Journal de prison d'un communeux

Roman Polanski a été arrêté en Suisse alors qu'il se rendait au Festival de cinéma de Zürich où il devait recevoir un prix pour l'ensemble de sa carrière et participer à une rétrospective de son oeuvre.

Les autorités suisses ont agi à la demande de la justice américaine. en effet, Roman Polanski est sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis qu'il a quitté le territoire, échappant à la justice en 1978.

Le 10 mars 1977, Roman Polanski qui avait 43 ans a été arrêté sous le motif de six chefs d'inculpation dont viol sur une mineure. Durant une séance photo Roman Polanski aurait donné du champagne et de la drogue à Samantha Geimer, âgée alors de 13 ans avant d'avoir une relation sexuelle avec elle.

Devant la justice, le cinéaste a réfuté l'accusation de viol mais a avoué avoir eu une relation sexuelle avec cette mineure. Cet acte est passible d'une peine de 20 ans de prison aux Etats-Unis. Il a été condamné à une « évaluation » de trois mois en prison. Au bout de 47 jours, il se présente à nouveau devant le juge avec ses avocats. celui-ci laisse entendre qu'il va reconduire la peine du cinéaste pour une durée de 48 jours. Polanski profite de cette sortie de prison pour quitter les Etats-Unis et vient se réfugier en Europe.

Depuis, il a soigneusement évité de se rendre en Amérique ou au Royaume-Uni. Il ne s'est bien-sûr pas présenté à la cérémonie des oscars en 2003 pour recevoir son oscar pour le Pianiste. Le documentaire de Marina Zenovich, Roman Polanski : Wanted and Desired, apporte des arguments aux avocats de Polanski qui relancent une procédure.

Vices de forme

En effet, ce documentaire fait état de rencontres « illégales » entre le procureur de la République et le juge (en recherche de reconnaissance médiatique). Le procureur aurait conseillé au juge d'être ferme avec Polanski. Les avocats du cinéaste ont donc posé un recours pour vices de forme, ils affirment aussi que Samantha Geimer aujourd'hui âgée de 45 ans est favorable à l'arrêt des poursuites. Ce recours a été rejeté et l'absence de Polanski durant l'audience n'y est certainement pas pour rien.

L'arrestation d'aujourd'hui de Roman Polanski en Suisse va rajouter un nouveau chapitre à cette histoire.

Crédits photo : Film Servis Festival Karlovy Vary par Wikipédia

Alors que la rédaction est fière d'avoir retrouvé son PRS-505 et va se remettre à dévorer du fichier numérique, une question nous a soudainement traversé les lobes, passant de part en part à travers un tortueux dédale de synapses et de cellules diverses. Pas l'une de ces pensées convexes de type bruit et odeur du livre papier. Non, du tout.

Mais pas loin tout de même. On a beau aimer son petit lecteur ebook, une grande part de la transition qu'il faudra effectuer c'est celle qui se réalisera entre des milliers de livres différents et un seul objet qui les contiendra tous. Passer de multiples 'personnalités' à un outil un peu lourd, un peu froid... bref qui en guise de vie manque cruellement d'intérêt.

Inutile de se refaire l'inventaire à la Prévert des atouts ou inconvénients de l'un ou l'autre. Et qui dira que pour tel livre, telle page cornée lui rappelle qu'il attendait l'avion à l'aéroport de Bombay, et qu'il a rencontré un vieux sage bouddhiste... peu importe. On ripostera que telle entaille dans le lecteur ebook a été faite lorsque d'émotion on l'a laissé tomber parce qu'en face de nous, Cameron Diaz sortait son Kindle...

Car des souvenirs, il s'en créé comme qui rigole, avec du numérique ou du papier. Ouaip. Véritablement, ce qui manquera, c'est cette fichue couverture et ses promesses, la manière dont on la corne, la plie, dont elle se morcelle à mesure qu'elle est baladée au fond d'un vieux sac à dos ou à main... Tous ces rappels tactiles contribuent à donner au livre - non pas une âme - une personnalité. En font un compagnon de route.

Si les outils d'aujourd'hui manquent de panache, ceux de demain devront travailler sur plusieurs conditions techniques essentielles : écran souple, couleur, etc. Les impératifs ne manquent pas. Mais une des choses qui humanisera les lecteurs, et sur laquelle les techniciens ne peuvent rien, c'est le caractère, cette personnalité qui se forge à mesure de la lecture.

Pour assurer la transition et plus important encore, accepter la cohabitation, la recherche et développement aura pour mission de recréer cette relation. Ou d'en proposer une nouvelle. Tout aussi significative...

Luno de Kei Toumé est un manga bien à part. Et dès le premier contact on le ressent. De par son format en couverture rigide, on voit bien que les éditeurs ont tenu à le distinguer. Et ce n'est pas un choix que l'on doit à l'éditeur français Kana mais à l'éditeur japonais Square Enix.

Tito est un enfant plutôt réservé qui passe l'essentiel de son temps plongé dans des livres. Il n'est pas vraiment porté vers l'aventure et les explorations à l'inverse de ses camarades. Sa vie va basculer quand il va faire la rencontre de Zeta, une vagabonde qui vit de menus larcins.

La fillette va tout de suite fasciner Tito. Petit à petit ils feront connaissance, et elle va lui révéler qu'elle est obligée de se déplacer sans arrêt pour fuir ceux qui ont assassiné ses parents. Ceux-ci étaient archéologues et auraient trouvé des vestiges d'une ancienne civilisation qui paraît-il avait le pouvoir de faire revivre les morts. Zeta s'est vue confier par son père la dangereuse mission de garder une mystérieuse montre à gousset

Un titre original

Luno est ce qu'on appelle un one-shot, c'est-à-dire une histoire en un tome. Et il faut bien avouer que le format choisi pour cette histoire est tout à fait adapté. En un tome, l'auteur a réussi à créer un univers cohérent dans lequel se déroule une histoire bien construite et complète. Il est rare dans le monde du manga de trouver un mangaka qui sache s'arrêter à un tome et déclarer que son histoire est finie. C'est le cas avec Luno et c'est appréciable, même si on serait bien resté un peu plus longtemps avec les personnages.

Le livre en lui-même est un bel objet que l'on prend plaisir à toucher et que l'on manipule avec délicatesse. Un plaisir qui ne sera vraiment pas gâché par la lecture du manga. L'histoire est passionnante, bien emmené, les personnages attachants et crédibles mais surtout la fin est intelligente. Avec ce titre, il ne faut pas s'attendre à voir de l'action partout et des enfants avec des supers pouvoirs qui se battent pour la justice. Non, ce titre propose une histoire bien plus mature, dans un univers assez sombre.

De beaux dessins au services d'une histoire rondement menée

Les dessins ne sont pas en restes. Kei Toumé maîtrise admirablement bien son crayon. Les décors sont bien travaillés, les pages en couleurs sont somptueuses et le charac-design est bien réussi. La part belle est bien sûr faite aux expressions du visage, car même si l'ésotérisme est au rendez-vous on est quand même en face d'un thriller aux teintes de drame psychologique.

Luno de Kei Toumé chez Kana est un titre en un tome vraiment beau autant au niveau de l'histoire, que des dessins ou encore que de l'objet en lui-même. La mangaka, nous livre une histoire sombre, mature et bien construite très bien servie par son dessin. Luno est un manga original qu'il fait bon avoir dans sa collection.

Luno de Kei Toumé est édité par Kana dans la collection Dark. Cette histoire en un tome s'étale sur 165 pages et vous pourrez vous la procurer pour 8,50 €. La couverture est rigide et il y a 8 pages en couleurs.