Julien Green. Le siècle et son ombre

Une impériale affliction

Continuons la semaine tranquillement avec un court poème extrait de l’œuvre de Paul Verlaine (1844-1896). Il s’agit de Green, tiré du recueil Romances sans parole, publié en 1874.

De nombreux poèmes de ce recueil portent des titres anglais. On peut y lire comme un souvenir évident des séjours que Verlaine fit en Grande-Bretagne avec Rimbaud en 1872 et 1873. Ce poème a été mis en musique par Fauré et Debussy.

Lune est la jeune héroïne tourmentée de cette histoire. Adolescente intelligente, artiste et sensible, elle a une particularité dont elle se passerait volontiers. Depuis quelques temps, elle ne voit plus les couleurs. Son monde est devenu monochrome. Et étrangement, ce phénomène est apparu en même temps que Malco.

Lui, c'est le nouveau compagnon de sa mère. Un homme sombre, inquiétant. Violent. Tout s'étiole et s'abime dans son quotidien. Lune se retrouve seule, face à ses sens qui s'émoussent, s'éteignent. Jusqu'au jour où elle va tomber sur une affiche dont elle perçoit les couleurs flamboyantes. Commencent alors une quête fantastique et une traque angoissante.

Avec , Charlotte Bousquet nous offre un roman très bien écrit, dense et riche d'un tas d'univers croisés qu'on penserait incompatibles. La mise en exergue de l'art et de l'onirisme tranchent avec l'ambiance pesante, quasi asphyxiante, présente tout au long de l'histoire. Les idées sont brillantes, la tension, continue. Voilà un livre vraiment efficace, à tous points de vue. Et pour ne pas perdre le fil, le second tome Forger le lien, est déjà disponible.

Si vous êtes convaincu que votre alimentation peut agir favorablement sur votre état de santé et votre bien-être, alors approchez cet ouvrage sans crainte et avec curiosité ; il devrait vous intéresser.

Que vous soyez adepte ou non de ce mouvement très tendance en provenance de New-York ( il suffit juste d'être un peu sensible aux ravages de la malbouffe, d'avoir conscience que nos habitudes de vie moderne, de stress au travail, notre rapport au temps, évoluent et malmènent notre organisme, et qu'il est peut être utile  de faire une pause, de prêter un peu attention à soi, en offrant justement à notre corps une autre alimentation moins riche en protéines animales et plus respectueuse de l'environnement.

Sans être forcément intégriste ni complètement radical, chacun peut, selon son rythme et ses envies, changer son alimentation, découvrir de nouvelles saveurs, de nouvelles sensations sans pour autant se mettre au régime.

Ce livre propose ainsi des expériences culinaires assez inédites et variées, plutôt simples à réaliser. Goûteuses et convaincantes pour la plupart, illustrées avec  soin, il est fort probable, une fois l'énergie retrouvée et la fatigue en sommeil, que le lecteur curieux et ouvert devienne un adepte de la Green attitude.

Pour faire simple, les recettes proposées dans l'ouvrage privilégient le végétal, excluent les protéines animales et le gluten.

Pour vous en sortir, la liste des ingrédients indispensables à posséder avant de vous lancer et ce que vous pouvez désormais bannir de vos placards (farine de blé, produits laitiers, sucre blanc…). Une foule d'astuces pour préparer vous-même des produits de base ou de substitution est présentée également (comme le fromage, le beurre), et permet ainsi de varier les plaisirs.

L'auteur inscrit également en complément des recettes, des séances de yoga faciles à mettre en œuvre (dessins de postures à l'appui) et réalise des cosmétiques bio pour des soins corporels  au naturel.

D'une organisation fonctionnelle et efficace, le livre se prend en main avec facilité et donne envie de tout essayer, vraiment. Un choix alléchant de petits déjeuners colorés et gourmands tantôt à base de céréales mélangées, tantôt à base de chia (sorte de tapioca énergétique). Ensuite les plats proposés sont classés selon les saisons. Là encore la couleur est au rendez-vous.

Cet automne, par exemple, pensez aux pommes, au chou-fleur, au navet ou au raisin, fondez pour des falafels aux patates douces, des pancakes au sarrasin, des brownies pleins d'omega-3, de protéines, de vitamine E, de potassium et de magnésium et super digestes grâce à la cannelle.

Enfin, pour finir, plus d'une vingtaine de recettes de smoothies et de jus de toutes les couleurs pour apprendre à boire les légumes crus au goût sucré plutôt que salé. De quoi se dynamiser chaque matin et  c'est peut être aussi l'occasion toute trouvée pour faire manger des légumes à vos enfants rétifs. Seules contraintes : posséder un blender et fréquenter les magasins d'alimentation biologique.

Les chiffres globaux de l'éditeur nous sont parvenus : sur la première journée de lancement, ce sont en tout 550.000 exemplaires qui ont été écoulés, dans le monde anglophone. Joli !

Random House avait déjà annoncé un tirage exceptionnel de 2,5 millions d'exemplaires pour Brisingr, le dernier titre de Christopher Paolini, et voilà que les ventes seraient pharaoniques selon l'éditeur.

Avec plus de 45.000 exemplaires écoulés pour le premier jour de ventes en Angleterre, même le libraire Waterstone estime que l'on frôle le phénomène Harry Potter, avec ce troisième et dernier titre en date de la série Héritage, qui se conclura avec un 4e opus...

Probablement emporté quelque peu par le film Eragon qui fut un succès hollywoodien, « il est en voie de devenir le roman le mieux vendu de l'année, pas seulement chez les enfants, mais également auprès du public adulte », explique un porte-parole de Waterstone.

Cependant, bien qu'important, ce chiffre ne saurait réellement éclipser les réussites d'Harry Potter, qui, lors de son premier jour de vente en Angleterre, s'écoula à 2,6 millions d'exemplaires, soit plus que le tirage même de Brisingr.

Reste qu'à l'instar d'une Rowling ou d'un Pullman, Paolini est définitivement un auteur avec lequel il faut désormais compter.

Avec plus de 885 000 entrées en France et plus 124 millions de dollars au box-office américain, le film adapté du roman de John Green, est un très beau succès.

Si nous vous le disons, sachez que nous ne sommes pas les seuls : plusieurs maisons de production voient dans les écrits de John Green une belle manne financière,  euh… de beaux films à réaliser.

Gage Skidmore (CC BY-SA 2.0)

Selon le site français des fans de John Green, johngreenfrance.blogspot.fr, le premier projet qui devrait voir le jour prochainement, serait Papers Town.

En français, sous le titre La face cachée de Margo (Gallimard jeunesse), raconte l'histoire de Quentin qui fantasme sur la jolie Margo depuis toujours… Alors forcément, quand elle s'introduit dans sa chambre, une nuit, par la fenêtre ouverte, pour l'entraîner dans une expédition vengeresse, il la suit.

Mais au lendemain de leur folle nuit blanche, Margo ne se présente pas au lycée, elle a disparu.

Le film devrait être réalisé Jack Shreier et le premier rôle de Margo reviendrait à la mannequin ultra-médiatique Cara Delevingne.

Deuxième projet, Looking for Alaska(Qui es-tu Alaska ?) :

La vie de Miles Halter n'a été jusqu'à maintenant qu'une sorte de non-évènement. Décidé à vivre enfin, il quitte le cocon familial pour partir dans un pensionnat loin de chez lui. Ce sera le lieu de tous les possibles. Et de toutes les premières fois. C'est là aussi qu'il rencontre Alaska. La troublante, l'insaisissable et insoumise, drôle, intelligente et follement sexy, Alaska Young.

Les droits du film ont été achetés avant même que le livre soit paru en 2007 et c'est donc 8 ans plus tard que le film devrait sortir en 2015. Il est signé par l'actrice/réalisatrice Sarah Poley. Pour le moment il n'y a aucune assurance sur les acteurs.

Troisième et dernier projet, un peu plus opaque celui-ci, une option a été posée pour les droits de Let it snow ou Flocons d'amour, comme il est paru chez Hachette Romans en 2010.

Il s'agit d'un ouvrage écrit par John Green mais également par Maureen Johnson et Lauren Myracle. Trois nouvelles, qui forcément, parlent d'amour…

Au cinéma, les films dits "de prison" constituent un genre à part entière, avec personnages emblématiques (gardien sadique, prisonnier insubordonné...) et scènes obligées (émeutes, passages à tabac...)

Et en BD ? (Futuropolis) de Sylvain Ricard et Nicoby assume tous ces clichés - qui n'en sont pas puisqu'ils correspondent à la réalité - et avec quel brio !

Avec BDfugue

1985. Un matin, un homme sort du lit pour aller travailler, en disant au revoir à sa compagne. Banal ? Pas tout à fait : son boulot consiste à braquer des banques ! Mais cette fois, la police l'attend... Arrestation, jugement, prison pour 20 ans. Notre homme, Milan, assume ses fautes, mais refuse la promiscuité humiliante, l'entassement dans les cellules, tout ce qui lui donne l'impression d'être un veau en attente de l'abattoir.

Il conteste systématiquement tout ce qui le révolte, en utilisant les seules armes à sa portée : les bagarres et les mutineries. Très logiquement, il devient un habitué des quartiers disciplinaires et des transferts d'une prison à l'autre. L'administration espère le mater, lui devient un symbole, une forte tête qu'il faut briser.

20 ANS FERME

SYLVAIN RICARD /  NICOBY

sur BDfugue.com

Milan se révèle plus fort qu'elle, en continuant à dénoncer les comportements portant atteinte à la dignité humaine et en restant ouvert aux preuves d'amour de sa fiancée, aux preuves de respect des visiteurs de prison et des hommes d'Église... et même de certains directeurs de centres pénitentiaires !!!

Milan existe vraiment, il se nomme Milko et préside Ban Public, association ayant pour but de favoriser la communication sur les conditions d'incarcération et de détention et d'aider à la réinsertion des anciens détenus. Sa rencontre avec le scénariste Sylvain Ricard est à l'origine de ce livre, fortement inspiré par son propre parcours.

Outre la bande dessinée proprement dite, l'album contient un dossier mettant en regard les articles de loi et le quotidien des prisonniers pour ce qui est de l'accès aux soins médicaux ou à l'éducation, les pratiques des gardiens (sondages des barreaux et œilletons de surveillance, fouille au corps...), le travail, etc.

Excellent dessin de Nicoby : avec des moyens simples, il donne énormément d'expressivité à ses personnages sans tomber dans la caricature. Le strict respect du "gaufrier", ce dispositif de neuf cases par planches renforce le sentiment d'enfermement et donne un caractère obsessionnel au récit. Les couleurs sont terreuses, délavées.

Si elles sont vives, c'est que l'espoir renaît ou que la violence éclate. Mon sentiment après avoir refermé ce livre ? Un pays qui laisse à l'abandon son système carcéral - ou son système éducatif, par ailleurs - creuse sa propre tombe... Bon, des histoires de prison et de prisonniers en BD, ça ne date pas d'hier ni même d'avant-hier : pensez à Bobo ou aux frères Dalton dans un registre humoristique, mais c'est avec Paroles de taulards et Paroles de taule (Delcourt) que la bande dessinée adulte et citoyenne s'empare du sujet.

Grâce à BDboum, l'association qui organise le bien connu festival de Blois, on trouve dans ces ouvrages collectifs des récits mis en forme par le scénariste Eric Corbeyran : témoignages de prisonniers... et de gardiens, car eux aussi passent leurs journées incarcérées ! Pas du même côté des barreaux, certes...

Si Paroles de taulards a le mérite d'ouvrir une brèche, Paroles de taule me paraît encore supérieur en qualité : plus réaliste, avec des auteurs de style plus varié. Il y a beaucoup de gravité et d'émotion, et il est difficile de ne pas être touché par le spectacle de ces vies dévastées : je pense particulièrement aux femmes et aux enfants concernés...

PAROLES DE TAULARDS TOME 2;

PAROLES DE TAULE  

ERIC CORBEYRAN

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