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La globalisation. Une sociologie

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Sociologie

La globalisation. Une sociologie

Dans le grand dictionnaire des idées reçues. la globalisation a pour acception une interdépendance croissante dans le monde en général et la formation d'institutions globales. Or, montre Saskia Sasser, la globalisation implique deux dynamiques particulières. La première induit la formation d'institutions et de processus explicitement globaux, comme l'Organisation mondiale du commerce, les marchés financiers, le nouveau cosmopolitisme et les tribunaux internationaux pour les crimes contre l'humanité. Autant de formations nouvelles qui s'inscrivent néanmoins en partie à l'échelle nationale. La seconde dynamique, bien qu'elle soit elle aussi constitutive, œuvre à une échelle autre. Des réseaux interfrontaliers d'activistes s'engagent dans des luttes spécifiquement locales mais avec un objectif global, comme les organisations humanitaires et de protection de l'environnement. Dans un nombre croissant de pays, les Etats et leurs gouvernements, non pas victimes mais acteurs conscients de la globalisation, s'emploient à mette en place les politiques monétaires et fiscales indispensables à la constitution de marchés financiers globaux, souvent sous la pression irrésistible du Fonds monétaire international, voire des Etats-Unis. Ou bien encore les tribunaux nationaux font usage désormais d'instruments juridiques internationaux-droits de l'homme, critères internationaux de protection de l'environnement et règlements de I'OMC-pour traiter de problèmes qu'ils auraient autrefois résolus avec des instruments juridiques de leur cru. Le global se forme en grande partie à l'intérieur du national. Vue sous cet angle, conclut Saskia Sassen, la globalisation remet en question deux postulats fondamentaux des sciences sociales: le premier veut que l'État-nation soit le seul contenant du processus social; le second pose la correspondance du territoire national et du national. Aujourd'hui, ces conditions sont partiellement, mais activement, démembrées. Le comprendre, c'est faire un pas décisif dans l'intelligence de notre monde immédiat et futur.

03/2009

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Sociologie

Sociologie des mobilités. Une nouvelle frontière pour la sociologie ?

Voici un manifeste pour une sociologie des mobilités. Selon son auteur, tout un ensemble de transformations - rassemblées sous la notion de mobilité - a fini par dépouiller de leur pertinence l'image de la société et les modèles d'analyse construits par les fondateurs de la sociologie. L'ambition n'est donc pas mince : il s'agit pour Urry de rien moins que de tourner la page de la sociologie de Durkheim, Marx ou Weber, à travers une reformulation des objets, méthodes et questionnements de la discipline propres à assurer son emprise sur le XXIe siècle. Urry propose essentiellement deux ruptures. La première consiste à laisser de côté la société pensée comme ordre, structure, reproduction au sein de l'État nation, au profit du mouvement, de l'ordre toujours contingent et du chaos de sociétés complexes enchevêtrées à une échelle toujours plus mondialisée ; aux sociétés formées dans le temps et analysables en termes de genre, d'ethnie ou de classe tendent à ainsi se substituer des groupes fondés sur " des modes de voyager et d'habiter ". La seconde consiste à élargir le champ du social afin de prendre en compte les objets et les perceptions des sens comme des faits sociaux. Les flux divers et accélérés d'images, de normes, d'objets, de personnes transforment les conditions de l'action collective ; le regard et les pratiques de l'environnement annulent la capacité d'orientation de la société par l'État. Ce livre décapant propose une sociologie " au-delà de la société " qui s'intéresse aux " transformations matérielles " en passe de refaçonner le " social ". Nos voyages imaginaires, la transmission des images et de l'information, les méandres du virtuel comme les déplacements physiques sont en train de reconstruire, matériellement, le " social comme société " en " social comme mobilité ". Les processus de mondialisation redessinent l'expérience sociale contemporaine.

02/2005

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Sociologie

Initiations à la sociologie. Questions pour apprendre à devenir sociologue

Ce manuel d'initiations à la sociologie ne consiste ni à refaire une histoire des "grands" auteurs, ni à retracer et dérouler une histoire des idées. Il sensibilise en effet à la sociologie en partant de questions simples et directes que se posent beaucoup de nos contemporains, à commencer par celles relatives à la famille, l'identité, la culture ou encore aux utopies, aux générations, au numérique et au genre. Il propose en outre un petit vade mecum théorique pour s'y retrouver dans la galaxie des courants de pensée sociologiques afin de comprendre les différentes façons avec lesquelles les sociologues regardent et pensent la société.

09/2021

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Récits de voyage

Mémoire d'un pionnier de la globalisation

Michel Couillaud a été d'abord consultant en aménagement du territoire dans le groupe d'ingénieurs conseil Sema-Metra. Directeur international dans ce bureau, il a poursuivi sa carrière en free-lance dans vingt-cinq pays dits " du Tiers Monde ", sur le financement d'organismes internationaux et des Etats concernés ; les sujets étaient très divers : l'aménagement du territoire en Arabie saoudite et en Corée du Sud, la santé et l'éducation en Côte d'Ivoire, les transports aux Philippines et en Tunisie, les exportations à Madagascar, l'eau, l'électricité, les ports et les transports aériens au Maroc, les transports ferroviaires au Burkina Faso, le développement rural au Cameroun et en Indonésie, l'urbanisme en Malaisie, les palmiers à huile en Indonésie... On peut dire qu'il était spécialiste de tout et de rien ! En archéologie, il a eu des contacts avec des chercheurs en Palestine, aux Philippines, en Tunisie et plus tard en Auvergne. Il a vécu en des lieux et traversé des événements à risque : tremblements de terre aux Philippines, incendie en Corée, inondations en Côte d'Ivoire et au Cameroun, coups d'Etat à Alger, à Haïti, au Cameroun et en Tunisie. Il a échappé à la prison au Cameroun et en Indonésie, mais il y a dormi en Belgique. La suite, moins pénible qu'il ne le pensait, est suggérée par le poème de Joachim du Bellay : " J'ai choisi de prendre ma retraite, plein d'usage et raison, en Auvergne, où je me suis consacré à la mise en valeur des patrimoines de la région : chemins, églises, châteaux, fermes, patrimoine immatériel. " Ce livre comprend des documents inédits, notamment sur Angkor-Vat au Cambodge, Pékin, la Tunisie, la Norvège.

03/2023

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Droit

Le gouvernement du monde. Une critique politique de la globalisation

Prendre l'avion, envoyer un e-mail : la mondialisation s'inscrit dans nos gestes les plus quotidiens. Pourtant, nous l'envisageons souvent comme une menace qui pèserait sur notre identité, voire notre survie. Dans cet essai incisif, Jean-François Bayart propose une vision radicalement nouvelle de ce phénomène, à rebours des discours néo-libéraux ou altermondialistes : la mondialisation est notre œuvre et l'État-nation en est, en réalité, le produit et non la victime. La globalisation est nôtre car c'est par elle que nous façonnons notre éthique et notre corps, que nous soumettons et que nous sommes subordonnés. Loin d'être synonyme, en tout temps et en tous lieux, d'aliénation culturelle et de délitement social, la mondialisation engendre des solidarités et des réseaux transnationaux qui s'articulent aux Etats-nations sans nécessairement les ébranler. Elle voit l'émergence de nouveaux sujets moraux, de préoccupations éthiques inédites, de styles de vie neufs. La globalisation est aussi affaire de pouvoir, d'accumulation, donc d'inégalités et de violences. Contradictoire, elle intègre le marché international des capitaux et des biens, mais cloisonne, par la coercition, celui de la main-d'œuvre ; elle célèbre la vitesse, exacerbe le sentiment d'urgence, mais se caractérise par la contrainte de l'attente, le report permanent des solutions et le stockage des populations. Embrassant deux siècles d'histoire, comparant les sociétés les plus diverses, analysant des pratiques sociales concrètes, Jean-François Bayart montre que, si la mondialisation est nôtre, son devenir, notre histoire, donc, se décideront sur ces seuils tragiques où s'inventent de nouvelles manières de vivre, de consommer et de lutter. Ce faisant, il renouvelle la sociologie politique et la théorie tant du pouvoir que des relations internationales.

04/2004

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Sociologie politique

Défendre la démocratie. Une sociologie engagée

La démocratie est un être fragile et imparfait, produit d'une histoire qui n'est pas linéaire. Proclamés dans la lutte et dans le sang par les révolutions des xviiie et xixe siècles, repris par l'ONU dans une Déclaration se voulant universelle en 1948, les droits humains fondamentaux constituent depuis toujours un obstacle aux appétits insatiables de pouvoir et d'argent des puissants de ce monde. A l'opposé des "â¯expertsâ¯" convoqués par ces puissants pour soutenir leurs projets, l'auteur défend une conception de l'intellectuel libre et désintéressé, mû seulement par les valeurs de liberté, de justice sociale et de solidarité. Dans ce livre qui est un peu un testament intellectuel, il analyse différentes formes de propagande, de corruption et de violence d'Etat qui gangrènent la démocratie dans les sociétés occidentales de ce début de xxie siècle. Les textes rassemblés, écrits au cours des 25 dernières années, veulent à la fois éclairer sur la signification de conflits traversant la société française et défendre la démocratie. Qu'il s'agisse des révoltes dans les banlieues, du mouvement des Gilets Jaunes ou encore de la prise en otage des populations à l'occasion de l'épidémie de Covid, l'auteur s'efforce de redonner la parole aux dominés et de mettre à jour les techniques de manipulation et de répression mises en oeuvre par les puissants pour neutraliser et discréditer toute contestation. Il montre aussi comment, à chaque crise, la panique conduit à s'en remettre très imprudemment à des pouvoirs exécutifs qui décrétent des mesures dites "â¯exceptionnellesâ¯" tendant à se banaliser par la suite, ce qu'il appelle le Talon d'Achille de la démocratie. Laurent Mucchielli, sociologue, est directeur de recherche au CNRS.

03/2023

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Sciences politiques

La globalisation de la politique mondiale. Une introduction aux relations internationales

Comment peut-on expliquer les événements du 11 septembre 2001, l'intervention militaire en Iraq en 2003, la récente crise financière globale ou encore l'échec des négociations sur les changements climatiques à Copenhague ? Cet ouvrage hautement pédagogique souligne essentiellement qu'il n'y a pas de réponse unique à des questions aussi complexes. Pour trouver des explications, on doit faire appel à des théories qui sont en quelque sorte des outils de schématisation permettant de trier, parmi un ensemble de faits, ceux qui sont véritablement importants de ceux qui sont plus secondaires. Le but principal de ce manuel est de rendre les théories des relations internationales accessibles aux étudiants et surtout utiles. Dans cet esprit, le texte donne un aperçu de la politique mondiale en cette ère de la globalisation ; résume de manière critique les grandes théories actuelles tout en permettant d'expliquer et de comprendre la politique mondiale contemporaine ; présente les outils analytiques nécessaires pour déterminer si la globalisation traduit ou non une transformation fondamentale de la politique mondiale, et quels sont les principaux enjeux catalysés par une telle transformation.

10/2011

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Sociologie

Pour une sociologie relationnelle

L'idée centrale développée dans ce travail est que nos sociétés connaissent en ce moment une mutation culturelle très profonde. Or, pour agir sur celle-ci et rester acteur dans et de ce changement, il faut forger de nouveaux instruments d'analyse, plus adéquats.

02/1992

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Littérature française

Éthique et enjeux de la globalisation

Cet ouvrage collectif est le résultat d'une belle collaboration scientifique entre des professeurs chercheurs de l'Université Mohammed V de Rabat. Il traite des nouveaux enjeux socioculturels de la globalisation, notamment après le passage de la pandémie Covid-19. Depuis des décennies, la globalisation des marchés et des valeurs pose le choix complexe entre identité et diversité, entre force et dialogue, notamment pour les pays qui la subissent. La crise sanitaire a mis en évidence la fragilité des valeurs prétendues du processus globalisant et a démontré l'urgence d'une réflexion sur les différents défis socioculturels qu'il impose. De manière générale, l'approche suivie dans le cadre de cet ouvrage a été d'inviter différentes disciplines scientifiques à dire en quoi la globalisation peut être une opportunité ou une menace pour un pays arabe notamment le Maroc. A travers des lectures critiques et des études de terrains, les différents auteurs du livre proposent un modèle éthique de la gestion de la globalisation respectueux des particularités et des possibilités de chacun.

04/2022

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Sociologie

La sociologie

Divisé en fiches courtes et pratiques et écrit dans un langage simple, cet ouvrage propose un panorama complet sur le sens de la démarche sociologique, les méthodes pour mener une enquête, les théories et les grands thèmes de la sociologie.

05/2021

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Sociologie

La question sociale face à la globalisation

Roland Guillon retrace ici les étapes d'une histoire de la question sociale, au fil des derniers quinquennats présidentiels (depuis le moment de la Refondation sociale du MEDEF jusqu'au mouvement des Gilets jaunes). Refusant d'en considérer les ressorts dans le seul cadre de notre Etat-nation, il propose des pistes à une échelle susceptible de répondre aux défis de la globalisation. Celles-ci passent par de nouvelles orientations de l'Union européenne.

09/2019

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Sociologie du travail

Sociologies Pratiques N° 43/2021 : Pour une sociologie du télétravail ancrée dans les organisations

Promesse souvent annoncée mais jamais tenue jusqu'en 2020, le télétravail - plus exactement le travail à distance - constitue depuis le début de la pandémie de Covid-19 une mesure clé des entreprises pour maintenir une continuité économique lorsque les déplacements sont contraints et régulés. Ce numéro de Sociologies pratiques se propose d'analyser sa montée en puissance, d'évaluer ses effets à l'échelle des organisations et d'étudier la façon dont les salariés, à l'aide des outils numériques, s'efforcent d'assurer avec régularité un travail usuellement réalisé au sein des locaux de son employeur.

12/2021

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Géopolitique

La globalisation piteuse Tome 2 : Tu ne tueras point

Toulouse : un couple a été agressé place du Capitole. La jeune femme a été défigurée et son compagnon blessé. Evreux : deux hommes lourdement armés ont criblé de balles une voiture, laissant deux morts et un blessé grave. Cherbourg : un individu est parvenu à s'introduire chez une jeune femme seule, l'a frappée sur tout le corps, puis l'a violée de manière barbare plusieurs fois. Elle a dû être plongée dans le coma. Lyon : une femme a été retrouvée morte dans le hall de son immeuble. Elle présentait des plaies sur le corps. Marseille : un homme âgé de 27 ans a été tué dans un quartier du nord. Il s'agit du huitième mort par balles dans la deuxième ville de France en six mois, victime des luttes sanglantes pour le contrôle du trafic de stupéfiants. Nîmes : Fayed, un enfant de 10 ans, a perdu la vie, touché par balles lors d'une fusillade entre trafiquants de drogue dans le quartier populaire de Pissevin. Crépol : Thomas, un adolescent de 16 ans, a été tué au couteau et plusieurs personnes ont été blessées lors d'un bal populaire. Valenton : un adolescent a été poignardé à mort, alors qu'il voulait vendre un jogging. Au moment où il s'apprêtait à faire la transaction avec l'acheteur, le jeune homme s'est retrouvé face à un groupe de six personnes encagoulées, venues pour le voler... . "La violence se construit à partir de petits faits, réguliers, quotidiens, qui ne traumatisent que les victimes et n'intéressent pas les médias. Puis l'ordinaire de la violence produit soudain des faits divers qui, par leur intensité, choquent et mobilisent, réveillent ou terrorisent. Jusqu'à ce que l'extraordinaire devienne si fréquent qu'il se fasse ordinaire".

01/2024

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Sociologie

Matériaux pour une sociologie de la géographie

A l'école, dans les médias, dans les discours politiques, certaines formes de géographie apparaissent quotidiennement. Mais de quelle(s) géographie(s) s'agit-il ? Qu'y a-t-il de commun entre la géographie des professeurs, la géographie des journalistes et la géographie des scientifiques ? Et puis, pour comprendre cette dernière, il est utile, voire nécessaire, de se pencher sur les géographes qui la produisent. D'où viennent-ils ? Comment se forment-ils ? Que cherchent-ils ? Et où espèrent-ils le trouver ? Voilà quelques-unes des questions que cet ouvrage, né de l'Observatoire de la géographie et des géographes créé à Intergéo, vise, sinon à résoudre, tout du moins à poser. Constitué par des contributions de nature et d'origine diverses, ce volume constitue une première avancée dans un domaine pionnier de la sociologie des sciences et de l'analyse de la géographie dans ses discours et dans ses institutions. Conscients du fait que le statut intellectuel de la géographie est aussi fonction de sa capacité à analyser sans complaisance les modalités de production, d'existence et de diffusion du savoir géographique, les promoteurs de cette entreprise livrent ici une série de matériaux permettant d'ouvrir le débat et de stimuler des recherches futures.

12/1993

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Sociologie

La sociologie aujourd'hui : une perspective africaine

Du 15 au 17 novembre 2005 s'est tenu, à l'initiative du département de Sociologie - Anthropologie de l'université de Yaoundé I, un colloque international sur le thème " La sociologie et l'anthropologie aujourd'hui : statuts, enjeux et débats ". Les échanges se sont articulés sur un questionnement, à partir d'une posture africaine ou authentiquement africaniste, du savoir sociologique, dans une perspective interdisciplinaire mobilisant, autour de la sociologie, l'ensemble des sciences sociales, notamment l'anthropologie, la philosophie, l'histoire, le droit et la psychologie. Cinq thèmes ont été abordés lors de cette rencontre scientifique de Yaoundé : théories et méthodes, enseignement et recherche, sociologie et sciences sociales. itinéraires africains de la sociologie, applications socioprofessionnelles. C'est cette organisation thématique qui, pour l'essentiel, guide la structuration du présent ouvrage, modeste propédeutique à une réflexion, à approfondir, sur le statut, la vocation et les enjeux de la sociologie en Afrique noire aujourd'hui.

02/2010

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Sociologie

Pour une sociologie d'intervention

Cet ouvrage présente les conditions d'exercice de la sociologie d'intervention. A travers une approche méthodologique, théorique et épistémologique, il entend répondre à des questions auxquelles tous les praticiens de l'intervention (spécialistes des sciences humaines mais aussi consultants de toutes les disciplines) se trouvent confrontés. L'action du sociologue répondant à la demande sociale relève-t-elle de la science ? L'implication du chercheur est-elle compatible avec la rigueur de sa démarche ? Quelles relations établir avec un commanditaire ? Quelles sont les postures de l'intervenant ? Comment se déroule une intervention ? Quelles contraintes théoriques respecter ? Quelle position adopter face à la notion d'expertise ? Quelle vocation accorder à la connaissance produite ? Des récits viennent ponctuer les développements et fournissent des contours précis à cette sociologie d'intervention.

05/2009

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Sociologie

Le travail. Une sociologie contemporaine

Partout s'observe une remise en cause apparente du travail : chômage massif, délocalisation des industries et des services, flexibilité, pluriactivité - tout semble concourir à la fin du travail, à la disparition des statuts, à la mort du lien social par l'emploi. Désaffilié, le travailleur d'hier est devenu le sans-droit d'aujourd'hui. A cette crise, beaucoup de sociologues répondent par la nécessaire mise en perspective historique du monde du travail que nous avons perdu. Michel Lallement, en contre-pied, fait une sociologie contemporaine de la crise, s'attaquant aux dimensions inédites des transformations de la production. De fait, les recherches et analyses de la sociologie peuvent et doivent aider à comprendre objectivement des conditions collectives de travail et de vie trop souvent vécues sur un mode purement subjectif et individuel. Pour Michel Lallement, nul doute que le travail, moteur et révélateur des mutations contemporaines, garde sa place centrale d'institution sociale. Le travail est de retour.

02/2007

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Sociologie

Pour une sociologie enfin écologique

Parfois distante voire méfiante dans l'analyse des catastrophes et mobilisations environnementales actuelles, la sociologie n'a pas pris la mesure des transformations écologiques contemporaines. Si cette position s'explique par le contexte de naissance de la discipline - vouée, au xixe siècle, à accompagner et éclairer la dynamique du Progrès, ce qui supposait de rejeter toute explication en termes d'ordre naturel -, elle n'est plus tenable à l'ère de l'Anthropocène, où les humains apparaissent comme la principale force motrice de la biosphère. L'ouvrage propose de dépasser ce constat et d'oeuvrer à l'émergence d'un projet sociologique renouvelé, élargi au vivant. Face aux analyses critiques d'un " colonialisme vert " tendant à considérer que toute protection de la nature serait finalement un anti-humanisme, les auteurs mettent l'accent sur des expériences de préservation innovantes (par exemple, autour d'un " revenu " minimal de conservation ou de la " conservation conviviale " promue par certaines associations). S'appuyant sur plusieurs dynamiques liées à l'économie solidaire (dans des " villes en transition ", ou dans une expérience de gestion communautaire de l'eau en Colombie), ils montrent combien les mobilisations écologiques peuvent co-construire et réorienter l'action publique, inscrivant ainsi la thématique des " utopies réelles " dans une perspective écologique.

08/2022

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Sociologie

Pour une sociologie du mouvement

Utilisées tant par les gestionnaires de l'industrie que par les administrateurs des Etats, les sciences humaines et sociales ont pris la forme de multiples enquêtes, chacune d'entre elles menées avec les hypothèses et les notions appropriées à leur projet originel. De ce fait, ces recherches peuvent difficilement être combinées ou synthétisées : les mêmes mots s'appliquent à des réalités différentes ; les disciplines s'ignorent les unes les autres ; les sociologues inventent une psychologie particulière à leur convenance ; les économistes ignorent les structures collectives ; et les psychologues ne discernent dans le donné que les affections du sujet individuel... Il convient donc de restituer, par-delà la variété des langages et des méthodes, l'objet commun à toutes ces sciences. Et, par suite, de décrire, à tous les étages du système, les mouvements qui recomposent en permanence les figures du collectif. On pourra alors donner sens à ces phénomènes sociaux énormes, ignorés pourtant de la science officielle ou considérés comme négatifs : les grèves, les conflits, les colonisations, les révoltes, les guerres... L'enquête épistémologique, menée avec rigueur, oblige ainsi à restituer les aspects politiques de l'évolution planétaire, elle met au jour les profondes transformations qui altèrent obscurément la logique même de l'organisation capitaliste du monde. Pierre Rolle, sociologue au CNRS, explicite dans les quatre essais réunis ici la nécessité de recourir à une sociologie du mouvement. Ce texte est étayé et complété par deux de ses collègues, eux aussi sociologues, Paul Bouffartigue et Caroline Lanciano-Morandat qui ont rassemblé des analyses et des documents propres à éclairer les travaux de cet auteur, et à les situer dans l'histoire récente de la discipline comme dans sa vie personnelle

04/2022

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Sociologie

Une vie de sociologue

Le sociologue François Dubet est l'un des connaisseurs les plus respectés en France de l'éducation, de la jeunesse, et de la justice sociale. De la marginalité juvénile à l'étude du populisme, ses écrits font, depuis quarante ans, référence. Dans cette conversation avec le journaliste Julien Rousset, il revient sur son parcours intellectuel, sur les principaux sujets qui ont balisé son itinéraire de chercheur : l'école, l'université, les mouvements sociaux, notre rapport à l'égalité, les métamorphoses de la jeunesse, le long déclin de la social-démocratie, auquel cet homme de gauche ne se résout pas. Qu'a-t-il appris qui puisse nous aider à mieux comprendre la société contemporaine ? Cette question est le point de départ de cet entretien qui raconte aussi 40 ans de sociologie, triomphante dans les années 1970, souvent prise pour cible et contestée ces dernières années. Un échange dans lequel François Dubet s'exprime avec acuité, sincérité, en toute liberté.

09/2019

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Musique, danse

Musique et globalisation : musicologie-ethnomusicologie

Si le monde a déjà connu par le passé des expansions de culture considérables, la " globalisation " en cours sur toute la planète a pris une ampleur sans précédent qui la différencie nettement de ses antécédents historiques. Dans le domaine de l'art, elle suscite autant d'inquiétudes que d'espoirs, et la musique, parce qu'elle se présente d'emblée comme métaphore du monde, constitue un objet d'étude idéal pour en cerner les contours. Dans le cadre du colloque Musique et globalisation, qui s'est déroulé successivement à Paris et à Montpellier en octobre 2008, divers aspects de l'impact de la globalisation sur la vie musicale ont été analysés. Les actes publiés dans le présent ouvrage concernent le volet montpelliérain du colloque, dont la spécificité tenait au parti pris par les organisateurs d'inviter en nombre égal des musicologues et des ethnomusicologues. Les premiers (spécialistes tant de la musique savante occidentale que du jazz et des musiques populaires) s'intéressent aux relations entre la musique occidentale et les musiques non occidentales, relations que l'on sait très fructueuses depuis au moins Debussy et jusqu'à de jeunes créateurs actuels qui n'hésitent pas à écrire pour des musiciens venant d'autres cultures que celle occidentale, en passant par Xenakis ou Reich. Les seconds sont des spécialistes des musiques non globalisées de l'Europe de l'Est, de diverses musiques extra-européennes d'Asie centrale, du sous-continent indien, des Touaregs d'Afrique du Nord ou de Trinidad. Ils posent la question du devenir des musiques qu'ils étudient dans le cadre de la globalisation. Les deux sortes d'interventions (musicologues et ethnomusicologues) sont ici présentées sous forme de duos (ou de trios) afin que le lecteur puisse prendre conscience plus aisément des points de vue parfois contradictoires, plus souvent complémentaires.

05/2011

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Sociologie

Pour la sociologie

Prolongeant Production de la société, ces essais se proposent de définir la démarche et le rôle de la sociologie dans nos sociétés. Ils ne présentent pas une pensée bouclée, mais invitent à adopter une attitude sociologique en rupture critique avec les catégories de l'ordre social, les idéologies et les pressions des pouvoirs pour découvrir comment les sociétés se constituent et se transforment.

09/1974

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Histoire du droit

La sociologie criminelle

La sociologie criminelle / par Enrico Ferri,... ; trad. de l'italien par Léon Terrier Date de l'édition originale : 1905 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2021

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Sociologie

Le paradigme de la complexité et la sociologie. Possibilité et limites d'une sociologie complexe

On peut aujourd'hui entendre la Sociologie en la présentant comme et par une "science des systèmes complexes", en entendant ici les systèmes sociaux dans leurs irréductibles complexités : les développements contemporains du paradigme de la "pensée complexe" ou de la "complexité générale" permettant de ne plus la restreindre à l'étude de systèmes fermés appréhendables exclusivement par des méthodologies aussi formalisées que possibles, ceci sans pour autant les exclure. L'examen des œuvres de trois sociologues contemporains remarquables par leur aptitude à des navigations transdisciplinaires solidement argumentées, Edgar Morin, Anthony Wilden et Jesus Ibanez, en témoigne : on sait la familiarité de leurs échanges avec bien de physiciens, chimistes, biologistes ou neurologistes tels que H. von Foerster, I. Prigogine, F. Varela, H. Maturana ou H. Atlan, comme avec des chercheurs en sciences humaines tels que G. Bateson. Au sein du cadre paradigmatique général ainsi ouvert, les ressources méthodologiques computationnelles développées progressivement depuis la fondation en 1984 de l'Institut Santa Fe aux Etats-Unis sur les bases du paradigme classique toujours dominant en science, hérité de Descartes, Newton et Galilée, peuvent trouver une sorte de revitalisation épistémologique. On s'est attaché à les explorer en tentant d'identifier les conjonctions épistémologiques autorisant des interprétations légitimables dans le champ des systèmes complexes ouverts tels que les systèmes sociaux. L'examen de bien de méthodes formalisées d'étude de systèmes très divers (automates cellulaires, simulation multi-agents, réseaux neuronaux, Vie Artificielle, Sociétés Artificielles...) développées par des chercheurs tels que M. Gell-Mann, J. Holland, Ch. Langton, S. Wolfram, J. Epstein, R. Axtell ou R. Axelrod, s'avère certes passionnant en soi, mais surtout, il révèle l'opportunité d'intégrer ses apports méthodologiques au sein de la vision du monde épistémique plus ample et englobante de la pensée complexe, pour pouvoir ainsi enrichir une sociologie assumant sa complexité en s'intégrant dans l'étude des systèmes anthropotechniques en permanent renouvellement.

05/2012

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Sociologie

La sociologie des religions. Une communauté de savoir

La religion est un objet classique de la sociologie. Son étude est pourtant devenue, après les années 1950, une spécialité secondaire, marquée par des liens aussi étroits que tendus avec l'histoire et l'anthropologie culturelle. Comment ce domaine de recherche s'est-il constitué en communauté de savoir, des premières découvertes de Durkheim ou de Weber aux enquêtes récentes sur la sécularisation et la globalisation du monde ? Cette enquête nous conduit d'abord au coeur des institutions de la recherche, au fil des histoires nationales et de la vie des laboratoires, avant de découvrir les parcours individuels de chercheurs d'hier et d'aujourd'hui. Elle explore ensuite les transmissions et les différends, allant des dictionnaires et des manuels aux controverses publiques et aux querelles intimes. Pierre Lassave brosse enfin le portrait paradoxal d'un milieu savant qui résiste au temps malgré des obstacles épistémiques, académiques et politiques récurrents. Ce livre constitue ainsi une introduction stimulante à l'étude du religieux contemporain dont la nature varie suivant le contexte et le point de vue.

10/2019

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Sociologie

Résonance. Une sociologie de la relation au monde

Si l'accélération constitue le problème central de notre temps, la résonance peut être la solution. Telle est la thèse du présent ouvrage, lequel assoit les bases d'une sociologie de la "vie bonne" — en rompant avec l'idée que seules les ressources matérielles, symboliques ou psychiques suffisent à accéder au bonheur. La qualité d'une vie humaine dépend du rapport au monde, pour peu qu'il permette une résonance. Celle-ci accroît notre puissance d'agir et, en retour, notre aptitude à nous laisser "prendre", toucher et transformer par le monde. Soit l'exact inverse d'une relation instrumentale, réifiante et "muette", à quoi nous soumet la société moderne. Car si nous les recherchons, nous éprouvons de plus en plus rarement des relations de résonance, en raison de la logique de croissance et d'accélération de la modernité, qui bouleverse en profondeur notre rapport au monde sur le plan individuel et collectif. De l'expérience corporelle la plus basique (respiration, alimentation, sensations...) aux rapports affectifs et aux conceptions cognitives les plus élaborées, la relation au monde prend des formes très diverses : la relation avec autrui dans les sphères de l'amitié, de l'amour ou de la politique ; la relation avec une idée ou un absolu dans les sphères de la nature, de la religion, de l'art et de l'histoire ; la relation avec la matière, les artefacts, dans les sphères du travail, de l'éducation ou du sport. Tout en analysant les tendances à la crise — écologique, démocratique, psychologique — des sociétés contemporaines, cette théorie de la résonance renouvelle de manière magistrale le cadre d'une théorie critique de la société.

09/2018

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Sociologie

La concurrence des sentiments. Une sociologie des émotions

La surprise, le coup de foudre amoureux, le chagrin, la peur, la colère, la joie, la compassion, nous faisons tous en tout lieu et à tout âge l'expérience d'émotions plus ou moins intenses qui nous marqueront pour la vie. Julien Bernard, toujours attentif aux frontières de l'humain, s'intéresse à ces "points de frottement" qui souvent nous dominent jusqu'à nous paralyser, quand ils ne nous mettent pas en action. C'est par elles que nous nous inscrivons affectivement dans le monde naturel et social, par elles que nous nous positionnons face aux autres et que nous développons notre rapport au monde. Ressentir des sentiments implique l'hétérogénéité des réalités subjectives et quantitatives qui nous entourent, d'où la difficulté méthodologique que rencontre le sociologue pour les saisir et les étudier. L'enjeu consiste à analyser en amont les déterminismes qui en seraient à la base et, en aval, la dynamique irrésistible que leur expression introduit. Devenue une science à part entière incontournable dans les pays anglo-saxons, la "sociologie des émotions" est aujourd'hui un enjeu de premier plan pour les sciences sociales. Nos systèmes de communications ont évolué au point de devenir centraux dans la vie de chacun et nous sommes désormais inscrits dans une "société émotionnelle" pour une longue durée où désormais les sentiments devenus valeurs marchandes se font concurrence bien au-delà de nos personnes.

04/2017

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Sociologie

La peur du déclassement. Une sociologie des récessions

Déclassement le mot est aujourd'hui sur toutes les lèvres et sous toutes les plumes Mais, au-delà de son caractère incontournable, il recouvre deux réalités bien distinctes. La plus évidente a trait aux ruptures qui conduisent des individus à voir leur position se dégrader La deuxième est encore plus décisive : c'est la peur du déclassement. Cette angoisse sourde, qui taraude un nombre croissant de Français, repose sur la conviction que personne n'est " à l'abri ", que tout un chacun risque à tout moment de perdre son emploi, son salaire, ses prérogatives, en un mot son statut. En rendant la menace plus tangible, les crises portent cette anxiété à son paroxysme. Source de concurrence généralisée et de frustrations, la peur du déclassement est en train de devenir l'énergie négative de notre société. A partir de ce constat, Eric Maurin fonde une sociologie des récessions et propose une lecture radicalement neuve de la société française, tout en aidant à repenser les conditions de sa réforme.

10/2009

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Sociologie

Résonance. Une sociologie de la relation au monde

Si l'accélération constitue le problème central de notre temps, la résonance peut être la solution. Telle est la thèse du présent ouvrage, lequel assoit les bases d'une sociologie de la " vie bonne " - en rompant avec l'idée que seules les ressources matérielles, symboliques ou psychiques suffisent à accéder au bonheur. La qualité d'une vie humaine dépend du rapport au monde, pour peu qu'il permette une résonance. Celle-ci accroît notre puissance d'agir et, en retour, notre aptitude à nous laisser " prendre ", toucher et transformer par le monde. Soit l'exact inverse d'une relation instrumentale, réifiante et " muette ", à quoi nous soumet la société moderne. Car si nous les recherchons, nous éprouvons de plus en plus rarement des relations de résonance, en raison de la logique de croissance et d'accélération de la modernité, qui bouleverse en profondeur notre rapport au monde sur le plan individuel et collectif. De l'expérience corporelle la plus basique (respiration, alimentation, sensations...) aux rapports affectifs et aux conceptions cognitives les plus élaborées, la relation au monde prend des formes très diverses : la relation avec autrui dans les sphères de l'amitié, de l'amour ou de la politique ; la relation avec une idée ou un absolu dans les sphères de la nature, de la religion, de l'art et de l'histoire ; la relation avec la matière, les artefacts, dans les sphères du travail, de l'éducation ou du sport. Tout en analysant les tendances à la crise - écologique, démocratique, psychologique - des sociétés contemporaines, cette théorie de la résonance renouvelle de manière magistrale le cadre d'une théorie critique de la société.

04/2021

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Droit communautaire

L'identité de l'État dans la globalisation

Par-delà la dimension économique qui en constitue le ressort principal, la globalisation est un processus de "décloisonnement" du monde. Fruit d'une croyance en les vertus de la libération et de la multiplication des échanges, elle procède d'une doctrine dont l'horizon est l'avènement d'un "monde sans frontières" . Présentée comme favorisant la fusion croissante des sociétés et comme tendant, ce faisant, à une forme de paix perpé­tuelle, la globalisation apparaît comme une "notion acritique" , un phénomène aussi inéluctable que bienfaisant. Ce processus n'est toutefois pas axiologiquement neutre. Privilégiant une appréhension économique de l'homme et du monde, la globalisation rivalise avec la traditionnelle conception politique du pouvoir et de régulation des rapports sociaux dont l'Etat est l'instrument. Plus fondamentalement, la promotion d'un espace unique couvrant uniformément le globe entre en contradiction avec la représentation alvéolaire en vertu de laquelle il avait été pensé jusqu'alors, ainsi qu'avec l'unité en fonction de laquelle ce découpage était réalisé. Ordre juridique situé procédant de l'expression d'un pouvoir déterminé s'exprimant au sein d'une sphère géographique précisément délimitée, l'Etat apparaît, par sa structure même, comme une entrave à la réalisation du programme de la glo­balisation. Une relation dialectique s'instaure alors entre l'Etat et la globalisation en ce que leur confrontation éprouve et façonne leur substance respective. Loin de faire table rase, la globalisation se plaque sur un monde fortement étatisé qui la marque en retour de son empreinte. La fluidification qu'elle promeut ne peut affluer que par le canal étatique qui en devient l'un des éléments constitutifs. Réciproquement, elle ébranle si profondément l'Etat qu'elle en interroge l'identité même. La globalisation invite ainsi à déterminer ce qui constitue cette identité, le noyau dur - à supposer qu'il existe - de cette forme d'institutionnalisation du pouvoir. Or, à travers l'Etat, la globalisation induit et accompagne une vaste reconfiguration du pouvoir. En provoquant, en premier lieu, l'effacement de l'Etat (1), elle participe à la dis­sipation du pouvoir. Elle en affaiblit le caractère perceptible et, par conséquent, la faculté de le domestiquer que la centralité étatique autorise. Ne provoquant toutefois pas la disparition du pouvoir, la globalisation induisant la migration d'un certain nombre d'attributs traditionnellement étatiques vers des plans et en ferveur d'autorités eux-mêmes globaux entraîne la dissimulation du pouvoir par sa dispersion (Il). Ce mouvement trouve néanmoins, en troisième lieu, sa limite dans la persistance d'une conception politique et univoque du pouvoir dont la survi­vance de l'Etat est le témoignage (Ill). C'est précisément l'ambiguïté d'une période caractérisée à la fois par la déchéance et par la résistance des montages traditionnels du politique et du droit aux prises avec un modèle postmoderne concurrent que le présent ouvrage a pour objet de questionner.

11/2022