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Paul Colonna

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Littérature française

Colonne

En août 1936, au début de la Guerre d'Espagne, la philosophe Simone Weil, qui n'a pas trente ans, part rallier le front d'Aragon et les brigades internationales de la colonne Durutti. Lors d'une offensive sur les bords de l'Ebre, elle se blesse en plongeant le pied dans une bassine d'huile brûlante. Rapatriée à l'arrière puis soignée à l'hôpital de Sitgès, elle rentre en France le 25 septembre accompagnée de ses parents. Elle passe quarante-huit jours en Espagne. De ce séjour, nous ne savons rien ou presque. Un passeport, des notes éparses d'un "Journal d'Espagne" portées sur un cahier dont il subsiste trente-quatre feuillets, des lettres et des photographies en uniforme. Agir, penser, écrire, serait une seule et même chose. Du mystère d'une vie brève, du tremblé affectif d'un engagement qui refuse autant le fascisme que le meurtre d'un petit phalangiste de seize ans, Adrien Bosc a tiré un roman aux phrases claires et lumineuses. Au milieu du chaos d'une guerre civile fratricide, il nous conte une existence intense et tragique, dont le combat en Espagne fut le point de bascule. Colonne, dernier volet d'une trilogie amorcée avec Constellation, puis Capitaine - raconte la collision de destins rassemblés en une communauté provisoire -faisceau de récits de vie qui éclatent en trajectoires contraires, séparées et pourtant réunies jusqu'à se confondre à l'infini. Des dates et des mots qui s'effacent, des courriers et des tombes qu'on oublie.

01/2022

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Science-fiction

Colonia

XXIVème siècle. L'humanité a quitté la Terre depuis cent vingt-huit ans, échappant de peu à son explosion. Le reste de l'espèce humaine vit alors sur un vaisseau baptisé le Colonia, et espère trouver un nouvel astre à coloniser. Après un rude et long voyage à travers les confins de l'espace, des scientifiques font la découverte inattendue d'une planète habitable. Dès lors, les membres du Conseil décident d'y envoyer une équipe en mission de reconnaissance. Toutefois, une mystérieuse découverte va entraîner une série d'événements inattendus. Kyra Na Colo, une jeune passagère, serveuse dans un bar appelé l'Oasis, va voir sa vie basculer à la suite de sa rencontre avec Maverick Stone, officier recruteur et membre du Conseil. Ils vont ensuite s'imbriquer dans un engrenage dans lequel il leur sera impossible de faire machine arrière. Les deux protagonistes vont alors très vite se retrouver dépassés par les circonstances...

01/2022

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Développement durable-Ecologie

Le carbone renouvelable dans les systèmes alimentaires, énergétiques et chimiques

En 2050, la population mondiale atteindra 9 milliards de personnes. Comment s'adapter à des besoins alimentaires et énergétiques croissants tout en préservant notre environnement ? Un des défis majeurs du XXIe siècle est de développer une "bio-économie", c'est-à-dire de créer de nouveaux systèmes de production durables permettant d'articuler les filières alimentaires, énergétiques et chimiques. La "chimie verte" consiste ainsi à remplacer une partie du carbone d'origine fossile par du carbone d'origine biologique produit à partir des composants de la biomasse, des plantes aux micro-algues.

10/2012

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Philosophie

La cinquième colonne

La " cinquième colonne " est un phénomène politico-social tout à fait spécifique, aussi bien dans l'Antiquité que dans le monde moderne. Elle est, essentiellement, un phénomène de contre-révolution préventive. Elle est aussi, et tout aussi essentiellement, un phénomène de trahison. Alexandre Koyré

09/1997

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Renaissance

Une colonne de feu

La saga des Piliers de la terre et du Monde sans fin, qui a captivé des millions de lecteurs, se poursuit aujourd'hui avec Une colonne de feu, la nouvelle épopée sensationnelle de Ken Follett. En 1558, les pierres patinées de la cathédrale de Kingsbridge dominent une ville déchirée par la haine religieuse. En Angleterre, le pouvoir passe de manière précaire des mains des catholiques à celles des protestants et Elisabeth Tudor devient reine. Toute l'Europe se dresse contre elle. La jeune souveraine, habile et déterminée, crée les premiers services secrets du pays, afin d'être avertie à temps des complots qui se trament contre sa vie, des projets de rébellion et des plans d'invasion. A Paris, Marie, reine d'Ecosse, proclamée souveraine légitime de l'Angleterre, attend son heure. Jeune femme séduisante et obstinée appartenant à une famille française d'une ambition sans scrupules, elle réunit autour d'elle de nombreux partisans qui intriguent pour se débarrasser d'Elisabeth. Ned Willard n'a qu'un désir : épouser Margery Fitzgerald. Mais lorsque les amoureux se retrouvent de part et d'autre de la fracture religieuse qui divise l'Angleterre, Ned se place au service de la princesse Elisabeth. En ce demi-siècle tourmenté où l'extrémisme attise la violence d'Edimbourg à Genève en passant par Paris, l'amour entre Ned et Margery paraît condamné. Ned traque l'énigmatique et insaisissable Jean Langlais, espion français à la solde des catholiques, ignorant que sous ce faux nom se dissimule un ancien camarade de classe qui ne le connaît que trop bien. Elisabeth s'accroche désespérément à son trône et à ses principes, protégée par son petit cercle dévoué d'espions ingénieux et d'agents secrets courageux. Alors comme aujourd'hui, les religions rivales ne sont pas le coeur du conflit. La véritable bataille oppose les adeptes de la tolérance et du compromis aux tyrans décidés à imposer leurs idées à tous les autres – à n'importe quel prix. Ayant pour cadre une des périodes les plus mouvementées et les plus révolutionnaires de l'histoire, Une colonne de feu est l'un des ouvrages les plus captivants et les plus ambitieux que Follett ait écrits à ce jour. Il saura séduire les admirateurs de longue date de la série de Kingsbridge aussi bien que les nouveaux venus dans son univers.

09/2017

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Littérature étrangère

Histoire de la colonne infâme

L'oeuvre d'essayiste de Manzoni est un peu moins connue, mais sa Storia della colonna infame (Histoire de la colonne infâme), qui fait l'objet de ce projet de nouvelle traduction, est cependant elle aussi couramment (quoique moins systématiquement) étudiée à l'école, à l'instar de L'affaire Calas de Voltaire, texte avec lequel celui-ci a quelque parenté. La "colonne infâme" du titre désigne un monument qui fut édifié, par la volonté des juges, pour commémorer le procès (mené à grand renfort de terrifiants supplices), la condamnation et l'exécution, en 1630 à Milan, de plusieurs hommes accusés d'avoir propagé délibérément la peste par des "onctions pestifères" , c'est-à-dire en barbouillant les murs d'un certain quartier d'une substance empoisonnée, supposément mortifère. Cet atroce fait divers avait déjà inspiré à Pietro Verri, un représentant milanais de la philosophie des Lumières versant italien, un texte mémorable, Observations sur la torture, paru en 1769 (retraduit en français en 1992 et publié par les Editions Viviane Hamy), où l'auteur dresse un réquisitoire inflexible contre cette pratique intolérable. En 1764, un autre philosophe, Cesare Beccaria , avait publié Dei delitti e delle pene (dont il existe, sous le titre Des délits et des peines, plusieurs éditions françaises récentes), un magnifique petit essai, très en avance sur son temps, contre la torture et la peine de mort. C'est dans ce contexte intellectuel que se situe l'Histoire de la colonne infâme. Mais, tandis que Verri et Beccaria publient leurs essais à une époque où la torture est encore en vigueur dans nombre de pays et régions d'Europe, et notamment à Milan , quand le texte de Manzoni paraît, en 1840, elle a été abolie - du moins officiellement - à peu près partout. L'intention de Manzoni n'est donc pas tout à fait la même que celle qui animait ses devanciers, lesquels visaient avant tout à démontrer le caractère exécrable et inutile de la torture et à la voir disparaître des codes de procédure. Pour Manzoni, cependant, il s'agit d'abord, sans doute, de consolider dans les esprits l'usage récent de ne plus mettre à la question les prévenus. On sait combien les progrès de ce genre sont fragiles et peuvent être abandonnés au détour de l'histoire ; quant à la torture, notamment, il serait naïf ou de mauvaise foi de prétendre qu'elle n'appartient qu'au passé lointain et aux civilisations archaïques. Sous des formes diverses, qui disent rarement leur nom, la torture demeure une réalité contemporaine, y compris dans nos démocraties avancées. On peut, d'autre part, supposer que Manzoni entend oeuvrer à son tour à l'amélioration, toujours possible, de la justice humaine : même sous une législation imparfaite, sinon coupable, les juges gardent la faculté de juger honnêtement. Mais, plus encore, il s'agit pour Manzoni de soulever une question générale, à la fois philosophique et politique : celle de la liberté de choix des individus, mise en regard de ce qu'on pourrait appeler, dans un anachronisme calculé, les conditionnements socio-historiques. Pour Verri, tous les juristes et criminalistes du passé sont coupables d'avoir toléré, cautionné et même encouragé la torture. Dès lors, les juges qui condamnèrent les supposés propagateurs de peste commirent, certes, une affreuse erreur judiciaire, mais dont la responsabilité incombe à la science juridique dans son ensemble, au système pénal en tant que tel - et même à l'état général de la connaissance et de la culture propres à leur temps. La faute des juges en tant qu'individus se dissout ou en tout cas s'estompe dans la mauvaiseté des lois et dans la cruauté à quoi conduirait invinciblement l'ignorance. La faute des juges n'est pas tant personnelle que collective, et indissociable d'une époque dont Verri - et avec lui tous les philosophes des Lumières italiennes - appelle le dépassement. Verri, en d'autres termes, travaille à éclairer son temps, pour le réformer dans le sens de la raison et de ce qu'on appellerait aujourd'hui les droits de l'homme . C'est sur cette question de la responsabilité des juges que Manzoni croise le fer avec son illustre prédécesseur. Dans l'Histoire de la colonne infâme, il s'attache à montrer que, même en des temps d'ignorance et dans un système pénal qui prévoit qu'on puisse infliger à un accusé - y compris en amont de la certitude de sa culpabilité - des sévices atroces, les juges conservaient la possibilité, la liberté morale de ne pas le faire. Aussi, reprenant en main les textes des juristes que Verri cite pour les accabler, Manzoni s'efforce-t-il de montrer que tous, bien que n'étant pas opposés par principe à la torture, recommandaient cependant de n'en user qu'avec discernement et modération, et jamais pour obtenir des aveux. Manzoni entend ainsi rendre justice aux criminalistes du passé, que Verri blâme selon lui injustement, au prix d'incompréhensions voire de distorsions des textes qu'il produit pour preuves de sa thèse. Mais il veut surtout convaincre que les juges qui, en 1630, firent torturer et exécuter ces malheureux, puis firent construire un monument en leur éternel déshonneur, disposaient, dans les traités juridiques de référence de leur époque, d'éléments qui leur auraient permis, qui auraient dû leur permettre de juger dignement. Selon Manzoni, si la torture était régulièrement en vigueur dans les affaires criminelles, et couramment pratiquée dès la phase d'instruction du procès, cela n'imposait pourtant pas à des esprits éclairés et probes d'y recourir. Les juges sont donc comptables à titre personnel de leur jugement, qui s'apparente à un crime. Manzoni défend ainsi l'idée que, de tout temps, jusque dans le pire des systèmes politico-juridiques, les individus conservent une part d'autonomie, la faculté de s'affranchir des préjugés de leur époque, et de se comporter selon ce qui est juste et bon. Ce qui est en jeu, implicitement, c'est donc aussi la question, ancienne et débattue depuis des siècles dans la théologie chrétienne, du libre arbitre. Mais tout autant, si l'on veut, avant l'heure, sa version plus moderne, celle du déterminisme - social, historique, politique, culturel. Sommes-nous libres de nos actions, de nos décisions, de nos pensées ? Ou sommes-nous si profondément (et inconsciemment) modelés par notre temps, par notre culture, par nos institutions, que nos "choix" ne sont, au vrai, que les conséquences inéluctables de ces divers conditionnements ? Pour l'écrivain italien, récuser l'idée que, malgré les aberrations de leur temps, malgré les vices de la forma mentis du monde auquel ils appartenaient, les juges de 1630 auraient pu juger justement reviendrait à admettre, ni plus ni moins, l'impossibilité générale et affreuse d'espérer que des hommes qui commettent un crime abominable puissent jamais agir différemment ; cela obligerait, en somme, à reconnaître que les pires scélérats ne peuvent aucunement, par principe, être tenus pour responsables de leurs forfaits : "Si, dans un ensemble de faits atroces commis par l'homme contre l'homme, nous croyons voir un effet des temps et des circonstances, nous éprouvons, en même temps que de l'horreur et de la compassion, un découragement, une sorte de désespérance. Il nous semble voir la nature humaine poussée invinciblement au mal par des facteurs indépendants de sa volonté, et comme enchaînée dans un rêve pervers et fébrile, dont elle n'a nul moyen de se déprendre, dont elle ne peut pas même se rendre compte". La question demeure d'une parfaite actualité. Il n'est que de songer aux polémiques qui ont entouré telles tentatives d'explication d'attentats terroristes récents en France. En réponse aux sociologues qui tentaient de comprendre ces actes dans un tableau causal complexe, des personnages politiques de premier plan objectèrent qu'expliquer, c'était déjà justifier. Plus que jamais, il nous semble au contraire requis, pour inconfortable que cela puisse être, d'enquêter inlassablement sur les raisons de la violence. L'Histoire de la colonne infâme nous est une invitation à ne pas refermer trop vite le questionnement sur les racines du mal.

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Littérature française

La colonne infernale. Tome I

"La Colonne Infernale" est un roman historique écrit par Gaston Leroux. Voici un résumé du contenu du premier tome : L'histoire se déroule pendant la période de la Révolution française, plus précisément pendant la Terreur, une période de violence et d'instabilité politique en France. La "Colonne Infernale" fait référence à une division militaire républicaine dirigée par un général sans pitié, Augustin Robert, qui est chargée de réprimer les contre-révolutionnaires en Vendée. Le personnage principal du premier tome est le jeune noble Théodore de Varin, qui se trouve pris dans les tourbillons de la Révolution française. Malgré ses origines aristocratiques, Théodore se trouve du côté républicain et se joint à la Colonne Infernale, espérant que cela le protégera de la Terreur. Cependant, Théodore est confronté à des dilemmes moraux alors qu'il est témoin des atrocités commises par la Colonne Infernale contre les habitants de Vendée, y compris des civils innocents. Il se lie d'amitié avec des révolutionnaires modérés et des habitants locaux qui souffrent des exactions de la Colonne Infernale. Au fil du roman, Théodore est confronté à des choix difficiles entre sa loyauté envers la République et ses convictions morales. Il se pose des questions sur la légitimité des actions de la Colonne Infernale et sur les conséquences de la Révolution. "La Colonne Infernale" explore des thèmes tels que la loyauté, la moralité, la violence politique et les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les individus en temps de révolution. C'est une oeuvre historique captivante qui offre un aperçu des horreurs de la Terreur pendant la Révolution française.

09/2023

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Littérature française

La colonne infernale. Tome II

"La Colonne Infernale" est un roman historique écrit par Gaston Leroux. Voici un résumé du contenu du deuxième tome : L'histoire se poursuit dans la période tumultueuse de la Révolution française, en se concentrant sur les événements liés à la Terreur en Vendée. Le général Augustin Robert continue de diriger la redoutable Colonne Infernale, chargée de réprimer les contre-révolutionnaires et les insurrections royalistes dans la région. Le personnage principal, Théodore de Varin, un jeune noble républicain, se trouve toujours au coeur de l'action. Il est confronté à des défis moraux de plus en plus grands alors qu'il assiste aux horreurs commises par la Colonne Infernale. Théodore s'efforce de maintenir son intégrité morale tout en obéissant aux ordres républicains. Dans ce deuxième tome, l'intrigue se développe autour des relations de Théodore avec d'autres personnages, notamment des révolutionnaires modérés et des habitants locaux de Vendée. Les alliances se forment et se brisent alors que la situation devient de plus en plus chaotique. L'auteur, Gaston Leroux, explore les thèmes de la loyauté, de la morale, de la violence politique et de la complexité des relations humaines en temps de révolution. Le lecteur est plongé au coeur des événements historiques qui ont secoué la France à l'époque de la Révolution. Ce deuxième tome de "La Colonne Infernale" approfondit les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les personnages et offre un aperçu des conséquences dévastatrices de la Terreur en Vendée.

09/2023

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Littérature française

La colonne infernale. Tome III

"La Colonne Infernale" est un roman historique écrit par Gaston Leroux. Voici un résumé du contenu du deuxième tome : L'histoire se poursuit dans la période tumultueuse de la Révolution française, en se concentrant sur les événements liés à la Terreur en Vendée. Le général Augustin Robert continue de diriger la redoutable Colonne Infernale, chargée de réprimer les contre-révolutionnaires et les insurrections royalistes dans la région. Le personnage principal, Théodore de Varin, un jeune noble républicain, se trouve toujours au coeur de l'action. Il est confronté à des défis moraux de plus en plus grands alors qu'il assiste aux horreurs commises par la Colonne Infernale. Théodore s'efforce de maintenir son intégrité morale tout en obéissant aux ordres républicains. Dans ce deuxième tome, l'intrigue se développe autour des relations de Théodore avec d'autres personnages, notamment des révolutionnaires modérés et des habitants locaux de Vendée. Les alliances se forment et se brisent alors que la situation devient de plus en plus chaotique. L'auteur, Gaston Leroux, explore les thèmes de la loyauté, de la morale, de la violence politique et de la complexité des relations humaines en temps de révolution. Le lecteur est plongé au coeur des événements historiques qui ont secoué la France à l'époque de la Révolution.

09/2023

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Littérature Italienne

Histoire de la colonne infâme

L'oeuvre d'essayiste de Manzoni est un peu moins connue, mais sa Storia della colonna infame (Histoire de la colonne infâme), qui fait l'objet de ce projet de nouvelle traduction, est cependant elle aussi couramment (quoique moins systématiquement) étudiée à l'école, à l'instar de L'affaire Calas de Voltaire, texte avec lequel celui-ci a quelque parenté. La "colonne infâme" du titre désigne un monument qui fut édifié, par la volonté des juges, pour commémorer le procès (mené à grand renfort de terrifiants supplices), la condamnation et l'exécution, en 1630 à Milan, de plusieurs hommes accusés d'avoir propagé délibérément la peste par des "onctions pestifères" , c'est-à-dire en barbouillant les murs d'un certain quartier d'une substance empoisonnée, supposément mortifère. Cet atroce fait divers avait déjà inspiré à Pietro Verri, un représentant milanais de la philosophie des Lumières versant italien, un texte mémorable, Observations sur la torture, paru en 1769 (retraduit en français en 1992 et publié par les Editions Viviane Hamy), où l'auteur dresse un réquisitoire inflexible contre cette pratique intolérable. En 1764, un autre philosophe, Cesare Beccaria , avait publié Dei delitti e delle pene (dont il existe, sous le titre Des délits et des peines, plusieurs éditions françaises récentes), un magnifique petit essai, très en avance sur son temps, contre la torture et la peine de mort. C'est dans ce contexte intellectuel que se situe l'Histoire de la colonne infâme. Mais, tandis que Verri et Beccaria publient leurs essais à une époque où la torture est encore en vigueur dans nombre de pays et régions d'Europe, et notamment à Milan , quand le texte de Manzoni paraît, en 1840, elle a été abolie - du moins officiellement - à peu près partout. L'intention de Manzoni n'est donc pas tout à fait la même que celle qui animait ses devanciers, lesquels visaient avant tout à démontrer le caractère exécrable et inutile de la torture et à la voir disparaître des codes de procédure. Pour Manzoni, cependant, il s'agit d'abord, sans doute, de consolider dans les esprits l'usage récent de ne plus mettre à la question les prévenus. On sait combien les progrès de ce genre sont fragiles et peuvent être abandonnés au détour de l'histoire ; quant à la torture, notamment, il serait naïf ou de mauvaise foi de prétendre qu'elle n'appartient qu'au passé lointain et aux civilisations archaïques. Sous des formes diverses, qui disent rarement leur nom, la torture demeure une réalité contemporaine, y compris dans nos démocraties avancées. On peut, d'autre part, supposer que Manzoni entend oeuvrer à son tour à l'amélioration, toujours possible, de la justice humaine : même sous une législation imparfaite, sinon coupable, les juges gardent la faculté de juger honnêtement. Mais, plus encore, il s'agit pour Manzoni de soulever une question générale, à la fois philosophique et politique : celle de la liberté de choix des individus, mise en regard de ce qu'on pourrait appeler, dans un anachronisme calculé, les conditionnements socio-historiques. Pour Verri, tous les juristes et criminalistes du passé sont coupables d'avoir toléré, cautionné et même encouragé la torture. Dès lors, les juges qui condamnèrent les supposés propagateurs de peste commirent, certes, une affreuse erreur judiciaire, mais dont la responsabilité incombe à la science juridique dans son ensemble, au système pénal en tant que tel - et même à l'état général de la connaissance et de la culture propres à leur temps. La faute des juges en tant qu'individus se dissout ou en tout cas s'estompe dans la mauvaiseté des lois et dans la cruauté à quoi conduirait invinciblement l'ignorance. La faute des juges n'est pas tant personnelle que collective, et indissociable d'une époque dont Verri - et avec lui tous les philosophes des Lumières italiennes - appelle le dépassement. Verri, en d'autres termes, travaille à éclairer son temps, pour le réformer dans le sens de la raison et de ce qu'on appellerait aujourd'hui les droits de l'homme . C'est sur cette question de la responsabilité des juges que Manzoni croise le fer avec son illustre prédécesseur. Dans l'Histoire de la colonne infâme, il s'attache à montrer que, même en des temps d'ignorance et dans un système pénal qui prévoit qu'on puisse infliger à un accusé - y compris en amont de la certitude de sa culpabilité - des sévices atroces, les juges conservaient la possibilité, la liberté morale de ne pas le faire. Aussi, reprenant en main les textes des juristes que Verri cite pour les accabler, Manzoni s'efforce-t-il de montrer que tous, bien que n'étant pas opposés par principe à la torture, recommandaient cependant de n'en user qu'avec discernement et modération, et jamais pour obtenir des aveux. Manzoni entend ainsi rendre justice aux criminalistes du passé, que Verri blâme selon lui injustement, au prix d'incompréhensions voire de distorsions des textes qu'il produit pour preuves de sa thèse. Mais il veut surtout convaincre que les juges qui, en 1630, firent torturer et exécuter ces malheureux, puis firent construire un monument en leur éternel déshonneur, disposaient, dans les traités juridiques de référence de leur époque, d'éléments qui leur auraient permis, qui auraient dû leur permettre de juger dignement. Selon Manzoni, si la torture était régulièrement en vigueur dans les affaires criminelles, et couramment pratiquée dès la phase d'instruction du procès, cela n'imposait pourtant pas à des esprits éclairés et probes d'y recourir. Les juges sont donc comptables à titre personnel de leur jugement, qui s'apparente à un crime. Manzoni défend ainsi l'idée que, de tout temps, jusque dans le pire des systèmes politico-juridiques, les individus conservent une part d'autonomie, la faculté de s'affranchir des préjugés de leur époque, et de se comporter selon ce qui est juste et bon. Ce qui est en jeu, implicitement, c'est donc aussi la question, ancienne et débattue depuis des siècles dans la théologie chrétienne, du libre arbitre. Mais tout autant, si l'on veut, avant l'heure, sa version plus moderne, celle du déterminisme - social, historique, politique, culturel. Sommes-nous libres de nos actions, de nos décisions, de nos pensées ? Ou sommes-nous si profondément (et inconsciemment) modelés par notre temps, par notre culture, par nos institutions, que nos "choix" ne sont, au vrai, que les conséquences inéluctables de ces divers conditionnements ? Pour l'écrivain italien, récuser l'idée que, malgré les aberrations de leur temps, malgré les vices de la forma mentis du monde auquel ils appartenaient, les juges de 1630 auraient pu juger justement reviendrait à admettre, ni plus ni moins, l'impossibilité générale et affreuse d'espérer que des hommes qui commettent un crime abominable puissent jamais agir différemment ; cela obligerait, en somme, à reconnaître que les pires scélérats ne peuvent aucunement, par principe, être tenus pour responsables de leurs forfaits : "Si, dans un ensemble de faits atroces commis par l'homme contre l'homme, nous croyons voir un effet des temps et des circonstances, nous éprouvons, en même temps que de l'horreur et de la compassion, un découragement, une sorte de désespérance. Il nous semble voir la nature humaine poussée invinciblement au mal par des facteurs indépendants de sa volonté, et comme enchaînée dans un rêve pervers et fébrile, dont elle n'a nul moyen de se déprendre, dont elle ne peut pas même se rendre compte". La question demeure d'une parfaite actualité. Il n'est que de songer aux polémiques qui ont entouré telles tentatives d'explication d'attentats terroristes récents en France. En réponse aux sociologues qui tentaient de comprendre ces actes dans un tableau causal complexe, des personnages politiques de premier plan objectèrent qu'expliquer, c'était déjà justifier. Plus que jamais, il nous semble au contraire requis, pour inconfortable que cela puisse être, d'enquêter inlassablement sur les raisons de la violence. L'Histoire de la colonne infâme nous est une invitation à ne pas refermer trop vite le questionnement sur les racines du mal.

03/2024

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Littérature sud-américaine

Paul

"Il n'allait plus guère tarder à claquer comme un chien. Tout seul. La petite Chinoise n'était pas revenue lui apporter la soupe cuisinée par son père. Ou peut-être ne l'avait-il pas vue, en proie à ses accès de douleur et de delirium tremens. Il connut la faim, certes, mais sa peinture s'éclaircissait, elle respirait mieux. Une peinture qui respire est la plus grande réussite d'un peintre, car elle porte la vie ; il lui insuffle sa vie, sa respiration, les battements de son coeur, ses palpitations heureuses et ses craintes les plus profondes". Accablé par la maladie, sur une île paradisiaque de la Polynésie française, Paul Gauguin affronte les fantômes de son passé. Fiévreux et délirant, il se souvient de sa vie bourgeoise de financier avant que la peinture, devenue pour lui une passion, le pousse à tout quitter. Ce roman crépusculaire met en scène l'artiste en proie à ses ultimes visions et à ses derniers désirs. Zoé Valdés livre ici "son" Paul, rhapsodie intime où les voix du passé se mêlent, comme des litanies. L'écrivaine fait la part belle aux corps, aux sens, à l'intime, et poursuit sa réflexion autour de l'amour, la mort, l'exil, la création et bien sûr la transgression, autant de thèmes qui nourrissent son oeuvre.

08/2022

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Littérature française

Paul

Dans le jardin japonais de Buenos Aires, en marge d'une réunion du G7, Bruno Le Maire voit revenir le souvenir de son ami Paul, emporté quelques semaines plus tôt par une tumeur au cerveau. Il se rappelle ses conseils, ses convictions, ses espoirs, ses encouragements, son courage face à la maladie. Bruno Le Maire retrace les mois de cette amitié soudaine, avec sa tendresse et ses divergences. Il montre comment la littérature, la musique et les conseils de Paul ont accompagné son engagement politique. Ce récit est aussi un hommage à la dignité humaine et un témoignage bouleversant sur la fin de vie.

01/2019

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Autres éditeurs (P à T)

Paulo des bords de Saône. Une histoire de Paul Bocuse

Fils et petit-fils de cuisiniers, Paul Bocuse naît en 1926 dans l'Auberge du pont de Collonges, près de Lyon. Petit pirate de la rivière, il découvre les secrets de la nature. Entre deux recettes, son père lui apprend à pêcher les goujons et à imiter les cris d'oiseaux. Après la guerre, il part apprendre le métier auprès des meilleurs : la Mère Brasier, Lucas Carton, Fernand Point. Mais il revient vite à Collonges, reprend le restaurant de ses parents et décroche les trois étoiles du guide Michelin. Nommé Cuisinier du siècle, Paul Bocuse a exporté ses recettes dans le monde entier. Voici son histoire... Textes de Marie-Hélène Branciard - illustrations de Morgane Malaperte Préface de Périco Légasse

06/2021

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Histoire internationale

Marie Mancini Colonna, d'après des documents inédits

Marie Mancini Colonna : d'après des documents inédits / par Lucien Perey Date de l'édition originale : 1896 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

07/2020

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BD tout public

Paul : Paul à la maison

Paul à la maison est le 9e tome de la série. Cette fois-ci, l'action de déroule en 2012, Paul est auteur de bande dessinée à temps plein et lance un nouvel ouvrage au Salon du livre de Montréal. Entretemps, sa fille part travailler en Angleterre, Lucie n'habite plus avec lui et sa mère ne va pas bien... Paul à la maison traite du deuil, sous de multiples formes. Un album émouvant.

01/2020

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Policiers

L'ogre et la colonne brisée

"Carter, comme tous les matins depuis quelques semaines, commence sa journée, attablé à sa petite table de cuisine, à déguster du doux thé bleu de Chartres. Quelques minutes plus tôt, il vient de couper sa connexion Skype avec Bienvenu. Avec L'Ogre et sa traque, Carter avait frémi, avait rêvé, avait vécu à cent à l'heure ! Carter avait aimé l'ère de l'Ogre. Et, depuis, Carter s'ennuie". Maman est toujours là. Devenu le "Saigneur" de la Eme, l'Ogre assouvit sa faim. De Cancun à Mexico, Carter oublie d'abord son ennui à travers les délices du Yucutan. C'est un nouvel art. Celui du dépeçage artistique, que l'Ogre dessine pour l'enfer des policiers français et mexicains. Carter, Olivier, Ben mais aussi Fran et Antonio pourront-ils mettre fin aux déviances maladives de l'insaisissable tueur en série français ? Nath Winter est née à Paris en 1967. Bram Stoker, Stephen King, Edgar Allan Poe berceront son adolescence au même titre que Jules Verne, Anne et Serge Golon. Après L'Ogre du Perche, elle revient nous glacer le sang avec L'Ogre et la colonne brisée, un deuxième tome enivrant qui nous plonge davantage dans les noires pensées d'un tueur.

01/2019

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Livres 3 ans et +

Paul-Absent

Paul est très excité' Super Pépère vient bientôt le chercher. Il se fait garder toute la Journée et toute la nuit "comme un grand", c'est ce qu'il dit. Mais que font les parents quand Paul est absent ? La maison semble bien vide maintenant...

12/2020

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Photographie

Paul Strand

Né à New York en 1890, Paul Strand restera dans l’histoire de l’art photographique comme celui qui a fait basculer la photographie dans l’ère moderne. Il personnifie par excellence la figure de l’artiste d’avant-garde, pleinement engagé dans la vie sociale de son temps, qui impose une vision nouvelle à force de recherches et d’innovations. Formé par Lewis Hine et remarqué dès 1906 par Alfred Stieglitz auquel le liera une longue amitié, Paul Strand est, avec celui-ci, l’artiste qui symbolisera la critique et la fin du célèbre mouvement pictorialiste et de son esthétique picturale qui avait marqué depuis plusieurs décennies l’adolescence de la photographie. Influencé par le cubisme et le fauvisme, attiré par les oeuvres de Picasso, Braque ou Brancusi, Paul Strand s’intéresse à l’abstraction et au formalisme, sans négliger la dimension sociale de la photographie documentaire. Considéré comme un chef-d’oeuvre de la photographie, La barrière blanche, qu’il réalise en 1915, annonce une nouvelle ère de l’image fixe et l’émergence du courant inédit de la Straight Photography (“La photographie pure”) dont il deviendra le chef de file. À la fin de la première guerre mondiale, que Paul Strand effectuera dans un hôpital militaire, la Straight Photography impose internationalement sa révolution de la perception de l’objet et du champ de la photographie. Il n’est alors plus question de tenter d’inscrire la photographie dans l’art pictural par des procédés surannés mais, bien au contraire, de s’appuyer sur la particularité objective du médium et de ses dispositifs pour imposer une esthétique spécifique faite de netteté, de précision du détail, de rigueur du cadrage et de structuration par la seule lumière. La photographie est désormais libre de ses choix. Elle peut appliquer son art propre à une infinité de sujets qui vont de l’objet singulier au mouvement de la vie urbaine, en passant par une forme nouvelle d’abstraction. L’oeuvre de Paul Strand illustre à la perfection la richesse et la diversité de cette “nouvelle objectivité”. Expérimentant également le cinéma d’avant-garde à visée sociale, Paul Strand bénéficie dès la fin de la Seconde Guerre mondiale d’une reconnaissance internationale, et voyage à travers l’Europe en poursuivant ses recherches. Victime du maccarthysme en raison de ses opinions communistes, il choisit de s’installer en France, on se souvient de sa complicité avec l’écrivain Claude Roy, où il continue travaux et voyages et où il meurt en 1976. Si, comme l’affirme l’historien Peter C Brunnell, “la nouveauté de la perception est ce qui caractérise l’avant-garde moderne”, l’oeuvre de Paul Strand, déployée sur presque soixante années, incarne à elle seule la notion d’avant-garde rapportée à la photographie.

12/2011

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BD tout public

Petit Paul

Petit Paul est bien ennuyé... Alors que les autres enfants de son âge jouent à la conserve, pêchent des grenouilles dans l'étang ou aident à la ferme comme de bons fils, rien ne va pour Petit Paul. Le voilà encore fourré dans tout un tas de situations rocambolesques ! Comment va-t-il expliquer ça à ses parents ou sa grande soeur Magalie ?

09/2018

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Littérature érotique et sentim

Paul Manacoeur

Paris, février 2018 Paul Manacoeur - ancien ministre bardé de diplômes et de décorations, patriarche respecté de sa famille - semble avoir tout réussi. Mais deux mots, murmurés avec peine à sa petite-fille Juliette, suffiront à dynamiter cette image lisse et austère, si soigneusement entretenue. Deux mots, dont le prénom d'une femme que personne ne connaît... Qui est donc cette mystérieuse personne ? Quel a été son impact sur la vie de Paul ? Et pourquoi ce secret ? Paris, octobre 1962 Jeune fonctionnaire prometteur, Paul Manacoeur débute sa carrière à Matignon, en tant que "plume" du Premier ministre. Au coeur du pouvoir, il y fréquente les grandes figures de la République, de Georges Pompidou au jeune Jacques Chirac. Il y fait bientôt une autre rencontre, à laquelle rien ne l'a préparé. Que s'est-il donc passé entre ces deux dates ? Quelle a vraiment été la vie de Paul Manacoeur ? Surmontant ses peurs, Juliette va mener une enquête qui la mènera dans les coulisses de l'Etat aux débuts de la Ve République, pour percer ce mystère : qui était vraiment Paul Manacoeur ? Plongez dans ce roman palpitant, entre amour passionnel, politique et secrets de famille. "Un récit passionnant, où des personnages attachants composent une histoire troublante, dans une fiction très librement inspirée par Georges Pompidou... Paul Manacoeur restitue fidèlement l'atmosphère du cabinet du Premier ministre de l'époque". Bernard Esambert, conseiller industriel auprès de Georges Pompidou entre 1967 et 1974

12/2019

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BD tout public

Monsieur Paul

A la recherche de son épouse disparue en mer, Monsieur Paul découvre le trafic troublant de certains cargos de haute mer. Et comme toute les belles histoires d'amour ont une fin heureuse, celle de Monsieur Paul n'échappera pas à la règle, mais d'une manière quelque peu étrange.

04/2002

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Critique littéraire

Paul Valéry

A vingt-cinq ans, après de beaux poèmes qui lui valent une réputation précoce dans le milieu littéraire de la fin du XIXe siècle, Valéry abandonne à peu près les vers, traverse une longue crise, puis, coup sur coup. écrit deux chefs-d'œuvre, 1'Introduction à la méthode de Léonard de Vinci et La Soirée arec Monsieur teste - après quoi il s'enferme dans un obscur emploi de rédacteur au ministère de la Guerre et se livre à d'abstraites recherches dans ses Cahiers. On croit volontiers qu'il n'écrira plus et, si sa vie, alors, se fût interrompue, il n'aurait laissé dans l'histoire littéraire que la fulgurance d'une première œuvre. Mais Valéry, si incertain qu'il soit de son désir d'être écrivain, ne tourne pas le dos à la littérature et à la fin de la Première Guerre, la publication de La Jeune Parque lui vaut une célébrité immédiate - et qui devient bientôt une immense gloire. Parce qu'aucune biographie véritable ne lui avait été jusqu'ici consacrée, cette double carrière entrecoupée d'un retrait de vingt ans était demeurée largement méconnue, un peu mystérieuse aussi, et la figure même de Valéry restait tributaire de. légendes anciennes. André Breton l'identifiait à Monsieur Teste, et ce portrait l'écrivain en héros de soi-même, délié de l'humanité jusqu'à en paraître parfois inhumain, se trouvait sans cesse reconduit. Ainsi était exclu tout ce qui relevait, chez lui, de l'existence privée - mais surtout d'une nature profondément humaine : les détresses dont ses jours se tissaient, les inquiétudes que la précarité de sa situation matérielle lui inspirait, ou encore le regard si souvent sévère qu'il jetait sur son œuvre. Il fallait donc revenir à ce qui authentiquement eut lieu et ce livre, de manière entièrement nouvelle, s'attache à le dire à partir d'un considérable fonds de documents inédits, et pour présenter au lecteur un récit où s'entrecroisent la genèse de l'œuvre, l'évocation de la vie privée, mais aussi d'une vie publique dont on n'avait encore jamais vraiment pris la mesure. Or, les fonctions que Valéry a occupées dans le cadre de la société des Nations, au PEN Club. et dans d'autres institutions encore, l'ont placé au cœur de l'histoire. L'intérêt qu'il a su lui porter, le rôle d'orateur quasi-officiel qu'il a pu tenir, l'habit d'ambassadeur des lettres que ses conférence, lui ont fait peu ou prou endosser ont fait de lui un " contemporain capital " du siècle passé. Quantité de rencontres l'attestent et l'on verra passer ici d'innombrables figures illustres qui nous montrent elles aussi à quel point l'existence de Valéry ne se laisse vraiment découvrir qu'au filigrane de son époque : sa biographie devient une contribution à l'histoire de son temps.

04/2008

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Beaux arts

Paul Delaroche

En 1971, Madame Delaroche-Vernet-Henraux offrait au département des Arts graphiques du Louvre un extra-ordinaire ensemble de dessins de son ancêtre Paul Delaroche, plus de sept cents feuilles provenant de la succession de l'artiste. Celui-ci était déjà bien représenté dans les collections du musée par des tableaux célèbres, comme Les Enfants d'Édouard ou La Jeune Martyre, oeuvres spectaculaires récemment rejointes sur nos cimaises par le Napoléon franchissant les Alpes et le Portrait du comte de Pourtalès- Gorgier. Souvent défini comme le parangon du juste milieu, tendance artistique qui s'est essentiellement développée à l'époque de la monarchie de Juillet et qui regroupe des artistes aussi éloignés des emportements romantiques que des obédiences néoclassiques, académiques ou ingresques, Paul Delaroche a exercé son talent dans de nombreux genres, grandes décorations (à l'hémicycle de l'Ecole des beaux-arts notamment), peinture religieuse et portraits; mais il est surtout connu par ses évocations historiques, se concentrant sur des épisodes dramatiques de la Renaissance et du XVIIe siècle, choisis plus spécifiquement dans l'histoire de la France et celle de l'Angleterre; aucun visiteur de la National Gallery de Londres n'a pu oublier la monumentale Exécution de Lady Jane Grey qui trône au centre de la salle consacrée à la peinture du XIXe français, de même que l'image de L'Assassinat du duc de Guise est demeurée séminale dans les livres d'histoire illustrée. C'est la spécificité du regard de Delaroche sur l'Histoire que traduit aussi la sélection de dessins présentée dans les salles Mollien à partir de mars 2012. Le don de l'évocation se conjugue ici avec un graphisme d'une haute qualité, très significatif dans son addiction à de petits formats particulièrement évocateurs. Mais on y trouvera également de superbes portraits dessinés presque égaux à ceux d'Ingres dans leur empathie envers les modèles, et quelques notations de voyage d'une grande sensibilité.

03/2012

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Eveil de la foi

Saint Paul

"Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? " Saul de Tarse est un intellectuel juif, rabbin respecté, homme intègre. Il est cependant déterminé à persécuter les chrétiens jusqu'au jour où, sur le chemin de Damas, il est ébloui par une lumière plus forte que le soleil. Cette rencontre avec le Christ va bouleverser toute son existence. Désormais, son nom est Paul et de tempêtes en périls, sa vie sera consacrée à l'annonce de la Bonne Nouvelle. Un roman épistolaire biographique pour suivre l'avorton de Dieu dans ses voyages !

06/2023

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Acteurs

Jean-Paul

Jean-Paul Belmondo et Carlos Sotto Mayor, couple mythique du show-biz. En dépit des années, des tentations et de la jalousie, ils se sont tant aimés... En 2020, soit quarante ans après leur liaison orageuse, Belmondo malade et affaibli demande à Carlos, sa "fée atomique", avec qui il est toujours resté en contact, de revenir en France. La passion des années 1980 a fait place à la tendresse. Dans ce livre hommage à l'homme de sa vie, Carlos Sotto Mayor, incandescente chanteuse et actrice brésilienne, revient sur son parcours et son amour pour Bébel. Elle n'a rien oublié et nous livre ses confidences sur son couple rock and roll et glamour.

09/2021

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Acteurs

Paul Newman

Intense, à la fois cool et incandescent, l'oeil plus bleu que bleu : Paul Newman est L'Arnaqueur, Luke la main froide, Butch Cassidy. Un personnage de renégat irrésistible à contre-emploi de sa beauté parfaite qui a ouvert la voie à tous les acteurs d'aujourd'hui. A l'occasion de la diffusion sur la chaîne OCS d'un documentaire qui lui est consacré, ce livre revient sur la vie et l'oeuvre de l'une des plus grandes légendes d'Hollywood. De La Chatte sur un toit brûlant à L'Arnaque, il représente le lien direct entre l'âge d'or et l'ère moderne. Humble, passionné, ce natif de l'Ohio, que rien ne prédestinait à être acteur, est un touche-à-tout qui mêle travail, famille, théâtre, cinéma devant et derrière la caméra avec une bonne dose d'humour, de classe et de simplicité. Activiste et philanthrope avant l'heure, il est aussi champion de course automobile : à quatre-vingts ans, trois ans avant sa disparition en 2008, il courait encore ! Atteignant avec la maturité un véritable état de grâce, il recevra enfin l'Oscar du meilleur acteur pour La Couleur de l'argent, et trouvera jusqu'au bout de grands rôles, chez les frères Coen ou chez Sam Mendes. Ce sont toutes les facettes étincelantes de ce gentleman-acteur que cet ouvrage richement illustré veut faire miroiter. Avec des interviews et des photos rares, iconiques et intimes. De lui, de son épouse Joanne Woodward, de ceux qui l'aiment. Une préface exceptionnelle de Charlotte Rampling, son inoubliable partenairedu Verdict de Sidney Lumet. Les témoignages inédits de Jacqueline Bisset, Ellen Burstyn, Lolita Davidovich, Brigitte Fossey, Tom Hanks, Piper Laurie, Mary Elizabeth Mastrantonio, James Naughton, Edie Shaw, Fred Schepisi, Ron Shelton, Dylan Walsh, ou Sébastien Bourdais, pilote de la Newman/Haas Racing, l'écurie automobile créée par Paul Newman ; la parole de Tom Cruise, Sam Mendes, Robert Redford, Martin Scorsese...

09/2021

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Biographies

Paul Morand

C'est au chevet d'un Marcel Proust mourant que s'affirme la vocation littéraire de Paul Morand ; et c'est dans le vacarme d'une modernité incarnée par Jean Cocteau qu'elle va s'épanouir. Ce rejeton de la bourgeoisie parisienne, éclairée, artiste, aura connu tant d'astres de la bohème comme de l'élite républicaine. Deux mondes étanches qui vont former sa personnalité et dessiner sa double carrière de diplomate et d'écrivain. D'emblée, dans ses nouvelles et ses romans, Morand épouse les prouesses de son siècle en rompant avec un monde englouti à jamais par la Grande Guerre. Il roule vite, il vole loin. La terre a rétréci et il le fait savoir. L'écrivain au style étincelant, classique mais si reconnaissable, fait découvrir aux Français la magie de l'ailleurs. Sous de fausses allures de dilettante, cet amateur de sport et de jolies femmes trouve le temps d'écrire une oeuvre très ample qui ne s'arrêtera qu'à sa mort. S'il n'a jamais été fâché avec la géographie, Morand l'aura parfois été avec l'histoire. En 1940, il choisit Vichy alors qu'il est en poste à Londres. Sa proximité avec les rouages de la collaboration et sa fidélité indéfectible à Pierre Laval lui vaudront, la guerre finie, des années d'opprobre, d'exil et de solitude. C'est tard, à travers ses publications posthumes, qu'apparaît au grand jour un antisémitisme longtemps occulté. La lecture d'archives jusqu'ici inaccessibles, journaux intimes, correspondances inédites, a permis à l'auteur de cette biographie, la première depuis un quart de siècle, de signer le portrait d'un Morand à tant d'égards méconnu. Cette existence, faite de trajectoires superposées, trouve enfin ses ressorts et sa vérité.

11/2020

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Autres collections (6 à 9 ans)

Petit Paul

L'histoire se répète tous les ans : à la rentrée des classes, chaque élève essaie tant bien que mal de trouver sa place. Que signifie "réussir" ? Comment gagner en confiance ? Comment y croire quand au fond de soi tout est sombre ? Petit Paul est un hymne à l'enfance, un passeport pour cultiver la beauté de l'individualité, un droit à revendiquer l'altérité, la différence. Petit Paul, un conte pour revenir à l'essentiel ; à lire à coeur ouvert que l'on soit élève, parent ou enseignant. Il suffit parfois d'une rencontre... Petit Paul, une confession, un témoignage, une déclaration à une profession souvent victime de désamour.

06/2023

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Littérature française

Paul P.

Inouïes ! Irrésistibles ! Telles sont les improbables péripéties d'un pauvre petit personnage de papier - mutique, empoté, parano, parfois épatant et plutôt pitoyable -, manipulé par son créateur, et répondant au patronyme de Paul P. Incapable de s'exprimer et de transmettre sa passion exclusive pour une certaine littérature du XXe siècle, il vit renfermé sur lui-même - la seule personne, après tout, apte à comprendre et partager son irrépressible admiration pour Georges Perec, son Pater ego. Mais ç'en est fini ! Il lui faut transmuer son silence éloquent en révolte salvatrice : la survie de la littérature, à proprement parler, passe par lui et par nul autre ! Un récit déroutant, interactif, ludique, drôle, émouvant, qui, en plus de ses innombrables tours de force, est aussi une réflexion permanente sur l'univers de l'écriture et des livres, sur la parole et le silence.

04/2003

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Musique, danse

Paul McCartney

Qu'aurait été Lennon sans McCartney ? On ne sépare pas comme ça le duo de compositeurs le plus prolifique du XXe siècle – la vie s'en est assez chargée. Et sous ses apparences de gentil garçon, compositeur de mélodies sucrées, éternel numéro deux dans l'ombre du flamboyant John, Paul n'aurait-il pas été, finalement, le véritable capitaine du Yellow Submarine ? Le découvreur hors pair de nouveaux horizons musicaux, à la force créatrice débridée, plus détonante encore que celle de son acolyte ? Superbe évocation d'un demi-siècle de musique et de culture populaires, cette biographie fait aussi la part belle aux à-côtés de la légende, aux détails de la vie privée dans les époques pré- et post-Beatles qui ont compté dans le destin hors normes de ce petit gars de Liverpool : les méandres de l'enfance avec la mort prématurée de sa mère, Mary – qui lui inspirera plus tard Let It Be –, l'âge d'or des sixties, les années 1970 et la séparation du groupe, les abîmes dépressifs, ponctués de sursauts de génie avec Wings et sa muse, Linda Eastman, l'amour, la mort, une nouvelle muse, Heather Mills... Sexe, drogue, rock'n'roll, et l'un des divorces les plus coûteux et acrimonieux de l'histoire de la justice britannique. Chroniqueur éprouvé de l'histoire du rock, Philip Norman ajoute à son oeuvre une nouvelle pièce qui trouvera naturellement sa place dans la bibliothèque de tout beatlemaniaque qui se respecte. " La plus importante biographie de Paul McCartney jamais publiée. " The Washington Post. " Une biographie archi-détaillée... Vous pourrez même sentir l'odeur de la sueur, de la merde de rat et des moisissures du sous-sol du Cavern Club. " Rolling Stone.

09/2017