Éditeurs et libraires paniquent. Enfin, plus que d'ordinaire et plus encore que lors de l'apparition de la télévision. Si 2008 qui vient de se clore n'apportera pas de bonnes nouvelles pour le monde de l'édition, outre-Atlantique, le moral est encore plus bas, suite à la faillite notamment de la chaîne indépendante Olsson, en septembre.
Mais pour une fois, ce n'est ni le rejet de la lecture, ni la baisse de la consommation de livre qui inquiète. Non, c'est le commerce en ligne et l'évolution des habitudes des lecteurs. Et là encore, personne ne blâme un Amazon ou consorts : les fautifs sont les bouquinistes improvisés, qui revendent depuis chez eux les livres qu'ils reçoivent. Et ce marché croissant pose de réels problèmes, particulièrement chez les revendeurs d'occasion.
Dans un grand article du New York Times, l'incidence de ce commerce parallèle qui génère un véritable commerce inquiétant les professionnels. Car là où l'acheteur pourrait dépenser quelques cents voire un ou deux dollars, pourquoi investirait-il plus dans le même produit ? Plusieurs propriétaires de librairies en attestent : même les classiques ne se vendent plus et on se procure La critique de la raison pure à des tarifs indécents via des sites d'occasion en ligne plutôt que de s'acheter de tels monuments en librairie.
Le salaire qui fait peur
Et dès lors que l'on parle d'un pays dans lequel le prix unique du livre n'existe plus, on lui accorde alors la valeur que le vendeur en demande. Mieux, celle que l'acheteur est prêt à mettre. Le titre vendu plein pot peut alors dégringoler rapidement et il devient aisé de l'obtenir pour une misère. Et vous savez quoi ? Ça risque d'empirer. Pour Mme Lesser, éditrice, le constat est simple : « Avec Internet, rien n'est jamais perdu. C'est la bonne nouvelle, et la mauvaise. »
La vente d'occasion est même facilitée par de nombreux cybermarchands, qui mettent des pages entières au service du vendeur, lesquels peuvent alors sans ambages solder à tout va. Pour certains, ce n'est toutefois pas par cupidité que l'on pratique ce commerce ; on entend certains internautes affirmer qu'ils préfèrent vendre leur livre pour 25 cents, et permettre à quelqu'une d'autre d'en profiter, plutôt que de le garder. Diable !
Alors, ce marché d'occasion, une réelle bonne affaire ?