Exposée dans la vitrine de la Grand Librairie à Arras, elle a aussi fait le tour du net. La fascinante « robe livres » de la styliste Sylvie Facon redonne une nouvelle vie à la reliure d’ouvrages techniques anciens qui dormaient sur leurs étagères.
Le 07/03/2018 à 09:37 par Auteur invité
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Publié le :
07/03/2018 à 09:37
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© Marie-Laure Fréchet
En termes médiatiques, on appelle ça faire le buzz. Quand en mai dernier, Sylvie Facon poste sur sa page Facebook la photo de sa dernière réalisation, les compteurs s’affolent : plus de 700 partages. « J’ai reçu des mails de toute la France, explique la créatrice arrageoise. Je n’avais jamais eu une telle visibilité. Il y a eu beaucoup d’acquéreurs potentiels. Une jeune fille m’a suppliée de lui vendre la robe pour son mariage. »
Sylvie Facon n’en est pourtant pas à son coup d’essai. Cette ancienne travailleuse sociale s’est découvert une passion pour le stylisme il y a plus d’une trentaine d’années. Après avoir appris les bases auprès d’une ancienne petite main d’un atelier de haute couture, elle s’est formée en autodidacte. Réaliser des robes d’exception est longtemps resté son jardin secret avant qu’elle ne franchisse le pas en 2009 et en fasse son activité principale.
Elle réalise aujourd’hui sur mesure des robes de mariage ou de soirée personnalisées, tout en travaillant à des projets personnels, après ses heures d’atelier : sous ses doigts naissent des robes extraordinaires, qu’elle présente lors de défilés ou de manifestations comme l’exposition du musée des Beaux-Arts d’Arras « Roulez Carrosses » en 2012 pour laquelle elle avait réalisé une dizaine de robes d’époque.
Sur chaque pièce, il faut compter plus de 200 heures pour entremêler intimement tissus et dentelles avec divers éléments qui lui inspirent chaque fois de nouveaux thèmes. « Dès que je tombe sur un beau matériau, c’est comme si j’ouvrais une porte », s’enthousiasme-t-elle.
Travailler l’objet livre était pour elle une première, même si elle avait déjà réalisé une robe en papier, une autre sur le thème des enluminures et une autre en parchemin imprimé de versets du Cantique des cantiques. L’occasion s’est présentée à l’occasion du passage à Arras de l’émission de France 5 La Grande Librairie. « Sylvie avait ce projet en tête depuis deux ou trois ans », raconte Arnaud Derville, le directeur de la Grand Librairie à Arras, qui a accueilli le tournage.
Le libraire a volontiers laissé la styliste puiser dans son stock de livres anciens, exposés dans la galerie qui surplombe la boutique centenaire. « Je crois que c’est le fait d’utiliser justement de vrais livres qui a tellement suscité d’intérêt », explique la créatrice. Ce qui lui a d’ailleurs valu quelques rares critiques, car il a fallu démanteler complètement les ouvrages, dont certains comptent plusieurs siècles.
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« Ce sont des livres dont personne ne voulait, pas même les bouquinistes, et qui ont tendance à se détériorer. Au moins ont-ils eu ainsi une nouvelle vie », tempère Arnaud Derville, qui s’étonne lui aussi de l’engouement suscité par cette robe. « Sur ma page Facebook, la robe a fait 9 000 vues, plus que le passage de David Foenkinos. Je ne m’explique pas vraiment pourquoi. »
« Toute la difficulté consistait à déshabiller les livres de leur couverture sans les abîmer et ensuite de les appliquer à un corset très fin », commente pour sa part Sylvie Facon qui s’est attachée essentiellement à l’aspect esthétique des ouvrages, avec une rare minutie. Avec ses quarante mètres d’ampleur de dentelles, ses pages soigneusement appliquées dans les volants et ses multiples détails brodés sur le plastron, la robe ne révèle tous ses secrets qu’à l’observateur attentif.
par Marie-Laure Fréchet
Par Auteur invité
Contact : contact@actualitte.com
2 Commentaires
Isa
07/01/2019 à 19:14
Littérature et couture?
Santerre
29/12/2019 à 16:00
:-) :-)