site américain TechDirt rapporte une histoire pour le moins cocasse. Les écoles publiques du comté de Fairfax aux USA viennent d'investir deux millions de dollars dans des livres en papier, pour remplacer les anciens. Rien d'étonnant ? En fait si, puisque les précédents étaient des livres numériques. Voilà qui pourrait faire sourire si cela ne révélait pas certains problèmes inhérents à l'éducation et aux nouvelles technologies.
Pour ce qui est des écoles en question, le problème venait du fait que les livres et leurs contenus n'étaient accessibles que par internet. Impossible de télécharger. Ce qui ne serait pas un problème dans un monde parfait où tout le monde disposerait d'une très bonne connexion internet et d'un ordinateur récent.
Les écoles en question se sont rendu compte que ce système n'était pas viable dans l'état actuel des choses - y compris aux États-Unis, pays le plus riche en nouvelles technologies. Beaucoup de leurs élèves étaient en réalité pénalisés par ce nouveau système. Et quand bien même ils auraient pu télécharger les contenus, cela n'aurait pas résolu le problème pour autant.
Il semble que dans l'état actuel des choses, la numérisation de l'éducation contribue surtout à créer un faussé au sein d'une même école. Tant que tout le monde ne disposera pas des derniers outils numériques, il faudra limiter l'utilisation des nouvelles technologies dans le processus éducatif. Ou bien les producteurs de contenus doivent faire en sorte que ces derniers ne requièrent pas systématiquement des machines trop performantes.
Dans le cas de ces écoles, le système était tout simplement impossible parce que tous les élèves ne disposaient pas du haut débit. On peut mentionner aussi, l'incapacité des élèves à faire leurs devoirs dès que le courant tombe, pour des raisons météorologiques. C'est bête, mais pas faux.
Le problème n'est donc pas du côté des institutions éducatives. Les écoles dont il est question ici sont ouvertes aux nouvelles technologies. Ce qui est davantage mis en cause c'est l'attitude des éditeurs de ces manuels, qui ne favorisent pas leur accès, en raison des multiples sécurités.
Certains journalistes outre-Atlantique pointent du doigt le manque de coopération de la part d'éditeurs comme Pearson, qui ne laissent pas les écoles la possibilité de gérer le contenu à leur guise pour en favoriser l'accessibilité. En tout les cas, c'est un échec assez cuisant que cette histoire. L'offre de livres en ligne avait été choisie pour ne pas obliger les élèves à avoir des iPad pour accéder aux manuels numériques. Or, la version en ligne n'a pas fonctionné non plus, soit une dépense bien inutile.