Le Refuge, association de lutte contre l’homophobie et la transphobie, vient d’obtenir sa notification de l’agrément national des associations éducatives complémentaires de l’enseignement public, de la part du ministère de l’Éducation nationale. Et ce, après deux années de procédures. Cet agrément doit permettre à l’association d’intervenir davantage en milieu scolaire pour sensibiliser les jeunes à la lutte contre l’homophobie.
Selon un communiqué de l’association, cet agrément « va permettre au Refuge d’étendre ses actions de sensibilisation à l’homosexualité et à l’homophobie auprès des lycées. » En clair, doubler le nombre d’interventions. « Depuis 2010, Le Refuge intervient dans des lycées d’enseignement général et professionnel du Languedoc-Roussillon, plus récemment en PACA et en région parisienne. En 2013, l’association a sensibilisé plus de 1500 élèves aux problématiques de l’homosexualité et de l’homophobie, dont 1127 dans le sud de la France. »
Grâce à cet agrément, le Refuge entend bien « doubler ses interventions en 2014-2015. » Le président du Refuge, Nicolas Noguier, fait valoir l’importance de ces interventions. « Nos séances sont indispensables, car les préjugés et les stéréotypes sur l’homosexualité et la transsexualité sont très ancrés chez une majorité de lycées », explique-t-il.
On apprend par ailleurs que cet agrément n’a pas été obtenu aisément. En novembre 2012, le ministère refusait l’octroi de l’agrément ; le Refuge avait alors introduit un recours. Un an plus tard, le Tribunal administratif de Paris annulait la décision du ministère. Le ministère a ensuite fait appel... Finalement, l’agrément a été octroyé le 9 juillet de cette année.
Mais le Refuge ne se contente pas de faire des interventions au lycée. Comme son nom l’indique, l’association vient en aide aux jeunes homosexuels rejetés de leur foyer. Le Refuge propose un hébergement temporaire et un accompagnement social, médical, psychologique et juridique aux jeunes majeurs victimes d'homophobie ou de transphobie.
LA LECTURE POUR LUTTER CONTRE LES PRÉJUGÉS
Pour lutter contre les préjugés, on sait désormais de manière certaine que la lecture est un moyen efficace. Et pas besoin de lire des livres pointus ou compliqués. Harry Potter fait très bien l’affaire, comme l’avançait récemment une étude italienne parue dans le « Journal of Applied Scoail Psychology ». L’étude cherchait à établir dans quelle mesure « la lecture des livres d’Harry Potter améliorait l’attitude (des lecteurs, NDLR) envers les populations stigmatisées : immigrants, homosexuels et réfugiés». Et les chercheurs ont réussi à démontrer leur théorie, grâce à trois études réalisées auprès d’élèves de primaire, de secondaire et du supérieur.
Dans le même temps, au Québec cette fois-ci, c’est la Centrale des syndicats du Québec qui a choisi une liste d’oeuvres à soumettre aux Centres de la Petite Enfance (CPE) et aux écoles primaires. Plusieurs des livres retenus concernent l’homoparentalité et les couples de même sexe. On y trouve les désormais célèbres Papa porte une robe, La Fille qui voulait être un garçon et Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi? ou encore la Princesse qui n’aimait pas les princes.
On imagine que cette liste ne fera pas plaisir à tout le monde. En France, ces livres ont suscité des débats de haute volée entre la droite et la gauche.
Le responsable de la liste, Jacques Pétrin, le président du Comité pour la diversité sexuelle et l’identité du genre de la CSQ, tient d’ores et déjà à désamorcer la polémique. «Ce sont tous des volumes où on aborde certains stéréotypes, il n’y a pas d’affaires de sexe», explique l’intéressé. Avant de poursuivre : «Si on veut être en mesure de développer cette ouverture à la diversité, il faut briser le mythe de l’hétérosexisme dès le plus bas âge. Si on ne prend pas les enfants en CPE, ils prennent déjà le moule et perpétuent le mythe».
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Olivier Ortelpa
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