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José Cabanis, Pierre Rosenberg

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Critique littéraire

Discours de réception de Pierre Rosenberg à l'Académie française et réponse de José Cabanis. Suivis des allocutions prononcées à l'occasion de la remise de l'épé

M. Pierre Rosenberg a été élu à l'Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Henri Gouhier. Ce discours a été prononcé à l'occasion de sa prise de séance le jeudi 14 novembre 1996. Après la réponse de José Cabanis, les allocutions prononcées à l'occasion de la remise de l'épée l'ont été par Hélène Carrère d'Encausse, Jacques Thuillier, Michel Laclotte et, in fine, Pierre Rosenberg.

06/1997

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Histoire de l'art

Musée du grand siècle. Dessins de la donation Pierre Rosenberg

Soixante dessins remarquables de la donation Pierre Rosenberg. Catalogue de l'exposition au Petit Château de Sceaux présentée du 6 mai au 31 juillet 2022. Publié à l'occasion du Salon du Dessin 2022, puis d'une exposition au Petit Château de Sceaux, cet ouvrage présente une soixantaine de dessins français et italiens choisis parmi les plus belles feuilles de la collection de Pierre Rosenberg, de l'Académie française. Président-directeur honoraire du musée du Louvre et personnalité incontournable du monde des musées, celui-ci a rassemblé durant un demi-siècle un ensemble exceptionnel qu'il vient d'offrir au Département des Hauts-de-Seine pour constituer le noyau du futur musée du Grand Siècle - ambitieux projet culturel qui ouvrira ses portes à Saint-Cloud en 2026. La sélection ici présentée permet de révéler, pour la première fois, l'originalité et la richesse de cette collection éclectique, accumulée par l'un des plus grands historiens de l'art français. Sous la direction d'Alexandre Gady. Texte de Frédérique Lanoë. Alexandre Gady, professeur d'histoire de l'art moderne à l'université Paris-Sorbonne est aujourd'hui directeur de la mission de préfiguration du " musée du Grand Siècle ". Spécialiste de l'architecture et de l'urbanisme aux XVIIe et XVIIIe siècles, il est notamment l'auteur aux éditions Le Passage de Versailles. La fabrique d'un chef-d'oeuvre (2011), Le Louvre et les Tuileries. La fabrique d'un chef-d'oeuvre (2015) et Notre-Dame de Paris. La fabrique d'un chef-d'oeuvre (2021). Docteur en histoire de l'art, présidente de l'association Bella Maniera, Frédérique Lanoë est spécialiste du dessin français et de Philippe de Champaigne, dont elle prépare la monographie (éditions Arthéna). Elle est depuis mars 2021 chargée de la collection de dessins de la donation Rosenberg au sein du musée du Grand Siècle.

09/2022

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Suspense

Le Manoir Rosenberg

Manoir Rosenberg - 1898 Enfin arrivé le moment tant attendu où les enfants Rosenberg retrouvent avec bonheur leurs cousins au manoir ancestral. Menés par leur insatiable curiosité, leurs esprits vifs et leur imagination débordante, ils explorent en s'amusant la vieille demeure et son domaine. Un vieux journal intime, des ruines et une histoire de bijoux volés ? Des découvertes suffisantes pour leur faire croire à de sombres complots et les entraîner dans de folles aventures ! Mais si le mystère entourant ces évènements passés n'était pas que le fruit de leur imagination...

04/2024

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Verre, dinanderie, céramique

Fantaisies animales. Les verres de Murano de la donation Pierre Rosenberg

Depuis les années 1960, Pierre Rosenberg collectionne, en plus des peintures et des dessins, les animaux en verre de Murano. Historien de l'art, membre de l'Académie française, président-directeur honoraire du musée du Louvre, spécialiste de Nicolas poussin et amoureux de Venise, il a pu constituer, au fil du temps, une collection de référence, unique en son genre. Cet ouvrage, publié en lien avec l'exposition présentée au Petit château de Sceaux d'octobre 2023 à mars 2024, propose une sélection des plus belles pièces de la collection qu'il a donnée au conseil départemental des Hauts-de-Seine : éléphants, poissons, canards et chiens peuplent cette ménagerie de lumière et de couleurs. Les plus grands maîtres verriers vénitiens se sont livrés depuis les années 1920 à la réalisation de ces étonnantes sculptures animalières, appliquant aux formes d'une nature stylisée les techniques ancestrales du travail de la matière colorée en fusion. Ils livrent ici toute l'étendue de leur talent, teinté d'humour et de fantaisie.

10/2023

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Histoire internationale

La trahison des Rosenberg

Juin 1953. Condamnés pour espionnage, Julius et Ethel Rosenberg sont exécutés sur la chaise électrique en dépit d'une intense campagne mondiale pour les sauver. En France, les manifestations, les pétitions se multiplient, l'antiaméricanisme fait rage. Pour beaucoup, la cause est entendue. Les Rosenberg ont été victimes du fascisme et de l'antisémitisme du gouvernement des États-Unis. Pourtant, cinquante ans après, il nous faut réexaminer les faits. Les archives du KGB se sont entrouvertes ; le FBI a révélé le contenu des télégrammes secrets soviétiques qu'il interceptait; des espions, dont Feklissov l'homme qui contrôlait les Rosenberg, ont parlé. Ce livre est d'abord une passionnante enquête policière au cœur des services du contre-espionnage américain. Mais également une étude psychologique - pourquoi trahit-on son pays ? Y aurait-il de bons et de mauvais coupables ? Enfin, par quel aveuglement des juifs ont-ils sacrifié leurs vies par amour dur Staline ordonnateur de crimes antisémites ? Car, avant d'être érigés en martyrs, Julius et Ethel Rosenberg formaient un couple étonnant, soldé par un amour indéfectible, qui, se croyait intouchable.

05/2003

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Architecture

Cabanes

Lieu fragile, éphémère et poétique, les cabanes sont fabriquées essentiellement en bois. Elles permettent de fusionner instantanément et de manière immuable avec la nature. Perchée tel un nid sur les hauteurs d'un arbre, perdue au fond d'une forêt ou construite sur le bord d'un lac, la cabane est un lieu d'harmonie. Avec un peu d'imagination, elle semble sortie d'un conte pour enfants. On y entre à la recherche de l'innocence perdue, on y grimpe pour échapper au quotidien, on s'y endort pour oublier les soucis. C'est dans ce contexte que cette histoire s'écrit. Celle du photographe Kares Le Roy et de sa famille, partis sillonner la France pour découvrir ces habitats aussi simples que fascinants. Après de longues semaines de confinement et la naissance de leur fils, ils répondent au signal magique et irrésistible de la nature. Dans une vieille Jeep Cherokee, en quête d'une liberté exaltante, ils voyagent de cabane en cabane, y passant parfois quelques nuits en rêvant d'y passer toute une vie.

10/2023

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Esotérisme

Ma pierre magique. Quartz rose

"Je t'apaise, peu importe ton chagrin." Voici le message de cette pierre magique. Le quartz rose a des pouvoirs dont vous pourrez bénéficier : Apporte l'amour ; Amour de soi ; Prendre soin de soi ; Permet de se connecter à son féminin.

09/2020

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Littérature française

Madame Rose. Pierre de Villerglé

"Madame Rose" de Pierre de Villerglé, écrit sous le pseudonyme d'Amédée Achard, relate l'histoire de Madame Rose, une femme mystérieuse aux multiples facettes. L'auteur explore le drame et la complexité de la nature humaine à travers le prisme de ce personnage énigmatique. Le récit offre une plongée captivante dans les intrigues, les passions et les rebondissements qui marquent la vie de Madame Rose. Entre ombres et lumières, l'auteur peint un tableau riche en émotions, dévoilant les zones d'ombre de son héroïne tout en maintenant le suspense.

03/2024

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Littérature française

Goya. Le musée espagnol de Louis-Philippe

"C'est une coutume aujourd'hui d'anéantir les populations et les villes, mais de sauver les musées, à l'abri. Un musée qui fut très beau, dont il ne reste rien, est donc une exception qui fait rêver. Il dut sa vie, et aussi sa mort, à Louis-Philippe, qui n'eut pas le gloire et l'idée de laisser à la France plus de quatre cents tableaux de l'Ecole espagnole. Détrôné, on lui rendit ces tableaux qui furent vendus et dispersés. On lit dans L'Education sentimentale que Pellerin, le peintre, "en voulait à la révolution, à cause du Musée espagnol définitivement perdu". J'ai voulu savoir comment ce Musée était né, ce qu'il était comment les Français l'avaient vu, ce qu'ils en avaient compris et retenu. Il m'a semblé que c'était une occasion de traverser, et d'éclairer, une époque, ou encore ce qu'on appelle de nos jours un sondage d'opinion". José Cabanis.

03/1985

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Littérature française

L'âge ingrat. Gilbert. L'auberge fameuse. Juliette. Le fils

Vingt ans environ, c'est lorsqu'on les atteint qu'on est sorti, d'ordinaire, de l'âge ingrat. On peut penser que le personnage central, dans cette histoire, prolonge cet âge jusqu'à la quarantaine. Un caractère ombrageux, une certaine aigreur, une maladresse qu'il compense par la rudesse, peu de souci du chagrin d'autrui : il en aurait donc tous les défauts. Cela ne va pas sans qualités : on n'est pas fixé, déterminé, installé, la prudence ne vous fait rien ménager. Age critique, dans les divers sens du terme, le jugement n'est pas encore émoussé par l'habitude, ou le scepticisme, ou les compromissions. On observe la société qui vous a vu naître, sa comédie et ses injustices, peu bienveillant mais clairvoyant, scandalisé. Il s'agit d'une société de province, depuis ce qu'on appelle les bas-fonds, jusqu'à ceux qui passent pour des gens honorables. La peinture n'en est pas aussi sombre qu'il paraît au premier abord. Certains visages sont entrevus, qui rachètent les autres : quelques femmes, un prêtre sur le déclin, des enfants, de même que dans cette ville il y a de grands jardins où s'est réfugiée la beauté du monde. Et la musique, que l'on entend en sourdine parfois, vous fait rêver d'ailleurs. Vingt ans environ, c'est aussi l'espace de temps qu'on voit ici s'écouler : de l'avant-dernière guerre jusqu'aux débuts de celle d'Algérie, en passant par l'Occupation et Vichy. Si la politique n'est qu'une toile de fond, elle est peinte sur le vif, sans indulgence particulière.

04/1990

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Littérature française

La bataille de Toulouse

"On n'écrit pas ce qu'on veut. Le narrateur songe à cette bataille, peu connue, qui opposa Soult et Wellington en 1814, et rêve d'en faire le point de départ d'un long cycle romanesque. Il en a tout le loisir, car il vient d'éloigner une femme qui l'occupait fort. Il pense pouvoir écrire maintenant, en paix, ce qui lui plaît. Mais Gabrielle, absente, est plus présente que lorsqu'elle était là. Il n'en finit pas d'essayer de la comprendre, et de s'interroger sur ce qui a pu les séparer. C'est elle, d'ailleurs, qui le conduit insensiblement vers les secrets de sa propre vie, jusqu'au coeur même de sa lointaine enfance. Il sait alors ce qu'il doit écrire, et l'écrit, avec jubilation. Ce roman devrait donc se développer sur trois plans, sans cesse mêlés : une esquisse de la vie provinciale depuis plus d'un siècle, le portrait d'une femme malheureuse et partagée, et la découverte de ce qui peut donner son sens à une vie. J'ai tenté de composer ainsi une variation sur le bonheur, l'amour et la solitude". José Cabanis.

10/1966

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Littérature française (poches)

Une femme dans la ville. Juliette Bonviolle

Après avoir prolongé l'âge de l'amour, Juliette connaît celui du délaissement. Dans la maison où elle s'est retirée, sans parents ni amis, chacun l'observe, et bientôt la prend pour victime. Parce qu'elle est seule, qu'elle n'est plus belle et qu'il n'est plus utile avec elle de se gêner, tous ses gestes deviennent suspects, toutes ses démarches tournées en ridicule, toute sa bonne volonté sans emploi. S'attache-t-elle à une enfant, dont l'amitié lui donne un bonheur qu'elle ne connaissait pas, cela même lui est reproché, et bientôt défendu. Cette maison apparemment paisible devient pour elle un enfer... Encore ne sait-elle plus où aller, quand elle est, pour finir, jetée à la rue. Mais cette enfant qu'elle aimait et les jardins frais de la ville où elles se promenaient ensemble lui auront appris à connaître, un peu tard, " ce que pleurent les morts ".

04/1979

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Littérature française

Plaisir et lecture. Tome 2

Qu'est-ce qui fait courir Cabanis ? Le plaisir... Ici, les plaisirs de la lecture. Plaisir de reconnaître entre toutes la voix de chaque écrivain jamais semblable à aucune autre ; plaisir d'approcher ses secrets : ceux qu'il confie, ceux qu'il révèle sans le vouloir, ceux qu'il cache, car personne ne peut vraiment tout dire ; plaisir de guetter et de débusquer, au tournant d'une phrase, des bonheurs d'écriture. Ainsi Cabanis nous fait signe, nous emmène à la découverte, à la promenade : dans les allées Chateaubriand, les chicanes Henri Guillemin, le massif central Balzac, les souterrains Baudelaire, le maquis Proust où l'auteur s'avance masqué, les bosquets imprévus et charmants de l'habituellement austère Taine, les perspectives (religieuses) du parc Mauriac, la nuit des arbrisseaux d'Aragon - parmi les objets de Robbe-Grillet et les mots de Queneau ("prends ces mots dans tes mains et vois comme ils sont faits"), et jusqu'à piétiner les plates-bandes Pontmartin, soldat inconnu de la critique militante que Cabanis ici tire sévèrement d'un juste oubli. Maintenant, lecteur, à toi de jouer et de prendre ici tes plaisirs : entendre Ia voix unique de l'écrivain, surprendre ses secrets, et quant aux bonheurs d'écrire, on en a mis partout. Cabanis n'a pas écrit pour toi, car, dit-il à la fin de son livre, "l'écrivain ne pense à personne quand il écrit, ce serait tricher. Mais son prochain livre sera ouvert par des mains amies, et ce qu'il a écrit fera rêver quelques têtes et battre quelques coeurs. C'est pourquoi la vie d'un écrivain telle que je l'imagine est une belle vie".

04/1968

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Critique littéraire

Pour Sainte-Beuve

"Aux femmes, après bien des détours, Sainte-Beuve proposait de planter, fût-ce une fois, le clou d'or de l'amitié. Il y a toujours eu du Tartufe chez Sainte-Beuve. Cette démarche prudente et sinueuse qui le fait approcher lentement, cerner son objet et chercher davantage à s'insinuer qu'à l'emporter de vive force, on la retrouve dans sa critique, qui n'est vraiment à l'aise que dans des portraits tout en nuances, dans de longues causeries. On le lui reproche souvent, depuis Proust, non sans raison. C'est lui reprocher de n'être pas autre que ce qu'il est, comme si l'on faisait grief à Quentin de La Tour d'avoir peint tant de visages, et à Daumier de ses caricatures. La vérité de Sainte-Beuve est qu'il s'est intéressé surtout aux livres pour tenter de deviner, de comprendre des êtres, de parvenir à leurs secrets, de planter ce clou d'or qui est connaissance dernière et intime. Comme avec les femmes, il n'a pas toujours réussi, mais ses contemporains, même les plus oubliés, par lui revivent. Il est le témoin de son temps, d'une lecture inépuisable, modèle pour qui ne se lasse pas d'observer, de livre en livre, l'espèce humaine dans sa diversité. C'est une façon d'aimer la littérature qui en vaut une autre". José Cabanis.

04/1987

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Littérature française

Lacordaire et quelques autres

"Religion et politique se rencontrent et se recoupent nécessairement, par la morale. Ce n'est pas pour leur bien. Les vrais politiques n'ont que faire de la religion, qui les embarrasse même s'ils s'en servent. Les croyants qui servent une politique sont entraînés où ils ne devraient pas, ou ne voudraient pas, aller. Les catholiques libéraux au XIXe siècle l'apprirent à leurs dépens. J'ai voulu faire le portrait de trois d'entre eux, qui furent les plus célèbres, portraits qui pourraient se compléter et s'éclairer l'un l'autre : Montalembert, aujourd'hui tellement oublié, Dupanloup, dont seule une chanson a conservé le nom, et Lacordaire, mal connu. On remonte par eux jusqu'à Lamennais et au groupe de La Chênaie, qui réunit un moment autant de ferveurs et d'enthousiasmes que jadis Port-Royal. Mais si Port-Royal marquait une fin, il y eut à La Chênaie une source, dont les eaux se retrouvent dans tout le siècle, et qui n'a pas fini de se répandre." José Cabanis.

04/1982

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Littérature française

Plaisir et lecture. Tome 1

On n'ose plus dire d'un livre qu'il se lit comme un roman : ce serait lui faire tort. La mode est au roman pesant et ennuyeux. On croyait jadis que la littérature devait plaire : elle se fait aujourd'hui un devoir de rebuter. Aussi faut-il souvent plus de peine et d'efforts pour lire le premier roman d'un inconnu que pour déchiffrer Heidegger. Quant aux études critiques, il est assez mal porté qu'elles éclairent et expliquent aisément un texte : ne paraît sérieux que l'obscur. José Cabanis n'en croit rien. Les livres sont pour lui l'occasion d'un des plaisirs les plus sûrs de ce monde, et la lecture un art de la délectation. Les essais qu'il publie ne sont pas ceux d'un critique professionnel. Ils montrent un écrivain qui aime lire, et qui fait partager son plaisir. Rien n'est plus exigeant, plus clairvoyant que le plaisir : on ne triche pas avec lui. Il se mérite, d'ailleurs, et implique une intime connaissance, une longue pratique, des approches, des retours, beaucoup de souvenirs, une application amoureuse. De Descartes à Julien Green, c'est ainsi que José Cabanis aborde les écrivains dont il parle. Ce qui fait l'unité de ce livre, c'est un manque complet d'objectivité, il est écrit à la première personne, c'est un certain ton qui bouscule les convenances et ne ménage rien, tantôt passionné, tantôt ironique, c'est une voix qui ne ressemble à aucune autre.

09/1964

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Littérature française

Michelet, le prêtre et la femme

"J'ai essayé de surprendre, et de comprendre Michelet dans son intimité longtemps couverte par une pieuse discrétion, au moment où sa vie change brusquement, et où le professeur et l'historien devient prophète, orateur, prêtre d'une religion nouvelle. Le grand homme public naît ici. Les querelles scolaires de l'époque, par lesquelles il faut passer cependant, ne sont que l'occasion, le prétexte vite saisi de cette mutation. C'est pour des raisons toutes personnelles et vitales que Michelet bâtit soudain son église, orne son tabernacle et son autel, chasse et traque le rival à robe noire, rabat et patenôtres, qui risquait de souiller le saint lieu où il va lui-même officier en cérémonie. Quand il retrourne à l'Histoire, sa vision du passé en est bouleversée, le Moyen Age qu'il avait célébré tourne au noir, et s'il accorde une importance si grande à la fistule de Louis XIV, c'est qu'Athénaïs, sa chère femme, avait aussi ses misères. Le voilà lancé et se perdant, comme il l'a dit d'Henri IV vieillissant, "dans la poésie et dans le rêve". L'écrivain y gagne souvent, l'homme aussi. Du maître à penser il ne reste pas grand-chose, mais l'amoureux de la femme, des fleurs, des oiseaux et de la mer, témoigne qu'une vie est belle qui commence par la passion de connaître pour s'achever dans la grâce de l'enfance retrouvée". José Cabanis.

11/1978

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Histoire de France

Le sacre de Napoléon. 2 décembre 1804

Ce livre restitue avec un incomparable éclat le sacre de l'Empereur, son somptueux décor, son rituel solennel, ses grandeurs et ses ridicules, ses acteurs célèbres ou anonymes. José Cabanis dépeint d'une plume acérée, souvent malicieuse, une société où défilent généraux, affairistes, révolutionnaires repentis et émigrés oublieux de l'ancien monde. Cette étude morale d'une époque reste une introduction incontournable à l'intelligence de l'aventure napoléonienne. Le sacre fut "une grande illusion et un échec". Illusion de pouvoir ressusciter, dix ans après le régicide, une monarchie sans roi, la parer d'une caution divine, assurer sa pérennité en lui fabriquant une continuité dynastique. Echec aussi devant le scepticisme de l'opinion, des élites politiques et jusqu'à l'Empereur lui-même, convaincu que son règne finirait avec lui : le décor démonté, le pape rentré à Rome, ce fut comme si rien ne s'était passé. Une journée qui a fait la France ? Oui et non, répond Patrice Gueniffey dans sa postface. Non, si on l'isole des deux épisodes dont elle est l'aboutissement : l'exécution du duc d'Enghien (20 mars), vécue comme un second régicide, et la proclamation de l'Empire (18 mai) qui installe Bonaparte sur le trône vacant des Bourbons. Mais inscrite dans cet enchaînement événementiel, elle lui confère toute sa portée symbolique. Grand événement et non-événement à la fois, le sacre ne cessera de hanter l'imagination longtemps après que le Premier Empire aura disparu.

10/2007

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Littérature française

L'escaladieu

"Il n'est pas vrai que la chair soit triste, ce sont les plaisirs honnêtes qui deviennent tristes auprès des plaisirs de l'amour." Telle est la première phrase du premier texte écrit par un jeune écrivain, dans ]es années cinquante. Et déjà, nous y reconnaissons la voix de José Cabanis. Comme dans Les profondes années et dans Petit entracte à la guerre, Cabanis relit un fragment du journal qu'il tenait dans sa jeunesse pour sauver des moments, des émotions et des lectures qui l'avaient touché. L'homme d'aujourd'hui est-il si différent du jeune homme d'hier ? De l'inquiétude à la paix, l'auteur parcourt de nouveau son chemin. Il y a des constantes : l'amour des lettres, et celui de la famille. Et un étrange parcours, celui du sentiment religieux, ce qui explique le titre : l'Escaladieu. Le livre s'achève sur l'année 1953, qui est celle de la mort d'un père qu'aujourd'hui comme alors, l'auteur appelle : "mon meilleur ami".

04/1987

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Critique littéraire

Petit entracte à la guerre. Journal 1940-1943

"Un Journal tente de saisir une vie au passage : est-ce bien la peine ? Ce n'est jamais qu'une vie parmi d'autres, innombrables. On se dit parfois que c'est pourtant ce qu'on pourrait laisser de mieux : un document, où certains se reconnaîtront et se retrouveront. Parlant de soi, on parle de tout le monde, et pour bien d'autres, qui vous sauront gré de l'avoir fait. Peut-être leur communiquera-t-on ce qui a surnagé, survécu, après tant de naufrages, et nous a permis de vivre, un secret ? On se persuade ainsi qu'écrivant un journal, on n'a pas fait ouvre inutile. Cela, quand on est en veine de morale. À d'autres moments, il semble étrange d'avoir connu des états si divers, tant d'expériences qui vous ont désespéré ou comblé de joie, en un temps si court, et cependant si riche qu'il ne mérite pas un complet oubli. On se dit alors : quand tout s'efface, peut-être aurai-je laissé la trace de mes pas", José Cabanis.

01/1981

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Critique littéraire

Dieu et la NRF, 1909-1949

"Il y eut un Port-Royal du VIIe arrondissement. Rue Monsieur, les Bénédictines du Saint-Sacrement perpétuaient la vie recluse et le plain-chant grégorien, remis en honneur dans ce qui subsistait du Temple, après la Révolution, par Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé. Déjà Huysmans avait admiré les voix de ces moniales, quoique estimant qu'elles "roucoulaient un peu". On vit bien des écrivains et des artistes rue Monsieur, durant la première moitié de ce siècle.
François Mauriac fut du nombre, et depuis la NRF qui était proche, vinrent aussi Jacques Copeau, Du Bos, Ghéon, Rivière. C'est que ce Port-Royal avait son Saint-Cyran, également austère mais d'une orthodoxie à toute épreuve, l'abbé Altermann, converti devenu convertisseur, qui officiait le dimanche. Il confessait, conseillait, dirigeait, on ne résistait guère à son zèle et à son autorité. En voisin, rue Vaneau, Gide put observer cette contagion dont il se protégea sans peine, qui souvent l'irritait.
L'abbé Altermann et Gide se rencontrèrent, sans se convaincre bien entendu, mais paraissant s'estimer, petit dialogue entre le Diable et Dieu, courtois pour une fois". José Cabanis.

03/1994

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Littérature française

Le bonheur du temps

Nouvelle édition en 1994.

10/1998

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Critique littéraire

Chateaubriand qui êtes-vous ?

Ceci n'est pas un essai de plus sur Chateaubriand. C'est un dossier. On y trouve des documents, quelques-uns assez connus, la plupart beaucoup moins, mais jamais rassemblés comme ici. À la question: qui êtes-vous? Chateaubriand répond par son propre témoignage, une confession qui n'était pas destinée au public, auquel s'ajoutent des confidences faites à ses intimes. On l'écoute donc parler. On écoute aussi ses familiers, changés en témoins directs. De ces pièces juxtaposées, qui se complètent et se corrigent l'une l'autre, se dégage un portrait qui est le contraire de ce qu'on appelle aujourd'hui un portrait-robot: tout en nuances et en contrastes, avec des zones d'ombre, des contradictions et des incertitudes, bref, vivant.

09/1998

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Littérature française (poches)

L'âge ingrat

Je n'aime pas mon enfance. Ma vie véritable a commencé plus tard. Mon enfance fut un temps mort. On parle du bonheur de l'enfance, et j'ai certainement connu ce bonheur, avec les meilleurs parents qu'on eût jamais. C'est une sorte de bonheur que je ne regrette pas. Je n'imagine pas un bonheur sans musique, sans livres, et sans la solitude, avec en tête quelque femme que je dois retrouver le soir ou le lendemain, et que j'aime.

04/1974

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Erotique

Chiara Rosenberg et autres gourmandises. Chiara Rosenberg ; Aura l'orpheline ; 31-12-1999

Côté pile, Chiara Rosenberg subit les outrages de son mari juif. Elle est maso. Côté face, elle domine son amant catholique. Elle est sado. Petit à petit, elle s'aventure dans une passion dévorante avec son jeune photographe, tandis qu'elle se soumet docilement, mais avec ennui, aux jeux de son mari. Au final, l'amant obéissant se révélera aliéné et l'impétueux mari finira par douter de sa fidélité.

09/2023

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Autres philosophes

Cabanis. L'idéologie physiologique

Médecin-philosophe, chef de file (avec Destutt de Tracy) de l'Idéologie, Cabanis a construit sa pensée sous la triple influence des matérialistes du XVIIIe siècle, du vitalisme et de l'analyse condillacienne. Pour n'être pas le premier à avoir soutenu que le moral n'est jamais que le physique envisagé sous un autre point de vue, on lui doit en revanche d'avoir donné, au-delà de la simple formule, un véritable contenu à cette approche. En mettant en lumière le fonctionnement du système nerveux et en identifiant plusieurs types d'impressions dont certaines échappent à la conscience, il s'est donné les outils conceptuels qui lui ont permis de renouveler les conceptions en vigueur de l'instinct, de la sympathie ou de la folie. S'il est resté prisonnier d'une méthode qui a été battue en brèche à chaque fois que la médecine a fait des progrès décisifs au XIXe siècle, son mérite reste d'avoir fait percevoir l'étendue d'un continent scientifique qui sera exploré avec de nouveaux moyens par d'autres que lui, qu'ils soient médecins, philosophes, psychologues ou praticiens des neurosciences et des sciences cognitives.

07/2021

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Récits de voyage

Caselles des causses. Les cabanes en pierre sèche du Quercy 2022

Nouvelle édition, entièrement refondue, nouvelles photos, ajout d'un nouveau chapitre sur la construction des caselles. Silhouettes familières des Causses du Quercy, les cabanes en pierre sèche demeurent les témoins de l'ancienne vie rurale sur ces plateaux calcaires. Elles disent l'âpreté du pays, où les terres cultivables étaient conquises en débarrassant le sol, année après année, des pierres qui le rendaient stérile. Les caselles, érigées en pierre sèche sans aucun ciment, utilisent une des plus vieilles techniques architecturales du monde, l'encorbellement. Ce procédé consistant à donner à chaque assise une légère saillie par rapport à l'assise inférieure permet de créer une voûte qui constitue le toit de la pièce unique. Ces constructions, qui servaient rarement d'habitat permanent, furent utilisées comme abris pour les bergers et les cultivateurs, ou comme bâtiments annexes dans les fermes. Elles incarnent le souvenir d'un temps où, sur les Causses, vivait une communauté paysanne nombreuse, qui exploitait chaque parcelle de terre.

06/2022

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Autres éditeurs (P à T)

Cabanes amies

On commence par aimer la nature, les arbres, puis on fabrique des cabanes, où il fait bon se mettre à l'abri, entre amis... Et, peu à peu, on apprend à dessiner des maisons, à construire, pour un jour partir sur les routes du monde bâtir des habitations, des écoles, et inventer sa propre vie... jamais très loin des arbres, bien sûr.

04/2021

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Sociologie

Nos cabanes

Vite, des cabanes. Pas pour s'isoler, vivre de peu, ou tourner le dos à notre monde abîmé ; mais pour braver ce monde, l'habiter autrement : l'élargir. Marielle Macé les explore, les traverse, en invente à son tour. Cabanes élevées sur les ZAD, les places, les rives, cabanes de pratiques, de pensées, de poèmes. Cabanes bâties dans l'écoute renouvelée de la nature - des oiseaux qui tombent ou des eaux qui débordent -, dans l'élargissement résolu du " parlement des vivants ", dans l'imagination d'autres façons de dire nous.

03/2019

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Critique littéraire

Discours de réception de Philippe Beaussant à l'Académie française et réponse de Pierre Rosenberg

Discours de réception de Philippe Beaussant à l'Académie française et réponse de Pierre Rosenberg précédés des allocutions prononcées lors de sa remise d'épée d'académicien à Philippe Beaussant le 21 octobre 2008 à l'Opéra-Comique.

01/2009