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Catherine Robbe-Grillet

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Critique littéraire

Barthes et Robbe-Grillet. Un dialogue critique

Qu'est-ce qu'être écrivain ? Qu'est-ce qu'écrire ou vouloir écrire ? Qu'est-ce que le langage littéraire ? Quels liens unissent le roman à la théorie, la pensée critique à l'entreprise créatrice ? Quels buts la littérature se fixe-t-elle ? Qu'est-ce qui définit la modernité ? Et peut-être aussi : qu'est-ce que l'amitié ? Ces questions fondamentales, Roland Barthes et Alain Robbe-Grillet n'ont cessé, pendant près de trente ans, de se les poser, à eux-mêmes, et l'un à l'autre. C'est la passionnante trajectoire de leurs réponses qu'entend retracer cet ouvrage, suivant patiemment les sinuosités d'une exceptionnelle amitié littéraire dont l'écho nous parvient encore aujourd'hui. Ce livre nous plonge au coeur de l'effervescence intellectuelle de la seconde moitié du siècle passé, dont nous sentons encore l'irrésistible vent de liberté et qui toujours nous rappelle que la littérature, selon les mots de Roland Barthes, "donne du souffle au monde".

02/2015

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Biographies

Robbe-Grillet. L'aventure du Nouveau Roman

Il dérangea, fascina, exaspéra. Il suscita plus d'articles haineux qu'aucun de ses contemporains. Mais il sut aussi retourner les critiques les plus hostiles et cultiver l'intérêt des commentateurs les plus brillants, à commencer par Barthes, Blanchot et Foucault. Peu suspect de complaisance, Nabokov lui-même tenait La Jalousie pour "le plus beau roman d'amour depuis Proust" . Etonnamment pourtant, l'oeuvre d'Alain Robbe-Grillet est aujourd'hui moins lue et, alors que l'année 2022 marque le centenaire de sa naissance, aucun travail biographique le concernant n'est encore paru. Aussi ai-je voulu, prenant appui sur les nombreuses archives que l'écrivain a laissées, faire revivre sa figure et, avec elle, l'aventure du Nouveau Roman. Entouré d'une réputation d'austérité, le Nouveau Roman naît en un temps, à la fois proche et lointain, où les débats littéraires soulèvent de vives passions. C'est une exceptionnelle rencontre de talents, une histoire d'amitiés et de brouilles, de coups d'éclat et de zones d'ombre. J'évoquerai la longue alliance de "Robbe" avec Jérôme Lindon, son amitié avec Jean Paulhan, ses relations changeantes avec Nathalie Sarraute, Claude Simon ou Roland Barthes, ainsi que le couple hors normes qu'il a formé avec Catherine Robbe-Grillet. Je tenterai aussi de faire revivre l'enfant tourmenté, l'ouvrier du STO, l'ingénieur agronome, le ciseleur de phrases, le sentimental secret, l'éditeur audacieux, le brillant pédagogue et l'infatigable voyageur que fut Alain Robbe-Grillet. Je m'attacherai à cet homme étrange, séparé des autres par ses obsessions singulières. Un personnage infiniment plus complexe que le provocateur médiatique des dernières années. Un auteur majeur qu'il me paraît essentiel de redécouvrir. B. P.

09/2022

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Critique littéraire

Alain

« Beaucoup connaissent Robbe-Grillet mais qui connaît Alain ? Il ne s'agit pas ici de livrer une biographie d'A.R.-G. Ni de revenir sur les sujets abordés par lui dans ses Romanesques, ailleurs, et par moi dans Jeune Mariée (Nouveau Roman, combats littéraires ou politiques, cinéma, etc.). Mon projet est plus limité : mettre en lumière certaines facettes de notre vie de couple, mettre l'accent sur quelques aspects de sa personnalité saisis à travers nos objets intimes ou quotidiens et, par touches successives, compléter de son versant conjugal son image publique. Sans plus. » Catherine Robbe-Grillet

10/2012

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Critique littéraire

Jeune mariée. Journal, 1957-1962

Pour les besoins d'une biographie d'Alain Robbe-Grillet, Catherine, sa femme, a recherché ses vieux agendas et retrouvé, par la même occasion, plusieurs cahiers d'écolier dont elle avait oublié l'existence. Il s'agit d'un journal qu'elle commence à la fin de 1957 au moment de son voyage de noces et arrête sans crier gare en novembre 1962. Elle y relate les menus faits du quotidien, sa vie familiale, celle du clan Robbe-Grillet, ses innombrables voyages, proches ou lointains, son accident d'avion, mais aussi ses rencontres avec des auteurs du Nouveau Roman et les figures littéraires de l'époque, leurs démêlés, leurs luttes de pouvoir, Elle y retrace l'élaboration de L'Année dernière à Marienbad avec Alain Resnais, le tournage, à Istanbul, de L'immortelle, le premier film de Robbe-Grillet, l'écriture de son roman Dans le labyrinthe, etc. Il y a, bien sûr, très présents, Jérôme Lindon, les éditions de Minuit, la guerre d'Algérie, le manifeste des 121 et, en général, vu à travers sa subjectivité, ce qui fait l'actualité du temps. Comme dans tout journal intime, destiné, au départ, à rester parfaitement secret (ignoré même de son mari qui n'en pris connaissance que récemment), elle y consigne sans précaution les aléas de sa vie sentimentale, sexuelle et, sans prudence, ses jugements sur ce qui l'intrigue, la choque, l'ennuie. Elle ne ménage rien ni personne. Pas même son ego.

10/2004

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Littérature X

Cérémonies de femmes

Catherine Robbe-Grillet, l'épouse du grand romancier, a été l'une des plus grandes maîtresses du sadomasochisme au XXe siècle. Dans Cérémonies de femme, son deuxième livre, paru chez Grasset en 1985 sous le pseudonyme de Jeanne de Berg, elle raconte, avec un grand souci du détail et du style, quelques-unes des soirées les plus mémorables de sa longue carrière de dominatrice. Au cours de cette plongée au plus profond du désir, la maîtresse construit, à coup de fouet et d'humiliation, une théorie du sadisme au féminin. On la suit dans la mise en place méticuleuse de ses " tableaux " , on l'écoute réfléchir sur le sens de ces pratiques. Quelle est la mystérieuse jouissance que l'on vient chercher dans les supplices ? Dans quelle mesure peut-elle qualifiée de création esthétique ? Dans cette mise en scène sexuelle, les rôles assignés de maître et d'esclave sont-ils aussi fixes qu'on le croit ? Des clubs libertins à la mode de New York, lieux de ses premières expériences, aux appartements parisiens cossus où elle officie ensuite, Catherine Robbe-Grillet explore un esthétisme noir centré autour du martyr du Saint-Sébastien, dans une prose soyeuse qui évoque Pierre Klossowski ou André Pieyre de Mandiargues.

03/2023

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Critique littéraire

Correspondance 1951-1990

Imaginons un lecteur curieux et ignorant tout des deux protagonistes de cette longue conversation. Il découvrirait par hasard ce volume. C'est sans doute lui, le lecteur sans a priori, qui savourera le plus sa première lecture, car il en vivra, pas à pas, le déroulement progressif, celui d'une histoire d'amour. Elle apparaît dans sa banalité comme dans son extraordinaire, avec cette chance supplémentaire qu'elle est écrite par un styliste hors pair et par son émule douée. Ainsi notre lecteur suivra-t-il les remous de leurs coeurs capricieux (il l'aime, elle l'aime moins. Il la persuade, elle se laisse faire. Elle a des amants, il souff re. Il la maltraite, elle se rebelle). Il verra la relation s'aff ermir : il lui enseigne, elle apprend. Ils se marient. Ils achètent un appartement. Elle lui off re un fouet, elle lui raconte ses aventures. Il bricole, elle décore. Il voyage. Elle écrit. Etc. Cette chronique d'un amour construit peut se lire comme telle, hors contexte, hors références et personnages illustres (et on en croise ici, des personnages illustres et éclectiques, à commencer par Jérôme Lindon en jeune éditeur courageux, Barney Rosset en hôte généreux et approximatif, Roland Barthes, Claude Simon, Alain Resnais, Pierre Alechinsky et tant d'autres). Elle ne fi nit pas. Elle se prolonge jusque dans l'écriture du livre que Catherine Robbe-Grillet publie en même temps que cette Correspondance, et qui s'intitule Alain. Ce volume est présenté et annoté par Emmanuelle Lambert (Imec), commissaire d'exposition, auteur de catalogues et d'articles et éditrice de deux recueils d'Alain Robbe-Grillet à qui elle a consacré le récit Mon grand écrivain (Les Impressions nouvelles, 2009).

10/2012

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Littérature française (poches)

Djinn. Un trou rouge entre les pavés disjoints

Robbe-Grillet nous revient, au meilleur de sa forme, avec une manière de conte fantastique, décoré d’un titre hugolien : Djinn. Que ce djinn-là soit une transcription phonétique du prénom féminin américain Jean, porté par une des figures majeures du récit, c’est une première malice. Elle sera suivie de beaucoup d’autres. Tout est jeu dans ce texte qui ne cesse de se dédoubler, en faisant oublier ce qu’il est pour donner l’illusion parfaite d’autre chose. Ce livre réussit à être, en même temps, une merveilleuse « histoire à dormir debout », aussi étrange qu’un conte d’Hoffmann, aussi souriante qu’une rêverie de Lewis Caroll, aussi rebondissante qu’une aventure de James Bond, et il nous apporte une excellente synthèse de l’univers romanesque de Robbe-Grillet. Tout y est. Ses décors préférés, ses objets fétiches, ses intrigues favorites d’espionnage et ses reprises maniaques des mêmes scènes sous un éclairage différent. Simon Lecoeur, à la recherche d’un emploi, tombe dans les rets d’une mystérieuse Américaine, Jean, qui le subjugue au point qu’il en devient aussitôt amoureux. Sans rien lui expliquer, elle le charge d’une mission qu’un obstacle, apparemment imprévu, la chute d’un enfant sur le pavé disjoint d’une ruelle obscure, l’empêche d’accomplir. Cet accident, parfaitement programmé au contraire, remets Simon entre les mains de deux enfants, Marie et Jean, qui le contraignent à jouer l’aveugle pour découvrir quelle organisation souterraine il sert : c’est une société de lutte contre le machinisme où l’on n’use, par ironie, que de machines et dont tous les agents, découvre-t-on à la fin du récit, après plusieurs variantes, ne sont que des robots. Je pense que Robbe-Grillet n’est jamais allé aussi loin dans ses angoisses. C’est pourquoi Djinn, avec ce titre hanté et ce fil conducteur imposé, me paraît être un de ses ouvrages les plus prenants. Jacqueline Piatier, Le Monde.

04/2013

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Littérature française

L'année dernière à Marienbad

Tout le film est l'histoire d'une persuasion : il s'agit d'une réalité que le héros crée par sa propre vision, par sa propre parole. Cela se passe dans un grand hôtel, une sorte de palace international. Un inconnu erre de salle en salle, longe d'interminables corridors. Son oeil passe d'un visage sans nom à un autre visage sans nom. Mais il revient sans cesse à celui d'une jeune femme. Et voilà qu'il lui offre un passé, un avenir et la liberté. Il lui dit qu'ils se sont rencontrés déjà, lui et elle, il y a un an, qu'ils se sont aimés, qu'il revient maintenant à ce rendez-vous fixé par elle-même, et qu'il va l'emmener avec lui. L'inconnu est-il un banal séducteur ? Est-il un fou ? Ou bien confond-il seulement deux visages ? La jeune femme, en tout cas, commence par prendre la chose comme un jeu. Mais l'homme ne rit pas. Obstiné, grave, sûr de cette histoire passée que peu à peu il dévoile, il insiste, il apporte des preuves... Et la jeune femme, peu à peu, comme à regret, cède du terrain. Puis elle prend peur. Elle se raidit. Elle ne veut pas quitter cet autre homme qui veille sur elle et qui est peut-être son mari. Mais l'histoire que l'inconnu raconte prend corps de plus en plus, irrésistiblement, elle devient de plus en plus vraie. Le présent, le passé, du reste, ont fini par se confondre, tandis que la tension croissante entre les trois protagonistes crée dans l'esprit de l'héroïne des phantasmes de tragédie : le viol, le meurtre, le suicide. Puis soudain, elle va céder... Elle a déjà cédé, en fait, depuis longtemps. Après une dernière tentative pour se dérober, elle semble accepter d'être celle que l'inconnu attend, et de s'en aller avec lui vers quelque chose, quelque chose d'innommé, quelque chose d'autre : l'amour, la poésie, la liberté... ou, peut-être, la mort... Ciné-roman, illustré de photogrammes du film réalisé par Alain Resnais (1961).

02/2002

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Littérature française

Souvenirs du triangle d'or

Après la désastreuse guerre contre l'Uruguay, la ville, menacée par les bandes d'adolescents sauvages installés dans les ruines des hôtels de luxe et des fortifications, à partir desquelles ils mettent au pillage les quartiers encore intacts, a dû être nettoyée systématiquement par l'armée. Le préfet de police a demandé qu'on épargne les plus belles des filles, qui se trouvent ainsi enfermées dans la maison de plaisir où le Docteur Morgan poursuit ses expériences criminelles sur les fantasmes féminins. Le narrateur, policier pris au piège de ses manipulations frauduleuses, a entrepris parallèlement la description de sa prison, depuis la cellule blanche jusqu'à la salle d'interrogatoire. Il se demande s'il n'est pas lui-même soumis à des essais de conditionnement et à des modifications structurelles. De multiples assassinats et supplices dénoncent en tout cas les relations sado-érotiques qu'il entretient avec le corps de son propre récit. Souvenirs du triangle d'or est paru en 1978.

09/1978

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Littérature française (poches)

La jalousie

Le narrateur de ce récit, un mari qui surveille sa femme, est au centre de l'intrigue. Il reste d'ailleurs en scène de la première phrase à la dernière, quelquefois légèrement à l'écart d'un côté ou de l'autre, mais toujours au premier plan. Souvent même il s'y trouve seul. Ce personnage n'a pas de nom, pas de visage. Il est un vide au coeur du monde, un creux au milieu des objets. Mais, comme toute ligne part de lui ou s'y termine, ce creux finit par être lui-même aussi concret, aussi solide, sinon plus. L'autre point de résistance, c'est la femme du narrateur, A..., celle dont les yeux font se détourner le regard. Elle constitue l'autre pôle de l'aimant. La jalousie est une sorte de contrevent qui permet de regarder au dehors et, pour certaines inclinaisons, du dehors vers l'intérieur ; mais, lorsque les lames sont closes, on ne voit plus rien, dans aucun sens. La jalousie est une passion pour qui rien jamais ne s'efface : chaque vision, même la plus innocente, y demeure inscrite une fois pour toutes.

03/2012

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Littérature française (poches)

Les gommes

Il s'agit d'un événement précis, concret, essentiel : la mort d'un homme. C'est un événement à caractère policier, c'est-à-dire qu'il y a un assassin, un détective, une victime. En un sens, leurs rôles sont même respectés : l'assassin tire sur la victime, le détective résout la question, la victime meurt. Mais les relations qui les lient ne sont pas aussi simples qu'une fois le dernier chapitre terminé. Car le livre est justement le récit des vingt-quatre heures qui s'écoulent entre ce coup de pistolet et cette mort, le temps que la balle a mis pour parcourir trois ou quatre mètres, vingt-quatre heures " en trop ".

03/2012

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Littérature française

La Forteresse. Scénario pour Michelangelo Antonioni

De nombreux réalisateurs ont déjà été tentés par l'organisation d'un film autour d'un personnage qui se trouve dans l'impossibilité physique de parler. Dans le cas présent, cette perte de la phonation serait sans doute liée au traumatisme violent d'un passé indicible: la folie incestueuse qui a conduit un officier supérieur au meurtre de sa propre fille... Cet ancien projet, resté vague dans ma tête, se voit tout à coup réactivé par de récentes retrouvailles avec mon vieil ami Antonioni. Comme vous savez, celui qui est, pour nous tous, un des plus grands cinéastes vivants - et pour moi le plus grand sans conteste - se trouve depuis plusieurs années atteint d'une disparition quasi totale de la parole, ainsi que d'une paralysie du côté droit qui l'empêche en outre d'écrire et cela sans que ses facultés mentales aient en rien diminué, aussi présentes dans son terrible regard que dans son soudain tendre sourire. On dirait presque, par moment, que l'acuité de sa compréhension, de sa participation à ce qu'il voit ou écoute, non seulement demeure intacte, mais s'est encore accrue sous l'effet du terrible interdit qui l'empêche de se servir du langage pour l'exprimer. L'enthousiasme que Michelangelo a manifesté, clairement, pour ma proposition d'un rôle d'acteur écrit sur mesure (et à sa mesure), mais qui serait cependant de pure fiction, me conduit à rechercher passionnément et de toute urgence (j'ai aussitôt retardé tous mes autres travaux) les moyens de tourner ce film que je suis en train d'écrire pour lui.

02/2009

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Cinéma

Scénarios en rose et noir 1966-1983

En 1978, Alain Robbe-Grillet disait vouloir éditer un jour le " livret " de tous ses films, dans le prolongement des cinéromans déjà publiés aux Editions de Minuit, L'Année dernière à Marienbad (1961), L'Immortelle (1963) et Glissements progressifs du plaisir (1974). C'est le sens de ce volume qui présente les principaux textes, pour la plupart inédits, ayant préparé et accompagné la réalisation de Trans-Europ-Express (1966), L'Homme qui ment (1968), L'Eden et après (1970), N. a pris les dés (1971),Le feu avec le feu (1975) et La Belle Captive (1983) : projets, synopsis, continuités dialoguées, cahiers de tournage, etc., tirés des archives d'Alain Robbe-Grillet déposées à l'IMEC. D'une écriture concise et efficace, ces textes, destinés d'abord aux techniciens, acteurs ou producteurs, proposent " le déroulement imaginaire [...] d'un film qui n'existe pas encore, qui demande à devenir de la matière cinématographique avec son squelette, une chair vivante, des forces motrices, une production d'énergie " (Alain Robbe-Grillet, Le Voyageur, Christian Bourgois, 2001). Ces Scénarios en rose et noir - en référence à deux compo- santes " inséparables du cinéma " pour Alain Robbe-Grillet ; l'attrait sensuel pour les " filles-fleurs de nos rêves " et l'intérêt pour "les stéréotypes des genres érotique et fantastico-policier" , constituent une somme sur son œuvre cinématographique en même temps qu'ils livrent une leçon de cinéma.

10/2005

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Littérature française

Un roman sentimental

" Le présent récit est une sorte de conte de fées pour adultes, ce qui lui permet d'outrepasser en maintes occasions les lois de la vraisemblance. Il est écrit cependant avec un grand souci de précision, qui peut ressembler au réalisme le plus méticuleux, outrepassant cette fois les lois de la bienséance. C'est d'autre chose qu'il s'agit, délibérément. Une autre bienséance et une autre vraisemblance... Malgré les tendres couleurs des chairs nues adolescentes, les contes de fées pour adultes n'ont pas leur place dans la Bibliothèque rose. A. R.-G.

10/2007

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Littérature française

Romanesques Tome 1 : Le Miroir qui revient

Ce livre d'Alain Robbe-Grillet est fort différent de tout ce qu'il a publié jusqu'ici. Sans doute parce que ce n'est pas un roman. Mais, est-ce vraiment une autobiographie ? On sait que le langage du roman n'est pas celui que l'écrivain utilise pour la communication courante. Comme c'est ici l'homme Robbe-Grillet qui parle (de lui-même romancier, de lui-même enfant, etc.), son écriture paraîtra certes moins austère, moins " difficile ", que ce à quoi il nous a habitués. Pourtant, le tissage aventureux, des fragments empruntés aux terreurs ou plaisirs érotiques du petit garçon, à la pittoresque chronique du clan familial, aux chocs causés par la guerre ou par la découverte de l'horreur nazie dans ce milieu d'extrême droite, tout cet entrelacement de petits riens, d'imagerie douce, de lacunes et d'événements trop immenses, amènera plus d'une fois le lecteur, comme malgré lui, à identifier le fonctionnement incertain de sa propre existence à celui, justement, de toute la littérature moderne.

01/1985

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Littérature française

Topologie d'une cité fantôme

Une ville perdue, qui aurait abrité sur un même territoire plusieurs civilisations successives -répétitives ou contradictoires - déposant chacune ses strates (sa topographie particulière, son histoire jalonnée de cataclysmes naturels ou de massacres, ses textes sacrés, sa panoplie d'ustensiles et de signes), donne lieu ici à une sorte de coupe verticale où les différents systèmes de traces révèlent l'espace propre de chaque âge. Mais les fragments se chevauchent, s'interpénètrent, se détruisent mutuellement... Théâtres, prisons, harems, temples et lupanars semblent cependant à l'archéologue, qui s'avance pas à pas dans ce dédale mobile à transformations soudaines, contenir (cacher ou bien au contraire, le plus souvent, mettre en scène) le même crime secret : le meurtre cérémonieux et compliqué d'une prostituée à peine nubile, dont le souvenir - ou la reproduction rituelle - laisse des taches suspectes sur les pas de l'enquêteur. Ainsi l'enfant qui se retourne reconnaît déjà - dans ses empreintes encore fraîches - les fantasmes sexuels dessinés pour lui par la société nourricière dans ses livres de classe, livres d'Art, ou d'Histoire, ou de Religion, qui tous lui racontent à leur manière sournoise, inlassablement, le même désir.

01/1976

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Littérature française

Romanesques Tome : Angélique ou l'Enchantement

Ce second volume des Romanesques de Robbe-Grillet fait, dans une certaine mesure, suite au Miroir qui revient. L'auteur y poursuit, en effet, sa recherche aventureuse à travers les souvenirs de son enfance et de son adolescence qui ont laissé des traces, transformées, briquées, récurrentes, dans l'œuvre de l'écrivain ou du cinéaste. Mais, cette fois, ce sont surtout les imaginations érotiques du petit garçon qui occupent le devant de la scène, en même temps que les réflexions de l'adulte sur le rôle joué par le sadisme et le crime sexuel dans la fantasmatique masculine. Cependant, la " jolie fille " y apparaît bientôt comme le contraire même d'une simple victime, brillant soudain de tout l'éclat d'un piège éblouissant : charme mortel de la sorcière. Ainsi la Grande Guerre quitte son visage de boue pour se dérouler à présent dans une sorte de forêt enchantée, où dragons français et uhlans prussiens sont aux prises avec des fées-fleurs aux troublants sortilèges, dont on est en droit de se demander si elles ne sont pas tout autre chose que des jeunes espionnes suscitées par l'ennemi.

01/1988

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Littérature française

Romanesques Tome 3 : Les derniers jours de Corinthe

Les derniers jours de Corinthe termine cette trilogie " romanesque " que continue la curieuse autobiographie d'Alain Robbe-Grillet. S'affirme ici l'impossibilité pour le " moi " de coïncider avec soi-même dans un tout rationnel et stable. Depuis l'erreur politique et l'éros pervers, c'est décidément dans l'errance que le sujet se constitue comme tel, à travers le passé en ruine comme vers le vierge futur. Ce je schizophrène va donc s'incarner aussi bien dans des instants vécus, vérifiables, que dans des fictions ressenties intérieurement comme authentiques fragments de vérité. Ainsi le personnage d'Henri de Corinthe, de moins en moins historique et de plus en plus halluciné, peut désormais donner libre cours aux contradictions de sa problématique existence. Et les glissements d'identité s'opèrent avec un parfait " naturel " : Corinthe agitateur et trafiquant (de quoi ?) sur la frontière australe du Brésil, Robbe-Grillet professeur à New York, l'un ou l'autre mourant sous la morsure d'une fiancée vampire dans une forteresse abandonnée à la pointe de Bretagne.

03/1994

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Critique littéraire

Pour un nouveau roman

« Ces textes ne constituent en rien une théorie du roman; ils tentent seulement de dégager quelques lignes d'évolution qui me paraissent capitales dans la littérature contemporaine. Si j'emploie volontiers, dans bien des pages, le terme de Nouveau Roman, ce n'est pas pour désigner une école, ni même un groupe défini et constitué d'écrivains qui travailleraient dans le même sens; il n'y a là qu'une appellation commode englobant tous ceux qui cherchent de nouvelles formes romanesques, capables d'exprimer (ou de créer) de nouvelles relations entre l'homme et le monde, tous ceux qui sont décidés à inventer le roman, c'est-à-dire à inventer l'homme. Ils savent, ceux-là, que la répétition systématique des formes du passé est non seulement absurde et vaine, mais qu'elle peut même devenir nuisible : en nous fermant les yeux sur notre situation réelle dans le monde présent, elle nous empêche en fin de compte de construire le monde et l'homme de demain ». Alain Robbe-Grillet.

11/2012

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Littérature française (poches)

Le voyeur

Dans ce roman policier, il n’y a ni police, ni intrigue policière. Peut-être y a-t-il un crime, mais il n’est sans doute pas le crime d’apparence dont le livre cherche, avec trop de préméditation, à nous convaincre. Mais il y a une inconnue. Durant les heures que Mathias, le voyageur de commerce, a passées dans le petit pays de son enfance pour y vendre des bracelets-montres, s’est glissé un temps mort qui ne peut être récupéré. De ce vide, nous ne pouvons nous approcher directement ; nous ne pouvons même pas le situer à un moment du temps commun, mais de même que, dans la tradition du roman policier, le crime nous conduit au criminel par un labyrinthe passionnant de soupçons et d’indices, de même, ici, nous soupçonnons peu à peu la description minutieusement objective, où tout est recensé, exprimé et révélé, d’avoir pour centre une lacune qui est comme l’origine et la source de cette extrême clarté par laquelle nous voyons tout, sauf elle-même. Ce point obscur qui nous permet de voir, voilà le but de la recherche et le lieu, l’enjeu de l’intrigue. Comment y sommes-nous conduits ? Moins par le fil d’une anecdote que par un art raffiné d’images. La scène à laquelle nous n’assistons pas n’est rien d’autre qu’une image centrale qui se construit peu à peu par une superposition subtile de détails, figures, de souvenirs, par la métamorphose et l’infléchissement insensible d’un dessin ou d’un schème autour duquel tout ce que voit le voyageur s’organise et s’anime.

10/2013

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Romans de terroir

Catherine

Malharse, Pyrénées-Orientales - 1971. Gravé dans le ciment d'un casot ancestral, le prénom de Catherine interpelle le jeune Lucien Serradeil, fils aîné du propriétaire de Malharse. Il décide donc de creuser ce mystère. La quête de cette petite fille, victime des grandes inondations de 1940 (l'aigat), le mène sur la piste d'une autre fillette de sa famille, morte prématurément dans des conditions très étranges. Son entêtement lui permettra-t-il de dénouer la trame de ce complot qui a pris sa source cent ans plus tôt, quelque part sur la garrigue de Villerouge, près d'une ancienne carrière ?

12/2017

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Littérature française

Catherine

Abandonné par sa femme Catherine, après dix ans de mariage, le narrateur se réfugie dans une petite maison qu'il vient d'hériter en Corrèze, toute proche du bourg où il est nommé professeur de français. C'est là qu'il va vivre le cauchemar de l'arrachement, la solitude, la tentation du suicide, ainsi que l'hostilité de ses voisins braconniers qui dévastent clandestinement son verger. Mais il va miser également sur l'espoir, celui de reconquérir Catherine. Car il lui envoie une lettre d'amour dément : consentira-t-elle à reprendre la vie commune ? En attendant la réponse à son ultimatum passionné, il se replonge dans la lecture de Flaubert comme dans un bain de vie seconde, à la fois organique et intellectuelle, qui lui permettra de survivre, jusqu'à l'extrême limite de ses forces, conscientes ou rêvées. Que sera le message de cette Catherine aussi lointaine que toute-puissante ? Ce roman, d'une violence dramatique patiente et concentrée, nous laisse jusqu'au bout dans l'anxiété. Mais pourquoi l'amour et l'intelligence ne triompheraient-ils pas, après le doute et le chagrin, des forces mises en jeu par le destin ?

02/1984

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Romans historiques

Catherine

Catherine est née à Ardentes, petit village de la Vallée-Noire, le pays de George Sand. Orpheline très jeune, elle trouve refuge avec son frère jumeau chez sa grand-mère. Impotente, l'aïeule se résout à placer les deux enfants chez les De Branche, une famille de bourgeois cupides et méprisants. Victime d'humiliations et de maltraitance, l'adolescente fuit l'enfer et monte à Paris. Commence alors pour elle un parcours jalonné à la fois de drames personnels et de belles rencontres, dont certaines figures marquantes de l'époque. Elle vit les soubresauts de la Grande Histoire — la guerre de 1870, la Commune —, puis s'installe en Algérie où elle reste une quinzaine d'années. Femme engagée et militante, elle retourne enfin à Ardentes et finit par acquérir le domaine où, jadis, ses maîtres l'avaient humiliée et salie...

03/2019

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Religion jeunesse

Catherine

Les livres de la collection un prénom, un saint s'adressent aux enfants de moins de 10 ans. Au baptême, chacun d'eux reçoit un nom : le nom d'un saint ou d'une sainte qui est un peu leur " grand frère " ou leur " grande sœur ". Grâce à ce livre, l'enfant redécouvrira comment don saint patron ( ou sa sainte patronne ) est devenu l'ami de Dieu. Il apprendra à l'aimer.

10/1992

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Littérature française

Catherine

Yvan est un brillant entrepreneur animé par un esprit de bravoure et le désir de transmettre le bonheur à sa descendance. Menant une vie tranquille avec sa famille, ce dernier se doute qu'un incident majeur viendra perturber cet équilibre qu'il chérit tant, au moment où il s'y attendra le moins. Toutefois, une rencontre et une opportunité le ramèneront à ses jours heureux et lui feront devenir l'homme qu'il a toujours voulu être.

04/2022

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Romans historiques (poches)

Catherine Tome 2 : Belle Catherine

31 mai 1431. Hier, sur le bûcher de la place du Vieux-Marché à Rouen, Jeanne d'Arc a payé de sa vie son dévouement à son roi et à sa patrie. Et aujourd'hui, Catherine de Brazey et Arnaud de Montsalvy, miraculeusement sauvés, sont enfin réunis. Leur bonheur ne durera qu'une nuit, car la réalité de ce temps sans merci, c'est la guerre, les campagnes ravagées, les villes assiégées, les bandes de routiers pillant, brûlant et torturant à plaisir. Arrachés l'un à l'autre, lancés sur les routes, Catherine et Arnaud vont lutter pour se retrouver. Mais de nombreux obstacles se dressent devant eux.

03/2015

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Romans historiques (poches)

Catherine Tome 4 : Piège pour Catherine

1436. L'épuisant combat fratricide entre la France et la Bourgogne s'est achevé à Arras. Les Anglais reculent et abandonnent peu à peu les terres conquises. Mais la guerre, bientôt séculaire, n'en a pas fini de répandre la souffrance. Afin de prendre sa part des batailles, Arnaud de Montsalvy est parti avec ses compagnons. Au château familial, Catherine reste seule face au danger. Malgré le courage des gens de Montsalvy, elle devra faire face non seulement à la peur, à la trahison, au meurtre et à l'horreur, mais également au piège perfide tendu à son époux et dans lequel sombrera peut-être tout l'amour et le bonheur fragile si patiemment, si douloureusement édifiés...

04/2015

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Littérature française

Sainte Catherine

En début de soirée l'air est secoué par un gong. On est peut-être encore dans l'eau, dans cette chaude soirée, ou, sortant de la douche, en train de secouer l'eau de ses oreilles. Et c'est le gong, votre sang ne fait qu'un tour quand on est secoué par ce tremblement monstrueux, qui n'est qu'un début, car plusieurs coups assénés à cet énorme gong font éclater de leur démesure le calme de la soirée.

06/2000

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Poches Littérature internation

Catherine Morland

" Alors que vers la fin du XVIIIe siècle le roman noir semait ses naïves terreurs dans les foyers anglais, Jane Austen, née en 1775 et qui écrit depuis l'âge de douze ans, ne s'intéresse ni à l'histoire, ni à la politique, ni aux fantômes. Elle n'a de goût que pour la vie - la vie telle qu'un œil acéré peut en surprendre les manèges dans un salon, voire une salle de bal où les jeunes gens dansent tandis que leurs parents évaluent rentes et dots. Comme on le voit dans ce roman - le troisième, écrit entre sa vingtième et sa vingt-troisième année, après Raisons et sentiments et Orgueil et préjugés - où une jeune provinciale de bonne famille est envoyée à Bath, prendre les eaux, pour faire son apprentissage du monde et des intermittences du cœur. Dans ce chef-d'œuvre, qu'elle a remanié en 1815, deux ans avant sa mort, Jane Austen, sans doute l'un des esprits les plus implacablement satiriques de toute la littérature, traite sa protagoniste non comme une créature de chair et d'os, à l'instar de tous les romanciers, mais bel et bien comme une héroïne de roman égarée au milieu de conjonctures qui, par rapport aux habitudes du genre, la rabaissent, à chaque instant, aux yeux du lecteur. Et c'est avec une allégresse féroce que Jane Austen nous la montre se comportant, à la moindre occasion, en référence à son livre de chevet, Les mystères d'Udolphe, de Mrs Radcliffe, publié en 1794, juste avant qu'elle-même ne commence cette Catherine Morland (Northanger Abbey). Ainsi parodiait-elle le roman gothique et ses candides lecteurs, promis aux mêmes déboires que Don Quichotte intoxiqué par les ouvrages à la gloire de la chevalerie. Et ainsi du même coup, annonçait-elle et énonçait-elle l'idée qui serait plus tard au cœur de la modernité, et selon laquelle la vie finit toujours par imiter l'art ". Hector Bianciotti.

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Littérature française

Catherine blum

En 1829, dans un village de Picardie, deux jeunes gens, Catherine Blum et Bernard Watrin, sont victimes d'une machination diabolique orchestrée par un rival et contrefait, l'orphelin Mathieu Goguelue, que seule une solide enquête parviendra à démasquer... Loin des sagas historiques, des histoires de cape et d'épée, Catherine Blum révèle une facette méconnue du génie de Dumas, plus intimiste, plus social, plus descriptif, parfois proche de Balzac. " Par ce livre, écrit Dominique Fernandez en préface, Dumas démontre avec éclat qu'il n'avait besoin ni de l'appui de grands événements historiques, ni du prestige attaché aux rois et aux surhommes, pour être romancier. "

07/2023