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Salariat et plus-value en France depuis la fin du XIXe siècle

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Economie

Salariat et plus-value en France depuis la fin du XIXe siècle

Lorsque Marx écrivait Le Capital, on pouvait se contenter de raisonner sur la fraction de la population active productrice de plus-value. Depuis lors, les sociétés industrielles développées sont devenues plus complexes. A la population active productrice de plus-value se sont ajoutées, de façon numériquement significative, d'autres fractions de population salariée. Il ne suffit plus d'étudier le capital variable et le taux de la plus-value pour rendre compte de l'évolution du rapport salarial capitaliste et de son incidence sur la rentabilité. L'auteur propose de mesurer le taux d'exploitation, puis le taux de partage entre salaires et profits pour comprendre le rendement d'ensembles salariaux de plus en plus vastes. Les trois taux qu'il retient sont obtenus en associant aux productifs de plus-value (premier ensemble fondamental) les productifs de profit puis, à ces deux réunis, les productifs de services domestiques et administratifs. Prenant appui sur une recherche statistique de longue période, Jean-Claude Delaunay élargit la théorie et montre que, s'il existe une tendance longue à la croissance du taux de la plus-value, en revanche, taux d'exploitation et taux de partage tendent à baisser. A une époque où le marxisme paraît tombé en désuétude, cette contribution renouvelée à l'étude de la crise économique en France et dans les sociétés capitalistes développées ne manquera pas de surprendre et, sans doute, de stimuler d'intéressants débats.

01/1984

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Critique Théâtre

Shakespeare et la musique en france (xixe-xxie siecles)

Les adaptations musicales de William Shakespeare en France, du XIXe siècle à nos jours, constituent un patrimoine considérable et peu étudié. Dans une perspective diachronique et pluridisciplinaire, ce volume rassemble des contributions de musicologues, littéraires, historiens des idées et artistes pour éclairer tous les aspects de la postérité musicale de Shakespeare en France, en prêtant une attention spécifique aux modalités sous-jacentes au transfert sélectif des textes shakespeariens dans la culture musicale française. Ces contributions s'intéressent en particulier aux logiques - genre, histoire, texte - qui président à l'adaptation des oeuvres, caractérisée par la variété des genres musicaux : opéra, tragédie lyrique, marche funèbre, symphonie, forme sonate...Une variété qui soulève un cortège d'interrogations génériques et souligne la complexité des modes d'appropriation musicaux de Shakespeare en France.

01/2022

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Histoire de France

Histoire de l'enseignement en France. XIXe-XXIe siècle

Au début du XIXe siècle, une minorité d'enfants, surtout masculine, fréquente une école élémentaire, tandis que l'enseignement secondaire accueille environ 2 % d'une génération. Deux siècles plus tard, l'instruction est obligatoire, pour les deux sexes, de 3 à 16 ans, et la plupart des bacheliers (80 % de leur génération) suivent des études supérieures. Cette aventure collective est l'oeuvre d'acteurs multiples, publics et privés, nationaux et locaux. Analyser ses objectifs, ses modalités et ses résultats offre un observatoire privilégié sur les politiques éducatives, ainsi que sur la société, ses valeurs, ses dynamiques et ses blocages. Cet ouvrage s'appuie sur des travaux récents en histoire de l'éducation. Il propose une approche chronologique et thématique des filières et degrés d'enseignement, qui souligne les ruptures et les continuités. Il évoque la vie quotidienne des établissements, les aléas de l'innovation pédagogique, la question du genre, l'épreuve des guerres mondiales et les spécificités de la situation coloniale. Il expose les débats, souvent vifs, autour de l'Ecole de masse, dont les insuffisances ne sauraient masquer les réalisations.

08/2020

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Sciences politiques

La France républicaine. Histoire politique XIXe-XXIe siècle

Cet ouvrage apporte un éclairage plus que jamais nécessaire sur les fondements de notre histoire nationale. Michel Winock y démontre comment la culture et la pratique politiques des Français procèdent de ce qu'il appelle un " héritage de divisions ". Cette guerre civile latente, et parfois explosive, a pris sa source et son élan sous la monarchie et n'a cessé de croître depuis la Révolution, l'Etat centralisé se heurtant à des antagonismes et à une contestation de son pouvoir au sein de la société civile. Michel Winock décrit et décrypte les phases successives ou permanentes de cet affrontement intérieur : entre tradition monarchique et peuple souverain ; république modérée et république radicale ; cléricalisme et laïcité ; socialisme démocratique et communisme léniniste ; Vichy et France combattante ; libéralisme et étatisme ; Europe et souverainisme... Autant d'éléments de discorde qui ont mis constamment à l'épreuve notre édifice national et contribué à le fragiliser. Cet ensemble magistral, d'ordre à la fois pédagogique et analytique, traverse près de deux cents ans d'histoire politique et intellectuelle. Il permet de mieux comprendre toute la complexité de notre pays, dont l'histoire n'a cessé d'être instable et tumultueuse. Il constitue par là même un document d'actualité des plus éclairants.

03/2017

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Histoire de France

La France politique. XIXe-XXe siècle, Edition revue et augmentée

La République française a longtemps fait figure de régime politique original dans le concert des Etats européens. Elle le demeure encore largement malgré de récentes évolutions. Cet ouvrage analyse l'élaboration du régime républicain, enraciné dans l'héritage des Lumières et de la Révolution, tel qu'il s'est constitué à la fin du XIXe siècle. Il passe en revue les résistances auxquelles il s'est heurté, ainsi que les forces et les idéologies qui ont voulu le " dépasser ". Enfin, il dégage les conditions et suit les métamorphoses qui ont entraîné l'avènement d'une nouvelle République. La plupart des chapitres de ce livre sont tirés d'articles déjà publiés, principalement dans L'Histoire.

03/2003

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Histoire de l'Eglise

Une histoire de la Petite Eglise en France. XIXe-XXIe siècle

Elles ont refusé la constitution civile du clergé et le concordat. Elles ont formé " la Petite Eglise ". Elles ? Des communautés catholiques, prêtres et paroissiens, qui se sont mises en marge de l'Eglise pour assumer leur foi sans compromis. Voici leur histoire. Par opposition à la " Grande " (entendons celle de Rome), le mouvement dit de " la Petite Eglise ", dont il reste encore aujourd'hui quelques isolats, en Poitou, en Lyonnais et dans le Centre-Est, est un phénomène multiforme qui a surtout touché la France entre la Révolution et le Second Empire. Quelles que soient ses origines, la " Petite Eglise " se trouve d'emblée associée à une culture d'opposition aux pouvoirs civil (le refus du Concordat de 1801) et religieux (Rome) ; culture qui lui octroie une réelle unité mais dont, parallèlement, les manifestations concrètes sont très diversifiées. Chaque communauté possède une autonomie revendiquée qui se nourrit autant du contexte régional (notamment les événements de la Révolution) que de la culture religieuse antérieure. D'où la nécessité de rechercher les causes profondes de l'implantation géographique totalement discontinue sur le territoire de la République. Ce livre a donc pour objectif de rendre compte de l'originalité, de la multiplicité des facettes mais aussi de la dimension paradoxale qui composent le phénomène " Petite Eglise " jusqu'à nos jours ; d'observer autant le fonctionnement actuel des communautés qui demeurent (environ 3 000 personnes) que les relations que ses adeptes entretiennent avec les autres catholiques.

11/2023

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Sciences historiques

Electriciens et gaziers en France. Une histoire sociale, XIXe-XXIe siècles

En 1946, après un demi-siècle de mobilisations, naissent EDF-GDF et le statut national des électriciens-gaziers. Ils conquièrent ainsi des conditions d'existence qui les placent à l'avant-garde du progrès social. Depuis, les "porteurs d'énergie" ne cessent de se mobiliser pour le service public et leur condition salariale, menacés par le procès en privilège intenté par une partie des médias et du champ politique, puis par la libéralisation du secteur énergétique. C'est donc plus de cent ans de luttes syndicales qui sont relatés ici, en commençant par les principales étapes du processus menant à la nationalisation et au statut unique. Un combat d'autant plus d'actualité que les directives européennes ont mis à mal les réalisations de l'après-guerre. Ce sont ensuite les conditions de travail et les conquêtes sociales des électriciens-gaziers qui sont auscultées. L'accent est mis sur leurs dimensions pionnières, à l'instar de l'organisation des vacances et des activités sociales. Comme le montre l'ultime partie du livre, tout cela n'aurait pas été possible sans des figures militantes, tels le syndicaliste révolutionnaire Emile Pataud et Marcel Paul, "père de la nationalisation". Ni sans des pratiques de grève efficaces, scandées par la participation à des mobilisations historiques comme le Front populaire ou le premier grand conflit des salariés de l'Etat, en 1953. En somme, cet ouvrage est aussi l'occasion de revisiter des grands enjeux de notre histoire contemporaine, depuis la place accordée à la puissance publique jusqu'aux effets de la construction européenne.

10/2018

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Sciences historiques

Les villes portuaires maritimes en France. XIXe-XXe siècle

Une synthèse sur l'histoire des villes portuaires des XIXe et XXe siècles, s'appuyant sur les aspects économiques, industriels, urbanistiques, culturels et sociaux.

09/2015

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Philosophie

La philosophie en france au XIXe siècle

Maine de Biran, Renan, Bergson, Comte, Proudhon... La philosophie en France au XIXe siècle rassemble des débats fondamentaux qui se sont poursuivis pendant tout le siècle entre spiritualisme et positivisme sur l'origine des idées, le sens de l'histoire ou la réforme sociale. Le débat philosophique en France pendant ce siècle n'est pas séparable d'une interprétation de la grande Révolution et donc des secousses successives de 1830, 1848, 1871, qui ont rythmé la vie politique d'événements sanglants. A chaque fois, c'est le sens de la rupture révolutionnaire avec l'Ancien Régime et celui de la continuité avec la pensée du XVIIIe siècle, dont la question est à nouveau posée depuis les cours de Victor Cousin sous Charles X jusqu'aux Origines de la France contemporaine de Taine après la Commune. A la fin du siècle, le débat traditionnel des vérités de raison et des vérités de foi est devenu celui de la Science (avec une majuscule) et de la Religion (en France, le catholicisme). Le positivisme semble s'imposer sous des formes diverses ; il s'étend à la psychologie (T Ribot, P Janet) et à la sociologie (E Durkheim) devenues sciences autonomes, mais il ne doit à Auguste Comte guère plus que son nom. La réflexion sur l'histoire des concepts scientifiques et, d'autre part, sur la vie de la conscience va restituer bientôt les grandes interrogations métaphysiques et les léguer au XXe siècle commençant.

05/2011

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Que-sais-je ?

Histoire intellectuelle de la France (XIXe-XXe siècles)

Si, en France, le XIXe fut le siècle des questionnements, notamment sur le rôle de la religion dans les sociétés modernes, le XXe aura été celui de l'organisation de la vie scientifique et de la politisation massive des débats intellectuels, notamment au travers des religions séculières que furent le communisme et le fascisme. Mais, en dépit des changements, des oppositions philosophiques et morales intenses, un facteur de continuité joue un rôle central d'unification des moeurs et des sensibilités de la société et de la vie intellectuelle française : la littérature. Celle-ci a en effet incarné une forme de synthèse de toutes les particularités idéologiques et morales propres à la société française. La France ? Le pays qui aime autant l'esprit que les lettres !

02/2021

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Sciences historiques

Histoire de la presse en France. XXe-XXIe siècles

Cet ouvrage présente une histoire de la presse écrite française de la fin des années 1890 (l'avènement de la presse de masse) à nos jours. A travers les thématiques telles que la politique, l'économique, etc. , les auteurs choisissent d'ancrer l'évolution de la presse à travers l'histoire culturelle, ce domaine ayant été le plus renouvelé en matière historiographique avec les représentations, les questions du genre, etc. et de l'histoire des médias, ce qui conduit à situer les mutations de la presse par rapport à l'ensemble des médias et non l'inverse, point de vue plus communément adopté. Ce manuel met à la disposition du lecteur un ouvrage aux problématiques renouvelées qui, tout à la fois, s'intéressera aux supports, aux entreprises, aux milieux de l'information, aux pratiques culturelles, aux publics, au rapport de la presse à son environnement politique, social, économique et culturel (la presse comme objet replacée dans les grands enjeux d'une société en constante évolution).

07/2016

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Critique littéraire

La responsabilité de l'écrivain. Liitérature, droit et morale en France (XIXe-XXIe siècle)

Un écrivain peut-il tout dire, et si non, quelles sont les limites ? Celles-ci ont-elles évolué, ou les interdits sont-ils permanents ? Un écrivain doit-il tout dire, et si oui, les lois de la République des lettres lui font-elles obligation d'enfreindre celles du pouvoir et de la morale ? Telles sont quelques-unes des questions qu'aborde ce livre d'une ampleur intellectuelle et politique considérable. La liberté de l'auteur est indissociable de sa responsabilité, autrement dit d'une réflexion sur le rôle social de l'écrivain et sur les pouvoirs, réels ou supposés, de l'écrit. C'est ce lien que l'une des meilleures spécialistes de la condition des écrivains à travers l'histoire s'est attachée à penser pendant dix ans. L'étude traite ces questions à quatre moments-clés, qui marquent autant d'étapes dans l'histoire de la morale publique en France : la Restauration, le Second Empire, la Troisième République et la Libération. On y revisite des procès célèbres : ceux de Béranger, Courier, Flaubert, Baudelaire, ceux des naturalistes et, à partir d'archives inédites, ceux des intellectuels collaborationnistes. L'épilogue examine la redéfinition de ces enjeux des années 1950 à nos jours : les formes de censure se font plus discrètes, la parole de l'écrivain a perdu de son poids dans l'espace public, mais l'actualité montre que la littérature peut encore être scandaleuse.

03/2011

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Histoire de France

Le prix du travail. France et espaces coloniaux, XIXe-XXIe siècle

Le prix du travail ? Cet ouvrage ouvre une question majeure à l'heure où le travail est souvent tenu d'abord comme un coût à réduire et, qu'à cette fin, nombre de droits collectifs et de garanties acquises par les salariés sont remis en question. L'étude traite de l'évolution des formes concrètes, mesures, références, modalités de légitimation, normes et considérations qui ont présidé et déterminent encore aujourd'hui la rémunération du travail. Consacrée à la France et à ses colonies, elle couvre une longue période qui, allant du XIXe siècle à nos jours, fut aussi à la fois celle de la seconde industrialisation, de l'affirmation de la société salariale et de la construction d'un Etat social. La perspective historienne de la recherche collective dont elle est issue, s'est enrichie au croisement d'autres approches disciplinaires - droit, économie, gestion, sociologie - portées par certaines de leurs meilleurs spécialistes. A ce titre, elle éclaire sous des angles multiples les enjeux de maints débats et conflits actuels. Les dix chapitres de l'ouvrage, attentifs à saisir les acteurs, les dynamiques et les temps forts de cette histoire, cernent les conceptions et les politiques à l'oeuvre avant d'en examiner les modalités d'application dans plusieurs cadres conjoncturels, territoriaux et professionnels. Le moindre des apports du livre n'est pas, enfin, son glossaire, dont les cinquante-cinq entrées donnent accès à la définition de plus de quatre-vingts termes et expressions. Les auteursAi-Thu Dang, Claude Didry, Michel Dreyfus, Claire Edey-Gamassou, Bernard Friot, Jérôme Gautié, Pascale Goetschel, Jean-Pierre Le Crom, Laure Machu, Michel Margairaz, Manuela Martini, Michel Pigenet, Maud Simonet, Pierre-Yves Verkindt, Yves Verneuil et Alain Viguier.

06/2019

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Sciences historiques

Les courants historiques en France. XIXe-XXe siècle, Edition revue et augmentée

L'histoire, depuis quelques décennies, fait retour sur elle-même. Elle s'interroge sur les notions en usage, ce qui implique que l'auteur comme le lecteur d'histoire comprennent plus exactement ce que faire de l'histoire veut dire. Restituer les courants historiques au cours des deux derniers siècles, c'est révéler les trois dimensions théorique, professionnelle et institutionnelle de la discipline. Celle-ci est d'abord le produit du lien social inédit qui, avec la Révolution française, s'est légitimé en distinguant l'Ancien Régime du Nouveau, et en mobilisant le récit historique. Elle est ensuite un savoir qui médiatise auprès du public ses travaux et résultats par une technique, des règles de recherche et des procédures d'enquête et d'analyse qui lui sont propres. Elle est, enfin, écriture, mise en récit, ce qui implique qu'attention soit prêtée aux règles d'énonciation, à l'usage discursif des sources comme aux effets de langage, autant qu'aux pressions du pouvoir ou des groupes sociaux qui toujours chercheront à l'enrégimenter.

09/2007

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Sociologie

Les Iraniens en France. Sociohistoire d'une diaspora depuis le XIXe siècle

Près de quatre siècles après la célèbre question de Montesquieu "Comment être persan ? ", l'interrogation est-elle toujours d'actualité ? Comment peut-on expliquer l'attrait pour la France de l'intelligentsia iranienne des années 1830 après deux traités humiliants imposés par la Russie ? Quels sont les déterminants historiques qui ont poussé les Iraniens à s'exiler en France ? Notre hypothèse est que la diaspora iranienne francophone, née au 19' siècle, se nourrirait essentiellement d'une proximité culturelle et littéraire, de besoins en formation professionnelle et en connaissances, de recherche d'un asile politique ; dans les années 1980, elle se serait étendue à un large éventail d'individus de parcours légal ou clandestin, au regroupement familial, au séjour estudiantin et au projet politique, représentatifs des différentes couches de la société iranienne concernées par cette pratique sociale.

11/2019

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Critique littéraire

Genèses des études théâtrales en France. XIXe-XXe siècles

La réflexion sur les disciplines et leur histoire s'est développée dans les vingt dernières années. Les enjeux sont cognitifs, épistémologiques et politiques. Les études théâtrales, officiellement reconnues en France à la fin des années 1950, à l'université et au CNRS, ont mis du temps à revenir sur la façon dont elles s'étaient définies, intellectuellement et institutionnellement. Comme l'indique le pluriel Genèses, le processus a été long, pluri- et interdisciplinaire, sinueux et discontinu, souvent romanesque, engageant de très nombreux acteurs de la vie sociale : universitaires et chercheurs, praticiens du théâtre, étudiants de toutes sortes, responsables administratifs.

06/2019

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Généralités médicales

Histoire de l'eugénisme en France. Les médecins et la procréation (XIXe-XXe siècle)

Portés par la mission de régénérer l'humanité, et par le désir de progrès et de soins de la société tout entière, les médecins quittent au XIXe siècle les chemins balisés de l'hygiénisme pour s'aventurer dans ceux d'un eugénisme en construction. Angoisse de la dégénérescence ou de la dépopulation, combat contre la mortalité infantile ou les maladies sociales, tout est prétexte à un projet de surveillance des unions, de tri des procréateurs, de dépistage des tares, où le médecin affirmera son utilité sociale et rendra effective la plus achevée des prophylaxies. Ce projet, vers lequel convergent des médecins venus de tous les horizons et de toutes les disciplines, se bâtit sur des savoirs fragiles, traversés de mythes et d'idéologies ; surtout, il se heurte à une pratique libérale, effrayée par les audaces interventionnistes et autoritaires des plus ardents eugénistes. C'est la raison pour laquelle, au-delà de positions parfois extrêmes, l'eugénisme médical ne trouve à s'exprimer que dans l'instauration de l'examen prénuptial en 1942. Pendant plus d'un siècle, il aura pourtant constitué le centre d'un discours touffu, révélateur des ambitions sociales et des valeurs contradictoires d'un monde médical en pleine ascension.

09/1995

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XXe siècle

La puissance et l'effacement. Destin du catholicisme breton (fin XIXe - début XXIe siècle)

La Bretagne catholique a longtemps été une évidence, et voilà qu'elle ne l'est plus. On se souvient de sa puissance d'hier, on s'étonne de son effacement d'aujourd'hui. Pour souligner cette différence des temps, ce livre, qui fait varier les focales, associant explorations singulières et considérations générales, examine deux époques. D'abord "le moment 1905" , c'est-à-dire la période qui va des années 1880 à la Première Guerre mondiale et pendant laquelle, face à la politique anticléricale de la Troisième République, l'emprise du catholicisme en Bretagne n'a sans doute jamais été aussi forte. Ensuite, "cent ans après" , la marginalisation de ce même catholicisme au terme d'un processus de déconnexion de la religion et de la culture moderne dont on verra que les signes avant-coureurs n'avaient pas manqué depuis 1950. "Vous voyez ce qui meurt, vous ne voyez pas ce qui naît" , disait naguère Louis Veuillot. "Ce qui naît" aujourd'hui, de nouveaux styles d'existence chrétienne, à la fois diversifiés et circonscrits, dans une société sécularisée, est encore largement à étudier : les sociologues s'y emploient. "Ce qui meurt" , au contraire, c'est l'affaire de l'historien : ici, la disparition du catholicisme breton traditionnel, si prégnant encore au début des années 1960 et désormais quasiment réduit à sa dimension patrimoniale.

06/2022

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Histoire de France

La France en terre d'islam. Empire colonial et religions, XIXe-XXe siècles

Durant plus d'un siècle et demi, l'empire colonial français fut un espace de contacts entre les religions du Bassin méditerranéen. Comment instaurer leur coexistence ? Comment réguler les relations entre islam, confréries musulmanes, chrétiens et juifs ? Cet ouvrage retrace l'histoire des pratiques mises en oeuvre au coeur de l'empire colonial français. Il raconte la découverte de l'islam au début du XIXe siècle, les aléas de la protection des chrétiens d'Orient, la relation au judaïsme, les missions et la politique du "royaume arabe". Pierre Vermeren analyse la manière dont la République laïque a piloté les religions et les réactions suscitées en Afrique du Nord, notamment la montée du salafisme. Il montre combien cet héritage pèse aujourd'hui et nous permet d'appréhender les problèmes auxquels notre société laïque est très durement confrontée.

02/2020

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Histoire de France

La Vie politique en France au XIXe siècle

" On a longtemps compris " la vie politique " comme la lutte des partis ou des groupes qui se disputent le pouvoir. Plus récemment, on a attaché beaucoup plus d'importance aux mécanismes subtils par lesquels se forment les opinions, aux intermédiaires grâce auxquels elles se diffusent, aux moyens qui leur permettent de s'exprimer, que ce soit le suffrage ou les divers modes de communication. C'est ce parti qu'a choisi Patrick Lagoueyte dans l'ouvrage qu'on va lire ". Raymond HUARD

01/1990

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Economie (essai)

Les Cinq crises. La fin du salariat

La chape de silence - l'omerta - qui règne depuis cent cinquante ans sur le salariat est à la source de l'aveuglement sur l'immigration et sur la crise civilisationnelle européenne qui s'ensuit. Le salariat et le marché du travail reposent en effet sur la transformation du travail en marchandises et sur l'ignorance des cultures fussent-elles mortifères. Nos sociétés sont donc inconscientes d'elles-mêmes. A la revendication contre l'exploitation répond l'importation de mains d'oeuvres moins chères et le chômage ou l'exportation des fabriques sur un fond de violence culturelle et d'individualisme. Dans cet ouvrage, Claude Berger lève le voile et propose un autre système, ainsi que la quête d'une éthique humaniste et solidaire nécessaire à cette nouvelle philosophie du travail et de l'existence.

08/2021

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Sciences politiques

La force de gouverner. Le pouvoir exécutif en France, XIXe-XXIe siècles

Au commencement, les régimes politiques modernes visèrent à affaiblir les pouvoirs du gouvernement. En France, les républicains n'eurent de cesse de réduire la puissance du pouvoir exécutif, afin de conjurer l'arbitraire de la monarchie et de l'empire. Aujourd'hui, notre démocratie présidentielle est concentrée autour d'un chef suprême, tenu non plus pour un obstacle à l'expression du peuple mais pour son principal vecteur. Que s'est-il passé ? Des années 1870 aux années 1930, les assemblées ont contrôlé l'essentiel de la confection des lois et ont dominé l'action du gouvernement, dans une continuité stable, grâce notamment à l'initiative des commissions, alors que se succédaient les cabinets. On doit à cette République du Parlement, donc du débat et du compromis, le substrat qui nous régit encore : laïcité, libertés publiques (presse, réunion, syndicats, associations), système moderne de l'enseignement public, protection sociale. La conduite de la guerre devenue mondiale et le combat contre la crise économique majeure de 1929 instillent à droite comme à gauche l'idée d'un exécutif fort, clé de voûte constitutionnel. Depuis la V e république, l'exécutif décide des lois et de leur instabilité car il en change selon sa couleur politique, et limite la discussion parlementaire qui n'inspire plus l'esprit du régime. D'où le paradoxe qu'analyse Nicolas Rousselier dans ce grand livre : les juristes se gargarisent d'une "tradition républicaine", une vue de l'esprit puisque la logique du régime actuel est l'exact opposé de l'ancien esprit républicain. Historiquement parlant, il n'y a pas eu une République mais deux et contrairement à d'autres pays, la France n'a pas su mener à bien la modernisation du pouvoir gouvernemental tout en préservant une tradition parlementaire : elle est passée d'un déséquilibre institutionnel à un autre. Chaque jour, elle en paie politiquement le prix fort.

10/2015

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Histoire de l'Eglise

Catholiques malgré Rome. Des croyants infidèles en France XIXe-XXIe siècle

En 1870, Rome proclame le concile de Vatican I. Des catholiques refusent le dogme de l'infaillibilité pontificale et la juridiction universelle du pape. Ils créent leur Eglise qui existe encore aujourd'hui. C'est le destin de ces réfractaires et d'autres encore qu'éclaire et raconte ce document historique sans précédent. Il ne paraît pas concevable qu'il puisse exister des catholiques sans Rome. Le but de cette étude est de partir à la recherche de ces insatisfaits dans l'histoire religieuse de la France depuis la Révolution. Qui ont été, et qui sont encore, ces croyants qui se disent catholiques mais rechignent à suivre les consignes de la papauté dans une période où celle-ci renforce son pouvoir central ? Leurs parcours peuvent se résumer à trois options : les plus conservateurs regrettent que l'Eglise romaine s'engage dans des concessions faites à la modernité, les plus réformateurs lui font le reproche inverse de ne pas assez répondre aux nouvelles attentes des croyants, enfin, d'autres vont trouver des réponses à leurs inquiétudes dans le recours direct à Dieu. Est-ce qu'une minorité peut revendiquer une orthodoxie et reprocher au pape d'être dans l'erreur ? Voilà l'une des questions qu'avec bien d'autres ce livre affronte. Cette histoire des marges révèle non seulement la distance prise par quelques groupes finalement peu importants, mais encore celle prise par un plus grand nombre de croyants moins visibles qui, forts des mêmes griefs, s'éloignent tout autant, mais sans bruit.

06/2022

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Musique, danse

Les compositrices en France au XIXe siècle

Des compositrices en France au XIXe siècle ? Peu de noms viennent à l'esprit des mélomanes, encore moins de musiques. L'ouvrage de Florence Launay révèle à quel point l'histoire de la musique ment par omission. S'appuyant sur quelques travaux pionniers, mais explorant surtout une multitude de sources qui n'avaient pas encore été examinées sous cet angle, l'auteur dévoile une création musicale féminine d'une grande richesse. De plus du millier de femmes qui ont alors désiré s'exprimer par la création musicale, malgré les difficultés d'accès aux études de composition et les préjugés ambiants sur les capacités intellectuelles féminines, émergent une vingtaine de compositrices de haut niveau, des femmes qui ont écrit dans tous les genres musicaux, de la romance à l'opéra en passant par la musique de chambre et le répertoire symphonique, et qui ont connu le succès public et la reconnaissance de leurs confrères musiciens. A travers les biographies et les productions de Julie Candeille, Sophie Gail, Hélène de Montgeroult, Pauline Duchambge, Louise de La Hye, Louise Bertin, Loïsa Puget, Louise Farrenc, Clémence de Grandval, Augusta Holmès, Pauline Viardot, Pauline Thys, Marie Jaëll, Mel Bonis, Cécile Chaminade, Louise Héritte-Viardot, Henriette Renié, Armande de Polignac, Nadia et Lili Boulanger, évoquées en détail, se découvrent autant de parcours et d'œuvres insoupçonnés dont la connaissance enrichit l'histoire de la musique.

02/2006

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Histoire de France

Les maires en France (XIXe-XXe siècle). Histoire et sociologie d'une fonction

Le maire, doté par les lois de décentralisation de 1982 de pouvoirs étendus, est somme toute d'institution récente à l'aune de l'histoire. Encore son statut et ses compétences ont-ils longtemps hésité entre ceux d'un agent de l'Etat (n'a-t-il pas été nommé par l'exécutif jusqu'au début de la IIIe République et à nouveau sous Vichy ? ) et celui d'un élu investi par le suffrage universel. Près de deux siècles de l'histoire politique et sociale de la France s'expliquent et s'éclairent par la lente mais irrésistible ascension des maires au cours des XIXe et XXe siècles : c'est à travers eux et par eux que la démocratie, mal assurée au sommet, s'est enracinée et fortifiée dans un pays alors majoritairement rural. Illustrant d'exemples vivants et d'anecdotes exemplaires une évolution savamment décrite, l'essai d'André Chandernagor, riche aussi d'une expérience acquise sur le terrain, passionnera les élus eux-mêmes aussi bien que leurs administrés pour lesquels le maire représente l'autorité la plus proche et de loin la plus appréciée.

02/1994

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Sciences historiques

Immigration, antisémitisme et racisme en France (XIXe-XXe siècle). Discours publics, humiliations privées

Vingt ans après Le Creuset français, Gérard Noiriel présente ici un bilan des recherches menées sur l'immigration depuis deux décennies. Pour la première fois, l'immigration étrangère, l'émigration coloniale et l'évolution du droit d'asile sont appréhendées dans une réflexion globale, qui éclaire les enjeux du débat actuel sur l'immigration "choisie", l'intégration et les discriminations. L'analyse détaillée des discours publics que livre l'auteur met en évidence les stéréotypes dont les immigrants ont été victimes pendant plus d'un siècle et le rôle que ces représentations négatives ont joué dans le développement de l'antisémitisme et du racisme. La tâche de l'historien est de rappeler que, tout au long du XXe siècle, la France a été l'un des premiers pays d'immigration au monde. Un tel rappel historique doit permettre de faire reculer l'intolérance à l'égard des immigrants d'aujourd'hui et contribuer à l'éducation civique de tous les citoyens.

02/2014

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Traduction

Traduction et transmédialité (XIXe-XXIe siècles)

Le volume Traduction et transmédialité (XIXe-XXIe siècles) interroge la frontière entre l'acte de traduire et la transmédialité, au sens d'un processus de transfert d'un medium à un autre. Il explore les rapports entre traduction et transmédialité, en confrontant discours critiques et création.

08/2021

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Histoire de France

Jean, Jules, Prosper et les autres. Les socialistes indépendants en France à la fin du XIXe siècle

À la fin du XIXe siècle, le socialisme français est divisé en organisations rivales avec à leurs côtés des militants qu'on dit " indépendants ". Pour les comprendre, il faut remonter aux débuts de l'Association Internationale des Travailleurs, aux derniers feux du second Empire. Dans les années 1880, ils animent Le Cri du Peuple, La Bataille et La Revue Socialiste en s'aidant des vieux réseaux de l'AIT, de la Commune de Paris et des années d'exil. Pourtant, le poids politique d'un Vallès ou d'un Malon reste bien marginal. Dans la décennie suivante, les enjeux électoraux deviennent primordiaux et exigeaient une étude complète et renouvelée des scrutins de 1889, 1893 et 1898. La victoire socialiste lors des législatives de 1893 est surtout celle des socialistes indépendants; le programme de Saint-Mandé, accepté par la plupart des partis socialistes est une initiative de Millerand et la volonté d'unité de Jaurès est désormais primordiale. Loin des querelles qui déchiraient le vieux mouvement ouvrier français, ils apportent une efficacité nouvelle. On les a dit réformistes, anti-marxistes, fédéralistes, idéalistes..., plaquant sur des milliers de militants l'image de quelques leaders. La réalité est plus complexe: au croisement du mouvement ouvrier et des radicaux pour les uns, à l'extrême gauche pour d'autres, ces socialistes indépendants ont avant tout été le reflet de la diversité du mouvement ouvrier français.

01/2011

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Philosophie

La Philosophie en France, première moitié du XIXe siècle

La Philosophie en France. (Première moitié du XIXe siècle.) Par Ch. Adam,... Date de l'édition originale : 1894 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

07/2020

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Ethnologie et anthropologie

Vivre en Algérie. Du XIXe au XXe siècle

Ouvrage de photographies inédites Le quotidien des populations d'Algérie aux XIXe et XXe siècles reste mal connu. Il échappe aux clichés et à l'extraordinaire de la guerre qui fige le regard. Comment grandit-on, se marie-t-on, travaille-t-on, vieillit-on, meurt-on en Algérie ? Replonger dans la profondeur de l'histoire permet ainsi de montrer les permanences et les évolutions du quotidien de la population en Algérie, dès les premières photographies au milieu du XIXe siècle et jusqu'après l'indépendance. Il faut pour cela s'affranchir des lieux communs en restant au plus près des habitants, pour contribuer à dresser une anthropologie visuelle de la vie en Algérie. Coédition avec l'ECPAD et la DPMA. Tramor Quemeneur est historien, chargé de cours aux universités de Paris 8 et de Cergy. Il est membre du conseil d'orientation du Musée national de l'histoire de l'immigration (MNHI). Il a notamment publié Algérie 1954-1962. Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre avec Benjamin Stora (Les Arènes, Prix Elle, 2010) ; L'Algérie en couleurs. 1954-1962 Photographies d'appelés pendant la guerre avec Slimane Zeghidour (Les Arènes, 2011) ; et La guerre d'Algérie en direct avec Philippe Labro (Historia / Cerf, 2022). Il a aussi été le conseiller historique du documentaire Algérie. La guerre des appelés, de Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman (France 5, 2020, sélectionné au Fipadoc).

10/2022