Le débat fait actuellement rage entre les autorités, les buralistes, et sûrement quelques associations de consommateurs, puisque depuis le 27 mai, tout commerce qui vendrait à un mineur du tabac, serait passible d'une amende de 135 €.
Une décision importante pour tenter d'endiguer la consommation de cigarettes chez les jeunes et ne pas grossir les rangs des fumeurs, peut-être, mais pas vraiment réaliste selon certains buralistes.
L'occasion de relire un passage du Dom Juan de Molière, Acte I, scène 1. Sganarelle aurait peut-être quelques choses à nous apprendre... Mais sans oublier la campagne de l'association des Droits des Non-Fumeurs, qui ne manquent pas l'occasion de tailler des pipes...
Quoi que puisse dire Aristote et toute la philosophie, il n’est rien d’égal au tabac : c’est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien, dès qu’on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d’en donner à droit et à gauche, partout où l’on se trouve ?
On n’attend pas même qu’on en demande, et l’on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai que le tabac inspire des sentiments d’honneur et de vertu à tous ceux qui en prennent.
Mais c’est assez de cette matière. Reprenons un peu notre discours. Si bien donc, cher Gusman, que Done Elvire, ta maîtresse, surprise de notre départ, s’est mise en campagne après nous, et son cœur, que mon maître a su toucher trop fortement, n’a pu vivre, dis-tu, sans le venir chercher ici. Veux-tu qu’entre nous je te dise ma pensée ? J’ai peur qu’elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là.