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La prolétarienne, l'union, la ménagère... Les coopératives ouvrières de consommation dans la Basse-Loire (1880-1980)

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Sciences historiques

La prolétarienne, l'union, la ménagère... Les coopératives ouvrières de consommation dans la Basse-Loire (1880-1980)

Soustraire la classe ouvrière à la domination du commerce, transformer la société capitaliste : telle est la volonté des militants, syndicalistes et socialistes, qui se lancent dès le XIXe siècle dans l'aventure coopérative. Durant des décennies, ces structures économiques et sociales, aux noms évocateurs (La Prolétarienne, L'Union, La Ménagère, etc.) marquent la Basse-Loire de leur empreinte.

10/2012

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Sociologie

Immigrés et prolétaires. Longwy, 1880-1980

Ce classique de l'histoire ouvrière est aussi l'oeuvre fondatrice de l'histoire de l'immigration en France. "Au début des années cinquante, il y a décidément quelque chose de changé à Longwy. L'unité du mouvement s'illustre par la mobilisation de toutes les catégories ouvrières. Pour la première fois les divisions ethniques n'ont pas joué. Français et Italiens ont lutté côte à côte. Par ces grèves, la deuxième génération italienne signe son entrée dans la "vie active". Ils n'ont pas oublié l'exploitation particulièrement féroce qu'ont subie leurs parents. Dès lors, il faut voir dans les luttes de l'après-guerre comme une manière pour ces enfants devenus grands de réaliser ce qu'on avait toujours interdit à leurs parents : exprimer enfin publiquement et collectivement leur haine pour un système qui les avait toujours complètement niés en tant qu'individus, en tant que citoyens, en tant que producteurs". Le bassin de Longwy, en Lorraine, est doublement singulier : c'est là qu'on trouvait la plus forte concentration d'usines sidérurgiques au monde, et c'est là aussi qu'à partir du début du XXe siècle se trouvait la plus forte concentration de population étrangère en France. En 1984, en retraçant un siècle d'histoire industrielle et ouvrière à Longwy, de la première coulée jusqu'à la fermeture des aciéries, Gérard Noiriel a ouvert la voie à l'histoire de l'immigration. Le fil conducteur de ce livre pionnier est la question de la formation d'une identité collective ouvrière. Au tournant du XXe siècle, l'immigration massive - surtout italienne - et la rationalisation forcée du travail dans les usines débouchent sur un clivage entre les travailleurs du cru et les étrangers. Puis, tandis que le paternalisme qui jouait sur ces divisions décline, l'expérience des luttes du Front populaire et de la Résistance donne naissance, après 1944, à un groupe ouvrier puissant et soudé autour de l'engagement communiste. Gérard Noiriel montre qu'à Longwy, c'est à travers l'identification à la classe ouvrière que s'est faite l'inclusion dans la nation. Cette réédition éclaire de manière décisive la question des rapports entre classes sociales et immigration.

04/2019

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Sociologie

La demande en mariage. Un siècle de rencontres 1880-1980

- La demande en mariage ? ça n'existe plus ! - Vraiment ? A l'heure où la demande en mariage passe pour un rite suranné, dont certains jeunes pourraient bien éprouver la nostalgie, il paraîtra sans doute étrange, mais aussi fort émouvant, d'observer les diverses formes que prenait cet événement dans l'existence des êtres, au cours du siècle dernier. Plus que le rituel de la " demande ", c'est l'histoire des rencontres elles-mêmes qui nourrit ces récits de vie parfois drôles, parfois dramatiques, toujours surprenants. Au-delà des déterminations sociologiques qui présidaient à ces rencontres, n'est-il pas troublant de découvrir la variété, l'originalité, le pittoresque des moments vécus par les personnes que nous avons interrogées ? Ces témoignages, véritable " travail de mémoire ", raviveront les souvenirs du public dont ils sont issus. Ils toucheront la plupart des femmes qui, ayant vécu de semblables " demandes ", se plairont à revivre leurs émotions en feuilletant ce livre, puis à raconter leur histoire à leurs propres enfants, au risque de les faire douter du " romantisme " des fiançailles de naguère... L'auteur. Documentaliste en sciences humaines et sociales, l'auteur de cette enquête s'est toujours vivement intéressée aux questions liées à la famille, à ses valeurs, et à leur transmission.

01/2008

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Sciences historiques

Le Berry de la Renaissance. (vers 1480-vers 1580)

De même que le Val de Loire, le Berry a participé pleinement de la Renaissance. Sur le plan intellectuel, notamment grâce à l'Université de Bourges, mais aussi dans les domaines culturels et artistiques, comme l'attestent de nombreuses constructions, châteaux, églises, hôtels particuliers et maisons, ainsi que des oeuvres d'art, manuscrits enluminés, peintures, sculptures, créations littéraires et musicales. La deuxième moitié du XVe siècle, après la fin de la Guerre de Cent Ans, a vu une reprise économique et démographique, puis l'apparition du style "à l'antique" en lien avec les Guerres d'Italie. Le "beau XVIe siècle", qui a précédé les Guerres de Religion, a constitué une période faste sous la conduite de duchesses éclairées, Jeanne de France, Marguerite de Navarre, Marguerite de Savoie. Un grand nombre d'intellectuels de talent ont participé à l'effervescence née des idées nouvelles de ce temps. Cet ouvrage de synthèse, à la riche iconographie et aux multiples entrées, a été rédigé par les meilleurs spécialistes locaux et nationaux, réunis par les deux sociétés savantes berrichonnes, l'Académie du Centre (Châteauroux) et la Société d'Archéologie et d'Histoire du Berry (Bourges). Il évoque des monuments prestigieux et des figures illustres, mais il fait également découvrir des lieux moins connus et des personnages oubliés. Il montre l'importance du Berry dans la France d'alors et son rôle dans ce vaste mouvement de la Renaissance.

04/2019

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Sciences historiques

Mutations économiques et sociales. 1780-1880

L'Europe, confrontée aujourd'hui aux défis de la troisième révolution industrielle, qui a pris son essor notamment aux États-Unis et au Japon, fut le berceau essentiel de la première révolution industrielle. En quelques décennies, des transformations fondamentales ont bouleversé les rapports économiques et sociaux établis depuis des siècles et fait entrer l'Europe occidentale dans l'ère de la croissance. Comprendre et expliquer ces phénomènes, qui ont accéléré l'histoire de l'humanité comme seule la révolution néolithique l'avait fait jusqu'alors, tel est le but de cet ouvrage, qui s'attache à mettre en relief la rupture qualitative des modes de production et des rapports sociaux.

06/2005

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Religion

La jeunesse ouvrière chrétienne en Afrique noire (1930-1950)

En 1925, un prêtre, Joseph Cardijn, fonde la Joc en Belgique pour soutenir les jeunes ouvriers dans leur foi alors qu’ils sont confrontés à un monde économique moderne. Dès le début, Joseph Cardijn lui donne une vocation internationale. En France, la Joc démarre en 1927 et prend tout de suite une grande ampleur. A la célébration du 10e anniversaire en 1935 à Bruxelles assistent quelques jocistes du Congo belge ainsi que du Natal alors que la Joc venait juste de se créer en Grande-Bretagne. Parmi les près de 80 000 jocistes présents au 10e anniversaire célébré en France en 1937 au Parc des Princes, on peut remarquer également la présence de jocistes africains. La diffusion du jocisme en Afrique est dû à quelques rares missionnaires pionniers ayant rencontré la Joc en France. Ils l’ont proposé aux jeunes des villes, venus nombreux de la brousse à la suite de la croissance économique et du développement de l’urbanisation. Pour ces missionnaires, à temps nouveaux, mission nouvelle. Mais l’intégration de la Joc dans la pastorale missionnaire a été relativement difficile, les réticences ont été nombreuses, tant de la part de missionnaires que de la hiérarchie. Au début, il s’agit d’un mouvement de garçons du fait de la rareté du salariat féminin. La présente étude se concentre donc sur les jocistes masculins. Elle ne se borne pas uniquement aux colonies belge et française. Cet ouvrage donne à voir l’expansion du mouvement entre 1930 et 1950 sur l’ensemble du continent africain: la création et la vie des sections, la formation humaine et chrétienne des jeunes au travers des sessions d’études, des enquêtes et des temps de reprise spirituelle. À côté des missionnaires, des jocistes européens venus pour leur travail ou leur service militaire ont aidé au développement et à la vie des sections. Le but du mouvement est de faire surgir une élite destinée à être «le levain dans la pâte». L’expansion de la Joc africaine se remarque lors de la rencontre internationale qui célèbre le 25e anniversaire du mouvement à Bruxelles. Les dirigeants africains, conscients de leurs difficultés pour développer le mouvement, demandent l’aide des Joc européennes. 1950 est une date capitale dans l’histoire de la Joc africaine pour les dix années suivantes.

12/2013

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Physique, chimie

L'Histoire de la Radio En Union Soviétique de 1880 à 1950

Bienvenue dans un monde où autrefois, des étincelles éclairaient la route des marins et de tous ceux dont les vies dépendaient de la radio. Longtemps avant, déjà, certaines personnes savaient se repérer à l'aide des étoiles, mais très vite, cela se révéla être insuffisant. Maintenant, imaginons les débuts de la radio : d'abord une étincelle, puis plusieurs mètres plus loin, un appareil qui vibre, bouge tout seul. Pas de contact, un véritable mystère ! Cela peut ressembler à de la magie et pourtant, l'histoire de la radio a commencé de cette façon. Peu après, une compétition mondiale, acharnée, politique, s'instaura entre les pays occidentaux et les pays de l'Est. Pendant qu'à l'Ouest se déroulaient nos essais et nos expérimentations, que se passait-il alors en Union soviétique (URSS) ? Partout dans le monde, la radio a facilité la vie des hommes, elle leur a permis de donner de leurs nouvelles à des proches, de s'informer et de pouvoir crier " Au secours ! " en cas de danger, sachant que quelque part quelqu'un, un casque sur les oreilles entendrait leur signal de détresse. Un simple émetteur de radio, le morceau de fil faisant office d'antenne devenaient des amis qui les reliaient à l'espoir et à la survie. Désormais, nous savons tout ce qui ce passe dans le monde. Nous pouvons communiquer les uns avec les autres. Nous pouvons être tristes ou joyeux en écoutant les nouvelles et quand nous sommes seuls ou isolés, il nous est possible d'écouter notre musique préférée. Toutes ces facilités, toutes ces avancées, nous les devons à tous ces pionniers et gens de l'ombre qui ont su relever les défis qui se présentaient à eux et maîtriser des techniques de plus en plus complexes. De nos jours, l'accès à la radio et à la télévision, nous semble aller de soi. Elles nous aident dans notre vie quotidienne, à nous rapprocher de nos familles et de nos amis, à faire de nouvelles connaissances, parfois même dans notre vie amoureuse, mais n'oublions pas ces pionniers qui avec des moyens dérisoires, en faisant du " bricolage ", nous ont apporté tout cela. Mais aussi, combien de vie sauvées grâce au courage et à l'abnégation de techniciens envoyés dans des zones reculées et le plus souvent inhospitalières ! Ce livre raconte les débuts de la grande aventure des transmission radio. Il va vous faire connaître les secrets de femmes et d'hommes passionnés par l'univers des ondes, mais aussi leurs découvertes, leurs motivations et leurs passions.

12/2020

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Sciences historiques

Coopératives et mondes agricoles. France et Italie (1880-1950)

Cet ouvrage analyse les itinéraires comparés des coopératives agricoles en France et en Italie, entre le développement des premières organisations formellement constituées à la fin du XIXe siècle et les années 1950, qui voient les acteurs professionnels et les pouvoirs publics s'emparer définitivement de cet instrument crucial de modernisation du secteur primaire. A l'encontre d'une histoire traditionnellement centrée sur les aspects institutionnels et politiques du mouvement coopératif, ce volume s'intéresse aux formes d'organisation économique et sociale des campagnes comme moyen pour éclairer les pratiques des agriculteurs-coopérateurs. Une approche comparée des cas italien et français permet d'explorer la nébuleuse – vaste et hétérogène – des premières expériences de coopération et de suivre l'émergence progressive d'un statut sociétaire spécifique. L'ouvrage approfondit ensuite l'étude des coopératives, en centrant le regard sur le cas exemplaire du latifondo céréalier de la Sicile intérieure, qui permet d'observer l'influence des structures agraires sur les formes de l'action collective. Par un jeu constant sur les variations d'échelles, sont ainsi étudiées à travers le prisme des coopératives agricoles les transformations des campagnes françaises et italiennes, au cours de la première moitié du XXe siècle.

10/2017

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Histoire internationale

A l'ombre de la statue de la liberté. Immigrants et ouvriers dans la République américaine 1880-1920

Quelle image les immigrants avaient-ils de l'Amérique à la fin du XIXe siècle et comment a-t-elle évolué ? Quelle a été leur expérience vécue de la liberté une fois arrivés aux Etats-Unis ? Quel rôle certains groupes d'immigrants ont-ils joué dans la diffusion des idées socialistes et anarchistes ? Que signifiait la citoyenneté pour les immigrés et comment le mouvement ouvrier a-t-il contribué à la redéfinir à l'époque de l'immigration massive ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles ce volume, écrit par des spécialistes européens et américains de l'histoire de l'immigration aux Etats-Unis, tente de répondre. Les immigrants ne sont pas considérés uniquement comme des déracinés mais comme des traits d'union entre deux mondes, et leur expérience replacée dans un contexte international.

12/1986

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Histoire de France

Les Elites de la République (1880-1900)

Les élites de la République sont encore en grande partie inconnues. Pourtant quelques-unes de leurs principales figures ornent, statues muettes, les places publiques, leurs noms baptisent les grandes artères des villes, leurs bustes ou leurs portraits trônent tristement dans les salles solennelles ou les couloirs des institutions. Elles ne sont plus que les objets apprêtés de rituels commémoratifs académiques, victimes du tri d'une mémoire - nationale ou de corps - qui isole les grands hommes de leurs milieux d'origine et les immobilise dans une perspective tronquée qui interdit de les connaître et de les comprendre. Pour rompre ce cercle magique de la piété que les élites se vouent à elles-mêmes, il fallait transformer ces listes d'inconnus ou ces héros éponymes en groupes vivants et agissants, puisque, après tout, ces quelques milliers de personnes - hommes d'affaires, hauts fonctionnaires, universitaires - détenaient l'essentiel des leviers de commande de la société française ou élaboraient les tendances dominantes de la culture de l'époque. 1800 : après que Gambetta eût annoncé l'arrivée des " nouvelles couches ", la conquête définitive du pouvoir par les républicains signifie dans l'esprit des contemporains une rupture d'avec les élites traditionnelles et le monde des notables. 1900 : vingt ans ont suffi aux élites républicaines pour qu'elles atteignent le sommet de l'Etat, bénéficient pour leur recrutement des effets des réformes et des épurations et assoient enfin leur renouvellement grâce à des stratégies individuelles et collectives de carrière, d'alliances matrimoniales, de choix d'éducation et de profession pour les générations de la relève. Des niveaux de fortune à l'étude des styles de vie, des rivalités entre les élites aux subtiles différenciations internes à chacune d'elles, du conseiller d'Etat au professeur d'Université, du diplomate à l'homme d'affaires, cette grande étude pionnière et panoramique nous restitue enfin les milieux dominants qui firent la France républicaine. Elle permet, en cela, de mieux saisir les mécanismes d'évolution de notre société.

09/1987

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Sociologie du travail

Pour la dignité. Ouvriers immigrés et conflits sociaux dans les années 1980

Recrutés massivement depuis les années 1960 dans les usines Citroën et Talbot, les travailleurs immigrés, ces "OS à vie", y sont fortement encadrés par des syndicats à la solde des directions et par des organismes émanant de leurs pays d'origine. Or, au printemps 1982, alors que la gauche est au pouvoir depuis peu, ces ouvriers jusqu'alors discrets se mobilisent et s'emparent des répertoires d'action et des mots d'ordre des luttes ouvrières. Face aux conditions de travail déplorables, aux bas salaires, aux menaces de licenciements collectifs, au racisme latent, aux transformations du travail et aux politiques d'immigration, ils réclament ce qui leur est dû : le respect, la liberté, la dignité. Au croisement de l'histoire et de la sociologie, Vincent Gay analyse minutieusement les relations sociales à l'intérieur et à l'extérieur des usines, la place de la politique dans les débats, les pratiques des ouvriers immigrés, leur appropriation du syndicalisme et de la grève. Dans un contexte de crise et de restructurations industrielles, c'est un moment charnière de la contestation sociale, ouvrière et immigrée qui resurgit.

04/2021

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Histoire internationale

La Chaudière. Europe centrale, 1980-1990

Timothy Garton Ash n'a pas cessé de naviguer depuis dix ans entre Prague et Berlin, Budapest et Varsovie, comme journaliste et comme historien. Ce qui fait l'intérêt et l'originalité de La chaudière est un mélange peut-être unique de "choses vues", d'histoire comparative et d'un art tout personnel du récit. On passe ainsi d'une suite d'instantanés de l'Allemagne derrière le Mur ou de la visite du pape en Pologne à une longue réflexion sur le retour de la "question allemande", d'un meeting électoral de Solidarnosc à l'effet Shoah, de conversations intimes avec Vaculik, Vaclav Havel, Gyögy Konrad, Adam Michnik et autres, au temps où ils n'étaient que des dissidents inconnus, à une analyse historique de la notion même d'"Europe centrale" et de Mitteleuropa. Ce livre n'est pas seulement indispensable à qui veut comprendre les racines de 1989, "l'année de vérité", dont nul ne sait sur quoi elle va déboucher. Il permet aussi de mesurer rétrospectivement tout ce qui, dans cette Europe de l'Est des années 80, n'allait pas dans le sens de la fin du coommunisme, et se demande pour finir si les qualités, forces et vertus qui ont permis à ces peuples de s'accommoder des conditions que leur imposait l'adversité politique survivront à leur libération, sous quelles formes et pour quoi faire ?

11/1990

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Troisième République

La vie à crédit. La consommation des classes populaires à Paris (années 1880-1920)

Dans le Paris de la Belle Epoque, de plus en plus d'ouvriers, d'employés et de petits fonctionnaires accèdent à la consommation. Les garde-robes se diversifient, les intérieurs populaires se peuplent de meubles, notamment de la très convoitée armoire à glace, et la décoration envahit le logement. Les plus aisés des ouvriers et des employés arrivent même à acheter une bicyclette ou une machine à coudre. Cette mutation de la culture matérielle est rendue possible par l'augmentation des revenus des classes populaires et par la mise en place de médiations nouvelles : le crédit d'abord - qui donne accès financièrement à la consommation -, la publicité ensuite - qui donne envie d'acheter des biens nouveaux. Georges Dufayel, bien qu'oublié aujourd'hui, en est l'exemple type : il bâtit un empire commercial à la fin du XIXe siècle, véritable pionnier dans ces deux secteurs, développant à la fois la vente à l'abonnement et l'affichage sur les murs de Paris. Ses magasins grandioses, installés boulevard Barbès et baptisés "Palais de la nouveauté" , deviennent les temples de la consommation populaire parisienne. Ces objets, les manières de se les procurer et de s'en servir témoignent d'une culture populaire spécifique, encore marquée par la vulnérabilité économique et le recours à la débrouille - ou à la "ruse" dirait Michel de Certeau. Ces pratiques vont de la fréquentation du Mont-de-Piété à l'achat d'objets d'occasion chez les brocanteurs, en allant jusqu'au vol parfois. Le risque de la saisie des biens et de l'expulsion du logement est bien réel : les objets dans les classes populaires sont souvent des "consommations transitoires" , pris entre le crédit à l'achat et le prêt sur gage, dont la possession est fragile. La modernité commerciale coexiste donc à la Belle Epoque avec des pratiques de circulations, d'usages et d'acquisitions alternatives, celles des objets d'occasion, usés, réparés, récupérés ou marchandés. Ces deux rapports à la culture matérielle et marchande subsistent côte à côte, et les membres des classes populaires peuvent passer rapidement de l'un à l'autre en cas de difficultés, comme le prouve la résurgence d'un rapport plus traditionnel aux choses dans la période de grande difficulté qu'est la Première Guerre mondiale. Touchant à l'histoire de la vie privée, des échanges économiques ordinaires et de la culture matérielle, cet ouvrage met en lumière à la fois les dominations multiples qui pèsent sur les classes populaires et les petits arrangements, les micro-résistances, qui traversent le peuple des choses et les choses du peuple.

09/2021

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Thèmes photo

Débutantes. 1980-1985

Recueil de photographies argentiques en noir et blanc réalisées entre 1980 et 1985, portraits d'amies ou d'inconnues croisées dans les rues de Paris, scènes glanées au hasard mais avec un désir formel de composition, débutantes présente les premières photos du photographe Jacques Graf. "Belles endormies" encore jamais montrées, elles retracent le parcours poétique et mélancolique d'un jeune parisien à l'aube de sa carrière et de sa vie sentimentale. Un débutant. Et des débutantes : ces jeunes femmes qui font leur entrée dans le monde et dont le photographe a oublié le nom ; ces premières photographies dans la carrière d'un photographe, débutant dans la photographie comme dans la vie. Accompagnées d'un texte de l'auteur, ces photographies questionnent la vé- racité du souvenir et la fonction de la photographie dans la construction d'une histoire. Mais que nous disent les photographies ? Le souvenir est-il une certitude ? La vérité est-elle essentielle ? "Au départ on fait des photos pour impressionner les filles, au départ on fait des photos pour l'impression que cela fera sur elles, au départ on fait des photos pour se souvenir". Jacques Graf. Dès les années de lycée, la photographie attire le tout jeune Jacques Graf comme nous attirent parfois des notes de musique que l'on cherche à retenir. Trop timide pour rencontrer simplement les autres, il s'en sert alors pour mieux voir, pour tenter de conserver des impressions comme de transfigurer son quotidien et construira sa vie autour de ce projet. Depuis le milieu des années 80, Jacques Graf travaille pour la presse (L'Obs, le Journal du Dimanche, Paris-Match, Der Spiegel, Focus, der Bild, Marianne, Madame Figaro, etc.) ou des entreprises avec pas- sion et rigueur. En 1994, il intègre l'agence Editing, puis rejoint en 2002 Fedephoto. La même année, il co-fonde l'agence Divergence-Images, dont il sera le président jusqu'en 2017. Ses travaux sont exposés dans les festivals français et étrangers.

02/2023

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Histoire de la musique

Le son des musiques anciennes (1880-1980). Imaginer, fabriquer, partager

Comment aujourd'hui imaginer, fabriquer et partager le son des musiques anciennes ? Pour répondre, il faut scruter les représentations de la musique dans la littérature et dans les arts visuels chez les peintres et les premiers iconographes du XIXe siècle. Il faut également s'intéresser aux traces matérielles liées à des tentatives de reconstitutions instrumentales, aux sources utilisées par des luthiers-archéologues, au rôle des collections privées ou des premiers musées instrumentaux. Il faut enfin comprendre la diffusion de ces travaux par la pratique et par les concerts à partir de 1880, puis par l'enregistrement. Alors, on comprendra mieux, le lent processus inauguré par F. Mendelssohn C. Engel, V. -C. Mahillon et F. -A. Gevaert et Auguste Tolbecque, ce lent processus par lequel nous pouvons encore ouïr des sonorités musicales tues depuis longtemps, mais susceptibles pourtant d'être ressuscitée.

05/2024

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Histoire de la mode

Au coeur des maisons de couture. Une histoire sociale des ouvrières de la mode (1880-1950)

La renommée des grandes maisons de couture françaises et du "savoir-faire à la française" n'est plus à faire : Chanel, Dior, Givenchy, Yves Saint-Laurent, etc. Autant de noms que chacune et chacun a entendu prononcés des milliers de fois. Ce que l'on connait moins, en revanche, ce sont les réalités de travail et les coulisses d'une industrie dont on sait pourtant, sans vraiment s'y intéresser davantage, qu'elle a reposé et repose encore sur des "petites mains" . Mais qui étaient-elles ? Des midinettes de la Grande Guerre aux ouvrières du textile en grève du printemps 1968, d'où venaient ces ouvrières ? Quel était leur travail ? Où vivaient-elles ? Dans quelles conditions matérielles ? Avec quels loisirs, et quelles aspirations ? En nous invitant à la rencontre, basée sur les archives, de ces ouvrières d'excellence, Sophie Kurkdjian et Sandrine Tinturier donnent à voir un univers inconnu et souvent étonnant. Dans cette histoire sociale des ouvrières de la mode se mêlent ainsi histoire sociale d'une profession précocement syndicalisée et combattive, histoire des techniques, et histoire culturelle d'un des fleurons de l'image du pays à l'étranger.

11/2021

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Encyclopédies de poche

La photographie . L'époque moderne 1880-1960

Après quatre décennies d'expérimentation qui ont ouvert le nouvel art de la photographie à tous les registres de la représentation, survient en 1880 une révolution technique le gélatino-bromure d'argent permet de passer de la photographie posée à la photographie instantanée. Des balbutiements des premiers appareils portables dans les années 1880 à la mythification de "l'instant décisif " de Cartier-Bresson dans les années 1950, Quentin Bajac en explore les grandes tendances. La période voit également les débuts timides de la couleur, l'émergence de la figure de l'amateur et le triomphe du photoreporter. Art de masse par excellence, objet de fascination pour les avant-gardes artistiques et langage universel incontournable, la photographie devient, à l'instar du cinéma, un des principaux emblèmes de la modernité.

06/2005

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Comics Super-héros

Dazzler L'intégrale : 1980-1982

Voici Dazzler, popstar et super-héroïne à la fois ! La mutante capable de transformer le son en lumière, peut aussi bien se servir de ses pouvoirs pour combattre les pires vilains que pour transformer ses concerts en époustouflants light-shows ! Nous assisterons au début de ses nombreuses aventures avec les X-Men et Spider-Man, puis Alison Blaire va affronter l'Enchanteresse, le Docteur Fatalis et même Galactus. Nouvelle série d'INTEGRALES pour ce grand classique des années 80, publié à l'époque dans les pages de Titans ! L' héroïne avait été aperçue dans Uncanny X-Men et Amazing Spider-Man, avant qu'elle ne s'élance dans sa propre série qui aura duré 42 numéros !

02/2024

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Première guerre mondiale

Ouvriers et ouvrières de la Grande Guerre

La Grande Guerre est une dévoreuse de chair et de matière. Aussi pour la gagner faut-il toujours plus d'armes, toujours plus de munitions, or pas de guerre sans munitions, pas de munitions sans ouvriers. Les premières années de guerre sont difficiles. Pour la victoire, les ouvriers mobilisés sont renvoyés dans leurs usines par milliers, on fait aussi massivement appel aux femmes et même aux enfants. Mais il faut toujours plus de bras. On se tourne alors vers une main-d'oeuvre étrangère, arrivant parfois de l'autre bout du monde ou en provenance des colonies françaises. Le monde des industries du temps de guerre, organisé de main de maître par le sous-secrétaire d'Etat à l'Artillerie et aux Munitions, le socialiste Albert Thomas, est un univers à part, complexe. C'est lui que nous présentons dans toute sa diversité : ministère, création, organisation, développement, personnels, costumes et insignes. Une plongée en image dans un monde fort peu connu du grand public.

03/2022

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Histoire régionale

La vie à Nancy. Les années bonheur 1950-1980

En près de 300 images et documents, l'ouvrage, véritable fabrique à souvenirs, nous propose un voyage dans la vie quotidienne des Nancéiens au cours des années 50, 60, 70 et 80. Les photographies publiées nous rappellent une époque souvent qualifiée "d'Années Bonheur". Celle du babyboom des années 1950, de la naissance de la société déconsommation et des loisirs, le plein emploi, la voiture reine, la vie moderne, l'apparition de la "réclame", de la télévision, de l'électroménager, un Nancy en métamorphose... Un livre surprenant et plein d'émotions à partager.

03/2023

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Histoire régionale

La vie à Metz. Les années bonheur 1950-1980

En plus de 300 images, l'ouvrage nous pro­pose un voyage dans la vie quotidienne des Messins au cours des années 50, 60 et 70. Cette période reste associée au baby-boom, à la nouvelle société déconsommation, au plein emploi, à l'arrivée dans les foyers du confort moderne de la télévision, de l'auto­mobile... Photographies inédites, instantanés éton­nants, souvenirs d'un Metz en mutation, le livre, véri­table machine à souvenirs, nous rappelle un temps béni, celui d'une forme d'insouciance que l'on n'hésite pas à qualifier "d'Années Bonheur".

03/2023

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Sports

Les Archives du football. Sport et société en France, 1880-1980

Le football a envahi notre culture quotidienne. Avec lui, le sport s'est fait spectacle, image, texte. Il draine les passions et l'argent. Il n 'en a pas toujours été ainsi. A ses débuts, voici un siècle, le ballon rond importé d'Angleterre n'intéressait que quelques marginaux. Obstinément, il s'est imposé face à la gymnastique, à l'athlétisme, au rugby, jusqu'à devenir le port populaire par excellence. Alfred Wahl raconte ce long cheminement qui peut servir de révélateur aux transformations majeures de la société contemporaine : tant il est vrai que le football, premier jeu de France, est devenu un fait social total.

03/1989

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Littérature française

Romans, contes et nouvelles

Cette édition en deux volumes des oeuvres de Maupassant reprend l'intégralité de ses contes et nouvelles ainsi que ses deux romans les plus célèbres, Une vie (1883) et Bel-Ami (1886). Durant dix ans, de 1880 à 1890, Maupassant, fidèle collaborateur du Gaulois et du Gil Blas, soumit à la presse des contes et nouvelles selon un rythme bi-hebdomadaire. Comme nous ne disposions pas d'une édition complète revue par l'auteur de ces oeuvres, et alors que le nombre impressionnant de celles-ci imposait un classement rigoureux, nous nous sommes efforcés, d'une part, de respecter les recueils publiés du vivant de Maupassant et, d'autre part, de placer auprès de ces recueils, par ordre chronologique, les contes rédigés à la même époque mais non rassemblés en volumes avant sa mort. Les deux romans qui figurent en outre dans la présente édition ont été insérés là où l'imposait le déroulement de l'oeuvre, c'est-à- dire, respectivement, dans le premier et dans le second volume. L'édition des oeuvres de Maupassant dans la collection " Bouquins " comporte deux volumes. Le tome 1 comprend : Quid de Guy de Maupassant - Contes divers (1875-1880) - La Maison Tellier - Contes divers (1881) - Mademoiselle Fifi - Contes divers (1882) - Contes de la bécasse - Clair de lune - Contes divers (1883) - Une vie (roman) - Miss Harriet - Les Soeurs Rondoli. Le tome 2 comprend : Yvette - Contes divers (1884) - Contes du jour et de la nuit - Bel-Ami (roman) - Contes divers (1885) - Toine - Monsieur Parent - La Petite Roque - Contes divers (1886) - Le Horla - Contes divers (1887) - Le Rosier de Madame Husson - La Main gauche - Contes divers (1889) - L'Inutile Beauté.

01/2020

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Mer

Les baleiniers. Témoignages 1820-1880

En ce temps-là, chasser la baleine, c'était partir pour trois ou quatre années de mer à la recherche d'un géant qu'on affrontait à l'aide d'un simple harpon depuis un esquif qu'un seul coup de queue réduisait en pièces. En ce temps-là, chasser la baleine, c'était l'aventure. Une aventure que les massacres actuels sont en passe de faire oublier. C'est pourquoi ce dossier de témoignages vécus a une double valeur : somme de récits authentiques que les plus beaux romans de mer ne peuvent égaler, il est aussi un conservatoire d'histoire maritime, la plus belle façon de perpétuer le souvenir de ces hommes "au coeur de bronze' qui naviguaient 'sur des navires au coeur de chêne". (Louis Lacroix).

04/2013

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Sciences historiques

Auray 1860-1980. Chronique des quartiers

Comme de nombreux ports bretons de fond d'estuaire, Auray commerce pendant des siècles avec ses voisins, mais aussi avec l'Espagne, l'Angleterre et les pays nordiques. C'est au moment où la souveraineté de ce trafic maritime est mise en cause par le chemin de fer que débute la visite de la ville. Les premiers pas de Jacques Guillet nous conduisent à la gare, celle par ou le "mal" arrive. Le nouveau quartier retient toute l'attention de l'auteur : il pousse la porte de certains commerces et s'invite aussi dans des familles qui nous font découvrir le monde si particulier des cheminots. La longue avenue de la gare, bordée de maisons bâties dans l'entre-deux-guerres, nous amène au centre-ville, dont le commerce et les marchés attirent des chalands venus des campagnes voisines et des îles de Houat, Hoedic, et même d'Yeu. Autour de l'église, des halles et de la mairie, artisans et commerçants sont essentiellement au service du monde agricole. Au cours du dernier quart du XIXe siècle, une activité émerge rapidement au point de devenir une véritable industrie : la fabrication de meubles. Comment résister aux odeurs de bois, de cire et de vernis quand d'anciens patrons ou compagnons sont prêts à évoquer cette période faste ? Alors que des témoins sont encore là pour faire revivre leur enfance au temps des derniers caboteurs, l'auteur évoque le combat qui oppose le port au chemin de fer. ce duel n'est qu'un baroud d'honneur puisqu'un nouvel "adversaire", qui se tenait jusque-là en embuscade, remportera la mise : le transport routier. Cet ouvrage relate les attentes et les craintes, les ascensions et les déclins propres à toutes les périodes de grands bouleversements. Il s'appuie sur les archives publiques, mais il serait bien fade sans le témoignage des Alréens qui se souviennent et qui racontent, avant d'aller enfin chercher la boîte de photos ou l'album de famille, pour notre plus grand plaisir.

06/2012

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Histoire d'entreprises

Au bonheur des meubles. Galeries Barbès, Bleustein et Lévitan (1880-1980)

Cet ouvrage retrace l'histoire méconnue de deux grandes entreprises parisiennes de l'ameublement : les Galeries Barbès et les Etablissements Lévitan. Fondées par des Juifs fuyant les pogroms russes des années 1880, ils s'installent à Paris au pied de la butte Montmartre. Les familles Gross, Bleustein et Lévitan se croisent, prospèrent et développent, du boulevard Barbès au boulevard Magenta, de véritables grands magasins parisiens du meuble et de la décoration. Jusqu'à la fin des années 1930, l'essor rapide des deux firmes se conjugue avec un usage considérable de la publicité, auquel participe le cousin Marcel Bleustein en développant notamment les slogans radiophoniques. La Seconde Guerre mondiale interrompt brutalement cet élan, les deux firmes, désignées comme juives par l'Occupant et le régime de Vichy, sont soumises au processus dit d'aryanisation. Elles sont également victimes des jalousies, mêlées d'antisémitisme, que leur succès rapide a suscitées dans une partie de la corporation du meuble, aboutissant à un démantèlement et à une fermeture. Par delà leur résurgence après 1945, les années qui suivent apparaissent comme celles d'un lent déclin, aboutissant à leur disparition au début des années 1980. Cette traversée du siècle des Galeries Barbès et des Etablissements Lévitan offre également la possibilité, au-delà de la destinée des hommes, de suivre les évolutions d'un produit, d'un marché et des techniques de vente dans une période qui voit s'épanouir à travers le meuble une société de consommation.

04/2023

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Histoire de France

L'âge d'or de la corruption parlementaire (1930-1980)

Aussi vieille que le régime d'assemblée qui la sous-tend, la corruption parlementaire a fait parler d'elle bien avant que la république ne s'impose définitivement en France en septembre 1870. Toutefois, c'est avec le développement extraordinaire de la presse écrite, entre 1880 et 1960, que l'information a trouvé les ressources qui lui manquaient pour ne plus dépendre du seul bon vouloir des régimes et des pouvoirs en place. Avec l'apparition, à la veille de la Première Guerre mondiale puis dans l'entre-deux-guerres, de journaux populaires dont le tirage dépasse un ou deux millions d'exemplaires, la diffusion de l'information passe entre les mains d'une poignée d'hommes, que caressent les politiques et qui sont en mesure de faire tomber un gouvernement ou de dicter la composition du suivant. Ce pouvoir d'influence, loin de s'estomper au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, demeure si important que la bataille pour empêcher la nationalisation des messageries de la presse, bras armé du "trust Hachette", sera considérée comme le plus important des combats à mener dans la France libérée. Mais alors, pourquoi les forces unies sous l'autorité du général de Gaulle jusqu'en janvier 1946, puis dans le tripartisme jusqu'en mai 1947, ne sont-elles pas parvenues à étendre au domaine de la presse leur volonté de doter le pays d'institutions qui garantiraient véritablement la liberté des citoyens ? C'est à répondre à cette question que s'emploie Jean-Yves Mollier dans ce livre novateur et fascinant dont les sources renouvellent notre connaissance de la période.

03/2018

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Beaux arts

La Tendenza. Une avant-garde italienne, 1950-1980

Episode majeur de la pensée architecturale, la Tendenza naît dans l'Italie des années soixante et acquiert, dès le début des années soixante-dix, une renommée internationale. Le présent ouvrage, composé d'un essai analytique et de témoignages marquants des protagonistes de la Tendenza, retrace les grandes lignes de son histoire et ranime la richesse et la diversité des débats qui ont alors éclos dans le champ de l'architecture urbaine. Outre une analyse féconde de la spécificité de ce mouvement dans le débat architectural et urbain de l'après-guerre et une lecture de ses concepts propres, Cristiana Mazzoni propose ici une sélection d'articles, de leçons universitaires, d'extraits ou de préfaces de livres - pour la plupart inédits en français - de ses principales figures. Une mise en relief éloquente d'une période clé de l'histoire de l'architecture de la ville.

01/2014

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Histoire de France

La fin du parti royaliste. 1889-1890

On croit trop souvent que 1883, année de la mort du comte de Chambord, petit-fils de Charles X et dernier descendant de la branche année des Bourbons, sonne le glas des espoirs d'une restauration monarchique en France. Marc Desaubliaux nous montre que ce n'est pas tout A fait exact. En effet, la majorité des royalistes français reporte ses espoirs sur Philippe, comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe. Certes, ce dernier hérite d'un parti en pleine décomposition, très divisé dans le domaine politique ou dans celui des questions sociales et religieuses, mais en quelques années, le comte de Paris réussit à ressouder le parti et à le rendre de nouveau conquérant. Cela se concrétise par une très forte poussée royaliste aux élections législatives de 1885 qui entraîne le vote en 1886 d'une loi interdisant le sol français aux chefs des familles ayant régné sur la France. Quelques années d'exil vont suffire à couper le comte de Paris des réalités françaises et à favoriser la reprise des divisions entre ses partisans : querelles de personnes, divergences politiques... Nous sommes en 1888. le début de " La fin duo parti royaliste ". Aux élections de 1889, le comte de Paris, mal conseillé, décide de traire alliance avec le général Boulanger, qui le trompe en lui laissant croire qu'il fera la monarchie en cas de victoire. Le prince demande à ses candidats de mettre leur drapeau " dans la poche ". L'échec du général va porter un tort considérable aux royalistes. Le parti perd nombre de députés et voit son influence se réduire fortement. S'appuyant sur l'étude de très nombreuses archives, sur la lecture de la presse quotidienne de l'époque et sur celle de livres de témoignages Marc Desaubliaux raconte la perte d'orientation des royalistes, leur effacement, leurs divisions. Il décrit le lent glissement des monarchistes vers un antiparlementarisme de plus en plus virulent. Il fait aussi une analyse fine et détaillée de l'organisation d'un parti très secret et d'une presse encore extrêmement abondante. Quand le comte de Paris décède en 1894, il laisse une situation catastrophique à son fils Philippe. duc d'Orléans.

02/2010