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Edwy Plenel

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Sciences historiques

Voyage en terres d'espoir

" Ce voyage est une invitation à se promener sur le continent des obscurs. A partir à la recherche de celles et ceux dont le souvenir est effacé par les puissants et les dominants, qui réquisitionnent l'Histoire à leur profit. Bref, à aller à la rencontre de tous ces militant-e-s de l'égalité sans lesquels nos idéaux démocratiques et sociaux n'auraient jamais vu le jour. Or seul le Maitron, cet immense dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social, avec ses milliers de héros inconnus ou méconnus, donne librement accès à ces territoires oubliés, sur une longue durée qui va de 1789 à 1968. J'ai voulu donner envie d'aller y voir. Car, en nos temps obscurs d'incertitude et de doute, visiter le Maitron, c'est reprendre force et courage. Cette pérégrination propose de s'approprier cet héritage sans testament, comme une promesse que nous nous ferions à nous-mêmes. A la manière des traces qui, dans notre langue, sont aussi bien des signes d'un passé effacé que des sentiers menant à l'inconnu, l'espoir porté par les centaines de milliers de vies qui en sont la matière est un chemin inédit, qu'il nous revient d'inventer en marchant sur leurs pas. Pour cette exploration, nulle carte préétablie qui donnerait des assurances, transformant le paysage en certitude. Mais, plus essentiellement, la quête d'une hauteur qui nous élève et nous relève, en vue d'une ligne de crête où se laisse approcher, de nouveau, l'horizon d'une espérance : l'émancipation. Acte de fidélité et geste de survie, ce livre interroge dans un premier temps le sort des vaincus dans l'Histoire puis part “à sauts et à gambades” dans un voyage qui commence près des bureaux de Mediapart, à la rencontre du député Baudin, pour se terminer sur un sentier de randonnée dans les Pyrénées, en compagnie de Walter Benjamin. La solennité des cimetières pas plus que la froideur des tombeaux ne sont ici de mise. Plurielle et multiple, l'Histoire maillée d'histoires que nous raconte le Maitron est un récit sensible, celui d'une réalité à portée d'utopie, tout comme un choeur antique serait à portée de voix. " Edwy Plenel

10/2016

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Sciences politiques

La troisième équipe. Souvenirs de l'affaire Greenpeace, Edition revue et augmentée

Le 10 juillet 1985, dans le port d'Auckland (Nouvelle-Zélande), le Rainbow Warrior, navire amiral du mouvement écologiste Greenpeace, s'apprête à faire cap vers l'atoll de Mururoa, afin de protester contre les essais nucléaires français. Il ne prendra jamais le large : peu avant minuit, deux nageurs de combat des services secrets, équipés d'explosifs, l'envoient par le fond. Coûtant la vie à un photographe, cet attentat aux antipodes fut un scandale mondial débouchant sur une affaire d'Etat en France. Jeune journaliste au Monde, je fus, cet été-là, à l'origine des révélations qui, faisant tomber le château de cartes du mensonge officiel, provoquèrent la démission du ministre de la Défense et du patron de la DGSE

06/2016

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Récits de voyage

La découverte du monde

Contre les fouilleurs d'origines et les dévots de l'immédiat, s'entêter à imbriquer connaissance du passé et savoir du présent : c'est ce qui, en 1991, m'avait conduit à suivre les traces de Christophe Colomb, arpentant les terres qu'il avait accostées et visitant les siècles qu'il avait inaugurés. C'est ce qui, dix ans après, sous le choc de l'événement du 11 septembre 2001, m'amène à exhumer ce voyage et à réemprunter les traces qu'il m'avait paru ouvrir. Des périples transatlantiques du Grand Amiral de la mer océane à l'attentat contre le World Trade Center, le tourbillon de dates et d'époques dans lequel ce livre entraîne ses lecteurs est une invite au déplacement de la pensée. A regarder de biais, de côté et de loin, nos propres temps d'ouverture et de fermeture, entre mélange des cultures et clôtures des identités. A combattre l'obsession des origines, le refoulé colonial, la peur de l'autre. Bref à suivre la trace métisse où s'invente un nouvel humanisme cosmopolite.

05/2004

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Actualité et médias

Dire nous. Contre les peurs et les haines, nos causes communes

Dire nous, c'est inventer tous ensemble le "oui" qui nous manque, celui d'un peuple réuni dans sa diversité et sa pluralité autour de l'urgence de l'essentiel : la dignité de l'homme, le souci du monde, la survie de la terre. Le "nous" de l'égalité, sans distinction d'origine, de condition, d'apparence, d'appartenance ou de croyance. Le "nous" des causes communes où s'invente concrètement l'espérance, là où nous vivons, là où nous travaillons, dans tous ces lieux où nous faisons déjà route ensemble. Le "nous" des audaces démocratiques, sociales et écologiques sans lesquelles il n'est pas de confiance retrouvée dans un avenir partagé. Ce "nous", seul capable d'enrayer la machine infernale qui met la France en guerre contre elle-même, en inventant des boucs émissaires. Ce "nous" qui fera enfin barrière aux divisions où, par la haine, le rejet et la peur, se perpétue la domination d'une minorité et la dépossession de la majorité. Ce "nous" où s'inventera un espoir commun, dans la délibération collective, plutôt qu'une aventure personnelle, avec son cortège de déceptions et d'amertumes, tant le "je" présidentiel ruine la confiance démocratique en confisquant la volonté du peuple. Dire nous fait suite à Dire non, paru en 2014. L'alarme qui l'animait alors est, hélas, encore plus justifiée aujourd'hui. Les tenants du repli identitaire, du racisme banalisé, de la xénophobie assumée tiennent le haut du pavé médiatique tandis que nos gouvernants leur cèdent du terrain en nourrissant le terreau des peurs et des haines. Leurs renoncements sociaux et leurs régressions démocratiques, leur manque de hauteur et leur absence de vision, leur soumission aux intérêts minoritaires de l'oligarchie financière sèment le désespoir et la colère. Prisonniers du court terme et obsédés par leur survie, ils ne mènent pas la bataille des idées. Pis, par frilosité, conformisme ou aveuglement, ils ne cessent de reculer face aux idéologies renaissantes de l'inégalité et de l'identité, destructrices de la promesse concrète d'une République démocratique et sociale. Eux-mêmes gagnés par la peur devant l'inconnu et l'incertain, ils s'avèrent incapables de proposer un imaginaire rassembleur, réduisant la politique à l'économisme, sa vitalité à une statistique, son ambition à la gestion. Il est temps de dire "nous", et de tracer une autre route, celle d'une civilisation du partage et de l'échange, de la délibération et de la relation, de l'égalité et de la solidarité.

03/2016

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Actualité et médias

L'épreuve

C'est un livre autour de la guerre du Kosovo. C'est aussi un voyage en compagnie de Charles Péguy et une dispute avec Régis Debray. C'est également un essai sur une génération, issue de Mai 68 et de ses promesses. C'est enfin une réfutation des nationaux-républicains et de cette illusion française qu'ils incarnent. C'est, au bout du compte, une réflexion sur le présent et l'événement, la Nation et la République, le passé antiquaire et la grandeur perdue, la France et l'Europe, les bourreaux et les victimes, l'inquiétude et l'espérance. Bref, c'est un livre sur notre histoire, telle qu'elle se joue, aujourd'hui même. Sur ces temps actuels qui nous mettent à l'épreuve et qui font preuve.

06/1999

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Actualité politique France

Le président de trop. Précédé de La question française

Le présidentialisme est au régime présidentiel ce que l'intégrisme est aux religions, ce que l'absolutisme est aux monarchies, ce que le sectarisme est aux convictions. Le problème n'est pas l'existence d'une présidence de la République mais l'accaparement de cette fonction par un seul homme, véritable monarque sans couronne. Legs du bonapartisme français, notre présidentialisme est un régime d'exception devenu la norme. Une norme dont l'excès n'a cessé de s'étendre depuis le long règne de François Mitterrand. Avec Emmanuel Macron aujourd'hui, mais dans le droit fil des ambitions de Nicolas Sarkozy et des renoncements de François Hollande hier, le présidentialisme français ne cesse de s'affirmer comme l'ennemi foncier d'une République démocratique et sociale. Cette confiscation de la volonté de tous par le pouvoir d'un seul la mine de l'intérieur, la corrompt et l'affaiblit, creusant la dépression citoyenne et accroissant la démobilisation électorale. En nos temps incertains et imprévisibles, elle pose les bases d'un régime autoritaire au service d'intérêts sociaux minoritaires. Face à ce danger, Le Président de trop plaide pour une radicalité démocratique. Celle d'une République garantissant l'expression, la mobilisation et l'invention de la société contre les inégalités, injustices, corruptions et mensonges qu'enfantent, inévitablement, pouvoir et domination en place dans leur éternelle volonté de se succéder à eux-mêmes.

09/2021

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Actualité politique France

A gauche de l'impossible

A gauche de l'impossible est un plaidoyer contre les raccourcis qui, faisant miroiter des succès électoraux immédiats, épousent la culture politique dominante, celle-là même qu'une gauche émancipatrice devrait mettre en cause : verticalité du pouvoir, césarisme présidentiel, intolérance au pluralisme, absence de culture démocratique, mépris des mobilisations populaires, rejet des causes communes de l'égalité, incompréhension des nouvelles luttes écologistes, antiracistes et féministes. La catastrophe ne se conjugue pas au futur, elle est dans le présent : un présent d'aliénation et de domination où s'entremêlent les désastres sécuritaires, sanitaires, écologiques, sociaux et démocratiques. Il ne s'agit plus de l'éviter, mais de l'affronter en cessant de s'illusionner : la réponse ne viendra pas d'en haut, d'experts prétendus ou de gouvernants discrédités, mais du sursaut de la société, de ses inventions et de ses mobilisations. Si la gauche politique est en peine, c'est parce qu'elle s'est détachée de la société qui la légitimait pour s'identifier à l'Etat dont elle revendique la gestion. Or être de gauche, sur la durée, ce n'est pas vouloir absolument le pouvoir, c'est d'abord défendre la société contre les abus des pouvoirs, qu'ils soient étatiques, politiques ou économiques, sociaux ou culturels, entremêlant domination sociale, discrimination raciste et oppression patriarcale. Alors que l'effondrement menace, dans un mélange de destruction du vivant et de déshumanisation du monde favorable aux fuites en avant autoritaires et identitaires, la porte étroite du salut est dans ce pari sur l'impossible.

09/2021

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Sociologie

Le journaliste et le Président

" Nous ne sommes pas des juges. Nous savions, pour l'avoir écrit dans La part d'ombre, que la cellule de l'Elysée pratiquait des écoutes avant d'en avoir la preuve. Mais ce qu'un journaliste croit savoir et ne peut prouver pèse peu face aux certitudes officielles, mensonges flagrants ou démentis embarrassés. Aussi peut-on espérer qu'après avoir été payée de tant d'inimitiés inutiles et de calomnies ridicules, cette ample concordance d'une vérité journalistique et d'une vérité judiciaire fasse enfin jurisprudence historique : le Président qu'ici le journaliste a donné à voir est, tout simplement, une histoire vraie. " Avec Le journaliste et le Président sont réunis en un seul volume trois livres qui, chacun à sa manière, traitent de la longue présidence de François Mitterrand : La part d'ombre, Un temps de chien, Les mots volés, augmentés de deux textes inédits : Grand Deuil et Le procès des écoutes.

01/2006

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Actualité politique internatio

L'épreuve et la contre-épreuve. De la Yougoslavie à l'Ukraine

Un nouvel impérialisme menace la paix du monde, et il est russe. C'est cette réalité que l'invasion de l'Ukraine par la Russie oblige à regarder en face. Celle d'un impérialisme de revanche, mû par le ressentiment des nations déchues qui retournent leurs blessures en agressions contre d'autres peuples. Celle aussi d'un impérialisme de mission, convaincu de défendre une vision du monde conservatrice et identitaire, alternative aux idéaux démocratiques assimilés à une décadence occidentale. Celle enfin d'une puissance nucléaire à la merci d'un homme et de son clan oligarchique, ayant basculé de l'autoritarisme à la dictature. Outre sa propre population que cette fuite en avant guerrière détourne de ses aspirations sociales et de ses revendications démocratiques, la première cible de cet impérialisme est le libre arbitre des peuples à disposer d'eux-mêmes, leur droit de choisir leur destin, leur liberté d'inventer leur futur. C'est le ressort de la crise ukrainienne depuis 2014. Mais c'est aussi celui de l'intervention russe en Syrie venue, à partir de 2015, au secours de l'une des pires dictatures du monde arabe, comme ce fut celui de la seconde guerre de Tchétchénie en 1999 où, déjà, Vladimir Poutine affirma son pouvoir par la violence en menant une guerre d'extermination contre les volontés indépendantistes d'un peuple du Caucase. Il nous reste à comprendre pourquoi, pour la plupart, nos gouvernants, politiciens, diplomates, hommes d'affaires, éditorialistes et commentateurs, n'ont pas vu venir le surgissement de ce spectre né des décombres de l'URSS, offrant une synthèse agressive du stalinisme communiste et du tsarisme grand-russe. Cet aveuglement est consubstantiel de l'ascension, dans nos débats publics, d'idéologies nationalistes et autoritaires, racistes et anti-démocratiques. Cet essai entend le démontrer en exhumant les polémiques fondatrices qui accompagnèrent la crise yougoslave, notamment lors de la guerre du Kosovo en 1999, dont L'Epreuve fut partie prenante. Près d'un quart de siècle après, La Contre-épreuve en vérifie et confirme les analyses à l'aune du présent. Le tout à l'enseigne de cette recommandation du poète Edouard Glissant : " Agis en ton lieu mais pense avec le monde. "

09/2022

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Actualité politique France

Se tenir droit. Douze portraits pour une politique sensible

Notre temps vit un relâchement général de la politique, de ses mots comme de ses actes, ayant institué en norme le manque de tenue et l'absence de scrupule. L'amoralisme est érigé en vertu, l'absence de principes en bienfait, la violence du verbe en nécessité, la vulgarité d'esprit en réjouissance. Inversement, la simple recherche d'une espérance qui nous élève et qui nous rassemble semble exclue du champ politique et médiatique, lequel n'aurait d'autres règles enviables que l'égoïsme de la réussite, l'appétit de pouvoir et l'envie de dominer. Du sursaut éthique que signifia le dreyfusisme au combat sans cesse recommencé contre les ennemis de l'égalité, des libertins échappant en secret à l'absolutisme monarchique aux magistrats anti-corruption dressés contre l'hydre mafieuse, des révoltes sociales contre la loi de la marchandise aux épopées héroïques des luttes antifascistes, des résistances anticolonialistes face aux impérialismes à l'opposition de gauche au stalinisme, douze portraits illustrent ici le contraire : une politique de la droiture. C'est une politique sensible, de l'attention et de la précaution, revendiquant l'écoute et la bienveillance sans crainte d'en être paralysée ou d'en devenir impuissante.

09/2023

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Sociologie

Secrets de jeunesse

" De Trotsky à Malraux, aller et retour, en passant par Jospin, via Freud, Adler, Fraenkel, Sperber... M'autorisant ces échappées belles, promenades et flâneries, je ne voudrais pas laisser croire que tout se tient. C'est plutôt que les vies nous disent aussi ce qui circule, souterrainement, des uns aux autres, l'inconscient des parcours et des pensées, les liens obscurs des époques et des individus, la magie des idées surtout. Entre fleuves et ruisseaux, je m'efforce de suivre ces courants-là qui, d'ordinaire, ne se donnent pas à voir. "

03/2003

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Actualité et médias

Procès

« C'était un lundi de fin novembre 2004, et le tribunal faisait relâche. Assidu au procès des écoutes de l'Élysée, qui entrait dans sa troisième semaine, j'avais décidé de mon moment : un jour de pause, pas de presse, pas de curieux. C'était un choix esthétique. Je tenais à vérifier une intuition qui n'était pas forcément à mon avantage : ma démission volontaire de la direction de la rédaction mettrait fin au feuilleton médiatique dont Le Monde avait été le héros malgré lui. Il n'y aurait pas de questions, guère de curiosités, encore moins d'enquêtes. Et c'est bien ce qui s'est passé. Tout rentrait dans l'ordre, l'objectif était atteint, le contrat enfin rempli, pas besoin de chercher à comprendre, c'était écrit, prévu, annoncé ». Ce Procès est une réflexion subtile sur la presse, le journalisme et le pouvoir ; c'est aussi le témoignage d'une démarche exigeante et lucide.

04/2007

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Actualité et médias

Un temps de chien

Il était une fois, en France, un président de la République qui crut bon de dénoncer, non loin du cercueil d'un de ses Premiers ministres qui s'était suicidé, les " chiens " médiatiques auxquels aurait été " livré l'honneur d'un homme ". Par-delà l'épisode qui annonçait alors une fin de règne crépusculaire, la réalité demeure : la vie publique tombe à la rubrique des chiens écrasés, le débat d'idées cède la place à la chronique des prévarications, les grandes ambitions affichées dévoilent des secrets de fabrication peu honorables. Cette réalité encombre et dérange ceux qui font profession de journaliste. On peut choisir de faire l'autruche, refuser de se salir les mains et de prendre des coups. On peut aussi penser que si nous voulons remplir notre mission, qui est de rendre intelligible le présent pour maîtriser l'avenir, il nous faut bien visiter les coulisses du spectable. Ce choix est le sujet de ce livre, réflexion paradoxale sur le journalisme, Quand la République se résigne à être scandaleuse, quand la démocratie ne se veut plus vertueuse, quand l'éthique laisse place au cynisme, quand la marchandise dicte la loi, on ne peut prétendre à la neutralité. Acteur autant que spectateur, le journaliste doit choisir son camp.

08/1996

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Actualité et médias

La victoire des vaincus. A propos des gilets jaunes

Ce qui se joue en France depuis plusieurs semaines ne saurait se résumer à ce que gouvernants et éditorialistes veulent y voir. Spontanée et nourrie de motivations disparates, cette révolte doit s'entendre à la fois dans l'histoire longue des mouvements populaires et dans la spécificité de son époque, prompte à confondre le droit de tous et le privilège de certains. La révolte des gilets jaunes est un événement inédit, inventif et incontrôlable. Comme tout surgissement spontané du peuple, elle déborde les organisations, bouscule les commentateurs, affole les gouvernants. Comme toute lutte collective, elle s'invente dans une création politique autonome où l'auto-organisation est maître du jeu. Comme toute mobilisation populaire, elle brasse la France dans sa diversité, avec ses solidarités et ses préjugés, ses espoirs et ses aigreurs, ses beautés et ses laideurs. Prenant le contrepied de la morgue de classe qui s'est déchaînée face à un peuple rabaissé au rang de foule, cet essai veut en déchiffrer l'énigme en mêlant l'histoire immédiate et la longue durée. Né d'un refus de l'injustice fiscale et d'une exigence sociale d'égalité, ce mouvement s'est emparé de la question démocratique centrale, celle du pouvoir présidentiel qui confisque la volonté de tous. C'est cette audace républicaine qu'une répression policière sans équivalent lui fait payer. L'avenir n'est pas écrit, et le cours des événements dépendra de l'action de celles et ceux qu'ils convoquent. Aussi ce livre est-il une alarme face à la fuite en avant d'un pouvoir affolé qui, pour se légitimer, a choisi de jeter les gilets jaunes dans les bras de l'extrême droite. Si cette catastrophe advenait, en seraient aussi responsables tous les tenants d'une République démocratique et sociale qui auront préféré tenir à distance cet inédit, plutôt que de mener la bataille de l'égalité auprès des gilets jaunes.

03/2019

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Actualité politique France

L'appel à la vigilance. Face à l'extrême droite

Le 13 juillet 1993, un " Appel à la vigilance ", signé par quarante ? gures de la vie intellectuelle française et européenne, alertait sur la banalisation des discours d'extrême droite dans l'espace éditorial et médiatique. Ses signataires rappelaient que ces discours " ne sont pas simplement des idées parmi d'autres, mais des incitations à l'exclusion, à la violence, au crime " et que, pour cette raison, " ils menacent tout à la fois la démocratie et les vies humaines ". En conséquence, ils proclamaient s'engager " à refuser toute collaboration à des revues, des ouvrages collectifs, des émissions de radio et de télévision, des colloques dirigés ou organisés par des personnes dont les liens avec l'extrême droite seraient attestés ". Trente ans ont passé, et c'est peu dire que cette alerte n'a pas été entendue, notamment en France. Avec le recul, cet " Appel à la vigilance " prend la stature d'une prophétie ayant tôt cherché à conjurer ce qu'il nous faut aujourd'hui combattre : l'installation à demeure dans l'espace public des idéologies xénophobes, racistes, identitaires, rendant acceptables et fréquentables les forces politiques qui promeuvent l'inégalité des droits, la hiérarchie des humanités, la discrimination des altérités. Quand avons-nous baissé la garde ? Quelle est la responsabilité des journalistes et des intellectuels dans cette débâcle ? Comment, au nom de la liberté de dire, de tout dire, y compris le pire et l'abject, la scène médiatique est-elle devenue le terrain de jeu d'idées et d'opinions piétinant les principes démocratiques fondamentaux ?

03/2023

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Essais

Tous les films sont politiques

Aborder la politique par le cinéma. Ne pas seulement se divertir mais s'impliquer. Ne pas rester spectateur d'une histoire étrangère mais devenir acteur de son propre destin. Chercher dans l'obscurité des salles de projection les lumières d'un imaginaire commun. Le jour de 1969 où Z, le film de Costa-Gavras, est sorti en salles, la politique comme imaginaire démocratique a fait irruption dans le cinéma, la politique comme lieu de partage. E. P. Edwy Plenel est journaliste, directeur et cofondateur de Mediapart. Il est notamment l'auteur du Droit de savoir et de Dire non, disponibles en Points.

05/2021

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Littérature française

Paris. Suivi de Lettre à la France

"Obscurantisme religieux, radicalités anarchistes, tentations terroristes, arrogance capitaliste, désespérance sociale, corruption médiatique : tout ce qui se bouscule dans Paris nous parle encore". Edwy Plenel Après sa fresque des Rougon-Macquart, Emile Zola commence sa trilogie des Trois villes, dont le trop méconnu Paris constitue le dernier volume. Publié en pleine affaire Dreyfus, ce roman a pour protagonistes la foi et ses croyances, l'idéal et ses perditions, la modernité et ses corruptions. Il propose ainsi une passionnante chronique sociale d'un régime républicain en crise. Cette nouvelle édition offre à EDWY PLENEL, journaliste et cofondateur de Mediapart, l'occasion de rappeler, en suivant le chemin de vérité emprunté par Zola lui-même, combien la République est et doit rester un champ de batailles.

10/2021

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Musique, danse

Chopin et Pleyel

" Les pianos Pleyel sont non plus ultra. " Chopin n'a cessé de confirmer cette affirmation de 1831 par une fidélité au facteur et à sa manufacture. Celui dont l'instrument est le moyen de communiquer avec d'autres mondes, avec lui-même, avec autrui, le lieu tactile et sonore où s'incarne son improvisation, lieu de l'envol de sa création sans cesse remise sur le métier, a trouvé en Camille Pleyel le répondant nécessaire. Sa prédilection se fait jour de différentes façons : les quatre plus importants concerts parisiens de Chopin ont lieu dans les locaux de Pleyel ; aussi bien pour le concert et le salon que pour l'enseignement, il utilise exclusivement ces instruments. La personne et l'oeuvre de Camille Pleyel, bien peu connues jusqu'alors, sont abordées ici dans leur relation avec Chopin, sous des angles divers et complémentaires qui constituent une étude transversale convoquant l'histoire et la sociologie musicales, la facture instrumentale, l'esthétique sonore, le style de jeu pianistique. Par l'examen de documents exhumés lors d'années de recherche, Jean-Jacques Eigeldinger met en lumière un circuit musical et social insoupçonné sous la monarchie de Juillet. Dans les livres de vente des pianos défilent les noms des élèves, des protecteurs, amis et collègues de Chopin, de maintes familles de l'aristocratie française, polonaise, européenne, des milieux diplomatiques ou de la haute finance. Cette ronde de noms est menée en filigrane par le pianiste et professeur adulé clans les salons parisiens de son choix.

03/2010

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Actualité et médias

Devoirs de vérité

" L'essentiel, c'est le projet politique. Les personnalités comptent, mais ne nous laissons pas emporter par la compétition des personnes. Ne laissons pas croire que seuls importent les talents, les comportements, les attitudes. Ne traitons pas les idées et les engagements qui les accompagnent, les partis et les groupes qui leur donnent naissance comme quantité négligeable. Une authentique culture démocratique ne se réduit pas à la sélection d'un ou d'une candidat(e). C'est le projet, c'est le contrat, c'est la politique qui crée la dynamique. C'est le collectif qui porte l'individuel. " Trop longtemps, chaque camp a construit sa victoire sur le refus de l'autre. Il fallait refuser Giscard qui, lui-même, avait refusé de Gaulle. Refuser, hier, Chirac parce qu'il serait un menteur et, demain, Sarkozy parce qu'il serait un danger. Non, il faut être capable de porter une ambition partagée car, après, quand on a gagné, les adversaires rejetés s'éclipsent et nous restons face à nous-mêmes. Nous ne sommes pas dans une culture de résistance où il s'agirait simplement d'éviter le pire. Ce que nous voulons, au contraire, c'est proposer le meilleur. Parce que c'est ce qui nous permettra de durer. Non pour rester, mais pour réussir. " F. H.

05/2006

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Actualité et médias

Le 89 arabe. Réflexions sur les révolutions en cours

La révolution démocratique et sociale qui surgit aujourd’hui dans le monde arabe et, plus largement, dans le monde musulman, est à la fois une bonne nouvelle et un événement historique et international majeur. Ce « 89 » arabe, qui évoque tout autant le 1989 européen de la chute du mur de Berlin que le 1789 de la Révolution française, ébranle en profondeur les sociétés et touche également les pays européens, dont la France. L’analyser, l’expliquer, en évaluer la portée, est la raison d’être de ce dialogue entre un journaliste, Edwy Plenel, et un historien, Benjamin Stora. La confrontation entre les interrogations du présent, dont témoigne le premier, et la connaissance du passé, que détient le second, est particulièrement éclairante. Elle permet de saisir à la fois ce qu’il y a d’imprévisible, d’inventif, d’inédit dans le soulèvement des peuples et les faits oubliés ou les expériences meurtries dont il est pétri. Au-delà de leurs métiers et intérêts respectifs, une longue complicité amicale et intellectuelle rapproche les auteurs et anime leur conversation. Elle est liée à des parcours sinon communs, du moins voisins. Benjamin Stora est né en Algérie, qu’il a dû quitter en 1962, tandis que Edwy Plenel y a vécu après l’indépendance. Tous deux ont placé la question coloniale, l’actualité de son passé et la critique de ses héritages au coeur d’engagements de jeunesse qu’ils ne renient pas et qui ont en partie faits ce qu’ils sont devenus. Tous deux sont concernés, informés et leur souci de comprendre est aussi l’expression d’une vive empathie envers ces révolutions porteuses d’espérance.

06/2011

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Policiers

Eddy Proy

Eddy Proy, PDG d'un empire industriel et financier, la THEBES, est trouvé un matin hébété et aveugle, près de sa femme pendue. Le couple semblait uni, malgré une considérable différence d'âge. Suicide, accident, crime maquillé ? On recherche un mystérieux visiteur de l'aube. L'affaire, digne d'une tragédie antique, passionne l'opinion et inquiète au sommet de l'Etat. Sofocle Aristotelides enquête par des voies étranges. Son esprit vagabonde, de sorte qu'il laisse placidement la vérité se dégager d'elle-même, sans en gêner l'éclosion par du raisonnement. Mais Rose, sa mère, s'inquiète : -Allo mon chéri, je voudrais des nouvelles, j'ai toujours peur que tu sois sur une affaire dangereuse. - Mais non maman, rien de dangereux, juste de l'ordinaire, quelqu'un qui s'est suicidé à Neuilly. - Ah, c'est la banlieue ? - Mais non ! Neuilly c'est près de Paris, mais c'est peuplé de gens riches. - De la racaille ? - Non, enfin, peut-être, mais bien habillée. Ne t'inquiète pas maman, c'est juste une histoire de meurtre et d'inceste, la routine. -Ah bon, mon chéri, ça me rassure. Apprenez, mortels, comment Eddy Proy et sa mère devaient, de toute éternité, être victimes d'une machine infernale montée par des dieux sans pitié.

05/2012

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Livres 3 ans et +

Hédi et Eddy

Cet album est le premier volet de l'histoire de Hédi et Eddy : " Deux enfants qui jouent, du rose sur les joues, chérissant leur terre, ne voulant plus se taire ". Leur rencontre les conduira vers un destin où tous les espoirs de paix et de liberté sont permis. Naîtra une amitié qui va bouleverser leur vie et les aidera à vaincre l'injustice qui règne dans leur pays aux milles collines pour construire un monde juste et rassembler leurs peuples.

09/2019

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Autres collections (6 à 9 ans)

Eddy, pirate maudit

Eddy est fils de pirates et sa famille est effrayante. Mais lui, Eddy, est vraiment... riquiqui ! Il ne fait pas peur du tout et il est tout joli. Une nuit, les pirates de l'île aux Sabres attaquent le navire. Mais toute la famille dort profondément, sauf Eddy ! Il décide alors de prendre les choses en main : il fouille dans le coffre de son grand-père et trouve un déguisement pour effrayer et faire fuir ces terribles pirates.

02/2022

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Littérature française

Des nouvelles de La Fontaine

Renards rusés, corbeaux naïfs, loups sans scrupule, lièvres suffisants et tortues laborieuses : le monde animalier de Jean de La Fontaine est un miroir kaléidoscopique où se reflète, piteuse ou vaniteuse, émouvante ou risible - et souvent tragique - notre humanité. Préfacé par Edwy Plenel, qui décrypte le message du fabuliste et en montre l'actualité, Des nouvelles de La Fontaine est l'hommage rendu à l'un de nos plus grands classiques par dix-huit écrivains, selon la même règle du jeu : imaginer une nouvelle à partir d'une morale extraite des Fables, afin que le lecteur d'aujourd'hui puisse vérifier l'insolente modernité du sage de Château-Thierry.

10/2007

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Chanson française

Eddy Mitchell, ma discothèque idéale

" Mr Eddy " vous raconte ses 50 disques préférés Légende vivante de la chanson française, Eddy Mitchell voue un véritable culte à la soul, à la country, à la chanson française et bien au sûr au rock'n'roll, qu'il a grandement contribué à faire connaître dans l'Hexagone. Cette musique, qu'il découvre alors que naît sa passion pour le cinéma américain, sera sa ligne de conduite, sa philosophie. Dans ce livre-entretien, réalisé avec Marc Maret et Alain Artaud, il sera surtout question des chansons qui l'ont marqué - mais pas seulement ! Car Eddy Mitchell est un curieux, un passionné qui va au-delà d'une " simple " chanson. Il s'intéresse tout autant au son, aux studios et aux musiciens de l'ombre. Il nous a fait rêver de la même manière en nous expliquant le cinéma, en nous faisant passer derrière la caméra chaque semaine dans La Dernière Séance. De " Rock Around The Clock ", interprétée par Bill Haley and the Comets, à Charles Aznavour en passant par Stevie Wonder, Marvin Gaye, Frank Sinatra, Elvis Presley, Gene Vincent ou James Brown, Eddy Mitchell nous parle des disques qui l'ont accompagné toute sa vie : certains sont aujourd'hui de grands classiques, d'autres sont restés confidentiels - lorsqu'ils n'ont pas été tout simplement oubliés. Mélangeant anecdotes, coups de coeur et souvenirs musicaux, racontés par " Mr Eddy " himself et son style inimitable, ce livre est tout autant un petit condensé d'histoire populaire qu'une déclaration d'amour à la musique, à laquelle il a consacré sa vie.

10/2023

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Musique, danse

M'sieur Eddy et moi

Nous avions quinze ans. Hollywood avait encore du souffle. Rio Bravo, Le Vent de la plaine et Le Trésor du pendu passaient sur l'écran de l'Astoria-Cinéma. Nos grands frères crapahutaient dans les djebels, l'Algérie. Guy Mollet s'effaçait devant de Gaulle. Dans la famille Chaussettes noires, nous prenons Eddy Mitchell sur-le-champ. Allure de rocker dans un film trotskiste anglais, il nous plaît. Le rock'n'roll aux couleurs de la France, enfin. Au troquet, rue de Belleville, nous écoutons Be Bop a Lula, musique de Gene Vincent, paroles de Claude Moine. Sur le juke-box Wurlitzer, Eddy est bon. Depuis quarante ans, les chansons d'Eddy Mitchell nous accompagnent. M'sieur Eddy et moi est un drôle d'essai, une double évocation, intime et biographique, une promenade aux sources du style d'Eddy Mitchell. Un hommage, un exercice d'admiration à l'égard d'une incomparable élégance. A la gloire d'un grand artiste populaire. M'sieur Eddy.

01/2005

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Policiers

Les mains d'Eddy Loyd

Toute la police de la ville est aux trousses de ce pauvre Eddy Loyd. Normal, ses empreintes se retrouvent sur tous les couteaux qui jonchent une série de crimes atroces. Mais bien qu'il soit violeur, proxénète, dealer de cocaïne et assassin à ses heures, sur ce coup-là, Eddy Loyd pourrait bien être innocent.

06/2003

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Littérature française

En finir avec Eddy Bellegueule

"Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici". En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre.

01/2014

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 50, Octobre 2012 : Comment écrivez-vous ?

Au coeur du débat intellectuel et de la création littéraire, la revue continue à publier les textes de ses grandes signatures, parmi lesquelles Bernard-Henri Lévy et Yann Moix. Elle prolongera aussi sa collaboration avec l'IMEC, sans oublier la place qu'elle fait également aux interventions ponctuelles et inédites dont celle, entre autres, de Malek Chebel. Nous proposerons dans ce numéro le second volet de notre dossier « Comment écrivez-vous ? » : des portraits réalisés par Yann Revol accompagneront les textes de la plume de grands auteurs d'aujourd'hui, parmi lesquels : Philippe Sollers, Claude Lanzmann, Marc Lambron, Eliette Abécassis, Patrick Rambaud et Eric Fottorino. Particulièrement riche et dense, ce numéro comportera également un dossier sur l'engagement. A la question « S'engager : pourquoi cette démarche revient à la mode ? », nous donnerons à lire les réponses de Jean-François Kahn, Edwy Plenel, Daniel Lindenberg, Sylvianne Agacinski et Bernard-Henri Lévy.

10/2012

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Revues

Front populaire N° 8

Front Populaire n°8 (mars 2022) : Les médias, symptomes du mal français Alors que les Français seront bientôt appelés à se rendre dans les bureaux de vote, Front Populaire se pose une question toute simple : Avant de glisser leur bulletin dans l'urne, les citoyens auront-ils été convenablement informés ? Difficile de répondre par l'affirmative dans un pays où une majorité de la presse est détenue par une poignée de milliardaires, où l'audiovisuel public est noyautée par une idéologie islamo-gauchiste rampante, où des "journalistes" comme Edwy Plenel ou Cyril Hanouna se posent en premier prix de vertu civique et où les instituts de sondage se trompent régulièrement. Dans ce contexte, faut-il se tourner vers les réseaux sociaux, ou redouter au contraire les infox et l'anonymat qui y sévissent ? Donner davantage crédit aux chaînes d'information continue, qui semblent avoir rompu avec le politiquement correct ? Un numéro pour déjouer les pièges du formatage médiatique.

03/2022