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Lors des guerres de Bourgogne (1474-1477), le destin tragique du dernier Grand Duc d'Occident peut être résumé dans cette formule laconique, connue par cœur de tous les écoliers suisses : "Charles le Téméraire perdit à Grandson le bien (sa fortune matérielle), à Morat le courage (à la suite de la destruction de son armée), à Nancy la vie (il fut tué au combat)". Dans l'histoire militaire suisse, la bataille décisive de Morat reste la bataille la plus célèbre.
L'armée bourguignonne est taillée en pièces par ce "peuple de bouviers" que le duc de Bourgogne ne cesse de sous-estimer. Pourtant, celui-ci est loin d'être un chef incapable. A certains égards, son armée préfigure les armées de l'époque moderne. A Morat toutefois, le fantassin suisse, rustique, l'emporte sur le chevalier bourguignon, l'archer anglais ou le "piéton" lombard. Selon une formule consacrée, la bataille s'est jouée en une heure, au-dessus de Morat, dans le secteur de la "Haie verte".
Cette heure a été suivie de cinq heures d'épouvante. Pas de prisonniers, tel est le mot d'ordre que les Suisses vont appliquer sans état d'âme. La bataille a été marquée par le renseignement et les erreurs d'appréciation commises de part et d'autre. A ce jeu-là, les Suisses tirent le meilleur parti possible du fait qu'ils tiennent la ville de Morat, que celle-ci résiste à l'assaut du 18 juin et que le Téméraire se fait surprendre par l’arrivée de l’armée de secours suisse que pourtant il guettait.
Les Suisses n'ont pas seulement combattu pour l'argent du roi Louis XI, mais ils ont aussi défendu leurs intérêts et préservé leur autonomie.
22 juin 1940 : armistice de Rethondes
22 juin 1941 : opération Barbarossa