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L'Amérique en guerre. 1933-1946

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ouvrages généraux

L'Amérique en guerre. 1933-1946

Le géant se réveille : les Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Les Etats-Unis, bien que sortis renforcés de la Première Guerre mondiale, se sont repliés sur eux-mêmes à l'issue, laissant l'Asie et l'Europe s'embraser tour à tour. On imagine donc que la guerre ne s'immisce véritablement dans les pensées et le quotidien des Américains qu'à compter du 7 décembre 1941, date de l'attaque japonaise contre la base navale de Pearl Harbor. En réalité, le processus commence beaucoup plus tôt. Hasard de l'Histoire, en effet, Roosevelt et Hitler arrivent au pouvoir en 1933 à quelques semaines d'intervalle. Or, le président démocrate, qui observe avec inquiétude la montée des périls à l'échelle du globe, prépare mentalement, politiquement et militairement son pays à les affronter, alors même que celui-ci ne s'est pas encore remis de la crise économique de 1929. Les forces américaines peaufinent donc très tôt leur programme de réarmement et leurs plans de guerre. Aussi l'économie, l'industrie et l'armée pourront-elles entamer une profonde mutation en un temps record à partir du déclenchement des hostilités : les navires, les avions, les chars, les canons et les fusils sortent par milliers des usines de défense construites en quelques mois, permettant d'équiper leurs propres hommes et ceux des alliés. La société civile soutient à bout de bras l'effort de guerre et les soldats envoyés combattre aux quatre coins du globe. Ainsi naît l'image de " la bonne guerre américaine " - the good war - dénuée de toute ambiguïté, qui a prévalu pendant de longues décennies. Avec le temps, les histoires se sont transformées en mythes, les soldats et les ouvriers en héros, participant ainsi à la grandeur de la nation américaine qui s'est sentie investie d'une mission universaliste. Mais savons-nous réellement comment cette jeune nation a relevé les défis qui se sont présentés à elle ? Qui sont ces citizen soldiers qui ont accepté d'endosser l'uniforme pour servir voire mourir pour leur pays en terre étrangère ? Se battaient-ils par conviction ou bien par obligation ? Comment se comportaient-ils avec les populations étrangères ? Il montre aussi que l'alliance anglo-américaine, qui semble aussi sincère qu'inébranlable, est certes une réalité sur le plan politique, mais qu'elle est plus chaotique sur le plan militaire. Et encore que le principe du Germany First, si cher aux responsables militaires américains, n'est entériné qu'au moment où le rapport de force s'inverse entre les deux pays : c'est bel et bien la guerre contre le Japon qui occupe une place prépondérante, une réalité qui échappe encore trop souvent au public européen. Christophe Prime montre enfin que si la machine de guerre possède des atouts indéniables, elle possède aussi des faiblesses structurelles et commet des erreurs d'appréciation qui coûtent de nombreuses vies humaines, comme en Normandie ou encore à Peleliu. Du bureau ovale du Président à la War Plans Division, de la chaîne de montage de l'usine Ford de Willow Run aux entrailles d'un sous-marin de la Navy dans le Pacifique en passant par un plateau de tournage de Hollywood, du camp d'internement pour Nisei de Manzanar à l'univers contraint d'un GI recroquevillé dans son trou d'homme quelque part en France, Somewhere in France, la véritable histoire de " la bonne guerre américaine " ne manquera pas de surprendre.

02/2024

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BD tout public

Wotan Intégrale : Tome 1, 2 et 3 : 1939-1940 ; 1941-1943 ; 1943-1945

Louison un enfant amnésique, Etienne un soldat français séduit un temps par les mythologies aryennes et Yin-Tsu une photographe japonaise chargée d'espionner l'Ahnenerbe de Himmler, traversent la guerre et ses événements les plus terribles : la Shoah par balles sur le front de l'Est, les camps de concentration, les sinistres recherches médicales des "docteurs" SS dans les camps. A travers cette fresque sans concession et très documentée, Eric Liberge plonge dans les méandres les plus noirs du nazisme et de l'âme humaine, tout en développant une réflexion philosophique sur les thèmes du choix, de l'engagement et du courage. Explorant les zones d'ombre de chacun de ses personnages, loin de tout manichéisme, il les confronte à l'innommable et montre les conséquences qui en découlent. Eric Liberge déroule la mécanique complexe d'une fiction, où, en dépit de l'horreur, le courage et l'espoir surgissent. Les 162 pages de bande dessinée sont complétées par un dossier historique, présentant notamment des archives familiales de l'auteur.

04/2014

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 28, Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013

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Littérature française

Oeuvres complètes. Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013

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Histoire de France

Georges Orselli. Officier, gouverneur des colonies, industriel : un patriote critique

Fils d'instituteur, Georges Orselli (1896-1971) échoue au concours de l'Ecole Polytechnique arrêté par la guerre en 1914. Engagé en 1915, il refuse d'être officier. Il entre à Polytechnique en 1919. Officier d'aviation par passion du vol, ingénieur au Service du matériel et homme de terrain, il fait la guerre au Maroc (1931-1933). Lors du célèbre raid de la Croisière Noire (8 novembre 1933-15 janvier 1934), il est le copilote de son chef, le général Vuillemin, futur Chef d'état-major général de l'Armée de l'Air de 1938 à 1940. Plus jeune Commandant de l'Aviation en 1934, il quitte l'armée en 1938 et entre à L'Air Liquide qui l'envoie au Japon au début de 1939. Mobilisé sur place malgré ses demandes à revenir se battre, il rejoint la France libre en janvier 1941 et s'engage dans la Royal Canadian Air Force, où il fait un nouvel apprentissage d'officier britannique. De Gaulle le récupère et l'envoie en septembre 1941 dans le Pacifique pour commander l'aviation que devaient y fournir les Britanniques, ce qui avorta. Il le nomme alors Gouverneur des Etablissements français d'Océanie où il restera jusqu'en fin 1945 malgré sa demande d'obtenir un commandement dans l'aviation française en début 1944. Gouverneur à la Martinique en 1946-1947, puis en Côte d'Ivoire en 1948, il est mis à la retraite d'office pour s'être opposé à la violente reprise en main de la colonie, ce dont il témoignera devant une Commission d'enquête parlementaire en 1950. En 1949, il entame une carrière d'importateur de matériel industriel allemand, en précurseur de la réconciliation franco-allemande et de la Communauté européenne du charbon et de l'acier créée en 1951.

10/2014

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Beaux arts

Neufchatel en Bray, tome 2, ville occupée 1941 1942 1943 début 1944. Tome II Éphéméride 1941-1942-1943-début 1944

Après les terribles bombardements du 7 juin 1940, vouloir redonner "une vie" à notre ville encore groggy s'avère une tâche bien délicate, surtout "quand on a dans les pattes" , une armée d'occupation qui s'ingénie à contrarier le moindre de nos projets. Ajouter à cela la prétendue "relève" de nos prisonniers qui s'apparente vite à une nouvelle mascarade montée par l'Etat collaborationniste de Vichy, juste avant que "le couple diabolique Pétain-Laval" mette sur pied le Service du Travail Obligatoire. Aux réquisitions, restrictions, convocations et pressions en tout genre, notre municipalité est parfois amenée à opposer un "non" catégorique, certes avec diplomatie, mais un "non" tout de même, qui engendre quelques épiques affrontements verbaux. A l'inverse, comment vouloir toujours demander à une "jeunesse neufchâteloise" au "sang chaud" de garder en toutes circonstances son "sans froid" ? Fort heureusement la Résistance locale, qui réalise un précieux "travail" , doit parfois faire office de "soupape" en abritant et en fournissant des papiers à nos jeunes réfractaires. Tout comme elle doit s'évertuer à "réparer" les dégâts causés par l'efficace D. C. A. allemande, en cachant au péril de sa vie des aviateurs alliés. En tournant les pages de cette nouvelle éphéméride de Neufchâtel-en-Bray - années 41, 42, 43 et les deux premiers mois de l'année 44 - nous allons redécouvrir les "frasques" et aussi, la face cachée de l'occupation allemande. Dans cet ouvrage : témoignages exclusifs de Marcel Deveaux, Noël des Robert, Renée Hébert, Rolande Alleaume et Jacques Bove.

05/2011

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Histoire de France

Prisonnier de guerre (1939-1943)

Avant d'être professeur de dessin d'art à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes pendant trente ans, de 1948 à 1978, François Garnier, après son service militaire en Algérie en 1935-36, a combattu en 1939-1940 avant de connaître la captivité en France puis en Allemagne et en Autriche de 1940 à 1943. Il a laissé des récits, des lettres et surtout une importante oeuvre picturale décrivant la vie dans les camps. Il a l'art de saisir les moments essentiels de cette vie difficile, parfois tragique, le désoeuvrement, l'attente, la promiscuité, les occupations les plus banales et répétitives toilette, lessive, repas les moments pénibles de travail forcé dans le froid la proximité des déportés politiques l'arrivée des Russes morts mais aussi les moments plus conviviaux : jeux de cartes, chorale, musique. Il a fait des portraits de ses compagnons, croqué les attitudes des gardiens et des prisonniers et tout ceci avec des moyens matériels réduits. Sur les 70 oeuvres présentées, 66 sont inédites et n'ont figuré dans aucune exposition depuis 1945.

09/2013

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ouvrages généraux

Russie en guerre t1. 1943-1945

22 juin 1941 : les troupes allemandes envahissent l'URSS. La Russie entre dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale et devient le plus grand terrain d'opération du conflit, le lieu où la guerre montre son visage le plus féroce et le plus meurtrier. Civils et militaires, tous sont confrontés à une violence sans précédent : massacres, destructions, déportations de masse, famine, maladie. Du pacte germano-soviétique à la bataille de Stalingrad, le premier tome de La Russie en guerre retrace la tragédie vécue par le peuple russe sous tous ses aspects.

10/2022

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Histoire internationale

La guerre du désert. 1940-1943

La guerre menée dans le désert du printemps 1940 à l'été 1943, de la Libye à l'Egypte, du Maroc à l'Algérie et à la Tunisie, a longtemps été réduite à l'affrontement entre Rommel et Montgomery, à la geste française de Bir Hakeim et au débarquement de novembre 1942. Comme si, en somme, la victoire des Alliés s'était surtout jouée ailleurs, dans les neiges de Stalingrad et le bocage de Normandie. Pour la première fois, les meilleurs spécialistes internationaux, réunis par Nicola Labanca, David Reynolds et Olivier Wieviorka, se penchent sur ce théâtre d'opérations pour le réinsérer dans les vastes horizons de la Seconde Guerre mondiale et étudier tout ce qui Fait sa spécificité. Envisageant la guerre du désert dans sa pluralité, ils abordent des terres jusqu'alors inconnues et n'hésitent pas à briser quelques légendes, dont celle de la prétendue "guerre sans haine" menée notamment par le chevaleresque "Renard du désert". Cette guerre du désert retrouve ainsi la place qui lui revient dans l'historiographie et dans la mémoire de la Seconde Guerre mondiale : assurément l'une des toutes premières.

03/2019

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Histoire de la philosophie

Les visionnaires. 1933-1943

LE POUVOIR LIBERATEUR DE LA PENSEE FACE AUX HEURES SOMBRES DE L'HISTOIRE Les années 1933 à 1943 marquent le chapitre le plus noir de la modernité européenne. Face à la catastrophe, quatre philosophes, Simone de Beauvoir, Simone Weil, Ayn Rand et Hannah Arendt, développent leurs idées visionnaires : sur la relation entre l'individu et la société, l'homme et la femme, le sexe et le genre, la liberté et le totalitarisme, Dieu et l'homme. Leur parcours aventureux les mène de Leningrad de Staline à Hollywood, du Berlin d'Hitler et du Paris occupé à New York ; mais surtout à des pensées révolutionnaires sans lesquelles notre présent - et notre avenir - ne seraient pas les mêmes.

09/2022

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Musique, danse

Benjamin Britten

Originaire de la région du Suffolk, Benjamin Britten (1913-1976) est élève de Frank Bridge puis boursier au Royal College of Music de Londres. D'abord compositeur pour le cinéma, il rencontre le ténor Peter Pears (1910-1986, son futur compagnon et interprè-te) en 1937 avec qui il s'exilera trois ans aux USA pendant la guerre. Ses premiers opéras, Peter Grimes (1945) et Le viol de Lucrèce (1946), le poussent à créer sa compagnie, English Opera Group, privilégiant ensuite des formes réduites pour en faciliter les productions, comme Albert Herring (1947), Le tour d'écrou (1954) ou les Paraboles d'église (1964-68), tout en composant encore des pièces imposantes comme Billy Budd (1951), Le Songe d'une nuit d'été (1960) ou son testamentaire Mort à Venise (1973). Pacifiste et ami de Rostropovitch et Chos-takovitch en pleine Guerre froide, il est anobli en 1973 par Elisabeth II. Parmi ses Åuvres orchestrales, le public affectionne toujours son Young Person's Guide to the Orchestra...

10/2020

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Poésie

Poésies. 1934-1943...

"L'homme déconcerte, autant que l'oeuvre. Nul moyen de les inféoder à tel groupe, à tel parti, à tel mouvement. La violence et la grandeur d'un météore surgi d'on ne sait où et qui n'entre dans aucun système solaire. Abrupt au premier contact, mais d'une tendresse qui se révèle peu à peu ; massif, torrentiel, mais d'une extrême finesse. D'un profond pessimisme, mais d'une confiance totale dans les forces de la vie ; obsédé par la souffrance et la misère, mais avide de bonheur et de pureté ; il possède la puissance du primitif et le raffinement du civilisé. Son mépris du jeu mondain de la littérature l'a longtemps privé des suffrages du grand public ; il préférait rester libre, apprécié des seuls connaisseurs. D'une gourmandise universelle, Audiberti s'intéresse à tout ; sa curiosité demeure sans cesse en éveil ; les plus hautes sciences comme les réalités les plus humbles requièrent son attention. Tout fournit prétexte à sa sollicitude. Homme du Midi, natif d'Antibes, il aime le langage ; il le triture et le malaxe avec un plaisir sans mélange. Archaïsmes et néologismes, vocables rares et recherchés, tout lui est bon ; et il ne se prive pas d'innover en matière linguistique. Il soutient un haut grief contre l'habituelle séparation du dire et du faire ; car il veut rétablir la puissance créatrice du langage et, magicien véritable, agir par le langage. Ambition démiurgique dont, le premier, il ressent toute la difficulté" Yves-Alain Favre.

04/1981

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Littérature étrangère

Journal (1939-1943)

Fils de la poétesse Marina Tsvetaeva, Gueorgui Efron, que l'on appelait Murr, est né en Tchécoslovaquie, le 1er février 1925 et a grandi en France jusqu'à l'âge de quatorze ans. En 1937, son père et sa soeur retournent en URSS, suivis en 1939, par Marina et Murr. Après l'arrestation d'Ariadna et de Sergueï Efron, Gueorgui et sa mère restent seuls, contraints de déménager et de vivre des maigres revenus de Tsvetaeva. Au début de la guerre, Marina Tsvetaeva et son fils sont évacués à Elabouga. Submergée par la misère, la solitude et l'incompréhension, elle se suicide le 31 août 1941. Envoyé au front, son fils fut tué au combat le 7 juillet 1944. Murr commence à tenir son Journal dès son arrivée en URSS. Les dernières notes datent d'août 1943, quelques mois avant sa mort. La première partie de ce document plonge dans la réalité soviétique la plus ordinaire et la plus brutale qui soit. Sa force vient de la disproportion entre sa banalité et les grands bouleversements dont il se fait l'écho. Gueorgui Efron ouvre une Fenêtre sur le monde pour se livrer à une observation continue de l'ordinaire soviétique. Il note une foule de pensées et d'émotions, de faits et de détails quotidiens qui évoquent l'atmosphère de Moscou sous la Terreur, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. La seconde partie s'ouvre sur la terrible année 1941. C'est l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, l'évacuation précipitée en Tatarie, puis le suicide de Tsvetaeva. Murr, devenu orphelin, désormais livré à lui-même, commence une vie errante et incertaine. Le Journal prend alors une autre dimension et devient un témoignage sur la survie. L'obsession de la faim devient le leitmotiv des années 1942-1943, elle ne le quitte jamais. Quelque chose se brise dans la personnalité du jeune homme. Mais le Journal continue de s'écrire. La vie devient plus oppressante, et se trouve suspendue aux ordres arbitraires. La descente aux enfers se fait en temps réel ; le document est saisissant, non par la puissance de l'émotion, mais par l'adhérence matérielle à la situation, face aux horreurs impassibles du quotidien. L'écriture devient un état second. Le cahier s'arrête lorsque son auteur est happé par la guerre, lorsqu'il n'y a plus de papier ni de crayon.

08/2014

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Histoire internationale

Journal (1939-1943)

Rien ne prédisposait le jeune et mondain comte Galeazzo Ciano (1903-1944) à tenir un rôle de premier plan dans les affaires de l'Etat italien, si ce n'est peut-être sa prestance avantageuse et sa conversation brillante. Mais, en 1930, le diplomate en poste à Shanghai épouse Edda, la fille aînée de Benito Mussolini. Désormais, le destin des deux hommes sera indissolublement lié. De responsable de la propagande fasciste, le "héros" de la campagne d'Ethiopie devient en 1936, contre l'avis de la vieille garde qui n'apprécie guère son dilettantisme et ses liens avec l'aristocratie romaine, le nouveau ministre des Affaires étrangères et le numéro deux du régime. Sous son ministère, Ciano tint un journal quasi quotidien des événements, où il relate avec cynisme et sincérité la montée inéluctable de la guerre et la politique hasardeuse suivie par l'Italie. D'abord favorable à un rapprochement avec Hitler, on le voit s'opposer peu à peu, au lendemain de la signature du pacte d'Acier (mai 1939), à la politique pro-germanique agressive de son beau-père. Partisan de la conclusion d'une paix séparée avec les Alliés, puis de la démission du Duce, il est finalement exécuté comme traître en janvier 1944, un an après sa destitution qui conclut le Journal. C'est grâce à son épouse, qui les emporta avec elle, cachés sous sa jupe, dans sa fuite vers la Suisse, que les précieux carnets y furent publiés au lendemain de la guerre. Ce témoignage historique capital sur la Seconde Guerre mondiale, source de première main pour les historiens du fascisme, n'avait jamais été réimprimé en français depuis 1946. Il devient enfin accessible au grand public dans cette nouvelle édition, préfacée, annotée et entièrement révisée par Pierre Milza, professeur émérite à Sciences Po Paris et éminent spécialiste de l'histoire du fascisme (Conversations Hitler-Mussolini, 2013 ; Histoire de l'Italie des origines à nos jours, 2005 ; Mussolini, 1999).

09/2013

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Théâtre

Octobre (1932-1936)

"C'est le moment de faire son théâtre soi-même !" écrit Prévert en 1931. La joyeuse équipe de la rue du Château a quitté domicile ; le compagnonnage surréaliste a vécu ses plus riches heures. Face à la crise et à la misère du prolétariat, contre la corruption des élites et la montée des nationalismes, le temps est à l'action militante. Et c'est sur la scène, au plus près des mouvements prolétaires et de ceux qui les soutiennent, que Prévert donne alors le meilleur de lui-même, avant que le cinéma ne l'occupe plus encore. Les cinq années qui précèdent l'avènement du Front populaire seront, pour Prévert et ses amis, celles du théâtre révolutionnaire, où la bouffonnerie est politique et la farce, féroce dénonciation. Antimilitarisme, anticléricalisme, antiparlementarisme, antifascisme... le ton est plus que radical. Mais l'imagination a sa place et souvent, à la manière poétique de Prévert, la "vie des rêves fait irruption ". Le groupe Octobre est l'une de ces troupes de théâtre amateur fédérées par le parti communiste, constituées dans le prolongement de l'agit-prop soviétique. Le groupe de Prévert, par la force de ses textes et la créativité débridée qui le caractérisent, devient vite le plus en vue du mouvement. Son originalité le conduit même jusqu'à Moscou, au printemps 1933, où la troupe jouera devant Staline - malgré les trotskistes de la bande ! - quelques pièces de son répertoire. Répertoire que Prévert, bien plus tard, reprendra partiellement dans ses recueils poétiques, à l'image de La Bataille de Fontenoy ou de La Pêche à la baleine. Ce recueil rassemble les textes de Prévert écrits pour Octobre : sketches et saynètes, chœurs parlés et chansons ; la plupart sont rares ou inédits. L'actualité des temps troublés qui les virent naître y est partout présente. C'est, au-delà du guignol et de l'épaisseur du trait, Prévert et son époque qui s'y trouvent réunis, à grand bruit. Comme écrira Antonin Artaud à propos d'Octobre, qu'il admirait beaucoup, "l'humour de Jacques Prévert signale que la vie de l'époque est malade".

06/2007

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Critique littéraire

Lettres 1937-1943

Le 30 septembre 1937, Antonin Artaud, expulsé d'Irlande, est "débarqué" au Havre. Quelques jours plus tard, il est transféré à l'asile départemental d'aliénés de Seine-Maritime de Sotteville-lès-Rouen, dans le quartier hommes de Quatre-Mares. Les lettres qu'il rédige alors décrivent avec acuité le vécu d'angoisse et de désespoir d'un aliéné, masquant son identité sous des noms d'emprunt pour manifester toutes ses récriminations avec une énergie hors du commun qui le caractérisera tout au long de sa vie. Il est ensuite placé à Paris, à l'hôpital Sainte-Anne, le 1e avril 1938 ; il y demeurera jusqu'au 27 février 1939. Les lettres présentées confirment l'état pathologique d'Artaud, son obsession : sortir de ces lieux. Malgré ses conditions de vie et d'enfermement, il ne cesse d'écrire, de dessiner, et réclame sans cesse du papier. Après Sainte-Anne. Antonin Artaud est interné à l'asile de Ville-Evrard, où il demeurera jusqu'au 22 janvier 1943. La quantité et la qualité des documents qui sont présentés sont d'une imposante richesse sur l'état psychologique et physique d'Artaud, avec toujours cet impérieux besoin de s'exprimer malgré la maladie, les privations. Compte tenu de la misère régnant alors dans les asiles, qualifiée d'"extermination douce", et du danger que courait l'artiste, sa famille et ses amis vont réussir à obtenir un nouveau transfert pour l'asile de Paraire, à Rodez, en février 1943. Dans ce volume sont transcrites les lettres, dans leur graphie originale, qu'Artaud a rédigées entre 1937 et 1943. Nombreuses sont celles qui furent retenues par l'administration. A Roger Blin ou à André Gide, à Balthus ou au chancelier Hitler, Artaud lance ses invectives, ses suppliques et ses cris de souffrance. Ces écrits témoignent de la puissance d'une pensée fulgurante, météorique, prophétique, géniale dans ses possibilités d'expression et de création, un réservoir d'énergie inépuisable qui va oeuvrer toute sa vie, pour le conduire dans l'au-delà des rivages de la raison.

11/2015

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Sciences historiques

Béarn et Pays basque dans la guerre. 1936-1946

Loin des fronts et des théâtres d'opérations les plus violents de la Seconde Guerre Mondiale, les Pyrénées occidentales seront relativement épargnées des horreurs de la guerre. Cependant, bien avant l'embrasement général, les basques comme les béarnais, traditionnellement liés à l'Espagne, deviennent en 1936 les témoins directs de la pandémie fasciste qui jettera le monde dans l'effroi et la mort pendant six ans. Tandis que la Légion Condor et les phalanges ravagent les cités outre-Bidassoa, le département des Basses-Pyrénées accueille les civils jetés sur les routes de l'exil, offre repli et soutien pour les combattants républicains et se prépare déjà au pire. En 39 et 40, la mobilisation générale, la Blitzkrieg ou la Wehrmacht en ordre serré défilant sur le pavé ne surprend finalement plus personne : dans ce petit bout du sud-ouest, l'été, sur une plage à Hendaye ou à l'ombre de l'Ossau, on a déjà pu voir les flammes d'une Irun ravagée, ou l'exode massif des gudaris mutilés. Mais la situation a changé car c'est désormais de ce côté des Pyrénées que les conditions de guerre s'installent, entre une France divisée et une Espagne non belligérante qui positionnent dorénavant le département comme un enjeu stratégique : gagner les cimes c'est la liberté et l'exil pour des milliers de persécutés, résistants, juifs ou intellectuels. Verrouiller les Pyrénées, contrôler et fortifier la zone, c'est la mission du Reich et de l'administration française. Au milieu des forces, si certains embrassent clairement l'une ou l'autre des causes, la majorité de la population tente de survivre et de gérer au mieux les contraintes du quotidien, entre douleur, espoir, détente et joie de vivre jusqu' à la Libération ultime. A travers de nombreux fonds d'archives, publics ou privés, connus ou inconnus, les images et les hommes livrent une histoire "à tiroirs" que l'auteur révèle d'un regard photographique et contemporain.

11/2016

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Histoire de France

Jadis, d'une guerre à l'autre (1914-1936). Tome 2, 1934-1936

EDOUARD HERRIOT ET LYON Edouard Herriot disait? : "?J'ai aimé la ville de Lyon comme on aime un être vivant. Je me suis proposé à la fois de ressusciter son passé, d'assurer son présent­, de préparer son avenir.?" Lyonnais d'adoption, il fut maire pendant plus de 50 ans. Il entra au conseil municipal en 1904 pour y rester jusqu'en 1957, année de sa mort avec une interruption sous l'Occupation. Il démontra l'attachement à sa ville d'adoption en déclinant l'offre du président Roosevelt de se rendre aux Etats-Unis suite à l'occupation allemande du 1940. EDOUARD HERRIOT ET L'ARGENT Edouard Herriot est l'homme qui dénonça le mur de l'argent lors de la victoire du Cartel des gauches en 1924, c'était une condamnation des milieux d'affaires pour leur supposé manque de loyauté vis-à-vis de la nation. Les adversaires politiques d'Herriot l'accusèrent de faire preuve de laxisme en matière financière, pourtant c'est son gouvernement qui tomba le 14?décembre 1932 sur la question du remboursement de la dette française à l'égard des Etats-Unis, dette qu'il entendait honorer. Il mit en garde à plusieurs reprises, sur l'état des finances publiques, la persistance du déficit budgétaire et l'excès des dépenses. Il considérait que "?l'Etat français avait établi son train de vie sur un niveau supérieur au niveau normal.?" Rien ne change sous le soleil?! EDOUARD HERRIOT ET LES ANGLO-SAXONS A l'inverse de beaucoup d'hommes politiques français, Edouard Herriot ne considérait pas les Anglo-Saxons comme des ennemis perfides, ne cherchant qu'à nuire aux intérêts français. Au contraire, il pensait? : "?Pour la France, la base de toute action est, selon moi, son amitié avec la Grande-Bretagne. [...], cette amitié que j'ai rétablie à la Conférence de Londres. Ces deux pays sont les garants éprouvés de la dignité humaine et de la liberté.?". Concernant les Anglais, il disait? : "?[...] l'un des avantages du caractère britannique, c'est qu'il supporte la contradiction, même la plus dure, sans en garder rancune. Il n'est rien de plus confortable que d'avoir un ami anglais.?" Il aimait et admirait les Etats-Unis, pays avec lequel il nourrissait de très chaleureux sentiments. La préface de cet ouvrage a été rédigée par M. Gérard Collomb, homme d'Etat et maire de la bonne ville de Lyon. Cet ouvrage est une édition augmentée, y figure de très nombreuses notes en bas de page ainsi que des encadrés ne figurant pas dans l'édition d'origine et qui fournissent de substantiels compléments d'information.

08/2019

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Histoire internationale

Une guerre d'extermination. Espagne 1936-1945

Espagne, 1936 : le général Franco déclenche un coup d'Etat contre le gouvernement de Front populaire qui plonge le pays dans une guerre civile de près de trois années. Cette guerre a fait plusieurs centaines de milliers de morts, hommes, femmes et enfants, et jeté sur les routes plus d'un demi - million de réfugiés, contraints à l'exil. L'auteur démontre, point par point, en quoi cette guerre civile a mis en oeuvre toutes les logiques et pratiques de l'extermination de masse : exécutions sommaires par milliers, procès factices, torture et viols systématiques, emprisonnements abusifs...

09/2019

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Sciences historiques

Billom 1941-1943

Les résistants les plus actifs de l'Armée secrète et le Premier Corps franc d'Auvergne opéraient sur l'ensemble de l'Auvergne. Face à eux, les services de renseignement et de sécurité nazis, commandés par Hugo Geissler, exerçaient leur répression à une échelle interrégionale. Les criminels de guerre sont comme les criminels de droit commun. Ils ont un mode opératoire particulier. Enquêter sur Billom (Puy-de-Dôme) peut permettre de comprendre les rafles de Murat (Cantal), mais aussi celles de Saint-Maurice (Puy-de-Dôme) ou d'ailleurs. Il est nécessaire d'enquêter et de travailler sur une grande échelle, en décloisonnant et en reliant les faits. La préparation et les enquêtes sur ce livre ont été une véritable aventure pleine de pistes suivies, de découvertes et de rebondissements. Ainsi apparaissent au grand jour des visages et des histoires de personnes dont on ignorait pratiquement tout, qui n'avaient rien dit à leurs proches, dont les noms étaient manquants, mal orthographiés ou sobrement gravés sur la pierre.

12/2013

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Littérature française

Romans. 1936-1947

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Histoire internationale

Journal 1943-1944

Leïb Rochman écrit son Journal entre 1943 et 1944 au moment où il vit caché derrière une double cloison chez une paysanne polonaise puis dans une fosse creusée dans une étable avec d'autres compagnons polonais, allemands, russes ou ukrainiens. Il ne livre jamais sa localisation exacte, il cite toujours, avec une extrême prudence, un village ou un lieu-dit à une certaine distance. Ils passent des jours entiers, en rang d'oignons, les visages tournés vers le mur sans possibilité de s'asseoir. Avec talent, Leïb Rochman réussit à faire entendre le monde extérieur, l'écho des animaux, les détonations des tueries, les conversations de leur hôte avec les villageois. Le texte frappe par la force de leurs relations, de l'amour qui les lie entre eux et avec le peuple juif, et qui leur permet de survivre. Leib Rochman nous fait entendre une voix folle de douleur mais il raconte aussi qu'en dépit de tout, lui et ses compagnons continuent d'observer l'essentiel des lois du judaïsme. Il nous livre ici une conception du monde pétrie de Torah (Pentateuque et plus largement Premier Testament) qui se déploie au fil des pages. Jusque dans son approche des animaux domestiques, des souris et des mulots, des déflagrations et du tonnerre des combats et, bien sûr, des eaux qui les submergent dans leur dernière cachette, l'empreinte divine, le caractère cataclysmique et annonciateur d'une ère nouvelle - ou de la fin du monde - sont omniprésents. Leur foi constitue l'un des aspects les plus poignants de ce témoignage. Ils ne cessent d'être portés par leur aspiration à construire une vie nouvelle comme à se reconstruire en tant qu'êtres humains, libres, dans un lieu où les Juifs seraient enfin les maîtres de leur destin. Un Etat juif, précise Rochman en Eretz-Israël. Là même où il s'éteindra en 1978.

02/2017

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Critique littéraire

Journal (1936-1942)

Ce Journal chronique six ans de l'histoire anglaise et mondiale : la montée vers le pouvoir d'Hitler, la déclaration de guerre, la nomination de Churchill comme Premier ministre, le Blitz sur Londres, les Allemands devant Stalingrad... Diplomate, puis député travailliste en 1935 et sous-secrétaire d'État à l'Information en 1940, Harold Nicolson (1886-1968) semble avoir tout vu, tout entendu, à Londres, mais aussi en Europe et en Afrique. Churchill apparaît comme une " forteresse de résolution ", dont les " humeurs différentes (...) ,glissent lentement, obscurément comme des tritons dans un aquarium mal éclairé ". De Gaulle s'en tire moins bien, avec son " regard fatigué, pas toujours bienveillant "... Entre séances aux Communes, mondanités et bombardements, Nicolson prend encore le temps de converser avec H.G. Wells, de pleurer le suicide de Virginia Woolf et d'écrire à sa femme, l'écrivain Vita Sackville-West, retirée dans son manoir de Sissinghurst. Un témoignage essentiel sur des temps bouleversés et bouleversants.

10/2009

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Sciences politiques

Sliman Ben Sliman 1905-1986. Biographie, journal et articles

13 Février 1905 : Naissance à Zaghouan 1919-1925 : Elève au Collège Sadiki 1928 : Bachelier en Mathématiques 1929-1935 : Etudiant à la Faculté de Médecine de Paris 1925 - 1934 : Militant à l'Association des Etudiants Musulmans d'Afrique du Nord 1931 : Membre fondateur de la "Fédération des Peuples Colonisés" 1934 : Président du "Comité de Défense des Libertés en Tunisie" 1934 : Adhésion au Néo-Destour 1937 : Membre du Bureau Politique du Néo-Destour au congrès de la rue du Tribunal 1938-1943 : Suite aux événements du 9 avril : Condamnation à 5 ans de Prison au Fort Saint-Nicolas de Marseille 1950 : Exclusion du Néo-Destour 1960-1962 : Fonde et dirige le journal "La Tribune du Progrès" 1967 : Président-Fondateur du "Comité de soutien à la lutte du Peuple Vietnamien" 1973 : Décoration de l'Ordre du Mérite de Bourguiba 1980 : Médaillé du 7ème Congrès Afro-asiatique d'ophtalmologie 06 Février 1986 : Décès du Dr. Sliman BEN SLIMAN.

06/2023

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Histoire internationale

La guerre d'Espagne. Juillet 1936 - mars 1939

Il y a plus de soixante-dix ans débutait la guerre civile en Espagne. Elle devait durer trois ans. Elle n'a pas cessé d'être l'objet d'études, de débats et de controverses. Dans cette édition entièrement révisée de " La Guerre d' Espagne ", Hugh Thomas présente une analyse objective d'un conflit dans lequel se trouvèrent engagés à la fois le fascisme et la démocratie, le communisme et le christianisme, le centralisme et le régionalisme, une guerre civile qui prit une dimension internationale. " Un livre prodigieux, a écrit le critique anglais Michael Foot. C'est avec une application sans borne, littéralement inouïe, et une intelligence de tous les instants que l'auteur a su réunir et étudier toutes les connaissances possibles et imaginables sur l'épisode le plus héroïque et le plus pitoyable de ce siècle. " Cyril Connolly, à son tour, dans le " Sunday Times ", écrivait : " Je l'ai lu de la première à la dernière page, tout simplement captivé... Hugh Thomas possède la plus haute qualité de l'historien, un formidable appétit de détails et le sens de l'essentiel... Dans ce superbe ouvrage, il n'est pratiquement aucun aspect de la guerre civile, aussi douloureux ou impopulaire soit-il, qui lui ait échappé. " Un document historique de premier ordre.

06/2009

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Philosophie

La vie de Simone Weil. Avec des lettres et d'autres textes inédits de Simone Weil

Simone Weil (1909-1943) occupe une place tout à fait singulière dans l'histoire de la philosophie française contemporaine. Sans doute son acharnement à vivre en conformité absolue avec ses principes y est-il pour beaucoup et l'image de cette femme atteinte de tuberculose se laissant mourir, à Londres, en 1943, des privations qu'elle s'est imposées parce qu'elle n'est plus en état de combattre, illustre mieux qu'aucun autre de ses actes la nature de son engagement (physique autant que moral et intellectuel) du côté des pauvres, des démunis, des humiliés, des vaincus. Vérité et justice, tel est l'idéal qu'elle poursuit en véritable croisé. Elle le nourrira d'un travail intellectuel acharné et d'un engagement résolu dans tous les grands combats politiques de son temps : disciple d'Alain, agrégée de philosophie (1931), pénétrée des traditions chrétienne, grecque et hindoue, mais lectrice tout aussi éclairée des découvertes de la science moderne, elle s'établit comme ouvrière chez Alsthom puis Renault (1934-1935), s'engage aux côtés des combattants antifranquistes pendant la guerre d'Espagne (1936), se fait ouvrière agricole en 1941, avant de rejoindre la France libre en 1942-1943. Le destin exceptionnel de cette femme en quête d'absolu est ici raconté avec minutie et souci d'exactitude par quelqu'un qui l'a aimée et ne s'en cache guère. Son travail fait aujourd'hui référence.

07/1998

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Histoire de France

La 2e DB. 1943-1946

En ce matin d'août 1944, des paysans normands voient des blindés monter au combat et n'en croient pas leurs yeux. Des Français ! La plupart d'entre eux ignoraient que nombre de leurs compatriotes, refusant la défaite, avaient choisi l'exil et le combat, et, entre autres, avaient rejoint cette 2e division blindée pour participer à la libération du territoire aux côtés des Alliés. Curieuse unité que cette 2e D.B... Le noyau initial était constitué de quelques irréductibles menés par le général Leclerc. A cette poignée d'hommes partis du Tchad sont venus s'ajouter des spahis, des chasseurs d'Afrique, des marins rescapés de Mers el-Kébir, des Espagnols républicains, des Français d'Afrique du Nord, des Marocains, des musulmans, des juifs... Seul Leclerc pouvait réaliser l'amalgame, donner une âme à sa 2e division blindée, à laquelle il a assigné un but : Jurons de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs flotteront sur Paris et Strasbourg. Sous son commandement, la 2e D.B. tiendra son serment. Au-delà de l'épopée militaire, c'est à une chevauchée sauvage, pleine de bruit et de fureur, animée d'une foi et d'un espoir intenses, que nous convie Erwan Bergot.

03/2009

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Histoire internationale

La guerre du Pacifique. Tome 2, 1943-1945

1943. Deux ans après Pearl Harbor, le "Grand Japon" est aux abois. Ses armées se sont implantées au coeur de la Chine, contrôlent l'Asie du Sud-Est, campent aux portes de l'Inde, verrouillent les îles du Pacifique. Mais les Alliés entament une vaste contre-offensive qui s'achèvera par l'horreur nucléaire d'Hiroshima et de Nagasaki, puis l'humiliante capitulation. Dans ce second volet de La Guerre du Pacifique, Nicolas Bernard retrace la course folle d'un empire vers sa chute. En ressort également la dimension herculéenne de la reconquête alliée, combinaison d'odyssées militaires à travers l'immensité de l'Asie et sur le plus grand océan du monde, non sans rivalités diplomatiques et coloniales. Le tableau devient complet lorsqu'il inclut la Chine — théâtre méconnu, territoire dévasté, peuple martyrisé —, et aussi les plaies mémorielles laissées par le conflit, qui tourmentent encore les anciens belligérants eux-mêmes.

10/2019