Imad Ikhouane

Les produits de la marque à la pomme restent plébiscités par tous, souvent au-delà du raisonnable. La preuve, Apple a même réussi à convertir la banque BNP Paribas qui a décidé d’équiper ces cadres commerciaux d’iPad.

Officiellement, la raison en vient de la mise en place d’une application dédiée qui propose toute la démarche commerciale que doivent mettre en œuvre les commerciaux du groupe. Cela intervient de manière concomitante avec l’apparition du portail dédié aux clients de la banque, NeoLink, sur iPad. Cette application permet d’accéder directement à tous les services que la banque offre en ligne et d’une façon très sécurisée, nous assure-t-on.

De cette façon, on peut penser aussi que c’est une manière pour la banque de pousser ses cadres à la lecture. Oui, rêvons un peu que les commerciaux dépassent la seule application dédiée à la stratégie commerciale et se mettent à relire avec plaisir les grands classiques dont les textes sont à présent accessibles via de nombreuses applications sur iPad.

Avec l’affaire Jérôme Kerviel, BNP Paribas doit tirer profit des erreurs commises par sa grande concurrente. Il est donc plus que temps de développer l’esprit critique de ses cadres et de leur offrir la possibilité d’acquérir à peu de frais une grande culture. Ainsi, ils pourront prendre davantage de recul face aux positions risquées qu’ils proposent encore à la vente à leurs clients…

« Un appareil magique et révolutionnaire à un prix incroyable. » Ouais, tellement exceptionnel que quand Apple annonce une disponibilité au 28 mai, finalement les clients de la Terre entière peuvent aller se brosser.

Tous, et sans exception. Que l'on se rende en effet sur la boutique en ligne d'Apple et l'on découvrira avec joie et consternation, tout de même, que la bestiole n'arrivera pas chez celui qui l'a précommandée avant... le 7 juin. Soit près de 10 jours après le lancement normalement officiel.

Bien sûr, cela peut signifier qu'Apple est simplement en train de gérer les nombreuses précommandes qui lui parviennent d'un peu partout dans le monde, mais même sur la boutique des États-Unis, on constate que les iPads demandés arriveront entre une semaine et dix jours après la commande. Chapeau.

Ce qui signifie avant tout qu'Apple a du mal à fournir suffisamment ses points de vente. Et forcément, derrière, sur des sites comme eBay des possesseurs d'une machine tentent de tirer profit de la situation...

On ne fera pas ce que l'on veut...

Autre nouvelle, soulevée dans une tribune publiée dans Le Monde : la question du contrôle exercé par Apple sur les contenus vendus via l'iBookstoore. Marin Dacos et Pierre Mounier soulèvent en effet une lourde question : « Pour les auteurs d'abord, c'est un risque de censure : Apple semble bien décidé à exercer un droit de regard sur les contenus mis à disposition des utilisateurs de l'iPad via sa librairie électronique ibookStore. [...] Comment être certain qu'il ne demandera pas demain aux auteurs de se conformer à une charte de décence pour avoir l'espoir d'être présent sur ses tablettes de lecture ? »

La légalité du modèle d'agence

Enfin, nos confrères du Bookseller avertissent eux d'une méfiance qu'il serait bon de ne pas négliger concernant le contrat d'agence.

En effet, si Apple est prestataire de service, et prend à ce titre 30 % du prix de vente, il convient pour les éditeurs de savoir qui pilote quoi. Si la firme impose en effet ses propres conditions, et les prix au détail, l'affrontement avec les maisons sera inévitable. Tous signent normalement selon les mêmes conditions, et les éditeurs ont besoin de s'assurer que dans le contrat passé, ils sont bien en mesure de fixer leurs propres conditions ainsi que leurs prix.

Dès lors, en Angleterre, il semblerait que le modèle ou contrat d'agence ne soit pas encore pleinement légal. Plusieurs obstacles juridiques se poseraient et bien que l'Office of Fair Trading anglais ait refusé de commenter la situation, il n'est pas inenvisageable que l'autorité de la concurrence puisse mettre son nez là-dedans. Cette dernière assure toutefois qu'elle n'enquête que sur des questions qui ont trait aux activités du Royaume-Uni.

En parallèle, les éditeurs anglais n'hésitent manifestement pas à prendre des conseils auprès de juristes, les législations britanniques et étatsuniennes étant par ailleurs différentes. Il en est de même au niveau européen. La mise en place d'un marché pour le 28 mai - enfin, plus probablement à partir du 7 juin, donc - pose donc un « défi énorme ».

Il aura suffi d'une journée, celle du samedi, quand l'Apple Store de New York a ouvert ses portes, et laissé les fans boys se ruer en masse dans la boutique pour se procurer le précieux. Un iPad... Avec 300.000 précommandes, les ventes durant la seule journée de samedi s'évaluent entre 600 et 700.000 exemplaires. Mais l'aventure ne fait que commencer... [Mise à jour : Apple annonce officiellement plus de 300.000 ventes]

Les premières impressions de nos confrères sont assez unanimes : si la réaction de 01Net avait été tranchée (« C'est le premier ordinateur qui nous fait oublier qu'il s'agit d'un ordinateur ») on semble ne pas non plus se lasser de la vitesse de réaction du processeur qu'il contient. Bien que les caractéristiques complètes ne soient pour le moment pas connues, le bêbête est une vraie brute dans les calculs et surtout dans les résultats...

Pour Jérôme Colombain, de France Info, l'iPad représente « de nouveaux horizons éditoriaux et économiques », et de saluer légèreté, clavier virtuel et une prise en main simple - tout en regrettant l'absence de port USB entre autres...

Chez Ere numérique, on déplore également l'absence de webcammais surtout, on réfléchit à l'usage : « En fait, c’est l’usage qui va déterminer s’il faut s’orienter vers l’un ou vers l’autre. S’il s’agit d’écrire régulièrement, que ce soit des textes ou des mails, s’il s’agit de stocker beaucoup et souvent comme des photos et des vidéos en déplacement, c’est clairement l’ordinateur qui sera le plus adapté. S’il s’agit de consulter le Web, de lire, de jouer, de regarder des photos et de consulter ses mails sans répondre longuement, l’iPad semble le mieux placé. »

Chez ReadWriteWeb, on parle d'une expérience plus intime, certes, d'un objet rapide, un peu lourd et magique et surtout des heures d'utilisation « qui, il faut l’avouer, ont été plus qu’agréable ».

Les gars de Zone numérique notent deux points - avec peut-être un peu d'enthousiasme dans la voix... - qui leur semblent essentiels :

Mais pour ce qui est des critiques ou des qualités, ne s'éloigne pas trop de ce qui a été dit - un petit point sur la casse qu'il faut tout de même noter. Et surtout, l'objet est peut-être à un tarif relativement raisonnable, mais inciterait à la dépense.

Mais ce qui marquera surtout, c'est que l'iPad est à peine sortie, que déjà une possibilité de jailbreak a été dévoilée. Cette solution permet de contourner les contraintes imposées par Apple, et notamment celles qui font que l'on doit passer par l'AppStore pour arriver à installer des applications tierces.

Bien évidemment, cette pratique est interdite et ferait sauter votre garantie...

Les livres libres de droits du Projet Gutenberg pourront être lus sur l’iPad. La nouvelle n’est pas bien surprenante puisque l’on pouvait déjà les lire sur iPhone et iPod Touch et qu’Apple avait promis une compatibilité avec l’ePub pour son application de lecteur d’ebooks.

Les 30 000 œuvres du projet Gutenberg pourront être importées directement sur la librairie iBooks ou bien via Stanza ou le site du projet Gutenberg.

Tout comme on pouvait le faire sur iPhone. Si cette nouvelle n’est pas extraordinaire, elle en ravira tout de même plus d’un.

Cette tablette dispose d'un écran de 9,7 pouces (la taille du Kindle DX, vous avez dit bizarre ?), près de trois fois la taille d'un écran d'iPhone et une épaisseur de 13,4 mm. L'iPad pèsera 680 grammes pour la version de base c'est à dire la version sans 3G, équipée d'une mémoire flash de 16 Go.

Un processeur Apple A4 cadencé à 1GHz devrait lui permettre de faire tourner bon nombre d'applications et de jeux. On trouve à bord une connexion Wi-Fi, le Bluetooth 2.0, mais pas de webcam. Ergonomique, les utilisateurs d'iPhone et d'iPod devraient l'adopter instantanément. La tablette sera compatible Mac et Pc et pourrait se synchroniser avec un ordinateur via le port USB.

Alors, quid de l'addition ? Sans faire durer davantage le suspense, l'iPad sera proposé à 499 $ pour sa version basique, sans 3G, et avec 16 Go de mémoire. Il faudra compter 599$ pour 32Go ou 699$ pour 64Go. La technologie 3G se monnaiera tout de même assez cher : 130 $. Un appareil qui devrait être disponible dans 60 jours environ (un peu plus tard en France) et ne devrait pas avoir de mal à trouver son public, au regard de la notoriété d'Apple et du  jeu des estimations auxquelles s'était livré la concurrence, qui doit être plus que jamais envieuse...