Pour l'amour de l'Eglise. Entretiens avec Annie Laurent
L'amour de l'Eglise unifie une vie singulière où l'exigence de la réflexion étaye la radicalité des choix. Christian Laffargue, alors très intégré dans le monde brillant et ouvert des relations publiques, inscrit un soudain appel au sacerdoce dans le cadre austère du séminaire d'Ecône fondé par Mgr Lefebvre. Il le quitte lors de la rupture avec le Vatican et fonde avec quelques confrères la Fraternité Saint-Pierre destinée à accueillir les prêtres qui veulent rester fidèles à Rome sans abandonner la liturgie traditionnelle. Aujourd'hui, il s'en est éloigné pour rejoindre le clergé diocésain où il exerce son ministère. Inclassable, il défend la mémoire de Mgr Lefebvre, qu'il a pourtant quitté, en montrant comment il est entré en dissidence. Supérieur d'une maison de retraites spirituelles dans la mouvance traditionnelle, il noue à Lyon des relations privilégiées avec le cardinal Decourtray. Il change pour rester fidèle : mieux, sa foi, ses convictions expliquent une démarche qui va de commencements en commencements. Tout au long de son itinéraire, et donc des différents chapitres du livre, l'abbé Laffargue pose sur les personnes et surtout sur les événements un regard d'une singulière acuité. Les grands débats qui agitent l'Eglise postconciliaire le trouvent à l'affût de tout ce qui blesse la vérité. Homme de conviction et de foi, il est surtout un homme de fidélité au Magistère qui passe avant les alliances de circonstances. Sur la liturgie, l'œcuménisme, la vie sacerdotale, on le trouve souvent là où on ne l'attendait pas. Disciple, il passe, ne s'attarde pas et dérange.
02/1999