Alors que certains maires frondeurs continuent à faire valoir leur opposition à la réforme, le gouvernement fait le point concernant la rentrée dans un communiqué daté du 25 juillet.
Le communiqué du ministère de l’Éducation commence par rappeler les bases de la réforme, à savoir le fameux décret nº 2013-77 du 24 janvier 2013 qui « vise à mieux répartir le temps d’enseignement sur la semaine en assurant une plus grande régularité et une meilleure répartition des temps d’enseignement, de manière à faciliter les apprentissages de tous les élèves, en particulier des plus fragiles. »
Rien de nouveau de ce côté-là donc. En revanche, certains des chiffres proposés sont intéressants en cela qu’ils permettent de faire le point sur la situation. En effet, le ministère avance : « Dès septembre, 87,2 % des communes ayant une école publique, soit 85,1 % des effectifs, verront les horaires de leurs écoles organisés selon le décret du 24 janvier 2013 ». En d’autres termes, ces communes et leurs écoles appliqueront la réforme des rythmes scolaires.
Qu’en est-il des écoles publiques restantes ? « Les écoles de 12,8 % des communes, soit 14,9 % des effectifs, expérimenteront dans le cadre du décret du 7 mai 2014 », détaille le même communiqué. Les expérimentations en question sont « valables pendant 3 ans au plus » et ont « permis de débloquer un grand nombre de situations » dans les communes concernées.
En clair, comme l’expliquait le ministre dans les colonnes du Monde le 24 avril dernier « les cinq matinées de classes seront obligatoires. » Ce sont les activités périscolaires, qui posent problème à nombre d’élus pour des raisons financières et humaines, qui sont conernées par l’expérimentation.
Benoît Hamon faisait valoir, toujours dans le Monde, la possibilité de « regrouper les activités périscolaires sur un après-midi par semaine, ce qui permettra aux maires, notamment en milieu rural, de faciliter l’organisation des activités périscolaires et de faire des économies d’échelle, par exemple en construisant des partenariats au niveau des communautés de communes. »
Ce qui ne semble pas avoir convaincu plusieurs maires, au rang desquels figurent plusieurs élus de l’Essonne, dont Nicolas Dupont-Aignan (Yerres). Ou encore des mairies alsaciennes, qui devront donc se conformer à la loi dès septembre.
LES EXPERTS ENTRE SATISFACTION ET REGRETS
Les maires ne sont pas les seuls déçus de la réforme. Les chronobiologistes, dont les propos et les expertises ont été convoqués à maintes reprises pour appuyer la réforme, ne sont pas nécessairement ravis.
S’ils sont nombreux à soutenir la réforme, ils sont tout aussi nombreux à exprimer une certaine déception. D’un côté, on se félicite d’avoir mis fin à la semaine des quatre jours. De l’autre, on estime que la réforme est insuffisante, en particulier sur la question de la durée quotidienne des cours.
En ligne de mire, le décret du 7 mai 2014 autorisant des expérimentations dans certaines communes. Par exemple, la possibilité de revenir à des journées de six heures. Or cela, les chronobiologistes n’en veulent pas. Selon plusieurs spécialistes, quatre heures et demie de cours seraient le maximum pour des enfants de primaire, trois heures et demie pour la maternelle.
Quoi qu’il en soit, il faudra attendre la rentrée et les premiers mois de la nouvelle année scolaire avant de pouvoir tirer un bilan plus clair de la réforme.
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Benoît Hamon (en 2010)
La Netscouade
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