C'est aujourd'hui que prend fin le Salon du Livre et déjà, çà et là quelques chiffres traînent qui constatent un intérêt moindre pour cette édition : environ 8 % de moins que pour 2007, soit 165.300 visiteurs depuis l'inauguration, annonce le Syndicat National de l'Édition. Où sont donc passés les visiteurs du temps jadis ? Les quelque 186.000 qui franchirent les portes de la porte de Versailles ?
Interrogés sur les stands, nombre d'exposants nous signalaient déjà qu'ils avaient remarqué « moins de gens cette année », comme sur le stand de Robert. Même schéma chez des maisons d'édition. D'autant que c'est principalement sur les entrées payantes que ce manifeste la baisse la plus significative : 35.000 cette année, contre 42.1000 l'an passé. Plus d'auteurs ? Plus de journalistes ? Chi lo sa ?
Un invité délicat ?
Mais définitivement, une question a brûlé les lèvres de tous : l'invité d'honneur de cette année, Israël, n'est-il pas la raison de ce désistement du public ? La polémique du boycott impulsé par les écrivains arabes pourrait également avoir pesé dans la balance... « Israël, c'est toujours compliqué. Les gens ont une opinion, et soit ils sont favorables, soit ils sont contre, nous explique une exposante pour une grande maison d'édition. Et ils peuvent ne pas apprécier de savoir cette culture invitée, avec des habitudes et des rites que l'on ne connaît pas.Dans tous les cas, ils ont une opinion. »
Les couacs et autres pains
Sans plonger dans une sociologie d'Israël, d'autres éléments, liés peuvent expliquer cette chute. Le service de sécurité, particulièrement renforcé le jour de l'inauguration, et maintenu au cours du Salon, jusqu'à l'alerte à la bombe, a pu rebuter. D'autant que cet appel, survenu en pleine période d'affluence n'aura pas pu être compensé par une ouverture prolongée le dimanche même. Un service de sécurité assez paradoxal, étant donné certains flottements que nous avions nous-mêmes constatés.
Dans tous les cas, le SNE a donné rendez-vous l'an prochain, avec cette fois le Mexique que l'on découvrira... On imagine aisément y rencontrer Juan Villoro, qui avait récemment remporté le Prix Antonin Artaud.