David F. Allen

Jeremy et sa bande de copains mènent une vie ordinaire de lycéens ordinaires, ponctuée par des cours interminables, des parents relou, des petites amies incompréhensibles et leur groupe de rock. Mais un jour, Tim, le bassiste, leur annonce que sa mère a un cancer, et qu'il ne pourra pas assister aux concerts des Gingivitis, car ce soir-là, il doit faire un don de moelle osseuse.

La solidarité devient alors le maître mot : que faire pour aider Tim ? Se raser la tête en soutien à sa mère ? Parler, parler, parler encore (c'est bien une idée de filles !) ? Ou alors… Aller à ce fameux concert, pour lui ?

Adapté d'un comic strip publié depuis 2010 dans divers magazines américains, propose de suivre la petite bande d'adolescents dans une aventure plus longue, qui traite du passage à « l'âge des responsabilités ». Le style oralisé et le point de vue interne à Jeremy donnent lieu à des situations franchement drôles. Les personnages sont un peu caricaturaux, mais finalement pas si éloignés que ça des adolescents d'aujourd'hui.

Les thématiques sont pertinentes, traitées avec beaucoup d'humour, et même si ces garçons ne sont pas forcément les ados que l'on a envie d'être ou d'avoir, leurs aventures entraînantes et leur amitié indestructible en font des personnages très attachants. Jerry Scott et Jim Borgman signent un roman graphique moderne et décalé, pour un agréable moment de lecture.

Extrait :

Il s'écrit « Hey mec ! » Une quinzaine de types se retournent aussi sec, pensant que c'est à eux qu'il s'adresse. Tuyau gratos : beugler « Hey mec ! » dans un concert de rock est à peu près aussi ciblé que de crier « M'man ! » dans un cours de gym aquatique.

Cette année, nous en parlons depuis quelques jours, beaucoup d'enfants et d'adolescents ne pourront pas se rendre au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Seine Saint-Denis, état d'urgence oblige. C'est-à-dire qu'aujourd'hui mercredi, jeudi et vendredi, les allées du salon verront beaucoup de professionnelles de la littérature jeunesse, mais assez peu de jeunesse, en tant que telle.

Ainsi la directrice, , qui a décidé de maintenir coute que coute le S.L.P.J a chargé les adultes de venir au salon pour que ceux-ci puissent acheter des livres aux enfants dans un appel lancé lundi pour qu'ils deviennent « les ambassadeurs des élèves qui ne pourront être là » et ainsi, comme le dit Apollinaire, « rallumer les étoiles ».

Les adultes sont donc les bienvenus et l'une de ces adultes, particulièrement bien venue au Salon du Livre jeunesse, est la ministre de la Culture, Fleur Pellerin. En effet, dés ce matin, la ministre devrait être présente dans les allées et a décidé conjointement avec le Centre National du Livre d'offrir au SLPJ, 2340 Chèque Lire® d'une valeur de 8 euros pour que les jeunes lecteurs dans le cadre scolaire aient accès aux livres, tout de même.

Vincent Monadé, le président du C.N.L, a choisi « dans cette période difficile, de réaffirmer notre soutien à la littérature jeunesse et à la lecture. Plus que jamais le livre est un antidote à la complexité du monde ».

Beaucoup d'auteurs vont, pendant ces trois jours, également se rendre dans les classes pour aller à la rencontre des élèves et ainsi déplacer des rencontres qui étaient prévues au salon.

S'ils ne peuvent pas venir aux livres, les livres viendront à eux…

Il existe quelque part une île couverte d'immeubles sur laquelle il pleut tout le temps. Ses habitants sont des chats très distingués. Bien habillés, ils ne sortent jamais sans leur parapluie : pas question de se mouiller ! En face de cette île s'en trouve une autre où il ne pleut jamais et où la nature est luxuriante. Un jour, un habitant de cette seconde île se rend sur la première. Quelle joie pour lui de sauter dans les flaques, pêcher des poissons et les croquer goulument, dormir à la belle étoile. Mais les autres chats s'offusquent de tout ce laisser-aller. Ils ne peuvent tolérer une vie si simple, loin de leurs convenances et conventions. Il est grand temps d'éduquer ce sauvageon ! Mais rien n'y fait : impossible de lui inculquer les bonnes manières. Une seule solution : le chasser de l'île. Et pourtant ! Si ce chat sans éducation pouvait leur venir en aide...

Il n'est pas facile de s'accoutumer aux habitudes des autres et de tolérer les différences. Les chats guindés de l'île pluvieuse le découvrent avec l'arrivée dans leur morne quotidien d'un chat plein de joie de vivre et de naturel. On peut pourtant tant apprendre de l'autre et de ses différences, comme nous le rappelle avec justesse .

Avec leur dominante de gris et de bruns, les jolies illustrations de Florian Pigé reflètent toute la morosité de la vie de ces chats si austères. Heureusement que le doux sourire du joyeux chat de l'île voisine va venir égayer ce triste univers et donner le sourire à tout le monde.

Une île sous la pluie, un album salutaire pour expliquer aux enfants qu'il ne faut pas avoir peur de l'autre, même s'il ne vit pas comme soi.

Ariane et Lara. Toutes les deux mènent des vies très différentes. Ariane déménage souvent et ses parents sont très protecteurs. A contrario, Lara a un père qui ne fait que boire et une mère qui travaille énormément, elle est seule la plupart du temps. Toutes les deux vont bientôt avoir seize ans et leurs parents ont reçu une mystérieuse lettre quand elles étaient enfants, annonçant un funeste avenir. 

Un mystère plane autour d'un homme appelé Le Rouet, un tueur en série qui emporterait les adolescentes à leur 16e anniversaire. Ariane découvre tout cela et décide donc de ne pas attendre et de s'enfuir. Une fuite éperdue, à Montréal, au Québec.

En chemin, elle fait connaissance de Lara, malheureusement cette dernière va décéder dans un terrible accident. Ariane découvre alors le lien entre les victimes, ce lien avait échappé jusque là à la police. Très vite, elle se rend compte que malgré la fuite, le tueur est présent et il la retrouvera où qu'elle aille.

Le conte original de devient ici un bon roman policier. En fait le conte n'est qu'un fil conducteur dont se sert le tueur pour orchestrer ses meurtres. Dès les premières lignes, une ambiance angoissante se dessine et on plonge dans l'histoire. Le rythme est endiablé tout au long du récit jusqu'à la chute très sombre.

La plume de Christine Féret-Fleury nous accroche dès le début du roman avec un style très plaisant et tout est là pour nous tenir en haleine : mystère, meurtre, ambiance sombre, non-dits, tueur en cavale, personnages énigmatiques…  On se prend au jeu, on mène l'enquête, on cherche les indices et surtout, on s'angoisse.

La fin d'Au bois dormant est extrêmement bien exécutée et fait le lien, enfin, avec le conte. Amateurs de frissons et de thrillers vous allez être servis !

On pouvait déjà tout faire ou presque avec Google, maintenant on peut aussi se cultiver, avec l’aide de « Smarty Pins ».

C’est l’été. Si la torpeur estivale n’est pas vraiment votre truc, vous pouvez profiter de vos vacances pour remettre à jour votre culture générale et faire fonctionner votre cerveau qui en a bien besoin. Pas besoin d’aller bien loin, Google est là qui veille. 

Le géant américain, entre deux essais de voiture sans chauffeur, a eu le temps de mettre au point « Smarty Pins », en reprenant Google Maps. Le principe est parfaitement simple. On vous pose une question en rapport avec un lieu. Par exemple : « De quelle ville est originaire le groupe de rock U2? ». Vous avez trouvé ? Il suffit alors de mettre le « pin » (punaise) au bon endroit. 

Chaque bonne réponse vaut des points. Et plus vous êtes loin du bon emplacement, vous perdez des points évalués en kilomètres, forcément. Le jeu n’est pour l’instant qu’en anglais, mais rien ne vous empêche d’essayer, d’autant plus que des indices bien utiles sont fournis avec les questions. 

De manière générale, les applications pour avoir l’air moins bête ont fait florès. Parmi lesquelles, la bien nommée « Se coucher moins bête », sur iPhone et Android. Se cultiver n’a jamais été aussi aisé. De quoi donner tort à ce cher Aristote qui disait : « Les racines de l’éducation sont amères, mais les fruits en sont doux ». 

Enfin, si vous n’avez pas de smartphone et que vous passez déjà suffisamment de temps sur votre ordinateur comme ça, les livres de culture générale ne manquent pas. Il en existe en quantités industrielles. Mentionnons ceux d’Éric Cobast, qui ont le mérite de proposer un peu de réflexion en plus des simples faits. 

Matt McGee

CC BY-ND 2.0