À compter du 1er janvier, vingt universités couperont le cordon avec l'État, vient de déclarer Valérie Pécresse, qui avait mis sa casquette de ministre de l'enseignement supérieur. C'est un peu comme un job pour un étudiant de première année : il jouit d'une liberté de gestion financière. Sauf que pour les facs, on ajoutera aussi la gestion pédagogique, ce que les syndicats n'ont que moyennement apprécié.
L'UNEF avait en effet considéré que la Loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (LRU) « portait en elle de nombreux dangers pour l'université publique : désengagement de l'État, concurrence accrue entre établissements, précarisation des personnels, dépendance des universités aux financeurs privés ».
Paris Match
Voici donc les universités concernées par cette autonomie nouvelle au 1er janvier prochain. Mais ce n'est qu'un début : sur France 2, la ministre a déclaré : « Ce sont des universités pionnières, d'ici cinq ans toutes les universités seront autonomes. »
Une décision pas vraiment arbitraire
La liste n'a pas été établie arbitrairement. Un questionnaire que les établissements ont dû remplir, en stipulant leur modus operandi pour le futur, ainsi que le calendrier qu'elles allaient mettre en place était pris en compte pour cette décision. Et premier constat, 17 sont situées hors de Paris.
D'autre part, comme pour le job étudiant, on ne coupe pas non plus toute relation avec ses parents. « Pour les 20 premières, c'est-à-dire 25% des universités, nous allons leur donner 250.000 euros pour aider leur passage à l'autonomie », ajoute Mme Pécresse. « Nous sommes dans l'incitation pour qu'il y ait des grands pôles universitaires, à terme on aimerait 15 grands pôles regroupant universités et grandes écoles. »
Autonomie sous contrôle
Enfin, qui dit autonomie ne dit pas non plus que les parents ferment les yeux sur tout : « L’État vérifiera l’équilibre de la carte des formations sur le territoire, ainsi que la qualité des diplômes. Nous ne sommes pas dans une logique de coupes sombres, mais dans un contexte où l’on augmente de 50 % le budget des universités d’ici à 2012 », tient à préciser la ministre.