Voilà plus de six mois que l'on n'avait eu de nouvelles d'elle, considérant presque que son exil en Suède l'avait mise à l'abri. En effet, le pays a accueilli cette auteure bangladaise menacée de mort par une fatwa, les radicaux de son pays l'ayant accusée de blasphème.
Mais le maire de Paris a confirmé des informations que révèle l'AFP annonçant que la romancière avait formulé une demande auprès des instances de la ville, pour obtenir un logement, voilà plus d'un mois et demi. Et elle a été acceptée : l'auteure résidera dans une résidence d'artistes, dans le Xe arrondissement de Paris ; les premiers loyers seront à la charge de la Ville. L'annonce, si l'on passait par une agence, dirait : studio, 30 m², dans résidence standing entièrement rénovée, disponible au 1er février.
Le 7 juillet 2008, Bertrand Delanoë avait déclaré : « Vous êtes ici chez vous, dans la ville où il fut proclamé que les hommes naissent et demeurent libres et égaux, et que nul ne peut être condamné pour ses opinions », alors que Taslima état faite citoyenne d'honneur.
Une location difficile ? Même quand la mairie est garant ?
Le Figaro rapporte les propos du directeur de cabinet du maire, qui expose aujourd'hui la situation délicate de cette demande : « La difficulté de ce dossier est qu'elle demandait un logement de droit commun à une administration qui n'a plus de logements privés mais seulement sociaux. Sans compter qu'elle n'a pas de revenus… Pas facile, dans ces conditions, de trouver un bailleur… »
Mais Paris est aussi une destination qui avait été envisagée en janvier 2008, alors que le prix Simone de Beauvoir lui avait été décerné : la situation politique, et les problèmes de santé de Taslima , ainsi qu'une sombre histoire de passeport l'avaient empêché de recevoir le prix que Nicolas Sarkozy avait insisté pour lui remettre « lui-même ». Chose impossible qui fut alors annulée, mais pourrait être alors réparée.
Une grande satisfaction en tout cas pour l'éditrice Delphine Mozin : « Tout le monde s'est mobilisé. La Ville de Paris, mais aussi le cabinet de Rama Yade qui a appuyé notre demande auprès du maire. Les choses bougent : je vais visiter le studio dans les jours prochains. »
La fatwa qui frappe Taslima est de 500.000 roupies : sa tête est donc mise à prix pour 7400 €.