Décidément, on voit depuis quelque temps des MOOCs, ces cours massifs et en ligne, fleurir un peu partout dans le monde. Eucadis nous apprend qu’en Côte d’Ivoire, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique annonce la création de MOOCs. Effectif dès la rentrée de cette année.
C’est donc le ministre de l’Enseignement supérieur, Gnamien Konan, qui a fait l’annonce. Et l’offre n’a rien du gadget puisque les cinq universités publiques du pays (Universités Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé, Alassane Ouattara de Bouaké, Jean Lorougnon Guédé de Daloa et Péléfero Gon Coulibaly de Korhogo) sont concernées. Un grand nombre d’étudiants pourront ainsi en profiter.
Plus précisément, il s’agira de « blended learning », dans la mesure où les étudiants devront tout de même être présents à certains moments. Tout ne se fait pas sur internet.
Cette option a été choisie en raison du nombre croissant d’élèves qui accède à l’université dans le pays. Face au déficit des infrastructures et au manque d’enseignement, les autorités ont décidé d’expérimenter le MOOC comme support d’enseignement. Dans un premier temps, seuls les bacheliers qui rentrent en première année de licence pourront en profiter, soit tout de même 70 000 étudiants.
Le ministre, dans un entretien à la radio, a souligné la très forte croissance du nombre de bacheliers comme l’une des principales motivations du gouvernement. M Konan a déclaré : « Cette année, c’est autour de 70.000 nouveaux bacheliers. L’année prochaine avec l’amélioration constatée d’année en année du taux de réussite, ce sont peut-être 90.000 à 100.000 nouveaux bacheliers. Nous constatons que pour les trois années à venir, si ces efforts de qualité et de performance continus de se faire au niveau du secondaire, ce sont 300.000 nouveaux bacheliers que nous allons recevoir. Alors, les infrastructures annoncées seront insuffisantes ».
Le ministre a par ailleurs rappelé que ce type d’enseignement se pratique déjà dans des universités de plus en plus nombreuses. Justement, la Côte d’Ivoire n’est pas le seul pays concerné.
DES MOOCS SUR TOUT LE CONTINENT
D’autres universités francophones du continent africain se lancent dans l’aventure de l’enseignement numérique.
À ce tire, l’AUF (agence universitaire de la francophonie) a tout récemment apporté son soutien à quatre différents MOOCs, avec également pour objectif de favoriser la collaboration entre les institutions. Les cours sélectionnés sont les suivants : « Marketing social » à l’Université Ouagadougou 2 (Burkina Faso), « Empires médiévaux d’Afrique de l’Ouest » de l’université des sciences sociales et de gestion de Bamako (Mali), « contrôle de gestion décisionnel » à l’Université Ibn Zohr à Agadir (Maroc) et « écotourisme » à l’Université de Jendouba (Tunisie).
Pierre-Jean Loiret, le responsable du numérique éducatif à l’AUF, reprend un argument similaire à celui du ministre ivoirien, à savoir le manque de place qui conduit à des cours surchargés. « En France, environ 50 % d’une classe d’âge accède à l’enseignement supérieur. En Afrique, c’est 9 %, mais avec des grandes disparités. Les Mooc pourraient régler le problème des cours magistraux, qui pourraient se faire autrement que dans des amphis surpeuplés », avance M. Loiret.
abdallahh
Université de Cocody (Abidjan)
CC BY 2.0