Clairement l'intervention de la gendarmerie n'est pas passée inaperçue, ni auprès du collège où elle s'est déroulée, et moins encore pour le proviseur : « Nous avons eu un contrôle. Mais ce contrôle s'est passé dans des conditions qui ont dérapé, il faut dire. J'ai le sentiment d'avoir été trompé, d'avoir été floué dans cette affaire, d'avoir été d'une naïveté assez confondante », explique-t-il.
Dans cet établissement du Gers, même les parents n'en reviennent pas de la façon dont s'est déroulé la fouille : l'introduction d'un chien qui finira par baver et « s'acharner » sur certains cartables, et n'aura de cesse que de terroriser les élèves avertis : « Quand il mord, ça pique », plaisantera même un gendarme. Quel humour !
Michèle Alliot-Marie a eu beau rappeler à l'ordre ses forces, le mal était fait : « Le mélange des genres entre prévention et répression n'est pas acceptable. Je comprends tout à fait l'émoi de ces jeunes élèves et de leurs parents devant les conditions confuses dans lesquelles cette opération a été menée. »
Et Xavier Darcos tente de rattraper le coup, suite aux paroles de la procureure de la République du Gers, Chantal Firmigier-Miche, pour qui : « Les élèves ont peur de ces contrôles ; ça crée de la bonne insécurité, satisfaisante à terme en matière de prévention. » Mais le ministre de l'Éducation a le bon sens de rectifier : la bonne insécurité, ça n'existe pas, et c'est toujours mauvais. Reste que le ministère de l'Éducation désengage la responsabilité de l'Académie dans cette affaire, et que tout relève du parquet, précise M. Darcos.
Le proviseur informé ou désinformé ?
Pourtant, cette opération s'est déroulée à la demande du principal, et selon la procureure, ce dernier « a toujours été informé des conditions dans lesquelles ce contrôle allait se dérouler ». Alors, c'est au tour des syndicats de se dresser, et si la manifestation prévue est finalement annulée, on n'entend pas pour autant laisser passer le « rôle dans la mise en place de politiques répressives » de la procureure.
« On a vu arriver des gendarmes, des chiens. On a demandé aux élèves de poser les mains sur les tables. On les a fouillés partout. En vain », rapportait M. Darcos, selon les paroles de l'inspecteur d'Académie. Un manque de flair, pourtant, pour des gendarmes qui ne manquaient pas de chien...