Colocataires à leur manière Tome 8

Quand le déluge commence, nos deux petites grenouilles sont bien contentes : "Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille." Mais quand il faut les faire monter dans l'arche, c'est le désespoir qui envahit les autres animaux.

Non seulement tout le monde est serré, mais en plus il faut supporter les grenouilles à grande bouche qui chantent mal, fort et tout le temps et font des blagues qui n'amusent personne à part elles, bien sûr. Tiendront-ils tous le coup en attendant que la terre ferme fasse sa réapparition ?

Il fallait bien une suite à La grenouille à grande bouche, conte traditionnel mis en mots et en images par Elodie Nouhen et Francine Vidal pour Didier jeunesse. C'est qui a accepté de relever le défi et nous offre une histoire à raconter et chanter puisque nos deux petites héroïnes saoulent tout le monde avec leurs chansons enfantines.

Et si les animaux de l'arche n'en peuvent plus, nous, nous rions beaucoup de l'humour des petits batraciens et des jeux de mots parfois vaseux des Deux grenouilles à grande bouche. Et quel plaisir de voir le désespoir apparaître sur le visage de tous les occupants de l'arche grâce aux illustrations de Cécile Hudrisier faites en partie de collages et de bouts de ficelle.

Un album très drôle grâce auquel vous saurez enfin pourquoi les crocodiles pleurent pour un rien. 

Au début, le Chien-chien vivait dans un refuge pour animaux. Dès qu'il vit sa mémère, il sentit qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Et en effet, quand elle vit sa queue qui remuait tant, elle le ramena chez elle. Rapidement ils formèrent un véritable couple : il l'aidait dans les tâches ménagères, lui préparait de bons petits plats, la soignait quand elle était malade. Elle l'emmenait chez ses amies, au cinéma, à la piscine. Jusqu'au jour où Mémère rencontra Pépère...

nous raconte, sur le mode de l'humour, une histoire d'amour et de jalousie : comment un chien voit son train-train quotidien bouleversé par l'arrivée dans la vie de sa maîtresse d'un charmant monsieur au regard brillant. Difficile pour un gentil chien de lutter contre un tel concurrent. Mais tellement jouissif pour le lecteur de voir ce brave toutou faire tout son possible pour se débarrasser du nouvel amour de sa mémère.

Les illustrations de Clothilde Delacroix, en nous donnant une version un peu différente, plus réaliste, de ce que ce brave animal apporte à sa maîtresse, renforcent le côté humoristique du Chien-chien à sa mémère. Les dessins au trait sont juste rehaussés d'un peu de rouge, seule couleur qui apparaît par touche sur chaque illustration comme symbole de la passion qui unit ces deux êtres.

Un album terriblement drôle à conseiller aussi bien aux enfants qu'à leurs parents.

Décidément, le danger est partout en ce bas monde. Des chercheurs américains de l’université de Californie du Sud estiment que les sodas nuisent à la mémoire des enfants et des adolescents, en plus d’entraîner obésité et diabète. Plus précisément, ce sont les boissons à forte dose de fructose et saccharose qui sont ici mises en cause. 

Le résultat des recherches menées par une équipe de l’University of Southern California doivent être présentés en détail ce weekend, à l’occasion de la réunion annuelle de la Society for the Study of Ingestive Behavior (SSIB) à Seattle. Mais l’on sait déjà que les chercheurs en question vont présenter les sodas sous un jour mauvais. 

Le docteur Scott Kanoski est très clair : « C’est un secret pour personne que certains glucides, notamment ceux présents dans les sodas, peuvent conduire à des désordres dans le métabolisme ». En revanche, la nouveauté selon lui c’est que « la consommation de boissons enrichies en sucre interfère avec la capacité de notre cerveau à fonctionner normalement et se souvenir d’informations importantes concernant notre environnement, tout du moins quand ces boissons sont consommées avec excès avant l’âge adulte. » 

Comme c’est souvent le cas dans pareille étude, les conclusions sont issues de tests sur des rats. Des liquides avec des concentrations en sucre similaires à celles des sodas ont été injectés à des rats adolescents. Et ce, pendant une période de trente jours. Résulat : les animaux ont eu plus de mal à réaliser des tâches exigeant une mémoire spatiale. Les rats adultes n’ont quant à eux eu aucun problème.

Du reste, ce n’est pas la première fois que pareille conclusion est avancée par des scientifiques. Il y a deux ans déjà, une équipe de chercheurs de UCLA mettait en garde contre une consommation excessive de sodas. L’étude du professeur Gomez-Pinilla montrait que de fortes doses de saccharose ralentissaient le fonctionnement du cerveau et entraînait des pertes de mémoire. 

Aux États-Unis, les études sur les effets néfastes des sodas sont prises très au sérieux depuis un certain nombre d’années. Depuis que les effets en termes d’obésité ont été démontrés, les pouvoirs publics cherchent à inciter les Américains, jeunes ou vieux, à réduire leur consommation de sodas. 

Ces politiques ont commencé à porter leurs fruits, mais la bataille n’est pas encore gagnée. Après avoir atteint un record en 1998, la consommation de sodas a entamé une régression, passant de 208 à 166 litres par an et par personne. Pour que la baisse se poursuive, plusieurs responsables politiques cherchent à mettre en place des mesures. 

Ainsi, en mai dernier, le Sénat de Californie votait un texte qui impose aux fabricants de mettre un avertissement sur les risques encourus par une consommation excessive de ces boissons. Un peu comme pour les paquets de cigarettes en somme. La loi est en attente de validation par le gouverneur. 

 : 

Vox Efx

CC BY 2.0

L’Université Technique de Munich vient de prendre une décision qui peut paraître surprenante. Tous ses cours de Master seront désormais donnés en anglais, d’ici six ans. Une annonce qui ne fait pas plaisir à tout le monde, comme on peut s’en douter. 

LA langue de Shakespeare est déjà bien représentée au sein de l’institution. En effet, 30 des 99 Masters sont déjà dispensés en anglais. D’ici 2020, c’est l’ensemble des cours qui sera dans cette langue, suite à une recommandation du président de l’université, Wolfgang Herrmann. Selon ce dernier, « l’anglais est la lingua franca du monde universitaire et économique. » 

Pourtant, l’établissement dispose déjà d’une bonne visibilité à l’échelle mondiale, puisqu’elle figure notamment à la 87e position du classement établi par le Times Higher Education en 2014. Mais les responsables de l’Université Technique de Munich veulent faire mieux et estiment que l’anglais est la voie à suivre. 

Cette décision a entraîné des protestations de responsables politiques et étudiants. Johannes Singhammer, un député de Munich, estime qu’il s’agit là d’un « mauvais signal » envoyé par l’université, qui tendrait à faire de la langue allemande une langue morte. 

Les syndicats étudiants sont aussi partagés. Leur représentant, Sebastian Biermann, avance que le passage à l’anglais n’est pas nécessaire pour toutes les matières. Pour l’informatique, oui, pour l’ingénierie, non. Par ailleurs, les responsables de l’université font valoir que les étudiants eux-mêmes plébiscent ce changement. Pas tout à fait, toujours selon Sebastian Biermann : « Cette décision vient des dirigeants de l’université, et pas des étudiants ou des départements de l’université ». 

Même le monde économique ne semble tout à fait convaincu par la mesure. Le dirigeant d’un cabinet de consulting, Anglo German Consulting, estime que ce n’est pas « nécessaire. »

EN FRANCE, LA QUESTION EST LOIN D’ÊTRE RÉGLÉE

Les cours en anglais au niveau de l’Enseignement supérieur font aussi débat en France, où l’on constate les mêmes réticences. En mai 2013, l’Assemblée octroyait la possibilité de dispenser des cours en anglais dans les universités françaises, en dépit d’une forte opposition. Cette mesure s’inscrit dans le fameux projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche. 

Genevivèe Fioraso s’était félicitée de cette décision. « Je me réjouis que l’on y soit arrivé, après toutes ces discussions », déclarait la ministre de l’Enseingement supérieur. 

Face à la levée de boucliers de certains députés, du monde universitaire, de l’Académie française (pour ne citer qu’eux!), la ministre, aujourd’hui secrétaire d’État, avait tenu à rassurer tout le monde : « Il ne s’agit, en aucun cas, de remettre en cause la primauté de l’enseignement en français ou la défense de la francophonie. Il s’agit au contraire d’élargir le socle de la francophonie auprès des jeunes, notamment des pays émergents, qui, aujourd’hui, ne viennent pas dans notre pays ». 

Comme dans le cas de l’Université Technique de Munich, la raison d’être de la promotion de l’anglais dans les pays où il ne s’agit pas d’une langue officielle est l’attractivité des établissements, ni plus ni moins. 

: 

Sebastian Biermann

Munich Cityscape

CC BY 2.0

La tour Eiffel en a marre : pourquoi devrait-elle voir défiler des touristes du monde entier sans jamais partir en vacances ? Alors, ce soir, c'est décidé, elle aussi, elle part ! Elle propose à l'Arc de Triomphe de venir avec elle, mais, à la veille du 14 juillet, il ne peut pas vraiment se le permettre. Tant pis ! elle ira voir du pays toute seule. En route, donc, pour la Normandie, ses vaches, et ses plages.

Après une petite baignade – avec l'aide de quelques phoques, car nager quand on pèse le poids de 1 500 éléphants n'est pas chose aisée –, notre tour Eiffel nationale se transforme en phare pour sauver un bateau à la dérive, puis en pont pour faciliter la tâche aux coureurs du Tour de France. Au petit matin, un petit vol – eh oui ! la tour Eiffel a des ailes – lui permet de regagner Paris à temps pour faire rêver des millions de touriste sous les lumières du feu d'artifice de la fête nationale. Et si la nuit suivante, elle allait faire du ski sur le mont Blanc ?

nous embarque dans une histoire farfelue dans laquelle le monument le plus célèbre de Paris décide d'aller faire du tourisme. Cette nuit loin de la capitale lui fera vivre de nombreuses péripéties et lui donnera des envies de nouveaux voyages.

Après le succès de la version Premières Lectures, les éditions Nathan proposent la version album de La tour Eiffel a des ailes afin que les plus petits profitent de cette histoire pleine de fantaisie et d'humour, joliment illustrée par Aurélien Débat.

 « La décision de la Cour européenne porte atteinte au libre accès à la connaissance. » C’est en ces termes que le blog Wikimedia attaque le droit à l’oubli. Celui-ci aurait en effet entraîné la suppression d’articles de l’encyclopédie en ligne dans les recherches Google. 

Wikimedia a des termes très durs envers le droit à l’oubli. « Une décision récente de la Cour de justice de l’Union européenne met à mal la possibilité d’accéder aux dossiers concernant les individus et les événements. L’impact sur Wikipedia est direct et grave. » Wikimedia estime que le droit à l’oubli a des conséquences plus que néfastes sur le droit à l’information. 

En mettant en place ce droit à l’oubli (en clair, n’importe qui peut envoyer une demande à Google pour voir un lien non pertinent retiré des résultats de recherche), « la Cour européenne a abandonné sa responsabilité de protéger l’un des droits universaux les plus importants : le droit de rechercher, de recevoir et de transmettre l’information. » Dans un précédent post sur le blog, on pouvait lire : « Refuser aux gens la possibilité d’accéder à une information neutre et pertinente va à l’encontre des valeurs du mouvement Wikimedia ». 

À ce jour, selon Wikimedia, les décisions de retirer certains liens concernent plus de 50 liens vers Wikipedia. Pour ce qui est des liens effectivement supprimés, une page Wikimedia les recense, par souci de « transparence ». 

M. Wikipedia lui-même, Jimmy Wales, a déjà eu l’occasion de s’insurger sur les conséquences du droit à l’oubli. Il n’hésite pas à parler de censure. Dans son viseur, les personnes qui vont profiter du droit à l’oubli pour faire retirer des liens vers Wikipedia. « L’Histoire est un droit de l’homme et l’une des pires choses possible est de réduire quelqu’un au silence », explique le fondateur de la célèbre encyclopédie. 

Bien entendu, il n’a pas l’intention de profiter lui-même de ce droit à l’oubli. « Je suis dans la sphère publique depuis un certain temps. Certains disent des choses bien, d’autre des choses mauvaises... c’est le principe de l’histoire, et je n’utiliserai jamais un procédé légal pour la supprimer. »

: 

Cary Bass-Deschenes

CC BY-SA 2.0