À la question souvent posée : que contient votre liseuse, je répondrai que j’ai téléchargé ou enregistré trois types de documents :
Des textes de référence du passé, de ces textes dont on dit qu’ils sont livres de chevet et dont on pourrait dire aujourd’hui qu’ils sont livres de liseuse. Ces grands textes que l’on reprend toujours, ou bien ceux à côté desquels on est passé et qui semblent ici trouver une nouvelle chance : cela va de Rabelais à Proust en passant par Montaigne, La Fontaine, Balzac, Nerval et bien d’autres au fur et à mesure des trouvailles ici ou là, sur le net (Expériences les plus concluantes avec Feedbooks, mais aussi le domaine public de publie.net – récupération de certains fichiers Gallica/BNF mais à condition de les reformater). Il existe par ailleurs de très nombreux sites proposant des ebooks gratuits.
Deuxième catégorie, et de loin la plus importante, la plus nécessaire, celle qui à elle seule justifie l’achat et l’usage de la liseuse, les fichiers personnels. Tous ces textes reçus par le mail, envoyés par des amis, poètes, écrivains (manuscrits, travaux en cours, notes, extraits de journal, etc.), ces fichiers récupérés sur le net dont on pressent qu’ils sont importants, mais qu’on ne peut lire en ligne (pour des raisons de temps souvent, mais aussi parce que finit pas s’installer une intense fatigue, de la position assise, des yeux, de la lecture verticale). Ces fichiers-là sont envoyés directement (parfois après formatage, j’y reviendrai) sur la petite machine à lire.
Peu de téléchargements payants
Enfin, last but not the least, mes seuls téléchargements payants : les livres publiés par publie.net qui depuis janvier 2008 s’est lancé dans l’aventure qu’est la création d’une vraie maison d’édition électronique (ce qui implique choix des textes, travail avec l’auteur, mise en forme, etc.), publie.net qui propose déjà un nombre impressionnant de textes importants qui n’auraient peut-être pas été publiés ou dans très longtemps. Textes de créations, notes de travail, essais, articles anciens et introuvables, etc. Je lis ainsi depuis hier un remarquable ensemble du poète et traducteur André Markowicz. Et le site Poezibao que j’anime, a publié une importante note de lecture d’Antoine Emaz sur La Voix de la mer de Jacques Ancet.
Je me refuse totalement à acheter sur les grands sites marchands des livres électroniques qui sont proposés à un prix à peine inférieur au prix du livre papier, alors que l’éditeur n’a plus à supporter les frais des postes impression, papier, diffusion/distribution. Par ailleurs, la réflexion sur la lisibilité et l’adaptation aux différents supports semblent encore indigentes chez la plupart des grands éditeurs. Là encore, l’expérience de publie.net a quelque chose d’exemplaire et de profondément novateur : les textes sont proposés en différents formats et l’éditeur assure une veille permanente sur cette question fondamentale de la forme matérielle à donner aux fichiers électroniques.
Beaucoup de livres dans un tout petit volume
Le choix des textes installés sur la liseuse n’est donc pas affaire de nature ou de longueur. Ce qui incite à y enregistrer des textes, c’est qu’ils deviennent ainsi d’accès plus facile et bien évidemment tout particulièrement pour lire en dehors de l’écran ce qui n’est disponible que sous forme électronique. Avoir à disposition dans un tout petit volume que l’on ne quitte plus, un nombre considérable de ressources, de données, de fichiers… (La fameuse question du choix pour l’île déserte s’en trouve transformée !).