux une correspondance. Ce projet de l'association Le Prix des Incorruptibles soutenu par les éditions Rageot permet à plusieurs centaines de lycéens de pénétrer dans les coulisses de la création littéraire. On approuve l'initiative et le résultat !