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Luc Boltanski

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Sociologie

Luc et Christian Boltanski. Fraternité

Luc Boltanski est un sociologue dont les travaux ont initié un tournant décisif dans l'histoire de la discipline, mais il écrit et publie aussi recueils de poèmes, pièces de théâtre et opéra. Christian Boltanski est un artiste plasticien reconnu internationalement, dont les oeuvres ont marqué de leur empreinte l'histoire de l'art contemporain, mais même s'il prétend n'avoir guère étudié et ne jamais lire, il s'interroge constamment sur les énigmes du social. Si proches et si différents, ces deux frères font preuve, à travers leur biographie menée ici en parallèle, d'une forte proximité créative autour d'une préoccupation qui leur est commune - la fraternité - non pas seulement celle qui les a fait frères - mais une fraternité au-delà des frontières, une fraternité pensée, réfléchie, choisie.

04/2018

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Revues

Critique N° 920-921, janvier-février 2024 : Luc Boltanski

Luc Boltanski, depuis un demi-siècle, apporte à la sociologie une contribution majeure. Curieux de tout, il s'est intéressé à la puériculture et à la formation des groupes sociaux, aux transformations du capitalisme et à l'engendrement, à l'action humanitaire et à l'évolution des médias, à notre rapport au corps et à la bande dessinée. Son oeuvre, souvent pionnière, s'est tournée vers les théories du complot et les métamorphoses de l'économie post-industrielle bien avant que ces sujets n'envahissent le débat public. Foisonnante, elle est aussi inquiète, et porte sur les interactions humaines un regard tragiquement attentif à la précarité invisible, c'est-à-dire imprévisible, des édifices sociaux. Scientifique avant tout, elle se double, depuis toujours, d'une autre vie d'écriture - de poésie et de théâtre. Cette livraison de Critique, conçue et dirigée par Laurent Jeanpierre, voudrait, pour la première fois sans doute, rassembler toutes ces facettes.

02/2024

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Beaux arts

Christian Boltanski

Christian Boltanski est né à Paris en 1944. Il est aujourd'hui l'une des figures incontournables de l'histoire de l'art contemporain français et international, auteur d'une oeuvre de référence qui a su toucher un large public. Depuis la fin des années 1960, sa pratique artistique polymorphe traite d'une manière singulière des thèmes de l'enfance, de l'identité, de la mort et du temps. A partir d'un vocabulaire formel et de matériaux simples - photographies, archives, vêtements -, il met en scène la rencontre entre mémoire personnelle et mémoire collective, faisant notamment revivre le souvenir des tragédies du XXe siècle. Son oeuvre, qui se déploie des arts plastiques au spectacle, offre une réflexion sur le statut de l'image, du témoignage et de l'art. L'essai rétrospectif de Catherine Grenier, historienne de l'art, directrice adjointe du Centre Pompidou, revient sur quarante années de création, du premier atelier sous les combles jusqu'à Monumenta au Grand Palais, retraçant le parcours d'un artiste profondément humain et humaniste. Jean-Hubert Martin, historien de l'art, porte un regard personnel sur Chance, exposée au pavillon français de la biennale de Venise 2011 et sur les récents projets insulaires de l'artiste. Ces textes sont accompagnés d'une conversation de Christian Boltanski avec Daniel Mendelsohn, écrivain, essayiste et critique littéraire américain ainsi que d'une biographie rédigée, et de documents fac-similés.

06/2011

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Sociologie

La condition foetale. Une sociologie de l'engendrement et de l'avortement

Pratique universellement répandue, l'avortement est légalisé en France, à l'instar de la majorité des pays occidentaux. Introduit de ce fait dans l'espace public, il demeure néanmoins confiné dans l'espace de l'officieux, par suite d'une sorte de pacte tacite, de mauvaise foi sociale. S'appuyant sur une centaine d'observations recueillies à l'hôpital et quarante entretiens approfondis avec des femmes ayant connu l'expérience de l'avortement, sur des données empruntées à l'histoire et à l'anthropologie, Luc Boltanski explique ce refoulement. L'avortement doit rester dans l'ombre car il révèle une contradiction au foyer du contrat social celle qui oppose le principe de l'unicité des êtres et le postulat de leur nature remplaçable, sans lequel nulle société ne se renouvellerait démographiquement. Luc Boltanski est alors conduit à poser la question de l'engendrement et analyser les contraintes essentiellement symboliques qui président à l'entrée des êtres humains dans la société. Des contraintes antinomiques que différents types d'arrangements sociaux tendent à estomper. Ce qui fait un être humain, ce n'est pas le fœtus, inscrit dans le corps, mais son adoption symbolique. Or, cette adoption suppose la possibilité d'une discrimination entre des embryons que rien ne distingue. Le caractère arbitraire de cette discrimination est au plan social, et parfois individuel, difficilement supportable. La contradiction, montre Luc Boltanski, est rendue vivable par une sorte de grammaire des catégories : au fœtus projet - adopté par les parents qui, grâce à la parole, accueillent l'être nouveau en lui donnant un nom - s'oppose le fœtus tumoral, embryon accidentel et qui ne sera pas l'objet d'un projet de vie. Grammaire, expérience mise en récit et perspective historique se nouent ici pour faire de l'avortement, rendu depuis des décennies politiquement légal, une expérience désormais socialement audible.

09/2004

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Sociologie

Enigmes et complots. Une enquête à propos d'enquêtes

Pourquoi, au tournant des XIXe et XXe siècles, observe-t-on tour à tour : le développement du roman policier, dont le coeur est l'enquête, et du roman d'espionnage, qui a pour sujet le complot ; l'invention, par la psychiatrie, de la paranoïa, dont l'un des symptômes principaux est la tendance à entreprendre des enquêtes interminables, prolongées jusqu'au délire ; l'orientation nouvelle de la science politique qui, se saisissant de la problématique de la paranoïa, la déplace du plan psychique sur le plan social et prend pour objet l'explication des événements historiques par les " théories du complot " ; la sociologie, enfin, qui se dote de formes spécifiques de causalité - dites sociales -, pour détermine les entités, individuelles ou collectives, auxquelles peuvent être attribués les événements qui ponctuent la vie des personnes, celle des groupes, ou encore le cours de l'histoire ? La raison en est la conjoncture nouvelle que créent de profonds changements dans la façon dont est instaurée la réalité sociale. C'est à l'Etat-nation, tel qu'il se développe à la fin du XIX° siècle, que l'on doit le projet d'organiser et d'unifier la réalité pour une population et sur un territoire. Mais ce projet, proprement démiurgique, se heurte à une pluralité d'obstacles parmi lesquels le développement du capitalisme, qui se joue des frontières nationales, occupe une place centrale. Ainsi la figure du complot focalise des soupçons qui concernent l'exercice du pouvoir : où se trouve réellement le pouvoir et qui le détient, en réalité ? Les autorités étatiques, qui sont censées en assumer la charge, ou d'autres instances, agissant dans l'ombre, banquiers, anarchistes, sociétés secrètes, classe dominante, etc. ? Ainsi s'échafaudent des ontologies politiques qui tablent sur une réalité doublement distribuée : à une réalité officielle, mais de surface et sans doute illusoire, s'oppose une réalité profonde, cachée, menaçante, officieuse, mais bien plus réelle. Roman policier et roman d'espionnage, paranoïa et sociologie - inventions à peu près concomitantes - sont solidaires d'une façon nouvelle de problématiser la réalité et de travailler les contradictions qui l'habitent. Les aventures du conflit entre ces deux réalités - réalité de surface contre réalité réelle- constitue le fil directeur de l'ouvrage.

02/2012

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Sociologie

Rendre la réalité inacceptable. A propos de "La production de l'idéologie dominante", suivi de La constitution du champ de la bande dessinée et de La sociologie est toujours critique

Dans l'effervescence des années 1970, de jeunes sociologues créent autour de Pierre Bourdieu une nouvelle revue : Actes de la recherche en sciences sociales. Dans un des premiers articles de la revue, Pierre Bourdieu et Luc Boltanski s'attaquent à la question centrale de "La production de l'idéologie dominante" (1976). Or l'idéologie dominante est l'idéologie des dominants. Elle s'impose socialement comme une évidence légitime fondée jadis sur la propriété, hier sur la compétence, aujourd'hui sur le mérite. Selon une logique circulaire implacable, elle contribue à reproduire l'ordre social en faisant des propriétés sociales des dominants le fondement légitime de la domination. Trente ans plus tard, Luc Boltanski ouvre à nouveau le dossier. Riche d'anecdotes personnelles, son récit nous livre la genèse de ce texte. Il débouche sur une critique radicale des formes actuelles de l'idéologie dominante. Véritable manifeste, il vise à nous rendre la réalité inacceptable.

01/2022

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Sociologie

De la critique. Précis de sociologie de l'émancipation

Le rapport que la sociologie entretient avec la critique sociale n'a cessé de hanter cette discipline depuis les origines. La sociologie doit-elle être mise au service d'une critique de la société, ce qui suppose de rendre compatibles description et critique? La critique détourne-t-elle la sociologie de son projet scientifique ou en est-elle la finalité sans laquelle la sociologie ne serait qu'une activité vaine, détachée des préoccupations que nourrissent les personnes en société ? Cette question a déterminé les couples d'oppositions fondateurs - entre faits et valeurs, idéologie et science, déterminisme et autonomie, structure et action, approches macro et micro sociales, explication et interprétation, etc. Elle dicte deux des principaux programmes qui aujourd'hui configurent la discipline : la sociologie cri-tique des années 1970, particulièrement dans la forme que lui a donnée, en France, Pierre Bourdieu ; la sociologie pragmatique de la critique, développée dans les années 1980-1990. Dans la sociologie critique, la description en termes de rapports de forces met l'accent sur la puissance des mécanismes d'oppression, sur la façon dont les opprimés les subissent passivement, allant, dans leur aliénation, jusqu'à adopter les valeurs, intériorisées sous la forme d'idéologies, qui les asservissent. La sociologie pragmatique décrit les actions d'hommes révoltés mais dotés de raison, porte l'accent sur leur capacité, dans certaines conditions historiques, à se lever contre leur domination, à forger des interprétations nouvelles de la réalité au service d'une activité critique. Luc Boltanski propose ici un cadre permettant d'articuler ces deux approches, apparemment antagoniques - l'une déterministe et réservant le beau rôle à la science éclairante du sociologue, l'autre soucieuse de se tenir au plus près de ce que (lisent et font les personnes. Ce travail d'unification le conduit à réélaborer des notions centrales pour la sociologie comme celles de pratique, d'institution, de critique et, finalement, de " réalité sociale ". Il a pour ambition de contribuer au renouvellement actuel des pratiques de l'émancipation.

09/2009

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Littérature française

Déluge. Opéra parlé

Un avion écrasé dans la jungle sur une falaise, dans un monde perdu. Plus bas, l'eau monte, tout y passera. Un souverain déchu, entouré de monstres, un savant magicien, une pure jeune fille et sa nourrice, un financier chinois, une ethnologue américaine, un pilote égaré et un jeune premier, des enfants substitués, des sexes transformés, l'amour, des singes presque humains, des humains inhumains, des crimes, des coups de théâtre, et, pour faire bon compte, un dieu, un dirigeable, un baiser, une baleine, bref, vous l'avez compris, c'est un opéra : théologico bouffe, philosophico baroque, politico bédé, classique et actuel. Prenez, par exemple, La Flûte enchantée, des comics américains des années trente, les débats contemporains les plus pointus - bioéthiques, biopolitiques, écolocritiques, nature et culture, et tutti quanti -, agitez, versifiez, et vous aurez Déluge. Ne riez pas, c'est sérieux : l'humanité survivra-t-elle ?

08/2009

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Sociologie

La souffrance à distance. Morale humanitaire, médias et politique suivi de La présence des absents

Devant la famille rassemblée pour le repas du soir passent sur l'écran de la télévision des cortèges de miséreux, des corps d'affamés ou de suppliciés. Que faire de ce fait social ? Dans quelle mesure peut-on dire, de la souffrance à distance, qu'elle comporte, pour le spectateur, des exigences morales, voire une dimension politique? Face à la souffrance, un seul impératif : celui de l'action. Or, il existe trois manières de parler de la souffrance : la topique de la dénonciation; la topique du sentiment et la topique esthétique, qui ont été forgées, notamment dans la littérature, après l'introduction de l'argument de la pitié en politique, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Mais sous quelles conditions une parole sur la souffrance peut-elle être tenue pour une parole agissante? Cette question ouvre sur la crise actuelle de la pitié et sur les débats récurrents concernant l'action humanitaire et sa représentation dans les médias. Elle touche par là aux dimensions politiques de la vie quotidienne.

05/2007

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Sociologie

L'Amour et la Justice comme compétences. Trois essais de sociologie de l'action

Longtemps portée par la conviction, formulée par Pierre Bourdieu, que "l'individuel, et même le personnel, le subjectif, est social, collectif ", la sociologie avait pour tâche de dévoiler à chacun les forces inconscientes qui le mouvaient en réalité. A l'orée des années 1990, elle a connu un tournant majeur : elle pose désormais que les acteurs savent ce qu'ils font, pourquoi et comment. Ils ont des compétences. Cet ouvrage de Luc Boltanski a marqué le tournant : il esquisse les modèles destinés à clarifier les capacités que les personnes mettent en oeuvre lorsqu'elles réclament justice, lorsque, renonçant au calcul et, par conséquent, au recours à la norme, elles se lancent dans des actions gratuites, ou bien au contraire recourent à la force. Autant d'approches qui posent la question de l'injustice et des manoeuvres que chacun entreprend pour obtenir réparation. Plus en profondeur, c'est l'identité des individus qui s'en trouve bouleversée : elle n'est plus singulière ni d'un bloc, définitivement assignée par la place occupée dans le champ social, mais plurielle et construite largement par l'individu.

02/2011

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Essais biographiques

Après. Conversation avec Christian Boltanski

Entretien entre l'anthropologue et l'artiste sur les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi la matière première d'énonciation du discours de l'artiste. Depuis plusieurs années Octave Debary, professeur à l'université Sorbonne-Paris-Cité et directeur du centre d'anthropologie culturelle (Paris-Sorbonne), développe un projet d'anthropologie comparée de la mémoire et du temps. En s'intéressant à la façon dont une société met en mémoire (et en musées) son histoire, ses recherches l'ont conduit à l'étude de l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Au-delà de sujets, il s'agit de construire une posture et une analyse qui promeuvent une dimension collaborative, comme avec les artistes allemands Jochen Gerz et Swaantje Güntzel et comme ici avec l'artiste français Christian Boltanski. Ce livre s'inscrit dans une recherche entreprise depuis presque vingt années sur les " artistes de la mémoire " et constitue une contribution originale et importante au développement d'une anthropologie de l'art et de la réception. Ce livre a comme sujet principal les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain. Il s'est construit pendant toute une année en intelligence et en connivence avec Christian Boltanski. Figure centrale de l'art contemporain dont les oeuvres sont présentes dans le monde entier, Boltanski parle de son travail en évoquant les tracés d'un art fragile, d'un art de l'ordinaire et du commun mais aussi de la musicalité, de la mémoire... Ses oeuvres d'abord présentées sous forme d'objets (inventaires, photographies, documents, pièces à conviction, vitrines de références...) ont établi autant l'existence d'une histoire individuelle que leur ressemblance à celle des autres. L'artiste a poursuivi son travail autour d'objets de plus en plus fragiles, davantage reliés à une existence en suspens, à une transmission parlée, sonore, du mot à la note, dont sa dernière grande exposition Faire son temps (Centre Georges-Pompidou, 2019), comme son opéra comique Fosse (2020) et l'exposition Après (2021) sont les ultimes expressions. La raison d'être de cet ouvrage est marquée par la volonté (au-delà d'un apport documentaire, journalistique ou critique...) de promouvoir une anthropologie dialogique, où la prise de parole n'est pas le seul fait du chercheur. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi au lectorat la matière première d'énonciation du discours de l'artiste.

04/2023

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Beaux arts

La vie possible de Christian Boltanski

En février 2005, j'ai proposé à Christian Boltanski de composer une autobiographie sous forme de " confession " dictée. Nous nous sommes rencontrés presque chaque semaine durant un an, pour de longues séances enregistrées. Ces entretiens, que Christian Boltanski a rapidement comparés à une psychanalyse, étaient basés sur une règle du jeu précise: raconter sa vie comme son oeuvre, et éviter toute modification ou censure de la parole livrée. Au jour de leur parution, Christian Boltanski n'a lu ni les transcriptions de nos rencontres, ni le manuscrit que j'ai mis en forme de la façon la plus littérale possible. Je n'ai rien écrit personnellement de ce livre, mais le contenu m'en est entièrement imputable. Catherine Grenier.

01/2010

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Ecrits sur l'art

Christian Boltanski - Récits. Conversation avec Laure Adler

Christian Boltanski vient de disparaître. Ce livre d'entretiens s'est achevé quinze jours auparavant. Il avait décidé de tout, du titre, de la couverture, de l'ordre des chapitres. Il semblait heureux de ce texte qu'il avait minutieusement relu et corrigé. Il ne faut pas y lire la moindre dimension testamentaire. Christian était habité par une force de vie peu commune, il riait tout le temps, il était très drôle, et ce fut une joie de faire ce livre avec lui. Il était comme on dit "un bon vivant", même si son oeuvre, dans ses différents registres et ce, depuis l'origine, était hantée par la mort. L'éphémère, la finitude, la fragilité, le hasard constituent en un entrelacs serré l'arche de ses pensées. L. A.

10/2021

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Critique littéraire

Luc Dietrich

"Comme j'entrais, une averse éclaboussa la cour où les arbres perdaient leurs feuilles et chassa tout le monde sous un étroit préau : "Le nouveau ! le nouveau !". On sautillait, on se bousculait autour de moi, on me tiraillait de questions. Une question qui revenait sans cesse m'embarrassait : "Et toi, qu'est-ce que tu as ?" Je n'avais rien, j'en étais confus. Une cloche sonna et, comme j'étais le dernier à rejoindre les rangs, la cour devint immense." C'est ainsi que Luc Dietrich évoque son enfance malheureuseu dans Le bonheur des tristes, son grand roman paru en 1935, salué par Max Jacob, Paul Eluard, Jean Giono.Né en 1913, Dietrich passe sa jeunesse dans des foyers, loin de ses parents rongés par la drogue. Orphelin très tôt, solitaire, il se réfugie dans la poésie. Il est tour à tour garçon de ferme, coursier, commis et, dans le Paris interlope dans années 1930, il fréquente la pègre, mais aussi l'aristocratie et les milieux littéraires. Il se fait entretenir par des femmes, multiplie les conquêtes, cherche l'amour.Jusqu'au jour où apparaît Lanza del Vasto, le futur fondateur de l'Arche. Cette rencontre le révèle à lui-même : il sera écrivain. S'ensuivent dix année's d'une amitié flanboyante durant lesquelles Dietrich voyage, photographie, souffre, et, toujours revient à l'écriture. Il meurt à 31 ans sous les bombardements américains, en 1944.A l'aide d'archives exceptionnelles, Frédéric Richaud, arrière-petit-cousin de Luc Dietriech, dresse le portrait magnifique d'un écrivain injustement méconnu.Frédéric Richaud enquête sur Luc Dietrich depuis près de vingt ans. En 1995, il a préfacé et annoté ses deux romans, parus aux éditions Le Temps qu'il fait, et, en 1998, aux mêmes éditions, un Cahier Luc Dietrich. Il est par ailleurs romancier.

09/2011

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Sociologie politique

Qu’est-ce que l’actualité politique ?. Evénements et opinions au XXIe siècle

L'originalité des recherches de Luc Boltanski et Arnaud Esquerre n'est plus à démontrer. Les deux sociologues s'intéressent dans ce nouvel ouvrage à deux processus constitutifs de l'espace public. D'une part, les processus de mise en actualité : se saisissant de ce qui se passe maintenant, ces processus font connaître à nombre de personnes l'existence de faits que ces dernières n'ont pas, pour la plupart, directement vécus et les accompagnent généralement d'une description et d'une interprétation. Et, d'autre part, les processus de politisation : se saisissant de faits mis en actualité, ces processus les problématisent, en sorte que l'actualité concerne chacun, et par conséquent aussi l'Etat, tout en donnant lieu à des interprétations dont les divergences suscitent des commentaires, des polémiques et des divisions. Boltanski et Esquerre fondent leurs analyses sur les milliers de commentaires mis en ligne par des lecteurs du quotidien Le Monde en septembre et octobre 2019 ; et les milliers de commentaires postés sur deux chaînes de vidéo d'actualité passée mises en ligne en janvier 2021 par l'Institut national de l'audiovisuel. Chemin faisant, ils reconstituent la norme du dicible en comparant les commentaires publiés et les commentaires rejetés par les instances de modération ; ils saisissent des opinions en train de se faire, au lieu de les recueillir sous la forme stabilisée, souvent réflexive et prudente, des réponses à des entretiens ou des sondages. Ils cartographient les processus de politisation à notre époque, tels le féminisme, l'écologie, l'immigration, les religions, le nationalisme, l'Europe, etc. Loin d'être un livre de plus sur la presse, les médias ou les réseaux sociaux, c'est ici un grand livre sur la formation de l'opinion politique en démocratie et la manière dont en sont affectées nos vies quotidiennes.

02/2022

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Sociologie

De la justification. Les économies de la grandeur

La sociologie traditionnelle, quelle qu'en soit l'école, prétend que les personnes rationalisent leurs conduites au nom de motifs apparents et fallacieux alors qu'elles sont, en réalité, déterminées par des forces cachées et objectives qu'il revient, bien évidemment, au sociologue de dévoiler... En rupture de ban avec la perspective cavalière que la philosophie politique et la sociologie ont longtemps adoptée face à l'ordre social, Luc Boltanski et Laurent Thévenot ont pris le parti de traiter sérieusement les personnes et leurs prétentions à la justice. Ils ont voulu comprendre quels sont les principes, les équivalences, les valeurs de référence - ce qu'ils appellent les grandeurs - auxquels les acteurs en appellent lorsqu'ils veulent manifester leur désaccord sans recourir à la violence. S'éloignant en cela des théories de la justice, les auteurs montrent comment les personnes prennent appui sur des objets communs, présents dans la situation, pour asseoir leurs justifications. Il en résulte un ouvrage original qui construit un cadre permettant d'analyser la relation entre accord et discorde, et qui nourrit ses réflexions de l'analyse serrée de la littérature de management comme de lettres de dénonciation adressées aux grands quotidiens ou de classiques de la philosophie politique.

04/1991

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Sociologie

Le nouvel esprit du capitalisme

Le capitalisme prospère ; la société se dégrade. La croissance du profit s'accompagne de celle de l'exclusion. La véritable crise n'est pas celle du capitalisme, mais celle de la critique du capitalisme. Trop souvent attachée à d'anciens schémas d'analyse, la critique conduit nombre de protestataires à se replier sur des modalités de défense efficaces dans le passé mais désormais largement inadaptées aux nouvelles formes du capitalisme redéployé. Cette crise, Eve Chiapello et Luc Boltanski, sociologues, l'analysent à la racine. Ils tracent les contours du nouvel esprit du capitalisme à partir d'une analyse inédite des textes de management qui ont nourri la pensée du patronat, irrigué les nouveaux modes d'organisation des entreprises : dès le milieu des années 70, le capitalisme renonce au principe fordiste de l'organisation hiérarchique du travail pour développer une nouvelle organisation en réseau, fondée sur l'initiative des acteurs et l'autonomie relative de leur travail, mais au prix de leur sécurité matérielle et psychologique. Ce nouvel esprit du capitalisme a triomphé grâce à la formidable récupération de la "critique artiste" - celle qui, après Mai 68, n'avait eu de cesse de dénoncer l'aliénation de la vie quotidienne par l'alliance du Capital et de la bureaucratie. Une récupération qui a tué la "critique artiste". Comme, dans le même temps, la "critique sociale" manquait le tournant du néocapitalisme et demeurait rivée aux vieux schémas de la production hiérarchisée, on la trouva fort démunie lorsque l'hiver de la crise fut venu. C'est à une relance conjointe des deux critiques complémentaires du capitalisme qu'invite cet ouvrage sans équivalent.

02/2011

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Sociologie

Enrichissement

Luc Boltanski et Arnaud Esquerre restituent le mouvement historique qui, depuis le dernier quart du XXe siècle, a profondément modifié la façon dont sont créées les richesses dans les pays d'Europe de l'ouest, marqués d'un côté par la désindustrialisation et, de l'autre, par l'exploitation accrue de ressources qui, sans être absolument nouvelles, ont pris une importance sans précédent. L'ampleur de ce changement du capitalisme ne se révèle qu'à la condition de rapprocher des domaines qui sont généralement considérés séparément - notamment les arts, particulièrement les arts plastiques, la culture, le commerce d'objets anciens, la création de fondations et de musées, l'industrie du luxe, la patrimonialisation et le tourisme. Les interactions constantes entre ces différents domaines permettent de comprendre la façon dont ils génèrent un profit : ils ont en commun de reposer sur l'exploitation du passé. Ce type d'économie, Boltanski et Esquerre l'appellent économie de l'enrichissement. Parce que cette économie repose moins sur la production de choses nouvelles qu'elle n'entreprend d'enrichir des choses déjà là ; parce que l'une des spécificités de cette économie est de tirer parti du commerce de choses qui sont, en priorité, destinées aux riches et qui constituent aussi pour les riches qui en font commerce une source d'enrichissement. Alors l'analyse historique revêt, sous la plume des auteurs, une deuxième dimension : l'importance, l'extension et l'hétérogénéité des choses qui relèvent désormais de l'échange ouvrent sur une critique résolument nouvelle de la marchandise, c'est-à-dire toute chose à laquelle échoit un prix quand elle change de propriétaire, et de ses structures. La transformation, particulièrement sensible dans les Etats qui ont été le berceau de la puissance industrielle européenne, et singulièrement en France, devient indissociable de l'analyse de la distribution de la marchandise entre différentes formes de mise en valeur. On comprend d'entrée que cet ouvrage est appelé à faire date.

02/2017

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Religion

Evangile de Luc

L'Evangile de Luc, qui de son nom hébreu s'appelait Iaïr, l'Illuminateur, est, comme les trois autres, la traduction de l'hébreu en grec, d'un recueil ou dossier de notes et de documents. Ces notes ont été prises au jour le jour par quelqu'un qui a accompagné le Rabbi. Plusieurs documents remontent à Mariam elle-même, la mère du Rabbi. Si donc l'on se demande quel est l'âge de l'Evangile de Luc, du point de vue du contenu de l'information, c'est l'âge des notes et documents écrits en hébreu, à savoir les années 27-30 ou 31. La question de l'âge de la traduction en langue grecque de ces notes et documents est distincte de la question de l'âge des notes elles-mêmes. Il est possible et même vraisemblable que Schaoul, qui s'appelait aussi Paulus, Schaoul ha-gatan, a utilisé ce recueil de notes et de documents traduits de l'hébreu en grec, au cours de ses voyages, qui commencent en 44 ou 45. La traduction en langue grecque est donc probablement un peu antérieure. Le grec Loukas, ou Loukios, latin Lucanus, est la traduction de l'hébreu Iaïr, qui signifie : celui qui illumine. La traduction grecque de l'Evangile de Luc est celle où l'hébreu sous-jacent apparaît le plus évidemment, le plus nettement. La traduction française, ici présentée, s'efforce de suivre dans la mesure du possible, mot à mot, le texte grec, qui suivait mot à mot le texte hébreu, en sorte que la traduction française s'efforce de retrouver l'hébreu initial lui-même.

06/1987

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Beaux arts

Jean-Luc Verna

Cette première monographie de l'artiste réunit plus de 200 oeuvres, pour la plupart inédites, et croise les regards singuliers de deux auteurs, Stéphanie Moisdou et Claude-Hubert Tatot.

03/2014

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Beaux arts

Jean-Luc Vilmouth

Cet ouvrage, première monographie complète consacrée à l'artiste, tient lieu à ce jour de catalogue raisonné. Il est enrichi de textes inédits d'Emma Lavigne, Marie Brines, Jeff Rian, Noritoshi Hirakawa, et de l'artiste ; de textes réédités de Sarit Shapira, Yve-Alain Bois, Dominique Gonzalez-Foerster, Didier Semin, et d'entretiens avec Kathy Alliou et Jean-Hubert Martin. "Ce qui m'intéresse le plus, c'est l'homme et sa relation au monde, aux objets. Les relations entre les choses. Un objet n'existe pas seul dans le monde. Si l'on prend une tasse, elle existe en relation avec la soucoupe, la table, la cuillère, la bouche, etc... Les choses n'existent qu'en relation avec ce qui se trouve autour. [...] Ce que je cherche, c'est une situation à laquelle je peux faire écho, tisser des liens, délimiter des zones d'échanges et de complicité, une possibilité d'augmentation." J.-L. V.

11/2017

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Littérature française

Jean-Luc persécuté

" Comme il avait été convenu qu'il irait, ce dimanche-là, voir sa chèvre à Sassenaire, Jean-Luc Robille, après avoir mangé, pris son chapeau et son bâton. "

06/2022

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Littérature française

Jean Luc persécuté

" Comme il avait été convenu qu'il irait, ce dimanche-là, voir sa chèvre à Sassenaire, Jean-Luc Robille, après avoir mangé, pris son chapeau et son bâton. "

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Religion

Luc, mon frère

"J'avais un frère là-bas, dans les montagnes algériennes, et je ne le savais pas... Il a fallu que sept moines soient enlevés de Tibhirine, puis assassinés pour que j'apprenne l'existence de frère Luc. Pendant qu'il donnait sa vie sur les hauteurs de l'Atlas, je me trouvais sur les plateaux de tournage, j'interprétais des personnages... C'est pourtant là, justement, que s'est faite la rencontre, au plus intime de moi, avec frère Luc. Quand on m'a demandé de tenir son rôle dans Des hommes et des dieux, j'ai découvert l'extraordinaire parcours d'un cistercien qui a traversé le siècle. Chaque jour était pour ce moine-médecin l'occasion de soulager la souffrance des autres, de consacrer des heures à les soigner, les écouter, les réconforter. C'est ainsi qu'il est un modèle pour tout être humain. Parce qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. Dans ce livre j'ai voulu raconter frère Luc, son engagement au service des pauvres, sa foi profonde et ses écrits spirituels qui m'ont bouleversé. Il est toujours présent dans ma prière, j'ose même le considérer à la fois comme un très grand saint et comme mon meilleur ami". Michael Lonsdale

09/2018

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BD tout public

Luc Leroi Intégrale : Luc Leroi reprend tout à zéro

Luc Leroi, un anti-héros ? C'est le mot qui le désigne le plus souvent, en vingt ans d'existence éditoriale (1980-2000). Luc Leroi est un marginal, vivant dans une mansarde, sous les toits de Paris. Lunaire, attachant, pudique, succombant plus souvent qu'à son tour au charme des femmes, il quitte parfois sa mansarde pour vivre, à son corps défendant, des mésaventures où le danger côtoie le burlesque. Bohème, il évolue dans un quotidien contemporain. C'était alors une idée plutôt nouvelle que de raconter des histoires se basant sur la réalité, sans référence ni aux genres traditionnels de la BD, ni au cinéma, ni à la littérature. Jean-C. Denis, avec Luc Leroi, raconte des histoires simples qui reflètent, d'une certaine manière, sa vision personnelle de la vie, s'amusant du pessimisme qui l'habite. Luc Leroi est plus vivant que jamais ! Double de papier de Jean-Claude Denis à bien des égards, il ne peut donc disparaître tout à fait : on le retrouvera prochainement dans un nouveau récit.

11/2012

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Religion

LOUCAS. Evangile selon Luc

André Chouraqui a rendu le Livre des Livres à sa parole originelle; en voici la traduction définitive accompagnée du commentaire intégral qui en révèle le sens et constitue autant une méthode de lecture qu'un monument de pensée ouvert à tous. Une somme révolutionnaire appelée à devenir un classique de notre histoire.

03/1993

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Romance et érotique LGBT

Le pacte de Luc

Tous ceux qui vont en Enfer ne l'ont pas mérité. Luc a voulu faire un pacte avec un démon pour sauver l'âme de son petit ami... Et tout a tourné à la catastrophe. Précipité en Enfer, il se retrouve au service d'Asmodée, un mystérieux démon collecteur d'âmes. Entraîné malgré lui dans une machination qui pourrait menacer l'équilibre de l'univers, il doit rapidement comprendre les règles de cet endroit sans pitié. A qui peut-il se fier ? Et comment trouver la force de se battre quand on n'a plus foi en rien ? #Démon #DeuxièmeChance #Enquête #Lucifer #Pacte #Enfer

06/2023

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Religion

Evangile selon Saint Luc

Le troisième évangile a été universellement reçu dans l'Eglise primitive comme l'oeuvre du médecin et disciple de saint Paul, appelé Luc. Jamais le fait n'a été contesté et dès la fin du IIe siècle les affirmations explicites attestent l'unanimité de l'adhésion à cette attribution. Le Canon dit "de Muratori", qui nous transmet l'écho de la tradition de l'Eglise Romaine, est pleinement d'accord sur ce point avec les témoignages des Eglises d'Occident et d'Orient, tels que nous les font connaître saint Irénée et Tertullien, Clément d'Alexandrie et Origène. Ce que nous savons de l'auteur révèle une physionomie très attachante. Originaire, croit-on, d'Antioche, Grec de race et d'éducation, notre évangéliste joint à la conscience du narrateur la sympathie de l'artiste, à l'objectivité de l'historien le charme d'une âme largement ouverte à tout Ce qui est humain. Il a le goût de la précision, mais non de la minutie. Parle-t-il d'institutions, de géographie, d'art nautique ou de médecine, il se montre informé, sans toutefois étaler une vaine érudition. Raconte-t-il un fait, il est moins préoccupé d'en décrire tout le détail des circonstances contingentes que d'en dégager la portée universelle. Derrière les choses, il voit les idées. Il les exprime en une langue plastique et sereine, qui se revêt parfois d'une discrète teinte sémitique, mais reste élégante en sa simplicité. Héritier de la civilisation hellénique, saint Luc en a la fierté : naïvement, comme ses contemporains, il appellera "barbares" les habitants de Malte qui ne parlent pas le grec. Mais il n'a pas fermé les yeux sur les misères qui accompagnaient cette brillante culture. Il semble avoir entendu de la gentilité les poignants appels vers le Dieu inconnu. Il aurait pu chercher dans la philosophie la réponse des sages. Il fit mieux, il devint le disciple de Paul qui fut son "illuminateur" dans la voie du Seigneur Jésus. Non qu'il ait été par lui converti au christianisme, car l'Apôtre ne l'appelle jamais son fils. Mais après avoir été fait chrétien, probablement par les premiers prédicateurs de l'Evangile, qui vinrent de bonne heure à Antioche, il trouva dans saint Paul le maître incomparable qui lui donna l'intelligence du mystère de Jésus-Christ. S'il reçut en effet des témoins immédiats les matériaux de son récit, il apprit de l'Apôtre à en mettre en lumière les pensées directrices notamment cette "philanthropie" de Dieu, qui par le Christ et dans le Christ, appelle tous les hommes, sans distinction de caste ni de race, à l'unité du salut, et dont le mystère, caché aux siècles et aux générations, maintenant révélé aux saints, a éclairé la nuit du paganisme d'une lueur d'espérance. Ainsi l'auteur du troisième évangile se présente à nous avec l'autorité, non seulement de sa culture, mais de sa foi. Celle-ci, loin de l'exposer à fausser l'image des faits, avive en lui le besoin de la retracer avec exactitude. Elle rend son intelligence exigeante. Elle stimule la curiosité de ses enquêtes auprès des autorités incontestables. Elle ajoute une garantie à ses dires. De la vie de l'évangéliste nous ne connaissons guère que ce que nous laisse entrevoir le livre des Actes. A Troas, Luc rencontre Paul, lors de sa seconde grande expédition apostolique, vers l'an 50. Il le suit en Macédoine, il s'en sépare quand l'Apôtre, en compagnie de Silas, gagne Thessalonique. Six ans plus tard, vers 56-57, lorsque Paul, revenant de Grèce, traverse la Macédoine, Luc le retrouve à Philippes. Il se rend avec lui à Jérusalem et à Césarée. La captivité de l'Apôtre lui procure alors des loisirs. Il dut en profiter pour parfaire sa documentation sur la vie du Christ. A ce moment, en 57- 59, des témoins oculaires pouvaient être encore interrogés : il y avait Jacques, dit "le frère du Seigneur", et les anciens de Jérusalem, plusieurs des saintes femmes et des disciples de la première heure, comme Mnason le Cypriote, le prophète Agabos, le diacre Philippe, père de quatre filles prophétesses ! Il y avait peut-être aussi la très sainte Vierge Marie, qui aurait eu entre soixante-quinze et quatre-vingts ans, et dont les confidences expliqueraient la fraîcheur que gardent dans le troisième évangile les récits de l'enfance de Jésus. Quand saint Paul quitte Césarée pour aller à Rome devant le tribunal de César, saint Luc s'embarque avec lui. A Rome, il collaborera, ainsi que plusieurs autres ; dont l'évangéliste saint Marc, à la propagation de la foi chrétienne par le grand apôtre. Cette époque est plus probablement celle de la rédaction définitive du livre des Actes. Saint Luc avait déjà écrit son évangile. D'anciens prologues anonymes, dont le prototype grec remonte au IIIe siècle et peut-être même à la fin du second, en placent la composition en Achaïe. Telle est également l'opinion de saint Jérôme. De fait, tout suggère qu'il a été composé dans un milieu grec, peut-être à Corinthe, sans exclure l'hypothèse de son achèvement à Rome vers 63-64. Saint Luc demeurera un certain temps dans cette ville. Il est nommé parmi ceux au nom desquels saint Paul salue les chrétiens de Colosses et Philémon en des écrits qui datent de sa captivité. Mais il n'est plus mentionné dans l'épître aux Philippiens. Aurait-il déjà quitté Rome ? La chose est d'autant plus vraisemblable que saint Paul est seul lors de sa comparution devant César. Acquitté une première fois, saint Paul fut de nouveau arrêté par la police de Néron, et saint Luc reparaît auprès de lui pendant cette seconde captivité, qui devait aboutir au martyre de l'Apôtre. Sur les dernières années de l'évangéliste nous ne possédons que des traditions incertaines. Des anciens prologues dont nous avons parlé, les uns le font mourir en Béotie, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, les autres en Bithynie, à l'âge de soixante-quatorze ou quatre-vingt-quatre ans, ayant gardé la chasteté dès son enfance.

01/1952

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Poches Littérature internation

Le secret de Luc

Après quarante ans passés en prison pour un crime qu'il n'a pas commis, un paysan, Luc Sabatini, regagne son village des Abruzzes, au centre de l'Italie. Ce retour réveille un mystère. Pourquoi Luc a-t-il refusé de se défendre à son procès ? Quel est le secret de cette " nuit maudite " qui lui valut une vie de bagne ? Le vieux Luc, au nom d'un code d'honneur, s'obstine à se taire, mais l'instituteur Cipriani reprend l'enquête et ranime le souvenir d'une ténébreuse histoire d'amour... Silone, en qui Faulkner voyait en son temps " le plus grand écrivain vivant ", loge une tragédie au cœur de l'Italie post-fasciste. La littérature mène ici son plus beau combat : la défense des insoumis.

10/2003

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Exégèse

Etudes 1. Année Luc

Ce livre fait suite à la série"Ils racontent les évangiles", mais se veut peut-être plus technique, en montrant, comme un pianiste en travaillant des "études" proposées par d'autres, comment vaincre les difficultés, pour devenir interprète du morceau proposé, Cather sans pour autant trahir le compositeur. Le but de ce livre étant au final la contemplation.

01/2023