Mille origines

Afin d’honorer deux événements de poids autour du dramaturge Eugène Ionesco (1909-1994), la Bibliothèque nationale de France propose une exposition organisée en huit thèmes qui se tiendra du 6 octobre 2009 au 3 janvier 2010.

En effet, 2009 correspond au centenaire de la naissance de l’écrivain mais aussi au don de ses archives à la Bnf par Marie-France Ionesco, sa femme. Lors de cette exposition, près de trois cents pièces seront visibles.

D’origine roumaine, Eugène Ionesco apparaît pour beaucoup comme le fondateur du « théâtre de l’absurde », aux côtés de l'Irlandais Samuel Beckett. L’auteur des Chaises fut déjà célébré de son vivant et fit notamment son entrée dans la célèbre bibliothèque La Pléiade avant sa mort.

Cette exposition offre une approche de son écriture dramatique à travers manuscrits, notes personnelles, correspondances, croquis et photographies des principales mises en scène françaises et étrangères.

Les textes prennent parfois des chemins de traverse pour être lus. Drole. Saugrenu. Impertinent. Mélancolique. Tendre. Acide.

Touchant. De ces textes que vous savez parfait à offrir, comme une bulle d’air emplie d’énergie et d’intelligence, qui touche juste quoi qu’il arrive.

La maison Actes Sud a fait le choix de créer une nouvelle collection de textes hybrides entre theatre et littérature, chez Papiers. Si certes à l’origine le texte était destiné aux planches , son adaptation inaugure donc la nouvelle collection Au singulier.

On baguenaude de saynètes en saynètes pour suivre le lent cheminement du deuil de son père par le personnage, entre épisodes familiaux, sa vie sexuelle, ses considérations sur comment va le monde monsieur , son ailurophilie (il comprendra). En funambule.

Si j’étais encore libraire, il serait en pile de 10 sur la table littérature. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Devoir qui a mis le feu aux poudres mardi matin. En effet, ce dernier révélait l'existence de « pics anti-itinérants » placés le long des vitrines de certains commerces du centre-ville de Montréal. Parmi eux, le magasin Archambault, célèbre distributeur québécois de produits culturels....

La nouvelle a profondément choqué le maire de Montréal Denis Coderre, qui n'a pas manqué d'exprimer son indignation sur les réseaux sociaux : « Les pics anti-itinérants sont inacceptables », a-t-il déclaré sur Twitter, les rebaptisant également « les pics de la honte ». Eh oui,  paradoxe pour une firme qui affiche pour slogan sur son site « l'art de vous divertir »…. 

Les pics anti-itinérants sont inacceptables!!!!

C'est la raison pour laquelle la ville a immédiatement émis un avis de non-conformité au propriétaire du bâtiment : avant midi, deux employés retiraient les pics.  

“@Jasminlavoie Les souhaits de @DenisCoderre ont exaucés 2 employés des propriétaires de l'immeuble enlèvent les pics pic.twitter.com/iiN1YslUWm

Dans un communiqué publié en réponse par Québécor - groupe auquel appartient la chaîne - les responsables ont démenti toute implication de la chaîne dans l'emploi des pics : « Québecor est fortement impliquée dans sa communauté et est préoccupée par le phénomène de l'itinérance. Les enjeux qui y sont liés sont complexes et nous sommes disposés à collaborer avec les acteurs du milieu pour trouver des solutions », a souligné le vice-président Affaires publiques de Québecor, Martin Tremblay.

Ces derniers ont d'ailleurs tenu à rappeler que depuis la fondation du journal l'Itinérant en 1994, le magasin prend des dispositions afin d'accueillir les camelots aux portes de ses magasins pour sa distribution. La responsabilité tiendrait donc entièrement du ressort du propriétaire du bâtiment... Contacté par ActuaLitté, le groupe n'a d'ailleurs pas donné suite à nos sollicitations.

Le propriétaire des bâtiments du magasin de la rue Sainte-Catherine ne serait pas l'unique partisan de l'étrange méthode : plusieurs autres commerces de la ville feraient de même. C'est pourquoi, le cabinet du maire  assure que « des inspecteurs vont ratisser l'arrondissement pour s'assurer qu'il n'y en a pas d'autres (...) La ville considère ces installations dangereuses pour les personnes qui circulent sur les trottoirs. »

Petite fille en robe rouge à fleur blanche, capuche rouge, chaussure rouge, deux yeux noirs, est l'un des personnages de la littérature jeunesse française les plus reconnaissables et les plus appréciés.

Depuis 40 ans, cette petite fille créée par Domitille de Pressensé, alors qu'elle faisait ses études aux Beau-Arts, ne cesse de trouver de nouveaux lecteurs. Et même quand l'illustratrice a du s'arrêter malgré elle de là dessiner pendant 13 ans, c'est grâce à ses anciens lecteurs qu'elle est revenue sur le devant de la scène littérature jeunesse actuelle.

"J'ai un double attachement à elle parce que ses premiers lecteurs sont revenus vers moi adultes. C'est une expérience émouvante que je n'aurais jamais pu imaginer" avoue l'auteur.

La force d'émilie pour avoir traversé toutes ses années est certainement due à l'identification des jeunes lecteurs pour la petite fille. Le graphisme est simple et clair, une histoire d'Emilie se lit de la même manière aujourd'hui qu'il y a 40 ans.

C'est un véritable phénomène intergénérationnel, même les "anciens" émilie se transmettent en héritage culturel.

Entre 1975 et aujourd'hui, c'est plus de 2 millions d'albums vendus dont plus de 800 000 uniquement chez Casterman à partir de 2008. La renommée d'émilie est telle qu'elle dépasse les frontières, les albums ont été traduits dans plus de 15 langues. Domitille de Pressensé ne travaille plus seule puisque le virus s'est transmis, aujourd'hui tous les albums sont réalisés avec son fils.

Il existe également deux "dérivés" des albums d'émilie, la série d'animation sur France 5 qui compte 52 épisodes et l'application Iphone / Ipad avec laquelle les jeunes lecteurs peuvent jouer, lire, mais également colorier.

Pour son 40e anniversaire, le nouvel album d'émilie s'appelle tout simplement émilie fête son anniversaire (disponible dès le 22 avril) et l'on y retrouve avec plaisir tout l'univers de la petite fille en rouge avec les amis, les cadeaux et le gâteau. Mais également une nouvelle collection "J'apprends avec émilie" avec les quatre premiers titres : Les Chiffres, Les couleurs, Se repérer dans l'espace, Les saisons.

On ne peut que souhaiter à Domitille de Pressensé de nous enchanter encore pendant 40 ans. Bel anniversaire Émilie !!

Illustrations :

Émilie - illustration Domitille de Pressensé © Casterman 2015

Protégé pendant près de 1700 ans par un important amas de cendres résultant de la terrible éruption du Vésuve en 79 de notre ère, le site de Pompéi est un véritable miracle aux yeux de tout archéologue et presque tout autant pour le regard du pékin moyen. Chaque visiteur peut ainsi se faire une idée presque concrète du mode de vie des Romain, plus précisément des habitants de la ville de Pompéi à la fin du premier siècle après J.C.

Mais voilà qu’en un an, la ville antique a connu sept effondrements d’importance variable. Le site antique est, plus que jamais, victime des outrages du temps. Malgré son classement au sein du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997, les autorités politiques italiennes sont accusées par de nombreux experts d’errances dans la gestion de ce lieu magique.

Bien loin du pouvoir central, de Silvio Berluconi et de son ministre de la Culture Sandro Bondi, le maire de la petite ville de Pompéi moderne, qui compte 25 000 âmes, veut se battre et faire entendre sa voix pour que le monde entier tourne les yeux vers la cité antique. Il s’agit de trouver, et au plus vite, les crédits nécessaires au maintien du site en bon état.

M. Le maire, Claudio D’Alessio, dénonce notamment une gestion calamiteuse du site qui pourtant fait vivre la ville moderne grâce à un afflux de touristes presque ininterrompu. Ainsi, des millions d'euros auraient été investis dans des projets très médiatisés sans que l’on s’intéresse véritablement à l’entretien du site au jour le jour.

Il faut rapidement inverser ce mouvement. Le maire de Pompéi en appelle même à la reprise du site par une société privée, voire tout du moins la création d’un partenariat public-privé afin que la gestion de Pompéi se fasse bien plus transparente et plus ordonnée.

Que la Maison des Gladiateurs puisse s’effondrer dans l’indifférence générale relève d’un mépris du patrimoine culturel italien qui est pourtant l’un des plus importants au niveau mondial. Créer des projets en trois dimensions pour répondre aux désirs du public pour des images toujours plus spectaculaires pourra relever de la légitimité quand les lieux historiques seront déjà mis en sécurité quant à leur avenir.

Voilà plus de six mois que l'on n'avait eu de nouvelles d'elle, considérant presque que son exil en Suède l'avait mise à l'abri. En effet, le pays a accueilli cette auteure bangladaise menacée de mort par une fatwa, les radicaux de son pays l'ayant accusée de blasphème.

Mais le maire de Paris a confirmé des informations que révèle l'AFP annonçant que la romancière avait formulé une demande auprès des instances de la ville, pour obtenir un logement, voilà plus d'un mois et demi. Et elle a été acceptée : l'auteure résidera dans une résidence d'artistes, dans le Xe arrondissement de Paris ; les premiers loyers seront à la charge de la Ville. L'annonce, si l'on passait par une agence, dirait : studio, 30 m², dans résidence standing entièrement rénovée, disponible au 1er février.

Le 7 juillet 2008, Bertrand Delanoë avait déclaré : « Vous êtes ici chez vous, dans la ville où il fut proclamé que les hommes naissent et demeurent libres et égaux, et que nul ne peut être condamné pour ses opinions », alors que Taslima état faite citoyenne d'honneur.

Une location difficile ? Même quand la mairie est garant ?

Le Figaro rapporte les propos du directeur de cabinet du maire, qui expose aujourd'hui la situation délicate de cette demande : « La difficulté de ce dossier est qu'elle demandait un logement de droit commun à une administration qui n'a plus de logements privés mais seulement sociaux. Sans compter qu'elle n'a pas de revenus… Pas facile, dans ces conditions, de trouver un bailleur… »

Mais Paris est aussi une destination qui avait été envisagée en janvier 2008, alors que le prix Simone de Beauvoir lui avait été décerné : la situation politique, et les problèmes de santé de Taslima , ainsi qu'une sombre histoire de passeport l'avaient empêché de recevoir le prix que Nicolas Sarkozy avait insisté pour lui remettre « lui-même ». Chose impossible qui fut alors annulée, mais pourrait être alors réparée.

Une grande satisfaction en tout cas pour l'éditrice Delphine Mozin : « Tout le monde s'est mobilisé. La Ville de Paris, mais aussi le cabinet de Rama Yade qui a appuyé notre demande auprès du maire. Les choses bougent : je vais visiter le studio dans les jours prochains. »

La fatwa qui frappe Taslima est de 500.000 roupies : sa tête est donc mise à prix pour 7400 €.