Ah, c'est marrant, ça, comme les initiatives qui amusent tout le monde peuvent devenir récurrentes. Bon, d'une année sur l'autre, ça ne fait pas une récurrence, plutôt une double occurrence, mais tout de même. Haaretz a en effet remis le couvert, en ouvrant de nouveau aux auteurs et poètes israéliens les colonnes de son journal.
L'an passé, entre les 10 et 20 juin, alors que des dizaines de villes du pays célèbrent la semaine de la littérature juive, le quotidien d'information avait osé faire une large et totale place aux écrivains intéressés.
Cette année, on ne prend pas forcément les mêmes, mais on recommençait, c'est certain, avec pour rédacteur en chef, un certain Amos Oz. C'était dans l'édition d'hier que les Isréliens ont pu se délecter de colonnes entièrement prises en charge par des auteurs du pays - mais également de chroniqueurs étrangers, puisque Bernard Henry Lévy faisait partie des invités - et tout en réitérant son affection pour Israël déplorait que le gouvernement de Netanyahu soit quelque peu autiste.
Qu'il est fort ce BHV. Pardon. BHL.
En outre, citons également Kundera ou Jonathan Safran Foer parmi les autres invités, nettement plus prestigieux et lisibles.
Citons également cette belle phrase du rédacteur en chef de la journée, qui, commentant l'assaut des soldats israéliens contre la flottille venue pour aider les Palestieniens :
Israël se transforme en une Afrique du Sud durant l'apartheid, un pays que les nations du monde entier ne souhaitent pas dans leurs rangs, ne veulent pas visiter, qui est rejeté des organisations et conférences internationales. Nous allons devenir un pays maudit avec qui plus personne ne désire avoir de liens.
et d'ajouter :
Si le navire avait transporté des missiles ou des munitions, je pourrais comprendre la raison de cet assaut. Nous avons par le passé intercepté des navires de ce type. Mais nos services de renseignements savaient que ces navires ne transportaient pas d'armes lourdes. Les armes entrent dans Gaza par les tunnels du Mont Sinaï, par bateau. Alors pourquoi avons-nous usé de la force ?