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Roger Martin du Gard

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Critique littéraire

Cahiers Roger Martin du Gard Tome 2

Ce deuxième Cahier Roger Martin du Gard a été conçu, comme le premier, pour intéresser non seulement les chercheurs mais aussi tous les lecteurs de l'oeuvre de Roger Martin du Gard qui souhaitent mieux connaître le romancier. On trouvera donc ici un important ensemble de cinquante et une lettres inédites, recueillies après la publication de la Correspondance générale. Ces lettres, adressées par Roger Martin du Gard à Bernard Grasset ou à des amis comme Henri Ghéon ou Stefan Zweig, nous font mieux connaître son activité d'écrivain, ses préoccupations personnelles devant la montée des périls. Sont ensuite présentées neuf études originales sur divers aspects de l'oeuvre de Roger Martin du Gard. On verra d'ailleurs, en lisant la bibliographie qui complète ce volume, que la recherche sur Roger Martin du Gard s'est considérablement développée depuis quelques années, surtout à l'étranger. C'est ainsi que le Centre international de recherches sur Roger Martin du Gard, qui prépare ces Cahiers, rassemble maintenant près d'une centaine de chercheurs de vingt pays différents.

11/1991

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Critique littéraire

Cahiers Roger Martin du Gard Tome 1

Ce premier numéro des Cahiers Roger Martin du Gard a été préparé par le Centre international de recherches sur Roger Martin du Gard, dont le siège est à la faculté des Lettres de Nice. Nous avons voulu présenter un ensemble très varié de documents, d'études, d'informations qui intéressent non seulement les chercheurs mais plus généralement tous ceux qui désirent mieux connaître l'oeuvre de Roger Martin du Gard. Ce numéro fait la plus large place à des inédits de première importance : la conférence prononcée par Roger Martin du Gard à Stockholm après la remise du prix Nobel, un fragment d'un volume des Thibault que le romancier a abandonné pour écrire L'Eté 1914 et un dialogue conçu comme une courte pièce de théâtre. On trouvera ensuite huit articles sur divers aspects de l'oeuvre de Roger Martin du Gard qui n'avaient pas été étudiés jusqu'ici. La bibliographie, établie pour les années 1982 à 1987, sera un instrument de travail extrêmement précieux. Des comptes rendus d'ouvrages récents complètent ce numéro. Nous souhaitons que la publication de ces Cahiers contribue au développement des études sur Roger Martin du Gard. Le Centre international de recherches, créé en 1982, à la suite des colloques du Centenaire qui avaient eu lieu à Sarrebruck et à Paris, en 1981, rassemble aujourd'hui plusieurs dizaines de chercheurs de vingt pays différents. En faisant connaître leurs travaux, ces Cahiers permettront de suivre le progrès des études sur l'oeuvre de Roger Martin du Gard et inciteront, nous l'espérons, de nouveaux chercheurs à venir apporter leur contribution.

09/1989

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Poésie

Lettre de Hanoï à Roger Martin du Gard

Janvier 1928, Hanoï, le soldat de 2 ? classe Jean Tardieu commence une lettre à Roger Martin du Gard. Il est secrétaire d'état-major, sous le commandement du frère de Marcel Aymé, au moment même où il publie ses premiers poèmes dans la N. R. F. Il a vingt-cinq ans. Cette publication posthume, baignée par l'exotisme des lieux, contient bien avant l'heure une critique vive du colonialisme, ainsi qu'une méditation pertinente sur l'identité des cultures.

05/1997

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Critique littéraire

Cahiers Roger Martin du Gard Tome 7 : Théâtre et cinéma

C'est évidemment comme romancier que Roger Martin du Gard s'est imposé et qu'il est connu. Mais il s'est passionné, dès sa jeunesse, pour le théâtre et le cinéma, à tel point qu'il a essayé, dans ses romans, surtout dans Jean Barois, mais aussi dans Les Thibault, de reprendre certains procédés, certaines techniques d'écriture ou de narration propres au théâtre ou au cinéma. Il a écrit des pièces de théâtre : deux farces (fort différentes entre elles), Le Testament du Père Leleu et La Gonfle, et un drame, Un Taciturne. On sait moins qu'il a écrit aussi plusieurs scénarios de films, parce qu'aucun d'eux n'a abouti à un film ; les cinéastes ont souvent été tentes d'adapter ses romans. Ce Cahier a pour but de mieux faire connaître les relations entre Roger Martin du Gard et les arts du spectacle. On lira d'abord un très important ensemble de lettres inédites de l'écrivain, rassemblées par B. Duchatelet, sur le scénario tiré des premiers volumes des Thibault auquel il a beaucoup travaillé avec l'aide de Pierre Herbart, mais qui n'a pu trouver de réalisateur. Dans la deuxième partie de ce volume, on trouvera deux dossiers sur l'adaptation télévisée des Thibault par J.-D. Verhaeghe pour France 2 en 2003, et la mise en scène de J.-C. Berutti, à la Comédie de Saint-Etienne en novembre 2003. A propos du téléfilm, J.-F. Massol a fait une brève revue de presse qui donne une idée de la réception de l'œuvre par la critique ; Ch. Andrieux, de son côté, donne la parole au réalisateur ; et A. Mottet compare une scène du roman dans les différentes adaptations faites par Roger Martin du Gard, puis dans les téléfilms. La représentation de La Gonfle est examinée de près par M. Rieuneau et les comédiens qui l'ont joué donnent à leur tour leur point de vue. Une bibliographie pour les dernières années et d'autres informations sur des travaux de recherche complètent ce recueil.

02/2005

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Critique littéraire

Cahiers Roger Martin du Gard Tome 8 : Ecritures de la guerre

En août 1914, alors qu'il a trente-quatre ans, l'auteur de l'ambitieux Jean Barois doit se résoudre à laisser de côté l'oeuvre à venir pour rejoindre les drapeaux. Au sein de l'état-major des Convois automobiles, Roger Martin du Gard sillonne pendant près de cinq ans les routes dévastées de l'est de la France. Sa pratique de l'écriture s'adapte à ces nouvelles conditions, et à l'art de la correspondance s'ajoute celui du journal - ses "Carnets de guerre" - où il prend note de choses vues, de scènes ou de témoignages. Vingt ans plus tard, une autre guerre vient bouleverser le travail du romancier, devenu Prix Nobel de littérature en 1937. Après la publication des deux dernières parties des Thibault - L'Été 1914 et Épilogue -, tandis qu'il prépare son grand oeuvre inachevé, Le Lieutenant-Colonel de Maumort, Roger Martin du Gard est contraint de fuir sa demeure normande et se réfugie à Nice. Ce Cahier rend compte de cette double expérience de la guerre. La première partie présente un ensemble d'études sur les pratiques littéraires de l'écrivain entre 1914 et 1918 et leur utilisation romanesque (par Charlotte Andrieux, Jean-François Massol, Hélène Baty-Delalande, Angels Santa et Alain Tassel). La seconde partie est consacrée à la publication d'un longt texte inédit de Roger Martin du Gard : le "Journal de Maumort 14 juin - 22 juillet 1940", où le personnage du vieux lieutenant-colonel, reclus dans son château, raconte et analyse la débâcle, l'armistice et l'occupation allemande. André Daspre conclut l'ouvrage par une mise au point, revenant sur l'histoire de la publication posthume de ce monument qu'est Maumort, et dont il fut l'un des principaux artisans.

11/2014

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Critique littéraire

Le bureau de Roger Martin du Gard au Tertre. Les amis de l'écrivain

Au rez-de-chaussée du château du Tertre, dans une vaste pièce donnant sur le parc, Roger Martin du Gard établit le centre stratégique de sa vie : un bureau et ses annexes, la bibliothèque, la chambre, le coin-bricolage. Au fil des années, il s'est entouré de tous les visages aimés, de ceux liés à sa jeunesse, puis à la guerre de 14-18, les écrivains et les artistes qu'il fréquente, qu'il admire, les uvres d'art qui l'ont inspiré pour écrire son uvre ou pour conforter ses goûts. Chaque photo renvoie à une histoire et l'ensemble constitue un portrait de Roger Martin du Gard. Un ouvrage dont toutes les pages sont illustrées.

11/2018

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Critique littéraire

Cahiers Roger Martin du Gard Tome 3 : Actes du colloque international de Nice du 4 et 6 octobre 1990

Ces communications mettent en évidence la richesse de la correspondance de l'écrivain : très discret sur sa vie privée (et celle des autres), il engage avec ses amis des discussions passionnantes sur le travail du romancier, la création littéraire ou sur les événements politiques. L'examen de la technique romanesque dans Maumort montre que, dans ce dernier ouvrage, l'auteur avait une parfaite maîtrise de son art ; les questions morales que pose l'écrivain ont aussi été étudiées de près. La diversité de ces travaux, leur qualité, leur originalité éclairent l'oeuvre de Roger Martin du Gard d'un jour vraiment nouveau. Et ils permettent ainsi de mieux comprendre les problèmes du roman dans notre premier demi-siècle.

10/1992

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Littérature française (poches)

Vieille France

Le brigadier a mis la main sur son étui à revolver. Un murmure désapprobateur passe dans la foule : on n'aime guère les Pâqueux, mais on déteste encore plus la gendarmerie. De l'étui, le brigadier a tiré un papier qu'il déplie sous les yeux du fermier - " Prenez garde, Pâqueux, ça pourrait mal tourner pour vous. On vous accuse de saquestrer un vieillard sans défense. Nous sommes ici en service commandé, pour tirer ça au clair. Laissez-moi entrer. Sans quoi... "

02/1974

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Littérature française (poches)

Jean Barois

Barois (à l'appareil) : " Allô ! le commissaire ? Bien... Je suis le directeur du Semeur. Il y a une émeute, rue de l'Université, sous mes fenêtres. " Ah, déjà ? Bon, merci... " Je ne sais pas ; mille, quinze cents peut-être... " Le tapage continue : martèlement cadencé des semelles sur le pavé, dominé par une sorte de rugissement, d'où se détachent, en notes plus aiguës, des cris " Mort à Dreyfus ! Mort à Zola ! Mort aux vendus ! " Roger Martin du Gard (1881-1958), Prix Nobel, est l'auteur du célèbre cycle romanesque Les Thibault. " Ce qui me séduisit tout de suite dans, Jean Barois, ce fut la forme, si neuve et si imitée depuis, la sécheresse de ce découpage de film... Puis je fus conquis plus profondément par l'ouvrage, ce panorama de l'intelligence française " (Paul Morand). " Dans, Jean Barois, les individus sont intacts et la douleur de l'histoire toute fraîche " (Albert Camus).

11/2003

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Littérature française (poches)

Les Thibault Tome 1

À travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique. Dans une famille déchirée par l'autorité d'un père égoïste et brutal, le jeune Jacques vit une amitié passionnée avec Daniel de Fontanin ; la découverte de leur correspondance conduira au drame, tandis qu'Antoine, partagé entre la tendresse qu'il porte à son frère et le respect qu'il voue à son père, tente de trouver sa voie en se consacrant corps et âme à la médecine... Les Thibault, grand cycle romanesque de Roger Martin du Gard, prix Nobel de littérature, sont disponibles en trois volumes dans la collection Folio.

10/2003

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Théâtre

La gonfle. Farce paysanne ; Fort facécieuse, sur le sujet d'une vieille femme hydropique, d'un sacristain, d'un vétérinaire et d'une pompe à bestiaux

"A tout point de vue, La Gonfle est une oeuvre atypique, à la fois par la lenteur de sa genèse, par sa puissante cohérence dramatique, par l'originalité de sa facture, par le dynamisme épique de sa gaieté, par sa richesse humaine enfin, qui la met à cent coudées au-dessus de la farce traditionnelle. [... ]Andoche est un raconteur d'histoires, mais, d'une anecdote à l'autre, le ton allègre, la jubilation matoise, la force du verbe en liberté assurent cohésion et progression efficace. La Bique et La Nioule disparues du plateau, l'essentiel apparaît : face aux automatismes, aux prétentions ridicules, à la vaine vacuité des fantoches, s'impose le pouvoir de la parole authentique. En avance sur son temps, La Gonfle a attendu près de trois quarts de siècle que des comédiens soient à même de répondre à l'attente d'un public nouveau. Andoche, cette "âme forte" que Giono appréciait, annonce les entreprises hardies des dramaturges et metteurs en scène de la seconde moitié du XX ? siècle. Courage à ceux qui, désormais, vont l'incarner ! L'entreprise est moins difficile qu'il n'y paraît, tant le texte est porteur de plaisir". Claude Sicard.

02/2005

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Critique littéraire

Journal. Tome 1, textes autobiographiques (1892-1919)

Le véritable Journal de Roger Martin du Gard ne commence qu'en juillet 1919, et s'achève à la mort de sa femme, à l'automne 1949. On en trouvera le texte intégral dans les volumes II et III. Mais le romancier avait conservé et lié au sort de ce Journal, à côté de lettres intimes (à sa famille, à sa femme, à sa fille, à Marcel de Coppet), d'importants ensembles épistolaires, notamment sa correspondance croisée avec le poète Gustave Valmont (mort en 1914) et avec le musicien Pierre Margaritis (mort en 1918), de même qu'il n'avait pas détruit les petits carnets qui constituent son "Journal de guerre". Tout cela, joint à un chapitre de ses souvenirs d'enfance, relatif à sa découverte de la sexualité et auquel il attachait beaucoup d'importance, forme la matière, presque totalement inédite, de ce volume. C'est dire quel portrait fouillé, complexe, vivant dans ses emportements, ses sourires et ses attendrissements, ses contradictions et ses progressives certitudes se dessine ici, au fil d'une éducation de la sensibilité et de la raison. C'est dire aussi quel bilan historique d'une implacable netteté impose l'itinéraire de Martin du Gard, un itinéraire original si on le compare à celui de ses contemporains, Gide, Copeau, Schlumberger, Mauriac, Duhamel : toutes les valeurs, psychologiques, morales, sociales, politiques, idéologiques et esthétiques, d'une époque qui s'écroule en plein désarroi sont mesurées par lui à l'aune de l'authenticité, de la liberté et du bonheur. Voilà pourquoi s'amorce ici l'image forte d'un réfractaire, dont l'écriture est très tôt perçue comme l'arme de la révolte : pendant soixante-dix ans, l'écrivain Martin du Gard ne cessera de lutter contre l'absurde, refusant non de prendre parti, mais d'en prendre son parti. Comment, après cela, s'étonner que Camus l'ait si bien compris ?

10/1992

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Littérature française

Le lieutenant-colonel de Maumort. 2e édition revue et corrigée

Le roman du colonel de Maumort est une oeuvre monumentale, Martin du Gard y a travaillé de 1941 à sa mort, en 1958. Il pressentait qu'elle serait posthume, mais il en souhaitait la publication. Son héros, Maumort, né en 1870, passe sa jeunesse à la campagne, dans le Perche. Ensuite, à Paris, il est hébergé par un oncle qui fréquente tout ce que l'Université et l'Institut comptent de grands hommes : Renan, Leconte de Lisle, Berthelot. Il participe à la conquête du Maroc, fait la guerre de 1914-1918, et organise la Résistance dans le Lot pendant l'Occupation. Durant toute sa vie, Maumort tient des carnets, un journal. Après une attaque, sa vie devient intenable, et il envisage le suicide. On retrouve le Martin du Gard des Thibault, avec son don de créer des personnages auxquels on s'attache. Pour la première fois, il aborde avec une liberté complète les problèmes de la sexualité, et notamment ceux de l'homosexualité. Une des grandes idées du roman est que tout homme a deux vies, sa vie sociale et sa vie secrète. Faute de connaître la seconde, on ne connaît généralement pas les gens, même les plus proches.

07/2008

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 1, 1896-1913

Le premier tome de cette Correspondance générale constitue un véritable monument à la fois littéraire, historique, politique, sociologique. A travers les lettres que l'auteur des Thibault et de Jean Barois adressa à de très nombreux correspondants parmi lesquels figurent les plus grands noms, on peut déchiffrer en filigrane la structure interne des premières années du XX ? siècle avec ses espoirs intellectuels, ses anxiétés, ses curiosités, ses amitiés proches ou lointaines. A la fin de cette première période, Martin du Gard se lie au groupe de la N. R. F. qui lui apportera ses amitiés les plus durables : Gaston Gallimard, Copeau, Gide, Schlumberger. Et c'est alors qu'éclate la Première Guerre mondiale. Le deuxième tome concerne précisément cette période. Martin du Gard est maréchal des logis dans une unité de transports. Il commande à soixante hommes et dispose de vingt camions. Pour lui et ses amis, c'est une période d'écrasement moral. Des proches de l'écrivain sont tués. A leur liste, il devra ajouter en novembre 1918 Margaritis, qui lui écrivait "presque tous les jours". Ainsi la guerre, loin d'interrompre ses amitiés, lui en fit mesurer, de façon tragique, la force et l'importance.

03/1980

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 10, 1951-1958

C'est la dernière période de la vie de Roger Martin du Gard. Son pessimisme grandit. Le bouleversement du monde et les convulsions internationales l'inquiètent. Les relations avec sa fille se détériorent. L'âge et ses misères l'accablent; il se plaint volontiers, avec humour souvent, de la "décrépitude de la carcasse"... Sa solitude de "vieil ours insociable et indépendant" s'accroît. Malgré divers témoignages de sympathie, il sait que son œuvre s'éloigne. Il se sent de plus en plus dépassé par son temps; mais, dans une époque de "guerres de religion", il s'obstine à plaider pour "la souveraineté de l'individu". Il profite de son roman toujours en chantier, sa " tapisserie de Pénélope", pour exprimer sa pensée. Il continue de converser avec les amis qui sont toujours là : Jean Denoël, Jean Schlumberger, Marcel Jouhandeau, André Malraux... Il s'appuie sur une solide amitié, celle de la "chère voisine", Marie Rougier. Il s'est fait de nouveaux amis parmi de jeunes écrivains qu'il conseille et encourage. Son temps est maintenant compté. Gide est mort en février 1951; d'autres disparaissent. Il est dans la "salle d'attente" et se "< résigne à l'inévitable". Le temps de l'inventaire est venu. Il prépare l'édition de ses Œuvres complètes, heureux d'y voir associé Camus. Il met en ordre ses manuscrits, classe ses anciennes correspondances, trie les documents amassés. Il fait ses valises, les fameuses "cantines" qu'il destine à la Bibliothèque Nationale. L'on suit avec émotion le détachement pathétique du vieil homme face à la mort, qui, jusqu'à la fin, reste fidèle à son principe : " consentir à soi-même ".

11/2006

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 9, 1945-1950

La guerre se termine. Roger Martin du Gard quitte Figeac pour regagner Nice, peu désireux de revenir à Paris et de regagner le Tertre; il attend que les passions s'apaisent. Il s'y décide enfin. Attentif aux mouvements de pensée et au renouveau qui s'annonce, inquiet de voir l'état révolutionnaire de la France, il résiste aux pressions, redoute les conflits qui se préparent et refuse de "se jeter dans la mêlée ". Il prend vite conscience qu'il est désormais un homme du passé. Il " reste d'un temps sceptique, et se défiant de toutes les certitudes". Il refuse l'"esprit partisan" et rejette la "littérature engagée" que prône désormais Sartre. Malgré les difficultés, il veut garder sa liberté et rester fidèle à soi-même. Lucide, il est l'homme d'entre les deux guerres, " "spectateur passif", mais spectateur". "Dépassé par l'Histoire, je me survis", reconnaît-il. " Entre un présent hostile et dénudé, et le passé qui m'offrait son refuge, j'ai lâchement opté pour le passé, et accepté d'être un "anachronisme". " Il accepte ses limites. Sachant qu'il ne peut parler à la génération nouvelle, il reprend son travail et réfléchit à l'œuvre posthume commencée durant la guerre. Il est soucieux d'" achever harmonieusement sa courbe ". En novembre 1949, il perd brutalement sa femme. Une page se tourne. Malgré le travail qui le délivre de sa souffrance, en 1950 il se sent peu à peu démoralisé; aux ennuis de santé s'ajoutent les nouvelles du monde : Roger Martin du Gard est persuadé de l'imminence d'une conflagration. Le ton de ses lettres se colore parfois de cette angoisse de l'avenir.

11/2006

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 7, 1937-1939

1937 : la guerre fait rage en Espagne, elle éclate en Chine. 1938 : elle manque embraser l'Europe ; en mars c'est l'Anschluss, en septembre Munich. 1939 : les Allemands occupent Prague, envahissent la Pologne ; la Seconde Guerre mondiale commence. Témoin angoissé de ces événements, Roger Martin du Gard se scandalise de voir les nations démocratiques se résigner peu à peu à la guerre pour régler les problème internationaux. A mesure que le danger grandit, son pacifisme devient plus inconditionnel. "Tout plutôt que la guerre", répète-t-il. En 1938, il est résolument munichois, et, au début de 1939, las de ce monde absurde "où des fous conduisent les aveugles", il tente de s'en évader en quittant l'Europe pour un long séjour aux Antilles. Il en revient en décembre, amer , affligé, mais convaincu enfin qu'il faut se battre et vaincre. Le malheur du temps ne détourne pas l'écrivain de sa tâche. Si le bénédiction des Lettres semble avoir pris quelque distance à l'égard de son oeuvre, il n'en rédige pas moins l'Epilogue destiné à couronner ses Thibault, auxquels le prix Nobel vient apporter, en 1937, une éclatante consécration. II ne renonce pas non plus à un art de vivre inspiré de Montaigne, son maître de toujours : il découvre Rome, ses beautés, ses plaisirs, participe, avec une ironie amusée, aux festivités de Stockholm, voyage deux mois durant en Europe, cultive l'amitié dans son Tertre retrouvé ou à Pontigny sous la charmille, se plaît enfin à admirer la splendeur de la nature tropicale et la grâce des êtres qui la peuplent. Au cours de ces années tourmentées, R.M.G. a su maintenir son équilibre et rester fidèle à lui-même.

10/1992

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 4, 1926-1929

«La correspondance de Martin du Gard est comme celle de Flaubert, complémentaire de l'oeuvre romanesque, et cela de deux façons. On peut d'abord chercher à voir dans ces lettres, comme dans un journal intime, les coulisses de l'oeuvre, le laboratoire secret de la création, l'envers du décor de la fiction. On y trouvera, dans le domaine de la genèse des oeuvres, des circonstances biographiques, des expériences et influences subies ou recherchées, des lectures, des idées et des théories littéraires ou philosophiques, une riche matière, irremplaçable pour tout lecteur curieux de la naissance des livres et de leurs origines obscures. Mais on peut aussi y chercher tout autre chose : l'expression directe d'une personnalité forte, libérée de tout souci du public et de toutes les contraintes qu'il impose à l'écrivain. C'est alors un livre tout différent qu'on lira, un livre valant par lui-même et ayant en lui-même sa justification et son intérêt, une ouvre autre, indépendante de l'oeuvre de fiction et peut-être supérieure à elle.»Maurice Rieuneau.

11/1987

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 6, 1933-1936

La correspondance de ces années 1933-1936, capitales pour Roger Martin du Gard, qui écrit alors L'Eté 1914, et cruciales pour le monde, qui entre peu à peu dans une nouvelle avant-guerre, tire son intérêt des confidences de l'écrivain sur lui-même et son oeuvre, et de son témoignage sur son temps. Fin décembre 1932, R. M. G. confiait à un ami qu'il ressentait "une grande incertitude" et que son instabilité était "accrue par les remous du monde européen" . "Piquer un plongeon en plein travail" pouvait pourtant lui assurer, espérait-il, une sorte de "salut" . Des facteurs d'instabilité, il n'en manque pas, en effet, au cours des années suivantes, tant dans la vie de l'écrivain que dans le monde qui l'entoure. Sa situation financière critique le contraint à mettre son château du Tertre "en veilleuse" et à s'éloigner de Paris pour aller vivre plus modestement, à Cassis d'abord, puis à Nice. Mais ce qui aurait pu être une expérience de l'exil est plutôt celle d'une vie nouvelle, plus libre, plus épanouie, et même d'une jeunesse retrouvée. Le travail n'en devient pas plus facile mais il est résolument, presque sereinement, assumé, si bien que ce séjour méditerranéen permet au romancier de réaliser le projet formé en 1932 : donner en quelques volumes leur achèvement aux Thibault. Pourtant "les remous du monde européen" ne cessent de venir troubler sa vie studieuse : l'aggravation générale de la crise économique, celle du climat social et politique en France, la dégradation de la situation internationale lui font craindre de ne pouvoir finir son ouvrage. Mais cela même est un aiguillon, et, par ailleurs, le spectacle de ce monde troublé lui permet d'enrichir et de préciser le tableau qu'il peint, jour après jour, dans son livre, des semaines fatales de l'été 1914.

11/1990

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 5, 1930-1932

«La correspondance de Martin du Gard est comme celle de Flaubert, complémentaire de l'ouvre romanesque, et cela de deux façons. On peut d'abord chercher à voir dans ces lettres, comme dans un journal intime, les coulisses de l'ouvre, le laboratoire secret de la création, l'envers du décor de la fiction. On y trouvera, dans le domaine de la genèse des ouvres, des circonstances biographiques, des expériences et influences subies ou recherchées, des lectures, des idées et des théories littéraires ou philosophiques, une riche matière, irremplaçable pour tout lecteur curieux de la naissance des livres et de leurs origines obscures. Mais on peut aussi y chercher tout autre chose : l'expression directe d'une personnalité forte, libérée de tout souci du public et de toutes les contraintes qu'il impose à l'écrivain. C'est alors un livre tout différent qu'on lira, un livre valant par lui-même et ayant en lui-même sa justification et son intérêt, une ouvre autre, indépendante de l'oeuvre de fiction et peut-être supérieure à elle.»Maurice Rieuneau.

12/1988

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Critique littéraire

Journal. Tome 3, 1937-1949 ; Textes autobiographiques (1950-1958)

Ce dernier volume du Journal commence l'année du prix Nobel de littérature et s'achève à la mort d'Hélène Martin du Gard , la compagne du romancier depuis quarante-trois ans. Rayonnement d'une oeuvre et détresse d'une vie d'homme qui, sur le plan de l'histoire, a vu pour la seconde fois s'écrouler dans l'horreur ses idéaux de justice et de paix. Livre des bilans dénués de complaisance : Martin du Gard se juge ici, et juge ses contemporains et les générations nouvelles : Jules Romains, André Gide, Georges Duhamel, Jean Schlumberger, et aussi Montherlant, Malraux, Camus, Sartre enfin qui, en 1945, lui paraît condamner sans appel toute la production antérieure. Livre du vieillissement, de la sagesse pragmatique, de l'accoutumance à la mort, dont rendent bien compte Le Lieutenant-Colonel de Maumort, qui s'édifie peu à peu et que son auteur accepte de laisser inachevé, et les textes autobiographiques de 1950 à 1958, rassemblés par la volonté de Martin du Gard. Chroniques privées, ces documents fourmillent de vues pertinentes sur la fin de la Quatrième République, le retour du Général de Gaulle au pouvoir, les troubles en Algérie... Jusque dans les dernières semaines de sa vie recluse, déchirée par les dissensions familiales, Roger Martin du Gard n'a pas cessé d'être présent au monde, attentif à sa misère, inquiet de son devenir. C'est là ce qui donne son prix à un Journal aussi éloigné des complaisances narcissiques, des poses satisfaites que des déclarations pontifiantes : tour à tour amusée, irritée, indignée, la voix de Roger Martin du Gard éveille toujours en nous de fraternelles résonances.

11/1993

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Littérature française (poches)

Les Thibault Tome 2 : La mort du père ; L'été 1914

A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique. Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques... Les Thibault, grand cycle romanesque de Roger Martin du Gard, prix Nobel de littérature, sont disponibles en trois volumes dans la collection Folio.

10/2003

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Littérature française

Les Thibault Tome 7 : Epilogue

A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique. Dans une famille déchirée par l'autorité d'un père égoïste et brutal, le jeune Jacques vit une amitié passionnée avec Daniel de Fontanin ; la découverte de leur correspondance conduira au drame, tandis qu'Antoine, partagé entre la tendresse qu'il porte à son frère et le respect qu'il voue à son père, tente de trouver sa voie en se consacrant corps et âme à la médecine... Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques... Tandis que la guerre est sur le point de ravager l'Europe, Jacques tente désespérément de sauver la paix, mais l'assassinat de Jaurès précipite le monde dans l'horreur, horreur à laquelle le jeune homme se refuse. Antoine, lui, participe au conflit. En 1918, survivant condamné par les gaz des champs de bataille, il comprend enfin le sens de la vie de son frère et les limites de la sienne.

07/1953

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Littérature française

Les Thibault - Tome VII. L'Été 1914 2e partie

Texte intégral. Cet ouvrage s'inscrit dans un projet de sauvegarde et de valorisation de bibliothèques et de fonds patrimoniaux anciens, rares ou oubliés, appartenant à la littérature des 19e et 20e siècles. Une collection de grands classiques, d'écrits pour le théâtre, de poésie, mais aussi des livres d'histoire, de philosophie ou d'économie, de récits de voyage ou de livres pour la jeunesse à re-découvrir via les librairies en ligne ou à lire sur papier avec une mise en page étudiée pour favoriser le confort de lecture.

02/2023

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Littérature française

Les Thibault Tome 6 : L'été 1914 (fin)

A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique. Dans une famille déchirée par l'autorité d'un père égoïste et brutal, le jeune Jacques vit une amitié passionnée avec Daniel de Fontanin ; la découverte de leur correspondance conduira au drame, tandis qu'Antoine, partagé entre la tendresse qu'il porte à son frère et le respect qu'il voue à son père, tente de trouver sa voie en se consacrant corps et âme à la médecine... Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques... Tandis que la guerre est sur le point de ravager l'Europe, Jacques tente désespérément de sauver la paix, mais l'assassinat de Jaurès précipite le monde dans l'horreur, horreur à laquelle le jeune homme se refuse. Antoine, lui, participe au conflit. En 1918, survivant condamné par les gaz des champs de bataille, il comprend enfin le sens de la vie de son frère et les limites de la sienne.

07/1953

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Littérature française

Martin Martin

Martin Martin n'a pas inventé le fil à couper le beurre. Pour lui, depuis des plombes, les jours se suivent et se ressemblent. Il mène une vie paisible entre un travail qui n'implique aucune responsabilité, sa femme, artiste peintre qui se la joue, et sa vieille mère peu avenante, qu'il retrouve chaque jeudi pour un déjeuner familial laborieux. Ce jour-là, chez le boucher, Martin Martin constate que quelque chose ne tourne pas rond lorsque Mme Buie, fidèle et discrète cliente, se met à déclarer à la cantonade que la bavette achetée la veille était immangeable, comme d'hab. D'étonnement en étonnement, Martin Martin comprend peu à peu que chacun dit enfin tout haut ce qu'il pense tout bas. Il va alors profiter de cette folle journée, où le monde entier est au bord de l'explosion, pour en savoir plus sur lui-même...

02/2013

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Littérature française

Aimer Roger

Il ne faut pas aimer Roger. Il faut fuir Roger, il faut regarder Roger de loin, il faut passer son chemin quand Roger s'approche. Sinon, vous êtes foutues, mesdemoiselles, comme Jane va vous le prouver. Elle sait de quoi elle parle : elle a bien cru qu'elle l'aimerait toujours.

03/2010

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Faïence, porcelaine, terre cui

Roger Capron

Réédition largement augmentée de l'édition de 2003, cette monographie richement illustrée revient sur le parcours de Roger Capron (1922-2006), seul céramiste français de son époque qui ait à la fois accompli une importante oeuvre artistique et fondé une entreprise individuelle de premier plan. Après avoir suivi l'enseignement du décorateur René Gabriel, Capron crée en 1946 avec Robert Picault l'atelier de céramique Callis à Vallauris participant à la renaissance de la céramique, faisant du beau à la portée de tous. Apparaissent à cette époque les formes et représentations emblématiques de son travail : branchages, personnages stylisés, soleils et motifs géométriques. En 1952, il rachète une poterie désaffectée et commence son aventure industrielle en fabriquant carreaux émaillés, mobilier d'appoint et panneaux décoratifs. A la fin des années 50, la commande d'une fresque de 300 m2 pour la gare maritime de Cannes lui fait découvrir la céramique architecturale qu'il mettra en oeuvre dans d'autres productions telles que la piste de danse en grès de l'hôtel Byblos de Saint Tropez. Enfin dans les années 80, Capron aborde un travail nouveau avec des pièces uniques proches de la sculpture. Basée sur le texte original de Pierre Staudenmeyer, cette version est enrichie par des des focus thématiques et un entretien exclusif entre Jacotte Capron, veuve de l'artiste, et Flavien Gaillard, spécialiste des arts décoratifs du XXe siècle, ainsi que par un répertoire de formes enrichi vient compléter la monographie.

06/2023

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Théâtre

Roger Planchon

Roger Planchon aimait dialoguer, avec les lycéens et les étudiants, avec les critiques, les militants politiques et syndicaux, les spectateurs convaincus ou sceptiques. II saluait, sortait de scène, confiait son costume et son linge pour la maintenance nocturne à Antoinette, son habilleuse, et il rejoignait dans la salle les spectateurs qui s'attardaient pour causer. De ces échanges, il attendait beaucoup. II n'espérait pas retourner les hostiles et les réticents, tout au plus les amener à approcher, à respecter une recherche, un travail, son travail d'auteur, par exemple, qui lui tenait à coeur plus encore que ses mises en scène. Il espérait surtout comprendre pourquoi un récit dramatique et scénique manquait d'évidence, ne s'imposait pas comme il l'avait rêvé. Les seize textes réunis ici sont les fragments de ces dialogues, extraits de cinquante années d'archives du fonds Planchon de la BnF/Arts du spectacle. A tous les spectateurs qui n'ont jamais fait et ne feront jamais l'expérience vivante de l'art de Roger Planchon acteur, metteur en scène, ces textes apportent un précieux témoignage sur l'évolution de sa pratique de la mise en scène, de la jeune compagnie de 1949 au petit théâtre d'essai de la Comédie à Lyon en 1952, puis au Théâtre de la Cité de Villeurbanne en 1957, enfin au TNP de 1972 à 2002.

11/2016

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Critique littéraire

Roger (Nimier)

Le 28 septembre 1962, l’écrivain et éditeur Roger Nimier se tue dans un accident de voiture. La littérature porte le deuil. Le panache, l’intelligence et le style également. En cinq romans, plusieurs essais, de nombreux articles de presse et des scénarios de films, Roger Nimier a donné le rythme à la vie littéraire des années 1950 et bousculé les habitudes d’une époque sous l’emprise de Sartre et de l’Existentialisme. Présenté comme le chef de file de l’éphémère mouvement des Hussards, Roger Nimier dépassait largement ce cadre trop étroit pour son talent. Il s’inscrivait dans le sillage désenchanté et ironique de Stendhal. Une lignée désinvolte et talentueuse qui n’a pas connu de descendants depuis. Massin fut le directeur artistique de Gallimard pendant plus de vingt ans. Son bureau jouxtait celui de Nimier. Partageant une même insolence, les deux hommes sont devenus complices. Aujourd’hui, pour célébrer le cinquantenaire du décès de Nimier, Massin a composé un recueil rassemblant les dessins, les notes, les télégrammes rédigés par son ami durant leurs nombreuses réunions chez Gallimard. On y découvre l’esprit frondeur et acerbe de Nimier, caricaturant les écrivains de l’époque, inventant des fausses couvertures ou des bandeaux de promotion grinçants pour les nouveautés. Le livre se clôture sur une session photos inédite, réalisée peu de temps avant l’accident. Émouvant, drôle, talentueux… Un hommage qui ressemble à Nimier.

09/2012